• Assis sur la chaise, les mains entravées derrière le dos, les chevilles attachés aux pieds de la chaise, Theodore regardait simplement Zacharias. Son "Non Ami" aux cheveux blonds. Ce camarade de classe un peu chieur sur les bords qu'il avait emmené jusqu'au bord du gouffre. Qu'il avait finit par pousser dans le dit gouffre. Il le regardait. Le fixait.

    - Qu'est ce que tu m'veux ! Aboya de suite le blaireau. Nott !
    - Me souvenir de ta déchéance. De voir à quel point me côtoyer... peut réduire un être aussi têtu que toi à l'état de rien du tout.

    Zacharias le foudroya du regard, faisant ricaner son prisonnier. C'est que Smith était un bon élève au final, qui apprenait vite et bien. Il n'avait peut être pas encore dépassé le maître mais ça ne saurait tarder.

    Sauf qu'il y avait des chances pour que le maître ne soit plus là pour le voir. Dommage.

    - Qu'est ce que tu as ressenti, lors de ton premier meurtre... Nott ?
    - Du dégoût, envers moi-même, avoua-t-il à voix basse. Tout comme pour le second, le troisième et le quatrième. Mais après... après c'est comme se lever à cinq heures trente tous les matins.
    - Une habitude, termina le blaireau.

    Theodore acquiesça sans ajouter un mot de plus. Sans ajouter un ricanement supplémentaire. Sans rien. Il acquiesça simplement. Que pouvait-il dire ou faire d'autre ?

    - Et tu penses que... ça va me le faire à moi aussi ?
    - Tu ne le sauras qu'une fois que tu m'auras tué. Mais si tu le fais et que tu te dégoûtes : tu ne pourras plus revenir en arrière.
    - Mais tu penses quoi, toi ?
    - Que ma mort te soulagera. Tu as besoin de me tuer pour pouvoir te libérer définitivement de moi, de mon influence. Ce qui est paradoxale puisqu'en me tuant... jamais tu ne m'auras autant ressemblé.

    Zacharias prit place sur la table de la cuisine, exemptée de tout objet. Silencieusement, il regardait le brun qui avait l'air calme. Persuadé de l'imminence de sa mort, Theodore ne faisait rien pour convaincre son futur bourreau de l'épargner. Au contraire : il le poussait à le tuer.

    - Tu t'en fiches de mourir ?
    - La mort est inévitable. Mourir c'est la seule chose que tu es sur de savoir faire dans ta vie.
    - Je sais oui, t'arrêtes pas de me le répéter.

    Un des rares sourire de Theodore vit le jour. Le brun était convaincu que Smith parviendrait à le tuer, qu'il ne reculerait pas et saurait passer au dessus de ses valeurs. Parce que le blond n'en avait plus, ou alors elles n'étaient plus aussi puissantes qu'avant, ne régissaient plus autant sa vie que par le passé.

    Le blaireau avait su changer le serpent, le rendre moins cruel, moins impitoyable, plus humain. L'inverse était tout aussi valable.

    - J'aurais juste une dernière volonté.
    - Tu veux que je fasse quelque chose pour Zabini ? Pour Malfoy ?
    - Non non, refusa-t-il tout à fait calmement. Ils sauront très bien se débrouiller et vaux mieux qu'ils ignorent que... je n'ai rien fait contre mon funeste sort.
    - Alors quoi ?
    - Fais attention à mon nez.

    Etait ce là son voeux ou plaisantait-il avant de dire ce à quoi il aspirait réellement ? Comme un dernier repas, un dernier verre de whisky pur feu, une dernière plaque de chocolat... Ce n'était qu'une plaisanterie. N'est ce pas ?

    - Fin tu vas me tuer, je sais pas comment ni avec quoi mais tu vas le faire et... j'aimerais juste que tu fasses attention à mon nez.
    - Pourquoi ? Ton nez te rend immortel ?
    - Ca serait cool, mais non. C'est juste que le nez c'est sacré.

    Perdu, Zacharias donna malgré tout son accord. S'il avait du mal à comprendre la portée de ce geste, ce n'était pas bien grave : jamais Nott n'avait exigé de lui qu'il n'en saisisse le sens.

    Sans quitter le brun des yeux, sa main droite partit à tâton à la recherche de la baguette de son prisonnier. Ses doigts s'emparèrent du bout de bois qu'il leva à la hauteur de ses yeux.

    Nott. La baguette. Lui. Il n'y avait qu'elle qui les séparaient. Que ce ridicule bout de bois. Bout de bois qui tuerait son propriétaire.

    Il déglutit difficilement. Le mangemort semblait croire en lui, en sa capacité à le tuer. Sans doute bien plus que lui-même.

    - Tu connais la formule, Smith.


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  • Theodore et Zacharias entrèrent dans la maison dont le premier venait de forcer, habilement, la serrure. Ils n'avaient pas besoin de se consulter, ils avançaient d'un seul homme. Chacun une baguette dans une main, le blond n'ayant su se résoudre à obéir au brun lorsqu'il lui avait ordonné de s'en débarrasser.

    Lui aussi voulait être armé. Être en mesure de se défendre. Ne pas avoir à sans cesse compter sur l'assassin pour garder la vie sauve. C'était un jeu bien trop risqué. Sa vie était en jeu, mince !

    Le mangemort posa son index sur ses lèvres, lui intimant ainsi de se taire. Le silence était souhaité. Et le silence fût.

    Sur la pointe des pieds, le duo traversa le couloir d'entrée. Doucement, l'assassin attrapa la poigné de la porte et la tourna. Sans un bruit. Son savoir faire n'étonnait pas Zacharias, Nott savait toujours tout faire c'était pas croyable. Son aisance, en revanche, le dérangeait.

    D'un signe de tête, toujours affreusement silencieux, Theodore continua à prendre les décisions et redonna le signal de marche.

    - Que faites vous ici !
    - Nott !

    Le brun se tourna d'un bond et fusilla le blond du regard. Il pensait avoir été clair lorsqu'il lui avait dit de ne surtout pas utiliser son nom. Quel idiot. Pourquoi avait-il fait confiance au blaireau ? Pourquoi l'avait-il laissé le suivre ?

    Parce que le laisser seul était encore plus risqué, bien.

    L'homme attrapa Zacharias par l'oreille et, d'un informulé, contraignit Theodore à le suivre. Le mangemort s'était fait avoir comme un bleu, divertit par la bêtise bientôt légendaire du fils Smith.

    - Que faites-vous ici ! Demanda l'inconnu en lâchant Zacharias et libérant Theodore de son sort. Que voulez-vous ?

    Theodore sourit et ne répondit pas. L'imbécile aux cheveux blonds venait de refaire apparaître sa baguette, glissée dans sa manche lors de l'arrivée de l'homme.

    Le blaireau allait les sortir de ce guêpier. Tuer d'un bon avada entre les yeux cet enquiquineur et leur permettre de finir ce pour quoi ils étaient venus.

    - Avada Kedavra.

    La formule fatale.
    Destinée à un homme qui ne s'y attendait pas.
    Dirigée contre Theodore.

    - Qu'est ce que... qu'est ce... vous êtes mangemort ? Et lui c'était un membre de l'ordre, c'est ça ?
    - J'aurais tendance à dire que... c'est l'inverse, chuchota Zacharias, les yeux ronds comme des vifs et toujours tournés vers le cadavre. Vous... n'auriez pas du chocolat ?


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  • Zacharias regardait Theodore, effaré. Pourquoi le brun avait-il décidé de transplaner précisément là où on venait de leur dire de ne pas aller ?

    Ah oui ! Son esprit de contradiction. Mais il lui avait paru également que Nott n'avait pas l'intention de se jeter les bras ouverts dans la gueule du loup. Il attendait la mort mais, paradoxalement, faisait son possible pour l'éviter.

    - Qu'est ce qu'on fait ici ? Souffla le blond.
    - C'est ici que nos chemins se séparent, Smith, répondit simplement Theodore tout aussi bas.

    On ne les avait pas encore remarqué et c'était tant mieux. Le brun avait encore quelques petites choses à faire avant de véritablement accepter la fin qu'il venait de décider.

    Pour commencer, il attrapa la main de son compagnon d'aventure des derniers mois et posa sa baguette avant de refermer ses doigts dessus. Le blaireau comprenait de mieux en mieux ce qui se passait.

    Le mangemort n'était pas en train de laisser le loup s'approcher de lui pour le tuer par derrière ; non ! Bien au contraire ! Il avait l'intention de se jeter lui-même dans la gueule du canidé.

    - Fais pas le con, Nott.

    Il n'eut pas de réponses ; à sa surprise, il vit le garçon aux yeux verts retirer la chaine qu'il ne quittait jamais et la lui mettre, également, dans les mains.

    - Je fais le con si j'ai envie.
    - Mais tu peux pas... ça serait... c'est du suicide, bafouilla le blaireau. T'es complétement désarmé au milieu d'un champ de bataille entre Ordre du Phénix et Mangemort !
    - Et alors ?
    - Et alors ? S'écria Zacharias. Mais les mangemorts veulent ta peau et l'Ordre aussi ! Voilà ton "et alors" !

    Ces mots furent assaisonné d'un bon coup de poing dans la figure, qui fit sourire Theodore plus qu'il ne le blessa dans son amour propre.

    - Une dernière chose, Smith.
    - Quoi ? Demanda-t-il agressivement.
    - Tu pourras dire à Narcissa qu'elle est la mère que je n'ai pas eu et à Blaise que... qu'il m'a manqué.
    - Et tu veux aussi que j'envoie ta liste au Père Noël ?
    - S'il te plaît, souffla Theodore en le regardant les yeux grands ouverts. Juste ça. Juste eux deux. Je ne te demande pas de provoquer Voldemort, de faire passer un mot à mon père ou que sais-je d'encore plus fou. Juste de leur dire ça.

    Les doigts serrés autour de la chaine et de la baguette, la rage au ventre... Zacharias acquiesça malgré tout.

    - Smith ? Y a aussi une dernière chose mais ça c'est à toi que je dois le dire.
    - Alors vas trouver Zabini pour qu'il me transmette un message.
    - Merci, sourit simplement Theodore. C'est tout ce que j'ai à te dire et...
    - C'est déjà beaucoup de ta part.

    Avec l'un des seuls sourires qu'il n'avait jamais vu sur Theodore, Zacharias le vit partir la bouche en coeur au milieu des sortilèges les plus mortels.

    Incapable de voir celui à qui il devait la vie se faire tuer d'une manière aussi stupide, le blaireau utilisa la baguette qui venait de lui être remise et transplana.

    Pas loin.

    Juste à l'orée de la forêt. Là où personne ne le voyait mais où lui pouvait avoir une vue d'ensemble. Chaque fois qu'il voyait un corps tomber, il se disait que Nott avait enfin eu ce qu'il attendait.

    Il dût bien mourir une dizaine de fois.


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  • La corde qui entravait les poignés de Theodore mettait Zacharias mal à l'aise. Bien que dans la même situation délicate, le blond ne comprenait pas que des mangemorts puissent souhaiter avec autant de forces la disparition de celui qui fût, jadis, l'un des leurs.

    L'un des leurs et l'un des meilleurs malgré son jeune âge. Un de ceux à qui le mage noir n'aurait pas longtemps hésité avant de lui confier une mission d'une importance capitale. Mais c'était du passé, le vent avait tourné. A présent, le garçon aux cheveux sombres et à la peau pâle n'était plus l'un d'entre eux.

    Oh ! Il tuait encore mais tous étaient justifiés, si tant est qu'un meurtre ne puisse l'être. Ils faisaient équipe désormais et ce n'était plus par contrainte. Ou plus unique, du moins.

    - Quand ils reviendront, murmura Theodore à son adresse. Je ferais en sorte d'attirer leur attention... tu improviseras alors.

    Smith accepta l'idée d'un hochement de tête. Il accordait une confiance aveugle aux décisions prises par l'autre garçon.  Au vu de sa situation et de sa capacité à s'attirer les ennuis (et à se jeter corps et âmes dedans s'ils ne venaient pas à lui assez rapidement) Theodore était toujours en vie... ces idées ne devaient pas être si mauvaise que ça.

    De toute façon : il ne voyait pas d'autres solutions alors pourquoi faire la fine bouche.

    Enfin, la chance et la facilité avec laquelle il parvenait à se mettre les autres sorciers dans la poche n'entraient pas dans l'équation. Cela aurait pourtant été préférable. Sans cela : le serpent serait-il toujours de ce monde ? Si ces plans abracadabrants fonctionnaient : n'était-ce pas dû à sa chance ? Son physique, qui amenait bon nombre de personne à lui donner leur confiance (et ce : même en connaissant ses actes) et qui avait poussé Justin, pour ne citer que lui, à le soigner : n'était-ce pas une autre raison ?

    Adossé contre le mur, le brun regardait le blaireau s'agiter, faire les cent pas, ruminer dans son coin. Les nombreux soupirs et innombrables plaintes qui quittaient la bouche de ce dernier lui arrachait, de temps en temps, quelques sourires ou moqueries. Mais l'agaçait à long terme.

    - Ne peux-tu donc pas cesser de te plaindre ? Grogna soudain Theodore, ne tenant plus.
    - Comment tu fais pour rester aussi... calme ?

    Le garçon esquissa un sourire, plus grand. Puis tourna la tête vers la porte qui demeurait close. Après s'être étiré les bras et, visiblement, avoir essayé de rendre plus supportable la douleur aux poignés provoquée par les liens, il planta son regard dans celui de l'autre.

    - La dernière fois que j'ai été ici, commença-t-il. J'ai failli être tué mais je me suis échappé avant.

    Zacharias l'écoutait. Attentif. Il avait beau savoir ce qu'était en train de lui raconter Nott : il buvait tout de même ses paroles.

    - Mais un blaireau, et deux trois autres mais on s'en fou, m'a aidé à m'en prendre au gardien et à sortir. Après, le blaireau m'a appellé et est parvenu à me convaincre que sa présence ne me serait pas que néfaste et que je pourrais avoir besoin de lui. Ce qui fût faux étant donné qu'il ne m'a rien apporté, ou presque.

    Le principal concerné s'était apprêté à ouvrir la bouche avant que le reptile ne se reprenne. Ne pas dire qu'un signe de tête de Theodore y avait également été pour beaucoup aurait été critiquable : donc ce dernier aida.

    - Mais il est là aujourd'hui et, bizarrement : sa prézsence me permet de garder mon calme, poursuivit le brun pour finir sur un ton plus agacé. Sauf que cet imbécile gigote et me stresse.
    - Ce qui est légitime, s'insurgea le blond. Vu la situation !
    - Sauf que toi, ils te tueront, siffla Theodore. Moi ils... me feront payer mes fuites et mes meurtres. Donc j'ai de quoi stresser.

    Smith se remit à bouger, pour aller vers l'ancien mangemort qui restait au sol depuis le départ. Après un regard dégoûté en direction des pierres crasseuses, poussièreuses et poisseuses de sang : il prit place auprès de l'assassin.

    - Il te tuera peut être vite pour t'empêcher de t'enfuir une fois encore, supposa Zacharias, l'air de rien.

    Theodore éclata de rire. Etrange rire. Etrange son qui sonnait comme inconnu auprès du blaireau. A quelques rares reprises, déjà, il avait eu l'occasion de l'entendre : mais cette fois-ci, il sonnait comme faux.

    Soudain, des pas qui descendaient les escaliers en pierre firent taire les deux prisonniers. Une clé tourna dans la serrure et, dans un grincement, la porte s'ouvrit. Un signe de tête suffit à Zacharias pour comprendre que tout se jouait ici et maintenant. Leur avenir, leur vie simplement, en dépendait. Cruelle destinée.

    La voix sure, Theodore héla le mangemort qui venait. Il espérait que le blaireau se souviendrait de ce qu'il lui avait dit, peu avant leur capture. "En général, ils ont une baguette en main et une autre dans la manche au cas où ils soient désarmés. Si tu penses avoir affaire à un abruti : regardes sa poche arrière."

    Zacharias se leva, doucement et l'air de rien. L'attention de l'homme armé était tournée vers Theodore qui se moquait joyeusement de son ancien collègue. Leur deux vies étaient entreses mains. Il essaya de se faire oublier.

    Aidé de son camarade qui jouait avec son géôlier, il y parvint. De temps à autres, Theodore jetait de petits coups d'oeil dans la direction du second prisonnier afin de voir où il en était.

    Nul part.

    Pourtant, lorsqu'il sentit que le moment était arrivé, Zacharias s'empara du bâton dans la poche arrière de l'ennemi. Au même moment, Theodore donnait un coup de pied dans l'homme qui eut le temps de lancer un sort contre lui.

    - Loupé, se moqua le brun, indemne. Détaches moi, Zacharias.

    Smith sourit. De plus en plus souvent il entendait son prénom sortir de la bouche de Nott, remplaçant progressivement son nom de famille. Sans obliger le brun à réitérer sa demande, il coupa les liens.

    Après s'être massés les poignés, profondément marqués, il récupéra l'arme du mangemort qui gémissait toujours au sol et libéra Zacharias. Un coup d'oeil bref sur les mains libres du blond le fit grimacer. Lui était plus marqué que le blaireau.

    L'ancien Poufsouffle se tenait au bas des marches et attendait le brun qui se tenait toujours près du mangemort. Il semblait hésiter quand à la marche à suivre et se livrer un véritable combat intérieur.

    - Theodore, l'appella-t-il. Laisses le et viens.

    Lui retirer le choix l'aida. Le garçon hocha la tête et, enfin, fit demi-tour. l'un derrière l'autre ils quittaient leur prison commune. Une fois encore.

    - La sortie est à droite, c'est ça ? S'enquit le blond. Theo ?

    Ce dernier fronçait les sourcils. Chacun armé d'une des baguettes dérobées au mangemort, ils la tenaient baissés le long de leur corps mais prête tout de même à l'assaut s'il survenait.

    Il avait fuit, pour la seconde fois déjà, la cave Malfoy. Il avait fuit, toujours avec la même aisance. Il avait fuit, une fois encore accompagné de Smith. Ils avaient fuits et ne pouvaient que courir vers un guet-apens. A la place de Voldemort, c'est ainsi qu'il agirait.

    Le prendre à son propre piège.

    - Oui, confirma-t-il. Donc tu prends à gauche.

    Zacharias s'arrêta net et ne pu empêcher le reptile de lui rentrer dedans. Dans un flot ininterrompu d'insultes, ils reprirent leur course dans la direction décidée par le mangemort en fuite. Il évitait de trop réfléchir à l'endroit où ils atterriraient. Si lui-même se surprenait : les autres ne sauraient pas mieux que lui. N'est-ce-pas ?

    - On est déjà passé par ici ! L'agressa Smith.
    - Je sais. J'ai presque grandi ici, tête d'âne.

    Le blaireau haussa un sourcil mais n'ajouta rien. Vu l'humeur de l'autre : il était préférable qu'il ne tienne sa langue, pour une fois.

    Toujours il était surprit de voir qu'à peine y avait-il un pas en avait fait par Nott... que ce dernier se sentait aussitôt obligé d'en faire deux en arrière. Comme s'il voyait qu'il baissait les armes, ayant le sentiment d'être en compagnie d'un allié. Pour tout à coup voir en ce dernier un ennemi qu'il n'avait jamais été et qu'il ne serait jamais. Il voulait que le serpent le comprenne. Il doutait que cela ne soit possible.

    - Pourquoi on est pas encore dehors, demanda, malgré tout, le blond. Si tu connais si bien les lieux.
    - Parce qu'Il n'attend que ça. Notre fuite à été trop simple.

    En même temps, Theodore faisait tomber un lustre, puis exploser une porte pour finalement décider qu'inonder une pièce dépourvue de fermeture... était une bonne idée. Derrière eux, des pas et des cris se faisaient entendre. Le brun venait de révéler leur position. Et ils étaient pris au piège.

    Il reçut un coup de poing de la part de l'autre garçon. Le nez en sang, Nott continuait de sourire. Il ouvrit ensuite la fenêtre et lança une chaise, transformée pour l'occasion en pantin. Zacharias haussa un sourcil... juste le temps de se retrouver enfermé dans un placard.

    - Pour une fois : obéis moi, Smith, ordonna le mangemort. Et reste ici.

    Puis il s'éloigna et, dans le vide, cria à Zacharias de fuir le plus vite possible. Dans son armoire, le blaireau s'assit. Assez grand pour accueillir trois autres individus, il étira ses jambes et posa sa tête sur une paroi.

    Donc Nott également !

    Il y pensa trop tard et, lorsqu'il voulu lui dire de se cacher à ses côtés : les hommes ennemis étaient entrés.

    - Où est ton ami, Theodore ? Demanda un des hommes avant de préciser. Smith.
    - Parti, ricana Theodore. C'est dommage, n'est-ce pas ?

    Zacharias voulait sortir et prêter main forte au brun. Mais celui-ci n'avait âs envie ou besoin de son aide. Il n'en avait jamais voulu au final. Alors pourquoi l'avoir gardé ?

    Et au pire : il n'aurait qu'à sortir si Theodore perdait pied et se trouvait débordé. Oui, il n'aurait qu'à faire ça. D'autant plus qu'il jouirait alors de l'effet de surprise suscité par son apparition.

    Des incantations, des sortilèges dans le but de blesser l'adversaire, parfois des plus mortels étaient lancés. Mais jamais il n'entendait les hommes du mage noir rire ou montrer un quelconque signe de joie. Nott était donc encore en vie.

    - Avada Kedavra.

    Un bruit sourd sur le sol. Encore un. Combien d'adversaire restait-il à son "ami ?". Ne pâs savoir l'ennuyait. C'est pourquoi il poussa doucement la porte et passa le bout de son arme dérobée. Pour lancer son premier sortilège interdit.

    Les mangemorts ne virent pas d'où venait l'attaque, persuadés que Smith avait fuit, et pensaient donc que le brun en était l'auteur. Ce dernier, pourtant, se tourna brièvement vers l'armoire. Le mouvement fût discret mais il donna un coup de coude dans la porte pour la refermer.

    De temps à autres, Zacharias rouvrait l'armoire et essayait d'aider son plus ou moins ami. Avec succès... ou pas. Mais plus il intervenait et plus il avait le sentiment que Theodore prenait l'avantage. Ce dont il ne se plaignait pas.

    Bientôt ils pourraient fuir.

    Sauf qu'il vit un rayon vert fuser. Qu'enfin il entendit les rires et félicitations qu'il avait tant craint. Le bruit d'un corps s'écrasant sur le sol résonna à ses oreilles de longues minutes.

    Bruit pourtant intolérable.
    Bruit qui ne pouvait pas signifier la mort de Thepdpre.
    Nott n'était simplement pas mortel ! S'il l'avait été... il y serait passé bien avant.
    Forcément.

    Quand il n'entendit plus rien, donc bien après les rires, félicitations et coups à l'intention du corps inerte de Theodore : Smith sortit de sa cachette. Il alla vers le corps qui reposait dans l'eau qu'il avait lui même invoquée. Son sang la colorait.


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  • Adam regardait Zacharias.
    Ou plutôt... ce qui en restait.

    Assis sur son matelas, adossé contre le mur, le blond fixait vaguement celui qui lui faisait face. Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'il avait cet air absent. C'était à peine s'il avait ouvert la bouche, il n'avait pas même daigné quitter sa chambre. Depuis son retour, Zacharias n'avait mangé que ce que son père lui avait apporté, et en petite quantité. Quand au reste... ce n'était même pas la peine d'y penser !

    - Zachy, murmura le plus âgé en prenant place à ses côtés. Tu sais que tu peux me parler... je peux tout entendre.
    - Tu peux tout entendre, répéta rêveusement le second. Tu penses vraiment ce que tu viens de dire ?

    Adam eut un bref instant d'hésitation avant de finir par hocher la tête. Positif. Il pouvait tout entendre, il en était sur. Il voulait en être sur. Il avait besoin d'en être sur.

    Son fils avait bien trop changé en l'espace de quelques mois. Tellement qu'il ne le reconnaissait plus.

    Le Zacharias qui avait été capturé par les mangemorts n'aurait jamais montré à ce point ses sentiments, encore moins sa peine. Il n'aurait jamais accepté de se montrer aussi faible, même face à son père.

    Le Zacharias dont ses parents avaient si longtemps été privés était un être qui n'aimait personne, qui ne tenait à personne. Excepté, peut être, quelques uns de ses camarades Poufsouffle. Et encore...

    Comment, en présence du jeune Nott, son fils unique avait-il devenir un autre sorcier ? Ce Theodore était un mangemort de la dernière génération mais était pourtant connu pour sa cruauté. Cité plusieurs fois dans la Gazette comme responsable d'un massacre. Même auprès de ses collègues il avait sa petite réputation. Comment donc avait-il pu autant toucher et chambouler le blaireau ?

    - Tu penses pouvoir entendre que je... tenais à Theodore ? Hasarda le plus jeune en regardant son paternel, sans ciller. Tu peux réellement entendre qu'il m'a rendu plus humain ? Tu penses pouvoir accepter l'idée que j'ai pu changer grâce à sa présence... tout comme la mienne l'a changé ?

    Adam, la bouche entrouverte, détourna les yeux. A la place d'observer son fils comme il le faisait depuis tantôt, il s'intéressa plus au bureau encombré dans un coin de sa chambre. Zacharias avait terminé sa septième année à Poudlard tant bien que mal, faisant fît de la désastreuse situation.

    Plusieurs fois il avait été puni, et dû subir les châtiments des Carrow. C'était à ce moment là que le jeune garçon, qui veillait déjà avant à éviter au maximum ses congénères... ce fût à ce moment là qu'il se ferma du reste du monde.

    - Papa, murmura le blond. On est pas... On est pas tout blanc non plus. Tout comme ils ne sont pas tout noirs. On est... On est gris en fait. Je... Je sais pas comment dire.
    - Parle avec ton coeur, proposa le plus âgé.
    - On est pas les gentils et ils ne sont pas les méchants. On est persuadés d'oeuvrer pour le bien mais... Tu-Sais-Qui aussi à sa manière. On est tous les gentils et tous les méchants à la fois, tout dépend de quel côté on se place.

    Adam écoutait Zacharias parlait, sans l'interrompre, même si l'envie était loin de lui manquer.

    - Le monde... le monde c'est pas ça. C'est pas les gentils d'un côté contre les méchants de l'autre. C'est plus... C'est plus complexe. Personne n'essaie de comprendre. Et même si on essayait : on ne réussirait pas, continuait le plus jeune à toute allure. C'est trop compliqué. Et histoire de compliquer encore plus le tout : il faut qu'on se déteste ! Qu'on se méfie de tout le monde.

    Adam tendit un bras. Il voulut attirer son fils vers lui. Lorsqu'il était plus jeune, Zacharias adorait se réfugier dans les bras de son vieux père lorsque le besoin d'être rassuré se faisait sentir. Savoir qu'il n'était pas seul l'avait aidé... par le passé.

    Jamais encore il ne s'était défilé comme il venait de le faire. Evitant son contact.

    - Theodore... c'est pas qu'un abominable salopard. S'en était un, ça c'est sur mais... je pense qu'on a tous les deux compris quelque chose.
    - Zacharias, soupira Adam. Certaines personnes ne changent pas.
    - Mais certaines oui !
    - N'essaie pas de t'en convaincre ; ce n'est pas la solution mon grand.
    - Inutile de me convaincre, de me persuader ou que sais-je. C'est la réalité des faits, cracha Smith junior. Je l'ai vu changer. C'était pas du pipeau. Putain papa... tu comprends pas que... que s'il est mort... qu'il est mort par ma faute ?

    Le plus âgé secoua la tête, l'air désolé. Son regard en disait long sur ce qu'il pensait à l'instant. Son regard parlait pour lui. L'autre le comprit parfaitement. Nul besoin, donc, d'y mettre des mots.

    Ce qui n'empêcha pas le premier de vouloir en mettre.

    - Zacharias... s'il est mort c'est. C'est parce qu'il a déserté les rangs de Tu-Sais-Qui. Il était mort dès l'instant où il lui a faussé compagnie. As-tu au moins conscience de ça ?
    - Et moi ? Demanda son fils. Moi, j'étais pas mort dès le moment où j'ai été capturé, selon toi ?
    - Zachy...
    - Rien du tout ! S'énerva-t-il, désormais debout près de son lit et toisant son père de haut. Je pensais que toi tu comprendrais. Que toi tu essaierais au moins de comprendre. Mais même pas.

    Adam soupira.

    - Il n'y a rien à comprendre.
    - Il y a tout à comprendre. Theodore l'avait comprit.
    - Ca suffit, Zacharias !


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