• Quand Rogue entra enfin dans le bureau de Dumbledore avec à sa suite le corps toujours figé de Pettigrow, le vieux directeur comprit enfin le sourire de Black.

    - C'est pas vrai. C'est... Peter Pettigrow ?
    - En chair et en chair. Avec peut être des bouts d'os par-ci, par-là.

    Albus quitta son siège et contourna son bureau. Arrivée à la hauteur du corps statufié de l'homme supposé mort, il humidifia ses lèvres et se tourna vers les deux autres.

    - Il faut appeler le ministre de la magie.
    - Fudge ne comprendrait rien à la situation, grognèrent les deux ennemis. Autant le mettre devant le fait accomplis.
    - Ce qui serait un mauvais calcul pour la libération de Sirius. Messieurs, asseyez vous, je reviens dans un instant.


    Theodore avait simplement eu à boire une potion calmante et vu ses poignés être bandés. Les liens que Pettigrow avait serré autour de ces derniers les ayant marqués.

    - Vous allez bien tous les deux, n'est-ce pas ?
    - Mis à part que mon rat est un assassin ... ça va très bien.

    L'infirmière ne comprenait toujours pas l'histoire du rat qui revenait pourtant à chaque fois que le garçon aux cheveux roux n'ouvrait la bouche. Le jeune Nott ne parlait pas, lui, privilégiant le silence à la bêtise.

    - Monsieur Nott, tout va bien ?
    - Oui madame, sourit-il enfouis sous les draps.
    - Vous voulez que je fasse venir vos amis ?

    Le brun tourna les yeux vers elle, entrouvrit la bouche et la referma de suite. Il souhaitait dire oui mais ne le pouvait. Poppy Pomfresh sourit à Theodore, l'incitant à lui donner un nom.

    - Blaise.
    - Je vais le faire venir.

    Ronald s'était tourné et regardait Theodore. Il fronça les sourcils en le voyant ainsi. Nott avait vraiment des hauts et des bas qu'il ne parvenait à expliquer.

    - Madame Pomfresh ? Seamus aussi pourrait venir.


    Dumbledore verrouilla la porte de son bureau, empêchant ainsi quiconque d'entrer ou de sortir. Cornelius Fudge se tenait, droit comme un i, face à lui et attendait qu'on ne lui explique la raison de sa venue ici.

    - Cornelius, je ne vous présente pas le professeur Rogue, ni Sirius Black, je présume ?

    Le ministre sursauta à l'entente du patronyme du fugitif et se tourna dans la direction indiquée par la main du vieillard. Même s'il lui avait été annoncé, le voir le stupéfia.

    - Mais je crains que nous n'ayons un second problème, Cornelius.
    - C'est... Sirius Black ! Albus... vous avez retrouvé Sirius Black !
    - Rectification monsieur le ministre, intervint Sirius. Personne ne m'a retrouvé. Je suis venu ici de mon plein grès.
    - Dans le but d'être innocenté Black, se moqua Rogue. Ce qui sera le cas normalement.


    Blaise et Seamus se retrouvèrent à deux devant la porte de l'infirmerie. Ils se regardèrent, se sourirent et ensemble : entrèrent.

    - Theo ! Virent-ils immédiatement et se précipitant sur lui.

    Theodore regarda alors Ron, qui lui fit un clin d'œil. Ca l'avait étonné aussi que le jeune Weasley ne demande à voir Seamus.

    - Ca va ? T'étais où ? Tu n'as rien ? C'est quoi à tes poignés ? Teddy !


    - Peter Pettigrow, répéta pour la énième fois le ministre. Vous avez trouvé... Peter Pettigrow.
    - Black l'a trouvé, intervint Severus une nouvelle fois en faveur de Sirius.
    - Le meilleur moyen de prouver notre innocence est bien souvent... de trouver le vrai coupable, se justifia le fugitif.


    Une fois encore ce fût une fin d'année à l'infirmerie que passa Theodore. Jamais deux sans trois, comme il ne l'avait craint l'année précédente, et il espérait que cette trilogie s'arrêterait là et resterait une trilogie.

    Harry venait souvent lui parler, contrairement à ses habitudes des derniers mois, voire dernières années. Le garçon à lunettes lui demandait des explications, s'intéressait à qui était Sirius pour ne pas avoir à totalement découvrir cet homme qui lui était inconnu voilà un an. Cet homme qu'il détestait un mois plus tôt.

    Sirius lui avait proposé de venir vivre chez lui sitôt serait-il réhabilité et si les Dursley étaient d'accord. Aucun des deux ne doutait que la famille moldu le serait : se débarrasser d’Harry devait être leur vœu le plus fort.

    Seamus et Blaise passaient le plus de temps possible en compagnie du brun qu'ils essayaient de faire rire, ou au moins sourire. Mais les seuls moments où Theodore semblait capable d'avoir l'air vivant était lorsqu'il se prenait la tête avec Smith.

    Cela n'avait rien de méchant, ça semblait même presque amical, mais aucun des deux n'irait le dire à voix haute. Ils tenaient à leurs prises de becs, à leurs insultes pas méchantes.

    Alors le lion et le serpent faisaient de leur mieux pour que l'autre lion ne croise le blaireau. C'était peu, mais mieux que rien.

    - Tu sais Nott, j'pense qu'au fond... j't'apprécie, lança soudain Smith. T'es marrant.


    Le trajet dans le Poudlard Express, celui qui les ramenait chez eux le temps d'un été, sembla bien court pour tout le monde.

    Ron qui riait à gorge déployée avec Harry et Seamus. Dean qui lisait un roman moldu dont il n'avait cessé de bassiner le blond toute l'année scolaire. Hermione qui commençait déjà ses devoirs de vacances.

    Theodore n'était pas avec eux.

    Assis dans le couloir, la tête appuyée sur la paroi coulissante du compartiment de ses amis, le brun regardait le paysage défiler.

    - Nott, relèves toi. Regardes droit devant toi. Tue les gens du regard et dis leur "Je suis un Nott et je vous emmerde".
    - Smith, souffla Theodore. Je suis un Nott, et je t'emmerde. Maintenant dégage.

    Souriant, le blaireau reprit sa route à la recherche du chariot de friandise.

    - Bonnes vacances quand même, Nott.


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  • Les portes de Poudlard n'étaient plus bien loin, elles étaient même affreusement proche. Rogue s'arrêta, laissa brutalement tomber au sol le corps toujours immobile de Peter et se tourna vers tous les autres.

    - Potter et Granger vous retournez dans votre dortoir. Nott et Weasley vous allez à l'infirmerie. Black... tu viens avec nous.
    - Je pourrais pas plutôt aller à l'infirmerie aussi ? Après douze ans à Azkaban j'ai rien contre l'idée de me faire un peu... dorloté par Pomfresh.

    Hermione fit un clin d'œil complice à Theodore avant d'obéir à son professeur. Elle dû attraper Harry et le contraindre à la suivre, sinon quoi le garçon à lunettes serait probablement resté les bras dans le vide aux côtés de son parrain.

    - Sniv. On devrait accompagner Theodore et Ronald à l'infirmerie. Je doute que Theo ne puisse l'aider jusqu'au bout.

    Rogue soupira mais céda malgré tout. Refuser quelque chose d'aussi simple à Black revenait à signer son arrêt de mort. S'il avait eu le malheur de refuser ça, le chien l'aurait énervé tout au long du chemin jusqu'au bureau de Dumbledore.

    Or il était tard. Il avait au bout de la baguette le responsable de la mort de Lily Potter. Il avait deux élèves, Gryffondor mais élèves avant tout, à conduire à l'infirmerie. Un collègue, qu'il haïssait mais cela était secondaire, dans la cabane hurlante. Ce n'était pas le moment de l'agacer.

    Et Black ne l'aurait pas comprit.

    L'étrange groupe qui traversa Poudlard eut le privilège de ne croiser aucun élèves après le couvre feu. Et aucun élève dépassant le couvre feu n'eut la désagréable surprise de tomber nez à nez avec Rogue faisant léviter un homme supposé mort, en compagnie de Black qui aidait Weasley à marcher tout en conversant joyeusement avec Nott.

    - On ne va pas non plus vous conduire jusqu'à Pomfresh, grogna Rogue en les abandonnant devant la porte. Alors vous entrez, vous l'appelez et vous lui obéissez.

    Les lionceaux hochèrent vigoureusement la tête.

    - Black, on peut aller voir Dumbledore ou tu veux encore faire... un truc.

    Severus s'appuya contre le mur et fit tourner Peter sur lui-même. Monter et descendre. Faire des cercles et des loopings. Il s'occupait en attendant que Black ne lâche Theodore.

    - Tu fais attention à toi surtout, sourit Sirius. Pas de bêtises ni rien. Et... si cet été tu as des problèmes avec Théophile : écris moi.

    Malgré lui, Rogue écoutait la conversation d'une oreille distraite mais d'une oreille quand même. L'animagus se détacha enfin de son élève et lui fit signe qu'ils pouvaient reprendre leur route.

    Ce qu'ils firent sans attendre.

    - Merci Black, marmonna Rogue. Je me doute que Théophile ne doit pas être facile à vivre tous les jours. Ce n'était sans doute pas pour rien qu'il était si proche de... Tu-sais-qui.
    - Et tu n'as rien vu, Rogue.


    Le bras gauche de Ron derrière le cou, Theodore ouvrit la porte de l'infirmerie et appela Pomfresh. L'infirmière ne vint pourtant pas. Il eu beau réitérer ses appels, rien à faire.

    - Mais tu cris pas assez fort, Ted, expliqua le dernier fils Weasley. MADAME POMFRESH !

    La porte du fond s'ouvrit et Pomfresh arriva enfin. A peine les vit-elle qu'elle se précipita sur eux. L'infirmière obligea Theodore à prendre place sur un lit et installa Ron sur celui d'à côté.

    - Tu vois Theo, tout est dans la voix.


    Faire passer Pettigrow dans le passage étroit qui menait jusqu'au bureau du directeur ne fût pas chose aisée. Sirius semblant, en plus, bien peu disposé à aider son meilleur ennemi à déplacer son ancien ami, il lui fallait se débrouiller seul. Comme toujours.

    - Laisses-moi passer devant, Sniv. Comme ça je vais cherche Dumbledore et tu m'auras plus dans les pattes.
    - Si tu me prends par les sentiments... passes.

    Sirius monta les marches quatre à quatre. Traversa en de grandes enjambes la pièce dont il n'avait jamais trop comprit l'utilité car ne faisant pas parti du bureau du vieil homme, puis frappa une fois, deux fois, trois fois contre l'énorme porte de bois... avant de l'ouvrir sans avoir obtenu de réponse.

    - Albus, salua-t-il précipitamment. J'espère que vous avez le cœur bien accroché car...
    - Car j'ai un assassin dans mon bureau.
    - Pas encore, sourit Sirius. Ca ne saurait tarder par contre. Sniv est en train d'essayer de le faire monter.

    Le vieil homme à la longue barbe blanche se gratta le menton sans cesser de dévisager son ancien élève, devenu un criminel notoire.

    - Et où est donc le professeur Rogue ?
    - En bas des escaliers à se battre avec un assassin pour vous le montrer.
    - Et bien sur... vous ne l'aidez pas.
    - Je doute que Rogue ne soit heureux de m'avoir dans les pattes. Donc je prends plaisir à lui faire plaisir. Après tout : grâce à lui je devrais retrouver ma liberté.
    - Vous êtes un étrange spécimen... monsieur Black.

    - Que s'est-il passé, messieurs ?
    - Croyez-moi, madame Pomfresh... il vaut mieux ne rien savoir, c'est trop bizarre.

    Juste après quoi, Ronald se laissa tomber sur son oreiller et ferma les yeux. Se trouver dans ce lit, sous cette couverture, la tête sur ces oreillers et la jambe soignée était tout ce qu'il souhaitait depuis le début de cette folle soirée.

    - Pour faire court Sirius Black est innocent et mon rat n'est pas un rat.


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  • Voyant l'heure fatale arriver, aucuns des adultes présents et conscients ne tardèrent à prendre une décision. Remus lâcha Peter et passa le relais à Rogue. Harry et Theodore s'étaient tous deux proposés pour aider Ron, incapable de marcher seul aussi longtemps. Quand à Hermione, elle avait acceptée d'ouvrir la marche pour arrêter le saule cogneur.

    Cette petite troupe pu donc emprunter le souterrain en sens inverse. Rogue et Black évitaient de se parler, de se regarder et le moindre contact le plus infime aurait pu faire exploser cette bombe à retardement qu'ils formaient à deux.
    Harry et Theodore tentèrent, au contraire de leurs aînés, de crever l'abcès plus d'une fois. Le troisième garçon les y poussait fortement d'ailleurs. Mais il n'y avait rien à faire. Entre eux, c'était un vrai dialogue de sourd qui existait.

    - Donc Hermione tu prendras une branche et tu appuieras sur le gros nœud, Expliqua Sirius. Tu le vois facilement, c'est gros et ça a la forme... d'un noeud.
    - Elle est à Gryffondor mais n'est pas non plus totalement idiote, grinça Rogue. Et non, monsieur Potter, ceci ne peut pas s'apparenter à un compliment.

    Peter passait son temps à regarder à droite et à gauche, dans le fol espoir de trouver une issue de secoure. Ce qui n'était pas chose aisée lorsque l'on était prisonnier de deux sorciers incapable de se voir en peinture mais ayant décidés de ne rien laisser paraître pour une fois. Il faisait donc les frais de leur rage refoulée.

    - Severus, souffla Pettigrow. Si je partais et que tu leurs donnais Sirius... ne serais-tu pas comblé ?
    - Qui est le responsable de la mort de Lily... et James Potter ? Pettigrow ?

    Si le futur prisonnier baissa les yeux, comme repentis, ce ne fût pas le cas de Sirius qui daigna enfin regarder l'homme aux cheveux gras. Un petit sourire collé au visage, les yeux pétillants de malice : il avait comprit.

    - Je me disais bien que tu ne pouvais pas ne pas avoir fait le calcul de : Si Pettigrow est livré à la justice, Sirius est libre. Mais tu tenais encore à Lily à l'époque et... tu y tiens toujours ?
    - Tais-toi Black et avances.

    Le ton catégorique qu'utilisa Rogue amusa d'autant plus Sirius. Il le regardait toujours tout sourire, dévoilant ses dents et accentuant les traits anguleux de son visage.

    Au fond, Servilus aussi lui avait manqué. D'une manière différente de Remus et Harry mais il n'avait pas été indifférent à son absence. Il avait été son souffre douleur, voire même son bouc émissaire durant près de sept ans : on ne s'en détachait pas aussi facilement.

    - Je sais parler et marcher à la fois, sais-tu ?
    - Et te taire et marcher en même temps, c'est trop demander ?
    - Oui professeur, répondit Theodore à la place de Sirius. Avez-vous, en sept ans d'études avec lui, vu Sirius se taire ?

    Harry regarda Nott, hésitant.

    - Comment tu as... su pour Sirius ?
    - J'étais sorti de chez moi et il m'a mit la main dessus. J'ai eu tellement... peur que je n’ai pas arrêté de sortir des âneries et... bon. Ensuite il m'a suivit chez moi et s'est invité. Forcés de coexister et bien... on a coexisté.
    - Je t'ai protégé de Théophile oui, sourit Sirius de derrière.
    - Et je t'ai nourrit, offert un toit, et accepté de t'offrir le bénéfice du doute.

    Ils arrivèrent enfin à la fin du tunnel. Hermione ramassa donc une branche et, quasi instantanément, immobilisa l'arbre.

    Peter profita du moment où tout le monde sortait pour se dégager d'un coup de Sirius, d'un second de Rogue et partit en courant. Se transformer en rat, à l'instant, ne l'effleura même pas. Seul comptait la possibilité de s'éloigner d'eux le plus vite possible et pour cela : les petites pattes du rongeur ne l'aiderait pas.

    La petite taille pourtant lui aurait été profitable.

    Severus dégaina sa baguette et, de nouveau, l'utilisa au détriment de Pettigrow qui s'effondra comme une masse sur le sol. Les sorciers de premiers cycles restèrent en retrait. Même Harry ne pensa pas un instant à foncer tête baissée dans le tas.

    - Black tu t'occupes des Gryffondor, je m'occupe de ton abruti d'ami. TU devrais aider monsieur Weasley... ses amis commencent à fatiguer.

    L'évadé ne trouva rien à redire. Rogue était en train de lui demander de s'intéresser à Harry et ses amis : qu'avait-il à contester ?

    Il éloigna doucement Theodore du jeune Weasley et le remplaça. Puis Black proposa à Harry de le lâcher également, ce que refusa le garçon à la cicatrice.

    Theodore rejoignit Hermione, à quelques mètres du trio Potter-Weasley-Black. Sirius tenait et pensait énormément à Harry, ce qui était légitime or jusqu'à présent il n'avait jamais été seul avec son filleul : c'était le moment ou jamais.

    - Tu tiens à Sirius, n'est-ce pas ?
    - Il m'a protégé de mon père, de Pettigrow. Il m'écoute, me croit et... oui.
    - Si tu veux mon avis... c'est réciproque. Tu n'as pas à t'en faire pour ça. Il s'inquiète pour toi et tu as sans doute été le premier à le croire. Ce n'est pas rien.
    - Si tu l'dis, soupira-t-il. Je dois te croire ?
    - Sirius a été à Gryffondor... ce n'est sans doute pas pour rien.

    Le brun regarda l'unique fille de leur quatuor et lui sourit. Il la gratifia d'un signe de tête et la prit dans ses bras.

    - Merci Hermione.


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  • Paniqué à l'idée d'être livré à la justice après tant d'année de fuite, Peter chercha le plus vite possible une alternative. Lorsque ses petits yeux sournois croisèrent le regard ravis ou plutôt rassuré de Theodore, l'homme ventripotent sourit mécaniquement : une idée venait à lui.

    Avec une agilité que ni Remus, ni Sirius, ni aucun autre n'aurait pu soupçonner ; le rat contourna le reste d'un meuble brisé et attrapa avec force le brun qui se trouvait aux côtés de ses deux anciens amis.

    Ensuite, il sortit la baguette dérobée quelques jours plus tôt au même garçon. Le bout de bois fût glissé lentement sous la gorge de Theodore, de son autre main il s'empara du bout : aucuns gestes ne pouvait être tenté par l'adolescent, c'était chose certaine.

    - Peter, appela calmement Sirius. Lâche Theodore.
    - Pas sans rien en échange, non, refusa d'une voix hystérique le véritable criminel. Je veux que vous me juriez ne rien tenter contre moi. Promettez-le et je le lâche.

    Inquiet quand au sort que réservais Peter à Theodore, Sirius refusa pourtant l'aimable proposition de son camarade. Jamais ils ne pourraient accéder à une telle demande, c'était inimaginable et Sirius était certain que Peter savait que jamais il n'aurait su donner son accord. Il avait beau tenir à Theodore, ne vouloir que son bien malgré le peu de temps qu'il avait passé en sa compagnie... il ne pouvait pas.

    - Sirius, appela néanmoins Theodore. Professeur Lupin ?

    Les deux amis qui venaient de se retrouver ne disaient mots. Tous deux étaient bien trop occupés à chercher une solution pour le sortir de ce guêpier. Au point même d'oublier de fournir une réponse à leur ancien camarade maraudeur.

    - Vous ne m'en croyez pas capable, demanda, convaincu à tord, Peter. Vous ne pensez pas que j'oserais lui faire du mal.
    - Tout ce dont je suis sur, Pettigrow, c'est que tu es prêt à t'attaquer à quelqu'un d'endormit pour parvenir à tes fins. Que tu es prêts à t'en prendre à plus jeune, à plus faible, avança Sirius, méprisant. Que tu es prêts à trahir tes amis pour un peu de pouvoir. Voilà tout ce dont je te crois capable.

    Ses yeux se plissèrent jusqu'à ne plus former qu'une simple fente. Il fixait, analysait de son mieux son ancien ami. Pensait-il réellement ce qu'il venait de dire ? Ces mensonges avaient-ils un sens aux yeux du chien ? Il n'osait le croire.

    Lorsqu'il avait prit Theodore par surprise, il l'avait réveillé puis assommé : donc il ne s'en était pas prit à sorcier endormit. Il en allait de même au propos du plus faible, Theodore Nott pouvait-il être considéré comme plus faible que lui, alors qu'il n'était "que" Peter Pettigrow et désarmé de surcroit. Pour conclure : jamais, Ô grand jamais il n'avait trahit ses amis. Non. Ce n'était que foutaises.

    - Tu mens Sirius, souffla enfin Peter. Tu mens ! Comme toujours. Tu n'as jamais eu de cesse de me mentir, te jouer, te moquer du pauvre et misérable Peter. Je t'ai toujours fait pitié...
    - Il fût un temps où tu étais mon ami. A cet instant en effet... tu me fais pitié.

    Le souffle erratique, les mains tremblantes, les gestes peu précis, Peter éloigna Theodore. Ce dernier, comme tous les autres, cru que cela s'achevait ici, que les paroles de Sirius avaient fait mouches dans son esprit et qu'il acceptait d'ouvrir enfin un peu les yeux et d'accepter la réalité telle qu'elle était.

    Ils déchantèrent vite tous lorsque Theodore fût, de la même manière que son professeur de potion un peu plus tôt, envoyé au loin. A la seule différence que cette fois ci, le but réel du lanceur était de blesser et non pas de stopper. Cela ne faisait que le rendre un peu plus dangereux encore.

    - Theodore ! Cria Sirius et Hermione d'une même voix.

    Ronald, qui était le plus près de l'endroit où avait atterrit son ami se tira jusqu'à lui. Non sans difficultés certes, Sirius ne l'avait pas loupé pour tout dire. Il ne pu cependant pas rester bien longtemps, même s'il ne l'avouait pas à voix haute : la vue de son ancien rat sous forme humaine l'effrayait. Surtout après avoir apprit ce qu'il avait fait. Peter s'approcha, lentement mais surement et donna un coup de pied, non sans plaisir, en plein visage. De douleur : il gémit pathétiquement. Amusé : il recommença pour enfin se souvenir qu'il avait entre ces mains sa baguette.

    Sirius regardait l'homme faire, sans savoir comment réagir. Le voir ainsi malmener Theodore était douloureux, des images de sa mère le regardant se faire malmener par son oncle avaient tendances à lui revenir en mémoire. Douloureux souvenirs qu'il avait eu tant de mal à oublier.

    - Petrificus totalus, entendit-on soudain.

    Peter tomba, pétrifié, vers l'avant et écrasa sa victime au passage. Cette dernière eut le souffle coupé et dû attendre qu'on ne vienne bouger l'encombrant bonhomme avant de pouvoir de nouveau avoir une respiration plus ou moins normale.

    - Merci professeur, sourit sincèrement Theodore avant d'enchaîner sur une grimace.
    - Merci Sniv, marmonna Sirius à contre cœur.

    Remus Lupin et Severus Rogue fixèrent, la bouche légèrement ouverte dû au choc, l'évadé de la prison sorcière. Venait-il réellement de remercier son ancien ennemi ? Son ancienne victime favorite lors de ses années d'études. Sirius lui-même semblait ne pas en revenir.


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  • Alors que tous les autres ne furent que surpris, la panique s'empara de Theodore. Ses mains s'agitaient et il ne pouvait rien faire pour masquer leur tremblement, mis à part les cacher dans ses poches.

    Le brun souhaiterait, une fois de plus mais plus encore à présent, partir en courant. Partir tout simplement. Pour ne plus être près d'eux. Près de lui surtout. La peur, pourtant, le figeait sur place.

    Les doigts d’Hermione s'enlacèrent autour des siens. Son pouce caressait le dos de la main du brun dans l'espoir de l'aider à se calmer. L'initiative porta ses fruits. Theodore sourit à son amie en guise de remerciements et ne dégagea pas sa main de la sienne.

    - Si. Sirius. Remus, mes chers amis.

    Les deux amis en question se jetèrent d'un même élan sur le petit homme bedonnant et abject. Ils l'attrapèrent bien décidés, autant l'un que l'autre, à ne pas le lâcher de sitôt.

    - QU'est ce qui se passe ? Demanda un Harry dépassé par les évènements. C'est qui lui !
    - Harry, je te présente Peter Pettigrow, annonça Sirius, affable. L'homme que j'ai tué.
    - Ainsi que douze moldus, jugea utile de préciser le professeur de défense contre les forces du mal. Ne les oublis pas.
    - Ainsi que douze moldus, acquiesça le prisonnier. Officiellement, bien sur.
    - Mais Pettigrow est mort... on a retrouvé un.
    - Un simple doigt, acheva Theodore. Et pourtant qui as-tu sous le nez ?

    La douleur lancinante qu'il ressentait à la jambe semblait disparue, Ronald ne gémissait plus, ne se plaignait plus.... trop étonné qu'il était. Il devait nager en plein délire, il ne pouvait en être autrement.

    - Sirius, Remus, continua de couiner le rat. N’étions-nous pas amis, avant ?
    - Avant, répéta amèrement Black. Avant de rejoindre Voldemort, de devenir le Gardien du secret, de les condamner à mort, de me laisser pourrir en prison. Avant.
    - Je n'ai pas eu le choix. Il... il m'aurait tué, Sirius.
    - Et refuser de devenir le Gardien aurait préservé leur vie... ainsi que la tienne.

    L'échange d'accusation aurait pu s'éterniser s'ils n'avaient pas été de nouveaux interrompus par un Theodore de nouveau en crise de panique.

    Ses larmes coulaient abondamment. Le jeune Nott s'était allongé sur le lit et recroquevillé sur le matelas, tournant le dos aux autres.

    - Teddy, appela l'animagus. Calmes toi, ça va aller.

    Les trois amis du brun restèrent en retrait. Tous s'accordant pour dire que Black serait, étrangement, le meilleur placé pour le calmer. Ce qui ne manqua pas, bien entendu.

    Pendant ce temps, Remus n'avait pas lâché Peter. Les deux anciens amis semblaient même se disputer à voix basses. Leurs chuchotis ne parvenaient pas aux oreilles des autres mais leurs gestes parlaient suffisamment.

    Tant d'années à croire qu'un de nos meilleurs amis avait été tué de sang froid par un autre. Que le responsable méritait d'être à Azkaban. Pour voir toutes ces croyances voler en éclat après un simple coup d'œil sur une carte fabriquée par des étudiants, par eux. Tant d'années avant d'apprendre que personne n'avait été tué (mis à part les douze moldus), que ce n'était pas le bon qui se trouvait derrière les barreaux.

    Et Peter qui utilisait cette amitié passée pour les amadouer.

    - Bon sang Peter ! Assume tes actes !
    - Regardes Sirius. Il est le plus fort de nous trois et regardes dans quel état il est. Dans quel état serais-je, moi ?
    - Cela ne me regarde pas et ne m'intéresse pas, coupa Remus. Sirius, dès que monsieur Nott sera calmé : on l'emmène à Poudlard. Il est tant que la justice ne se montre.

    L'animagus chien passa le relais à Hermione, celle qui saurait le mieux maintenir le calme. Il avait fait le plus gros du travail mais sait-on jamais.

    - Et qu'est ce qu'on fait de Rogue ? Questionna Harry en fixant son professeur de potions, toujours au sol.
    - On le laisse ici avec Remus, non ? Sourit l'évadé. Ca me semble... bien.

    Ceux susceptible de comprendre le sous entendu de Sirius le réprimandèrent du regard. Ils ne furent qu'au nombre de trois. Remus lui-même, Theodore que Sirius avait mit au courant un peu par erreur et Hermione. Ronald et Harry, eux, ne voyaient pas bien le sens de la remarque. Rogue pouvait bien rester seul, cela ne causerait aucun problème à personne.

    - J'espère que tu n'as rien contre les petites cellules, Peter. Et contre le froid. Et contre les détraqueurs. Et contre les fous qui hurlent. Et contre le bruit permanant. Et contre un sol bien dur, bien froid pour dormir. Et contre une nourriture dégoûtante. Parce que si tu as quelque chose contre ça, ça serait dommage car c'est ce qui t'attends pour le restant de tes jours, vermine.

    Sirius et Remus tenaient Peter à deux, de nouveau. Harry aidait Ron à se tenir debout. Hermione et Theodore regardaient la scène côte à côte, à la droite du roux.

    - J’n’ai pas envie de retourner à Poudlard, souffla Theodore à Hermione.
    - Oh mais y en a plein qui seront rassurés de te revoir pourtant, sourit la jeune fille. A commencer par Seamus et Dean. Même Neville. Ginny et Percy s'inquiètent. Zabini je t'en parle même pas et... et Smith aussi a remarqué ton absence.
    - Mais...
    - Rogue et le professeur Lupin savent ce qui s'est passé, le rassura-t-elle toujours souriante. Tu ne crains rien.
    - Mis à part mon père.


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