• - Tu te moques de nous, grinça Kingsley. C'est une cabane à outil.
    - Dips vous promet, monsieur, que maître Théophile à enfermer maître Theodore ici.

    Bien que ne croyant pas l'elfe de maison, le plus âgé ordonna à Andrew Scott d'entrer dans la pièce. Le plus jeune défonça la porte et entra, sur de lui. Que risquait-il de trouver ? Une pelle, un râteau, une brouette peut être... mais encore ?

    - Appelle les urgences ! Hurla-t-il soudain, horrifié au point d'en oublier son habituel vouvoiement. Vite. Il est mal en point.

    Kingsley lâcha le bras de la créature et se précipita à son tour à l'intérieur. La puanteur des lieux le frappa aussitôt ainsi que le manque de renouvellement d'air. Il regarda rapidement les murs et y trouva une quantité folle d'entailles.

    Un simple sortilège l'informa du nombre : 330 ; plus une dizaine d'apparence incertaine. 340. Cela ferait donc presque un an qu'il serait enfermé ici ?

    - Hey petit, appelait sans cesse Andrew. Réveille-toi. Répond moi.
    - Père... non, parla Theodore. Pas ça ; s'il vous plait. Non.
    - Il délire, constata à voix haute Scott.

    N'y tenant plus, l'auror le transplana à St Mangouste de lui-même. Le gamin allait mal, très mal de toute évidence. Et ceci était en partie leur faute : s'ils avaient pensés à fouiller entièrement les lieux lorsqu'ils étaient allés chercher l'elfe ; ils auraient pu éviter des jours de diète forcée à l'adolescent.

    - Theodore Nott, dites-vous ? Se stupéfia le médicommage. Mais...

    Andrew regarda alors l'étiquette sur le torse de l'urgentiste. Edmund Miller. L'un de ceux qui avaient alerté leur bureau de la probable disparition de "l'enfant".

    - Y a-t-il d'autres personnes qui s’inquiéteraient pour lui ?
    - Severus Rogue, souffla le médicommage tout en prodiguant des premiers soins à son patient. Son directeur de mai...
    - Je sais qui est Severus Rogue, sourit-il. Merci. Et... tenez-moi au courant, s'il vous plait.

    - Theodore ! hurlèrent Blaise et Draco d'une même voix.
    - Chut les garçons, grinça Severus Rogue.

    De toute évidence ses élèves étaient ravis de retrouver leur camarade et se montraient bien démonstratif. Le directeur de la maison Serpentard éprouva quelques difficultés lorsqu'il dû éloigner les deux garçons du troisième.

    - On a eu peur pour toi t'sais, sourit Blaise. Même Rogue, souffla-t-il à vois basse comme pour ne pas être entendu. T'as une touche.
    - Monsieur Zabini, je vous entends.
    - Je sais, professeur.

    Theodore sourit. Les idioties de Blaise. Il avait bien cru ne plus pouvoir les entendre. De même pour le soupir affligé de Draco suites aux crétineries de leur ami.

    - Par contre on est désolé que ce soit parce que ton père a été arrêté qu'on t'a retrouvé, grimaça Blaise. On aurait préféré te retrouver nous même... en plus on aurait eu notre nom dans le journal et tu aurais dû être adorable avec moi parce que j't'avais sauvé.
    - Monsieur Zabini, s'agaça Rogue. Si c'est pour embêter votre ami... vous pouvez prendre la porte. Et le faire quand il ira mieux.
    - Moi aussi je vous ai...
    - Blaise, ne dis pas des choses que tu pourrais ensuite regretter, interrompit Theodore, parlant pour la première fois depuis leur arrivée. Surtout pour dire ça.
     


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  • Dips était venu. Trois fois. Puis plus rien. Pourtant, malgré son incapacité à savoir quelle heure il était du jour ou de la nuit, Theodore demeurait certain que les vingt quatre heures qui séparaient chaque venue de l'elfe étaient plus qu'écoulées.

    Le brun avait fini la liste de devoir que lui avait donnée son père et il espérait qu'ils lui conviendraient. Theo ne pouvait que craindre la déception de son géniteur, puisque, chaque fois que cela arrivait : l'adulte le punissait à l'aide d'un sortilège de magie noire.

    Il mettait alors des jours à guérir avec les soins minimaux de Dips.

    - Que voulais-tu nous dire, questionna un auror en regardant de haut l'elfe des Nott. J'espère que c'est important.
    - Maître Théophile va punir Dips si Dips ne va pas nourrir maître Theodore, chouina la créature. Et maitre Théophile est très persuasif dans ses punitions.

    Les yeux globuleux de la bestiole commencèrent alors à chercher un objet dans la pièce. Un objet susceptible de lui faire du mal, pour qu'il puisse se punir d'avoir dit du mal de son maître : ce que ne pouvait faire les elfes de maisons.

    Les deux sorciers présents se regardèrent, surpris. Ils en oublièrent donc de tirer l'elfe pour l'éloigner du coin de table sur lequel il n'avait de cesse de se cogner la tête. A en croire les propos de la créature, qui n'était de toute évidence pas folle, il y avait une personne au manoir Nott.

    Cela allait faire une semaine et demie qu'ils avaient arrêté l'ancien directeur de régulation des sortilèges et des potions. Presque autant qu'ils avaient retirés l'elfe du domaine du mangemort. Si vraiment il y avait quelqu'un, cette personne devait commencer à avoir faim et soif.

    - Comment s'appelle la personne que tu nourris, s'intéressa le plus âgé. DIPS ! Attention sinon je te donne un vêtement !
    - Maître Theodore est le fils de maître Théophile, couina la créature terrorisée à l'idée de la sentence qu'elle risquait. Dips fera tout ce que vous voulez mais pas de vêtement, pitié.

    L'auror qui n'avait, jusqu'à présent, pas encore parlé commença à fouiller les papiers qu'il avait sous le nez. Le dossier "Nott" pour être précis.

    Il en retira l'acte de décès d’Amy Valens Nott, l'épouse de leur prisonnier. L'acte de naissance d'un certain Theodore Nott, fils de Théophile et Amy Nott. Et enfin...

    - De nombreuses lettres qui nous ont été envoyées signalerait que Theodore Nott a disparut, informa le plus jeune. Il n'aurait pas remit les pieds à Poudlard cette année et son père aurait dit qu'il était à St Mangouste, c'est signé "Rogue". Ce qui, selon un certain monsieur "Miller" est faux : il travaille là-bas et n'aurait jamais eu de Theodore Nott, ou aucun autre gamin lui ressemblant.

    Kingsley Schakelbot ouvrit la bouche de surprise. Le mangemort n'avait tout de même pas fait ce qu'il était en train d'imaginer. L'auror, et membre de l'Ordre du Phénix, se tourna donc vers la bestiole qui avait le nez rivé vers le sol.

    - Conduit nous jusqu'à lui, ordonna-t-il.
    - Maître Théophile à interdit à Dips d'emmener quelqu'un là-bas, gémit le serviteur.
    - Drew, appela-t-il. Tu me donnes ta veste s'il te plait ? Je te la rembourserais. Je libère cet elfe désobéissant puis nous irons nous même fouiller chez les Nott ; ça prendra le temps qu'il faut mais nous retrouverons le gamin.
    - Non non non, pria alors Dips. Dips va vous y conduire, mais ne donnez pas de vêtement à Dips.
    - Bien. Mais gare à toi si tu nous mènes en bateau, accepta Kingsley en souriant. Je garde la veste... au cas où.
     


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  • Combien d'entailles sur le mur ? Combien de jour coincé entre ces quatre murs qui semblaient, chaque jour, se rapprocher de lui un peu plus encore que la veille ? Depuis combien de temps était-il enfermé là ?

    Théophile entra dans la cabane à outil plus tôt que de coutume. La fonction de cet abri avait été modifiée voilà presque un an à présent. Un an que Theodore dormait là ; un an qu'il lui faisait lui-même cours ; un an qu'il avait abandonné son poste au ministère ; un an que son fils n'avait pu réellement voir la lumière du jour autrement que lorsqu'il ouvrait la porte.

    L'adulte tira la chaise sur laquelle l'adolescent prenait place durant leurs cours. Il pu donc juger de l'inconfort qu'elle procurait, en comparaison avec son agréable fauteuil qu'il faisait venir. Puis il le regarda dormir.

    Sa peau pâle l'aurait, pour un peu, effrayer et fait naitre des remords. Ses joues creuses et sa maigreur, faillirent le convaincre qu'il lui fallait plus de repas. Ses cernes, presque noirâtres, lui donnerait presque mauvaise conscience. Mais il n'en fût rien. Théophile su se convaincre qu'il faisait ça pour lui, que c'était pour son bien. Qu'il n'y avait rien d'autre à faire pour qu'il n'en oublie sa satanée sang-de-bourbe.

    Ses yeux quittèrent son fils et allèrent vagabonder dans la pièce. Il en observa les murs et se surprit à se demander combien d'entailles avaient été faites à ce jour. Il semblait y en avoir tant. Cela ne pouvait qu'être faux : Theodore en avait sciemment ajouté dans l'espoir de lui donner mauvaise conscience.

    Furax, Théophile sorti sa baguette de sa poche et réveille son fils dans la douleur. Un endoloris était rarement agréable et le mangemort ne doutait pas qu'en recevoir un en guise de réveille devait être pire encore. C'était si amusant.

    Severus Rogue donnait ses explications sur la potion qu'aurait à fabriquer ces crétins, sans quitter des yeux la seule place éternellement vide du côté de ses élèves. Selon Théophile, Theodore serait toujours en soin.

    Et pourtant, il savait désormais de source sure que jamais le gamin n'y avait mit les pieds. A dire vrai, le fils Nott avait comme cessé d'exister au cours de l'été qui suivait sa quatrième année.

    - Draco, Blaise, vous viendrez me voir à la fin du cours, finit-il par dire, comme épuisé. Cela concerne votre ami.

    - Durant les deux prochaines semaines, je ne pourrais pas venir, Theodore, apprit le vieil homme à son fils. C'est pourquoi je t'ai ici donné une liste de devoir à faire. Tu as intérêt à en avoir fait un maximum.

    Le brun acquiesça et tenta de son mieux à ne rien laisser paraître de sa joie. Enfin. Il pourrait enfin souffler un peu, l'espérait-il. Quoi qui puisse retenir son père aussi longtemps, cela n'était que bénéfique pour lui.

    - Si jamais tu manques de quoi que ce soit, n'oublie pas de le demander à Dips quand il viendra.

    - Vous ne savez toujours rien ? Questionna Severus. Blaise ?
    - Edmund pense que si ça continue il faudrait alerter les aurors.
    - Et vous Draco ?
    - Mon père m'a dit que monsieur Nott à quitter son poste au ministère... au début de l'année. Soit à peu près depuis que nous n'avons plus de nouvelles de Theodore.
    - Vous pensez qu'il est réellement arrivé quelque chose à Theo ? S'inquiéta Blaise. Que... son père, lui fait du mal ?

    Le professeur de potion ne répondit pas à son élève ; les mêmes questions trottaient dans son esprit et il était bien incapable d'y répondre. Tout ce qu'il était en mesure d'espérer c'est qu'il soit toujours en vie.
     


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  • Au fil des jours qui suivirent son enfermement, Dips apporta chaque midi un repas à son jeune maître. Toujours à la même heure ; toujours à midi tapante. Un lit de bois, particulièrement inconfortable notons le, lui fût apporté généreusement, ainsi qu'un vieux livre.

    Un unique livre pour s'occuper, c'était se moquer du monde ; surtout lorsqu'on savait que Theodore adorait s'abandonner à ce passe-temps et lisait de ce fait particulièrement rapidement. D'autant plus que ce dernier était abimé et semblait dater du siècle dernier, au moins. Quelques pages manquaient, même si cela ne gênait en rien la compréhension de l'histoire particulièrement banale. Les insectes semblaient l'avoir, probablement furent-ils les seuls, apprécier la quatrième de couverture, au vu des bouts manquant. Pourtant, conscient qu'il n'avait rien d'autre à faire : Theodore le lu une première fois, puis une seconde et ainsi de suite.

    Lors de son quinzième repas, Theodore su donc conclure qu'il venait de passer un quart de ses vacances enfermé dans un abri en bois indigne de son nom. L'elfe lui laissa le couteau, au plus grand bonheur du brun qui décida donc de montrer à son père de quoi il était capable et qu'il ne le laisserait pas gagner aussi rapidement.

    Il fit quinze entailles dans le mur ; une de plus chaque jour.

    Lorsque la soixante et unième arriva, le ventre de Theodore se noua. L'inquiétude commençait à le gagner : la prochaine devrait, logiquement, signifier son retour à Poudlard. Retour qu'il manquera si son père ne revenait pas immédiatement à la raison.

    Le lendemain, jour de rentrée, Theodore entailla donc le mur d'un geste tremblant. Sa cinquième année ! Son père lui volait donc sa cinquième année.

    Une table et une chaise. Voila ce qui apparut dans l'espace restreint de la cabane. La circulation, déjà faible, devint presque impossible suite à cela. Théophile Nott entra et lui fit cours. Lui-même.

    Ainsi donc sa décision était celle ci. Il abandonnait son poste au ministère pour faire l'éducation de son fils à domicile... et s'assurer qu'il ne reverrait plus cette fille. Et donc qu'il finirait à l'oublier.

    A Poudlard, deux serpents regardaient le lit qui les séparaient l'un de l'autre avec inquiétude. Où était passé Theodore ? Leur intello favori. Comment le brun avait-il réussi à rater son train ? Et pourquoi, dans ce cas, n'avait-il pas ordonné à son imbécile d'elfe de l'emmener à Pré-au-lard pour qu'il n'y attende le train... ou bien à son père aussi !

    - Theodore a eu un grave accident cet été, expliqua Severus Rogue lorsqu'ils allèrent le voir. Il est en soin intensif à St Mangouste. D'après son père il ne reviendra pas de si tôt.

    Pourtant, les deux garçons ne crurent pas leur directeur : ce dernier n'avait rien fait pour non plus. L'homme aux cheveux gras n'avait fait que leur répéter la version officielle des faits. Officielle et non réelle, parce que lui n'y croyait pas.

    Quel genre d'accident pouvait être aussi grave que cela ? Au point que la victime ne reste des mois en soins ; et que le père, aussi Serpentard et mangemort fut-il, n'en ai pas eu l'air plus ébranlé que cela.

    - Mais, ajouta-t-il finalement, un rictus aux lèvres. Si, par hasard, vous connaissiez quelqu'un susceptible de vous donner de ses nouvelles... sachez que je serais ravi de savoir comment se porte mon élève. Blaise, j'ai cru entendre dire que votre beau-père y travaillait... justement.

    On lui avait interdit d'aller fouiller lui-même ; mais là, il ne faisait rien de mal, n'est ce pas ? Il proposait simplement à son élève de se rapprocher de son nouveau beau-père et de s'inquiéter pour un ami. Où était le mal ? Au contraire.
     


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  • A la fin de sa quatrième année, Theodore avait décidé qu'il était grand temps de parler à son père. Il n'avait, à ses yeux, que trop retardé l'inévitable. Que trop longtemps menti. Peu lui importait ce qu'en penserait son père, qu'il ne s'énerve ou autre... il resterait son fils unique, quoi qu'il en coûte. Les chances de se faire tuer étaient donc particulièrement faibles.

    C'est pourquoi, lorsqu'il posa sa malle dans le hall d'entrée du manoir ce jour-là ; le garçon donna un coup de pied dans sa valise pour faire venir Dips, leur elfe de maison. Après, il jeta négligemment son manteau sur la rampe d'escalier, Dips aurait la présence d'esprit d'aller le ranger une fois aurait-il fini de défaire sa malle, ranger ses affaires et laver ses vêtements. Le garçon brun alla donc rejoindre son père dans le salon.

    Le jeune serpent de quatorze ans savait y faire avec son père, comme avec tout Serpentard. Les verts et argent ne sont guère difficile à cerner, sous leur masque d'étrangeté se cachait un stéréotype. Tout serpent comprenait donc les serpents.

    - Quelque chose à me dire, Theodore ? Comprit aussitôt Théophile Nott. Si tel est le cas dépêche toi de me le dire puis fiche le camp ; je n'ai pas toute la journée.
    - Je suis amoureux, avoua le garçon, sans retenir l'attention de son père comme il s'en fût douté. D'une née-moldu.

    Le grand brun obtint, à cette annonce, un regard inquisiteur de la part du vieillard qui lui servait de père. Ce dernier bondit sur ses jambes et jeta sa tasse de thé sur la table basse ; son contenu se répandit sur la nappe blanche mais il n'en eu cure : Dips s'en chargerait, pour l'instant une seule chose lui apportait : que venait donc de dire son fils !

    L'adulte demanda donc à l'adolescent de se répéter ; une fois, deux fois, trois fois ; au total ce fût sept. Par sept fois Théophile Nott eut à entendre son fils lui avouer son crime. Par sept fois il dû supporter la terrible annonce qu'était "Je suis amoureux d'une née-moldu", qu'il s'était amouraché d'une simple et horrible sang-de-bourbe. Par sept fois, Theodore lui avoua ceci, descendant donc au simple rang de "traitre à son sang".

    Il avait quatorze ans, non de nom ! N'était-il donc pas assez âgé pour savoir qu'il n'en avait pas le droit ? Que ce n'était rien d'autre qu'une abomination sans nom. Le gamin prenait le risque de bafouer leur nom, si honorable. Theodore le savait, oh oui il le savait. Théophile fit un pas en avant et gifla son fils avec transport ; le coup fût si violent que l'adolescent en tomba au sol.

    Un coup de pied dans les côtes le fit gémir pitoyablement avant que Théophile ne daigne se baisser pour attraper sa misérable progéniture. Il le traina par les cheveux jusqu'au fond de leur jardin et le jeta dans la cabane à outil, d'ores et déjà vide. La magie permettait aux sorciers d'éviter d'avoir à trop s'encombrer d'objets aussi dangereux qu'inutiles.

    Le père de Theodore avait mit tellement de hargne dans son lancé que le garçon fût projeté contre le mur opposé et s'effondra au sol. C'est à peine s'il entendit la porte se claquer avec force tant il était amer. Finalement : les Serpentard étaient en effet imprévisible et plus complexe qu'au premier abord.
     


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