• John attrapa Theodore juste avant que celui ci ne se jette dans la cheminée pour filer à St Mangouste.

    - Tu ne seras pas utile là-bas, murmura-t-il à son oreille. Theodore, reste calme.

    Harry regardait le serpent se débattre et tenter de se défaire de la prise du blaireau et hésitait quand à la marche à suivre. Fallait-il ou non lui permettre d'aller se ronger les ongles à St Mangouste ou était-il préférable de le garder ici.

    Le garder. Parce qu'il était possible, à présent, de raisonner Theodore Nott ? Seul Smith en était capable. Et si Smith était là : inutile d'avoir à le raisonner.

    - Cadwallader, grinça le brun. Lâche-moi. Accompagne moi si ça peut te rassurer mais j'irais : quoi qu'il arrive.
    - Je l'emmène, Potter.

    _ _ _ _ _

    Theodore, assis près du lit de Zacharias, regardait le blond. Il serrait sa main et n'attendait qu'une chose : qu'il ouvre les yeux, éclate de rire en se moquant de lui pour avoir osé y croire.

    - Normalement c'est à moi d'être dans un lit, entre la vie et la mort. Pas à toi. T'as pas le droit de jouer les héros, t'es pas Potter. T'es ni Potter, ni moi. Donc t'as vraiment pas à être ici c'est... c'est pas juste.
    - La vie n'est pas juste, Theodore, intervint un nouvel arrivant. Et ton éloquence m'impressionne. C'est le stress ou tu as perdu quelques neurones ?

    Le serpent se tourna vers l'autre et sourit à Justin. Finch-Fletchley n'était pas réellement celui à qui il se serait attendu. Celui-ci n'était pas le genre de personne qu'il imaginait venir à St Mangouste voir un ami dans un état aussi incertain. Finch-Fletchley était bien trop bavard, bien trop enthousiaste et sa bonne humeur ainsi que sa joie naturelle aurait l'air déplacé.

    - Tu t'inquiètes pour lui ?
    - C'est le stress ou tu as perdu quelques neurones ? Pour oser poser une telle question.

    Justin esquissa un sourire et prit place dans le fauteuil installé dans un coin de la pièce. Il fouilla dans ses poches et en sortit deux livres, dont un qu'il lança à l'autre garçon.

    - J'me suis dit qu'un peu de lecture te ferait plaisir. J'ai bien aimé celui-ci, donc... tu devrais bien aimer aussi.
    - Parce que tu sais lire ?
    - Raaah ! On dirait Zach quand tu dis ça. Ou peut être qu'on dirait toi quand Zach dit ça, c'est à voir et c'est une question assez intéressante. Lequel a une mauvaise influence sur l'autre.

    Excellente question. Mais qui saurait y répondre ?

    - D'aussi loin que j'me souviens, Zach a toujours été casse pied alors que toi t'étais sympa. Mais Zach est un Poufsouffle quand toi tu es un Serpentard. Sauf que penser ainsi est assez restricteur et c'est faire preuve d'une incroyable étroitesse d'esprit ce qui n'est pas mon cas, commença à expliquer le né-moldu. Il ne serait donc pas stupide de dire que Zach a une mauvaise influence sur toi. Sauf que tu envoyais chier Malfoy, avant, et d'une manière particulièrement bluffante donc tu n'avais apparemment pas tellement besoin de cours. En conclusion : personne n'influence mal l'autre.
    - Ou alors tout le monde influence mal l'autre, proposa Theodore.
    - C'est une autre possibilité sur laquelle je préférerais ne pas m'attarder. Si je commençais à tenter de trouver une réponse à cette question ce serait comme essayer de savoir qui de l'œuf ou de la poule est arrivé en premier.

    Pitié ! Mais qu'on le fasse taire. N'existait-il donc aucuns boutons pour mettre en pause (à défaut de pouvoir le faire taire d'une manière plus... radicale.) ?

    - D'ailleurs d'après toi : qui de l'œuf ou de la poule est venu en premier ? Car il faut bien une poule pour pondre l'œuf mais sans œuf la poule ne peut pas exister.
    - J'en ai une autre, Finch-Fletchley : si un arbre tombe dans une forêt alors qu'il n'y a personne alentour, est-ce qu'il fait du bruit ?
    - Bien sur. Pourquoi il n'en ferait pas ?
    - Un bruit peut-il exister si personne ne l'entend ?

    Justin referma le livre, ouvert sur ses genoux même s'il n'en avait pas encore lu une ligne. Theodore fit de même, conscient que tant que ce blaireau serait dans la chambre : il ne pourrait pas faire quelque chose qui nécessitait un tant soit peu de concentration.

    - Désolé si je parle beaucoup mais quand je suis stressé on ne m'arrête plus.
    - Ouai j'ai vu ça, marmonna le brun.
    - Désolé, se força à sourire l'autre. J'dois pas t'aider à te détendre, hein ?

    Le serpent haussa les épaules. Même s'il ne l'aidait pas à se détendre, il ne le stressait pas plus pour autant. Au point où il en était, seul le réveil de Zacharias le calmerait. Savoir que les sorts de soins avaient été efficace, qu'il n'avait pas perdu trop de sang... qu'il allait aussi bien que possible.

    Soudain, Theodore bondit de son fauteuil et se jeta sur le lit.

    - ZACH !

    Justin se redressa et les regarda. Ses dents mordaient sa lèvre inférieure, son cœur battait la chamade... quand la pression se relâcha.

    - J'appelle un médicommage !

    L'autre ne répondit pas, trop  occupé à noyer d'insultes le blond.

    - Si tu meurs, j'te tue. Je te jure que je te tue. Et tu me supplieras de t'achever.
    - Je... me contenterais d'appeler un médicommage et ne dirait rien quand à ce que tu viens de dire.


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  • Zacharias, le nez penché sur un dossier, entra dans une chambre de St Mangouste. Il releva la tête pour offrir un grand sourire à la jeune patiente. Une petite fille n'ayant pas plus de huit ans était installée sur le lit, le visage rayonnant. A la voir ainsi : il n'irait pas penser qu'elle était arrivée avec d'immenses brûlures. Ah ça ! A trop s'approcher de la marmite en train de cuire voilà ce qui arrivait.

    - Comment vas-tu ce matin, Kim ?

    Un large sourire fût la seule réponse qu'il eut et cela suffit. Que demander de plus après tout ?

    _ _ _ _ _

    "Harry arriva par le réseau de cheminée alors que John et Theodore disputaient une nouvelle partie d'échec. Le premier était en train de mettre en échec au roi le second qui n'était pourtant pas décidé à passer en échec et mat et se battait de son mieux. Enfin : il laissait le soin à ses pièces de le faire mais bon.

    - Salut Nott, salua simplement le survivant. John je... peux te parler une minute ?

    Le brun s'excusa d'un geste de main auprès de l'autre et partit rejoindre l'homme à lunettes dans le salon. Theodore fronça les sourcils et, le plus discrètement possible, décida d'aller les écouter à la porte.

    Zacharias avait vraiment mauvaise influence sur lui. Hermione n'avait peut être pas totalement tord à ce niveau. Non. Non. Son avis n'avait pas d'importance. Elle n'importait pas. Non.

    - Le coupable a succombé à ses blessures mais il est... entre la vie et la mort. Il a aussi tué deux...
    - Il était visé ou bien, l'interrompit l'ancien blaireau.
    - Non. C'était..."

    _ _ _ _ _

    La porte s'ouvrit. Pensant avoir affaire aux parents de Kim, Zacharias se retourna pour saluer le couple avec un sourire franc ordinairement réservé à Theodore. Mais ils étaient tellement gentil, ils avaient un "truc" que d'autres n'avaient pas. L'art de sembler sympathique auprès du médicommage en herbe.

    - Vous êtes ?

    Le nouvel arrivant pointa sa baguette sur Zacharias qui perdit toute trace de bonne humeur. Même si la baguette était un objet courant dans leur monde. Même si l'homme n'avait pas encore ouvert la bouche. Il sentait qu'il n'aurait pas droit à un sortilège d'allégresse ou de Folloreille.

    Instinctivement, il se plaça devant le lit de la gamine et sortit sa baguette à son tour. Il ne comptait pas s'en servir : juste signifier sa présence et lui faire peur.

    _ _ _ _ _

    John venait de sortir le plateau d'échec et l'installait tandis que Theodore finissait son livre avant de commencer la partie. Depuis l'irruption de Potter et sa référence à Hermione, l'esprit du serpent était ailleurs et seul un pavé avait su lui faire oublier l'ancienne lionne.

    - Cad tu... penses que j'le méritais ?
    - De quoi ?
    - Ce qu'Elle a fait. Mourir.

    Le poufsouffle regarda le Serpentard et secoua la tête en signe de négation. Il posa la reine blanche qui gesticulait entre ses doigts à sa place et soupira.

    - Personne ne mérite ça, Theodore. Quoi que tu penses avoir fait de répréhensible... tu ne méritais pas d'être brûlé vif.

    Les mains tremblantes et les yeux rivés sur les pages du livre. La même ligne lue et relue. Son interlocuteur n'était de toute évidence pas convaincu.

    - Theodore, soupira-t-il en lui prenant une main pour l'obliger à lever les yeux. Tu. Ne. Mérites. Pas. Ca. Je le dis. Potter le dit. Justin le dit. Ernie le dit. Zach le dit. Tout le monde le dit.
    - Et si tout le monde avait tord ?
    - Alors, il se tut un instant. Alors ça serait dommage.

    _ _ _ _ _

    Kim ne laissa aucun son sortir de ses lèvres, bouche bée et les yeux exorbités devant le corps au sol. Le corps. Non l'homme. Il était en vie et encore conscient.

    - Kim, demanda-t-il avec une douloureuse grimace. Passe moi... passe moi la...

    En panique, elle retira la taie d'oreiller et la lui donna. Le blond soupira, n'ayant pas obtenue du tout ce qu'il avait demandé mais il lui faudrait faire avec.

    Sans pouvoir rien dire de plus, la gamine quitta son lit et abandonna sa chambre. Elle parlerait à quelqu'un espérait-il. Il le fallait. Pour une fois qu'il était heureux qu'on ne lui obéisse pas.

    _ _ _ _ _

    Harry entra dans la cuisine, l'air pressé. Le fait d'interrompre John et Theodore en pleine partie d'échec semblait ne pas le déranger plus que cela alors qu'en général il avait au moins la délicatesse d'attendre que l'un ou l'autre n'ait gagné.

    - Salut Nott, salua simplement le survivant. John je... peux te parler une minute ?

    Celui qui logeait ici fronça les sourcils en voyant l'ancien camarade de Zacharias suivre le balafré à lunettes rondes (immondes lunettes, soit dit en passant). Curieux, il se leva donc et alla coller son oreille à la porte afin de mieux comprendre pourquoi il avait été mit à l'écart.

    D'autant plus que cette scène lui semblait familière. Ce qui était normal, au fond.

    - Le coupable a succombé à ses blessures mais il est... entre la vie et la mort. Il a aussi tué deux...
    - Il était visé ou bien, l'interrompit l'ancien blaireau.
    - Non. C'était... essaie de maintenir Theodore à l'écart le temps qu'on en sache plus.

    Le brun regarda la pendule au dessus de la table et se demanda comment ils feraient pour le tenir à l'écart alors que midi approchait et que Zacharias arriverait et que s'il avait besoin de savoir quelque chose : il serait mit au courant par celui-ci.

    - J'peux pas, refusa John. Lui mentir sur ça c'est... comme si on te cachait que Weasley était grièvement blessé. Tu le prendrais comment.

    Il comprit. Comprit que Zacharias ne viendrait pas à midi. Que Zacharias ne lui dirait rien du tout.


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  • Lorsque Theodore ouvrit les yeux ce matin là, qu'il tourna la tête en direction de son réveil pour regarder l'heure : il sursauta et manqua de tomber du lit.

    - Bah dis donc... je pensais pas te faire cet effet, sourit l'intru.
    - Qu'est ce que tu fous là ?
    - Je passais dans le coin et...

    Et l'oreiller qu'il reçut en pleine figure le fit taire. Faussement outré, il renvoya le projectile sur son ami qui se baissa au dernier moment provoquant le tragique décès de sa chandelle de chevet.

    - Bien maintenant c'est qui qui ramasse, lança le brun, moqueur. C'est Zach ! Au boulot !

    Râlant plus pour la forme qu'autre chose, le blond quitta la chambre pour aller récupérer sa baguette abandonnée dans la cuisine. Theodore pu donc profiter de ce moment pour se glisser dans son fauteuil et aller se barricader dans la salle de bain.

    _ _ _ _

    Theodore courrait d'un bout à l'autre de la cuisine. Attrapant un bol dans un placard, puis le lait à l'opposé de la pièce pour revenir au niveau du premier placard et ouvrir un tiroir pour en sortir une cuillère. Il posa le tout sur la table de la cuisine et repartit à l'action pour prendre le sachet de pain dans une armoire, un couteau à l'autre bout de la pièce et la confiture... au niveau du placard à pain.

    - Theo, si je ne te l'ai pas dit mille fois je ne te l'ai pas dit une fois de ne pas...
    - Te mettre debout car tu fais des efforts inutiles et ça ne t'aidera pas pour ta rééducation contrairement à ce que tu pourrais penser, termina l'ancien serpent, railleur. Je sais.

    Agacé, Zacharias fusilla son camarade du regard. Qu'il ait aussi bien retenu son discours moralisateur le mettait d'autant plus en rogne qu'il montrait clairement n'en avoir rien à faire.

    Aaah ! S'il avait pu, il l'aurait volontier ligôté dans son fauteuil. Et peut être bailloné au passage. Ca pourrait être une bonne idée, non ? Une idée même géniale ! Merlin mais pourquoi n'y avait-il pas songé avant ?

    - Je sais pas à quoi tu penses, Zach... mais oublie.

    Oh oui le bailloner. A défaut de lui couper la langue. La lui couper serait bien trop radical. Et puis c'est utile une langue. Très utile même. Que celui qui oserait toucher à la langue de Theodore n'ose le faire : et il mourrait aussitôt.

    - Tu penses à quoi ? Demanda tout de même le brun, trop curieux.
    - A ta langue.
    - Quoi ?
    - Que tu ne sais pas tenir.

    _ _ _ _

    - Theodore ! Appella-t-on en entrant. Theodore ?

    L'intru pénétrait dans l'appartement sans y avoir été convié. En raison du manque de réponse, l'inquiétude pointa son nez : son ami pouvait se montrer si malchanceux (et c'était bien peu dire) qu'il ne pouvait que s'imaginer le pire. Il sortit sa baguette et entra dans le salon.

    A l'affût du moindre bruit, il observait alentour. Comme lors de la bataille finale.

    "La baguette en main et les doigts bien serrés autour du bout de bois, il se tenait près à attaquer pour se défendre car il était bien connu que la meilleure des défenses était l'attaque et qu'il était à cheval sur ce proverbe.

    Des bruits de pas venant de derrière lui se faisaient de plus en plus forts. De plus en plus proche. D'un bond, il se retourna pour enfoncer l'extrémité de son arme dans la gorge de l'individu.

    - Cad, souffla-t-il.

    John Cadwallader offrit un sourire, quelque peu crispé, à l'attaquant. Lui désignant du bout de doigt ce qui était en train de lui faire un mal de chien il sortit :

    - Si tu pouvais baisser ça : ça ne serait pas de refus."

    Sauf que lors de la bataille finale il ne s'était pas autant inquiété de ne pas voir Theodore, qu'il pensait à ce moment là en train de se battre quelque part ailleurs dans le château. Ou dans le parc.

    Parce que cette tête de mûle n'était pas partie malgré le fait que si un mangemort tombait sur lui : il se ferait une joie de lui couper la tête pour l'enfoncer sur un piquet et la brandir telle un trophée.

    Mais il s'égarait. Tout ça pour dire qu'il n'avait pas passé son temps à s'en faire pour Theodore alors qu'il aurait dû : ne l'avait-on pas ramené à moitié mort ? Même plus qu'à moitié puisqu'aux yeux des médicommages, qu'il ne s'en sorte relevait du miracle.

    Comme toujours.

    Lorsqu'il quitta la cuisine qu'il venait de vérifier, l'intru se retrouva au sol écrasé par une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien.

    Et pour laquelle il s'était inquiété.

    A tord apparemment. Une baguette figée près de son cou et une main sur sa gorge : Theodore savait visiblement prendre les gens par surprise.

    - T'es hors de ton fauteuil, fût pourtant la seule chose qu'il su articuler.
    - Et toi t'es pas en cours, lui reprocha le brun en retour et en se relevant.

    Zacharias se frotta le dos en grimaçant : sa chute n'avait pas été un moment de plaisir quoiqu'on puisse en penser. Il foudroya sa brute de meilleur ami, adossé contre le mur et s'appuyant (un peu trop) sur un meuble.

    - Tu devrais pas sortir de ton fauteuil.
    - Je sais, s'exaspéra Nott. Mais je pensais qu'il y avait un imbécile dans l'appartement et qu'il voulait me tuer. Apparemment y avait juste un imbécile.
    - Je t'aurais pas tué. Pas avant de...
    - Avant de quoi ? S'intéressa le serpent. Zach ?
    - Avant de t'avoir obligé à retourner dans ton fauteuil.
    - C'était pas à ça que tu pensais, grogna-t-il.


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  • - Zach ? marmonna Theodore. Puis-je savoir ce que tu fous dans ma chambre alors que je dors ?
    - Je squatte ta chambre alors que tu dors, répondit le blond d'un air innocent.
    - Et pourquoi ? Ca fait une semaine que t'es là dès que je me réveille.

    Zacharias sourit et tendit un bol de lait à son ami qui soupira mais accepta le récipient... seulement une fois s'être redressé sur le matelas pour se mettre en position assise.

    - T'es sympa quand tu dors, expliqua juste le blaireau. Tu marches pas, tu râles pas... tu m'engueules pas.

    L'air scandalisé du serpent était exactement le résultat qu'avait espéré obtenir l'autre. Recevoir le lait en pleine figure ... un peu moins mais tels étaient les aléas de la vie.

    - Je dois aller à St Mangouste, t'es chiant Teddy !
    - Au moins je ne marchais pas, ne râlais pas et ne t'engueulais pas.

    1-0 pour Theodore. Saleté. Comment osait-il ! C'était honteux. Inadmissible. Scandaleux même.

    - Tu me refais un chocolat ? Osa enfin demander Nott d'un air innocent. Je pense que j'en ai plus et...

    Et Zacharias se jeta sur son ami pour le tuer à coup de chatouilles. Theodore riait et c'était parfait. Rares étaient les moments où il se laissait autant aller, où il s'autorisait à en montrer autant.

    Ils n'entendirent pas la porte d'entrée de l'appartement s'ouvrir. Ni se refermer. Ils n'entendirent pas les appels de l'individu qui venait de faire irruption entre les murs de l'appartement sans y avoir été convié. Pas plus qu'ils ne l'entendirent ouvrir la porte de la chambre.

    - Arrête de gesticuler Teddy.

    Ils n'entendaient rien.

    - Je sais pas comment j'dois comprendre ce que je vois là, commenta une troisième voix. Smith sur Nott. Dans un lit. Nott à moitié à poil... Smith tout débraillé et trempé. C'est pour ça que vous voulez pas que je passe le matin ?
    - Dégage Potter ! Pesta le fameux Smith en lui lançant une chaussure de Theodore. Dégage !
    - Hermione vous avait trouvé parfois dans cette position ou ...

    Zacharias vit Theodore pâlir. Oui elle les avait trouvé plusieurs fois dans une situation similaire, parfois même où ils étaient parfaitement calme, où il n'y avait rien à cacher mais où il aurait été préférable qu'elle n'en sache rien. Granger et ses conclusions hâtives.

    [ Zacharias était allongé sur le matelas, Theodore dans les bras. Ce dernier avait mal dormi et passé la moitié de la nuit à bouquiner dans le salon en attendant le départ du castor et l'arrivée du blaireau.

    Quand celui ci avait fait son apparition, les habituels tasse de café et le chocolat chaud furent oublié. Smith préférant envoyer dormir son ami quitte à lui faire boire de force une potion du sommeil.

    - Theodore, j'viens d'y penser mais si tu ne sais pas dormir tu peux prendre une...

    La jeune femme qui venait de pénétrer dans la chambre laissa sa phrase en suspens. Son interlocuteur étant actuellement allongé et endormi près de Zacharias qui la fixait d'un air entendu.

    - Moins fort Granger, il dort. Et sans potions.

    Les deux se toisèrent un moment. Silencieux toutefois. Theodore se rapprocha un peu plus de Zacharias qui ne fit rien pour l'éloigner, bien au contraire.

    L'ancienne Gryffondor mourrait d'envie de réveiller le brun, de l'éloigner du blaireau, de cet enfoiré. Elle ne comprenait pas comment ils pouvaient si bien s'entendre. Comment Theodore pouvait apprécier Zacharias qui était son antithèse presque parfaite. Elle ne comprenait pas comment Zacharias pouvait s'être attaché à Theodore.

    Si elle avait acceptée d'être honnête elle aurait reconnu que Smith avait toujours semblé intéressé par Theodore. Que dès le départ il avait tenté de l'approcher, de s'en faire un ami. Que sans lui, le serpent serait dans une cellule à Azkaban privé de son âme. Ou privé de sa vie, tout simplement

    - Quand nous laisseras tu en paix, Smith, demanda-t-elle. On est heureux à deux.
    - Non Granger, refusa de croire l'autre. Tu ne sais rien de lui. Tu ne le connais pas.
    - Toi non plus.

    Zacharias regarda le brun endormi contre lui pour ensuite offrir sa plus belle grimace à la femme.

    - Si.
    - Si on lui demandait de choisir, qui choisirait-il à ton avis, Smith ?
    - Le truc, Granger... c'est que je ne lui demanderais pas de choisir.
    - Tu as peur qu'il ne te choisisse pas ?
    - Non, sourit-il parfaitement en confiance sur la question. Mais jamais je n'irais lui imposer un tel choix.

    Adossée contre le mur, la lionne ne semblait pas pressée de repartir. Les bras croisés sur sa poitrine, son sac à main à ses pieds et ses cheveux tirés en arrière en un chignon serré... Zacharias aurait presque l'impression de se retrouver face à une épouse bafouée.

    - T'as pas autre chose à faire, Granger, que regarder Theodore dormir ?
    - Et toi ?
    - Je trouve que le regarder dormir collé contre moi et calme est une occupation tout à fait passionnante et à faire passer avant tout le reste.
    - T'es vraiment un petit con, cracha-t-elle. Je n'ai qu'une seule envie : que Theodore ouvre les yeux.
    - On a la même envie alors. Reste à savoir ce qu'il verra. Ma cruauté ou ta bêtise
    .]

    Les deux amis avaient perdus tout leur enthousiasme. Zacharias, assis sur le bord du lit, foudroyait l'intru. S'il avait pu le tuer d'un regard : Potter ne serait plus que bon à être enterré.

    - Excuse j'aurais... j'aurais pas dû dire ça.
    - En effet t'aurais pas dû, confirma Zacharias. Je suppose que tu connais la sortie...

    Le survivant acquiesça et ne s'attarda pas pour demander son reste. Smith n'était pas à prendre avec des pincettes ce matin, pire encore que d'habitude. Lui qui pensait que le blond se levait tous les matins du pied gauche : apparemment il avait tord.

    Comme souvent.
     


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  • Zacharias, Theodore sur les épaules, courrait dans l'appartement. Il se moquait bien des coups de pieds qu'il recevait de la part de son fardeau et continuait sa course : imperturbable.

    - Si tu ne me lâches pas, je te...
    - Tu me quoi, se moqua le blond.
    - Tu le regretteras.

    Le Poufsouffle laissa tomber le brun sur son lit, tout sourire. Et au vu du sourire qui barrait le visage du brun : sa punition serait sévère.

    - Si tu m'avais donné des coups de pieds... je t'aurais lâché, avoua finalement le blond.

    Allongé sur le lit, Theodore haussa un sourcil avant de sourire un peu plus encore et éclater de rire. Il fit sortir sa baguette de sa manche, la leva et disparut jusqu'à son fauteuil.

    - En clair... tu voulais que je te donne des coups de pieds. Et après tu viendras pas me dire que tu n'es pas une personne bizarre.

    Le blaireau leva simplement les yeux au ciel mais se calma aussitôt. Il alla simplement prendre le fauteuil de son ami pour le pousser jusqu'à la cuisine et le remettre en face de la table et de leur partie d'échec.

    - T'es nul Zach, John est bien plus intéressant en tant qu'adversaire. Tour en C6 et échec et mat.
    - Si t'es pas content, c'est pareil.

    Des éclats de voix provenant du salon parvinrent aux oreilles des deux amis. Ils se regardèrent mais gardèrent le silence. Le garçon aux cheveux blonds prit sa baguette qui avait été abandonnée sur la table de la cuisine et, après avoir fait signe à Theodore de rester, alla voir les visiteurs.

    - Pousse toi de là, Malfoy.
    - Dégage Londubat ! On était d'accord : le mercredi c'est moi qui passe voir Theo.
    - On est jeudi, imbécile, grogna le lion. On apprend pas les jours de la semaine chez les Malfoy ?

    Zacharias toussota afin de faire taire le différent (au motif stupide) qui opposait le lion du serpent. Avant leur arrivée tout était calme, pas vraiment silencieux mais personne n'était en train de se hurler dessus.

    Les deux jeunes hommes eurent pourtant la même réaction : un sourire innocent sur le visage. Un regard qui signifiait "J'ai rien fait" et le doigt pointé sur l'autre en signe de "C'est pas moi c'est lui".

    - T'es pas censé être en cours, Smith ?
    - Je suis en récup'. Et j'aimerais pouvoir récupérer sans avoir à vous entendre vous disputer comme des chiffoniers.
    - Tu te reposerais sans doutes plus si tu n'étais pas avec Theo, argua Neville. Parce que j'suis désolé mais... j'étais là avant et je vous ais entendu rire comme des demeurés.

    Le médicommage en herbe baissa sa baguette et soupira. Contre ces deux là il ne pouvait pas faire grand chose : mis à part les ignorer.

    Dans la cuisine, Theodore pianotait sur le bout de la table et regardait les pièces de son jeu d'échec retrouver leur place de départ. Il commençait à se faire vieux, plateau et pièces ayant appartenus à son grand père maternel. La raison qui le poussait à remettre sans cesse à plus tard le moment où il aurait à s'en séparer.

    La tête dans la main, le brun regardait la casserole bouillir. Constatant que l'autre ne reviendrait pas de si tôt, occupé à perdre une bataille supplémentaire contre Neville et Draco, il se leva.

    - Theodore Nott, gronda-t-on pourtant dans son dos. Qu'est ce qui est si dur à comprendre dans "Rester assis" ?
    - Rester. Et assis aussi, je pense.
    - Tu cherches vraiment à t'attirer des ennuis, toi.
    - Que je cherche à les attirer ou non : ils viennent. Je préfère autant être coupable de mon état que victime.
    - C'est stupide.
    - Tout est stupide, Zach, répliqua simplemet Theodore. Poudlard est stupide. La guerre contre Voldemort est stupide. Le fait de penser que chaque sorcier n'est bon que pour une maison est stupide. La mort de Granger est stupide. Les gens sont stupides. La vie est stupide.

    Pendant ce temps, Smith avait rapproché le fauteuil de son propriétaire et attendait qu'il ne daigne se remettre dedans.

    - Et toi aussi tu es stupide, Zach. Parce que tu vois bien que je sais tenir debout, que je vais bien... mais tu continues quand même d'être inquiet alors qu'il n'y a pas de raisons pour l'être. Parce que tu passes ton temps à me protéger mais t'es pas mon père. Mon père n'aurait jamais fait ça d'ailleurs... Je suis un grand garçon, quoi que tu en penses, et je suis capable de me débrouiller seul. Sans que tu n'ais à forcer des gloglos à passer pour voir si tout va bien. Sans que tu n'ais à trouver des excuses bidons pour venir ici, ou justifier la présence de Potter. Si j'ai un problème je saurais le régler... ou appeler quelqu'un pour m'aider.
    - J'ai bien vu ça lorsque Granger a foutu le feu au manoir, oui.
    - Et je suis vivant Zach ! Je suis vivant ! Je ne suis pas mort, je suis vivant !
    - Tu aurais pu l'être.
    - Zach, soupira Theodore. C'est pas moi qui ait le plus gros problème, ici. C'est toi.


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