• Chapitre 22 : Draco Malfoy

    Un coup à la porte. Deux coups. Trois coups. Quatre coups. Que faisait encore cet idiot d'elfe de maison ? Pourquoi n'allait il pas ouvrir ?

    une minuscule créature, aux gros yeux, avec des oreilles tordues et immenses se présenta alors face à son maître: Draco Malfoy. Assez propre dans l'ensemble, seul son torchon qui faisait office de vêtement amenait une grimace à sa vue.

    - Dips est désolé de déranger monsieur, monsieur. Mais deux hommes et une femme souhaiteraient s'entretenir avec monsieur.

    Le blond platine adressa un regard glacial à son elfe, et cracha presque au visage de la créature.

    - Je ne fais pas la charité Dips. Je te l'ai déjà dit. Renvoient les chez eux, qu'ils ne viennent plus me déranger. Au pire... lâche les sombrals.
    - C'est qu'ils disent connaître monsieur
    , avoua la créature.
    - Ils me connaissent ? S'étonna alors le jeune Malfoy. Qui pourrait bien venir ? A quoi ressemblent-ils ?

    Un doute naquit dans l'esprit du propriétaire des lieux. Peu de personne venaient le voir avec le motif qu'ils se connaissaient. Il fallait aussi avouer que les rares personnes susceptibles de venir le voir par plaisir étaient soit six pieds sous terre, soit complètement fou à St Mangouste, ou alors à Askaban... un soupir résonna dans la pièce. Il ne fallait pas oublier celui qui avait été privé de son âme. Il avait fallut que ce soit le plus innocent d'entre eux tous, qui ne subisse ce sort.

    - Les deux hommes sont grands monsieur. Celui qui a demandé à voir monsieur a des cheveux blonds, et semblait protéger le brun derrière lui, expliqua alors Dips.
    - Le "blond" c'est il présenté ? S'intéressa Draco. A-t-il un nom ?
    - Il dit s'appeler Zacharias Smith.


    Bouche bée, Draco Malfoy en perdait ses mots. Et si c'était lui. La Gazette avait dit que Théodore avait finalement été relâché à la dernière minute, le lendemain de l'annonce fatale. Deux chants radicalement différents, qui laissaient planer le doute dans l'esprit du jeune Malfoy. Du dernier Malfoy.

    C'était il y a plus de six mois, alors pourquoi diable ne viendrait il que maintenant? Même s'ils n'étaient pas spécialement proche, Draco espérait que Théodore Nott serait tout de même venu lui rendre une visite de courtoisie plus vite.

    - Et le brun ?
    - Dips ne l'a pas bien vu, monsieur,
    s'excusa le serviteur. Mais il est très grand, très maigre, et...
    - Fait les entrer
    , l'interrompit il. Plus vite !

    Il profita du départ de son gêneur pour se laisser choir dans son fauteuil. Dire qu'il commençait à somnoler et s'ennuyer, le voilà maintenant parfaitement réveillé ; était ce Théodore, avait-il raison d'espérer ? Où était-il, une fois de plus, en train de ce faire du mal inutilement ? Par Salazar ! Théodore serait réellement de nouveau en liberté ? Merveilleux ! Fantastique ! Génial !

    - Eh bien Malfoy, on est pas très accueillant, nargua une voix arrogante : Smith. J'ai faillis défoncer ta porte.
    - Ravis de te revoir Smith. Tiens, Granger, comment vas tu depuis le temps ? Bien j'espère
    , ironisa Draco. On m'avait dit que vous étiez trois. Où es le troisième ?

    La porte se ferma dans un claquement sourd, manquant de faire sursauter Draco qui su néanmoins garder son calme en apparence. L'acier de ses yeux se figea à la simple vue du nouveau venu. Par Merlin, Salazar, Rowena, Helga et même Godric ! Il rêvait ! C'était réellement Théodore !

    Les deux seuls anciens reptiles de la pièce se regardaient, sans oser bouger, et trop sous le choc de la surprise. C'était réel. Draco était bien là. Théodore aussi.

    - Théodore ? Souffla le blond. Tu... Tu as réellement été libéré.

    Le soulagement clairement distinct dans la voix du blond ne trompait pas : il n'en revenait pas. Tout autant que son comportement qui, si il étonna grandement les autres, fût complètement compris : il se jeta dans les bras du brun. Les bras autour de son cou, il semblait ne pas vouloir lâcher le brun, et le garder dans son étreinte. Même Hermione et Neville n'avaient pas réagis de cette manière en le retrouvant.

    - Idiot de Nott! Cria-t-il soudain. J'ai vraiment cru que c'était finit pour toi... et toi tu reviens la bouche en coeur... pour que je ne te saute dans les bras ? Et de te pardonner pour toutes les craintes que j'ai eu à cause de toi ?

    Gêné, Théodore ne savait que répondre ; présenté de cette manière, il est vrai qu'il parait stupide qu'il ne vienne le retrouver. Pas après tout le mal qu'il a fait aux personnes qui tenaient à lui. Ainsi donc, il avait raison quand il disait que son départ était la meilleure chose à faire.

    - Tout à fait oui, se répondit lui-même le blond. J't'en conjure Théo, ne refais plus jamais ça!

    Zacharias et Hermione ne disaient mots. A cet instant T, Draco Malfoy semblait si humain, bien plus que durant les années où ils avaient eut à le supporter.

    - Tu... tu peux me lâcher maintenant Draco, demanda gentiment Théodore. C'est pas que tu m'étouffes mais... mais tu m'étouffes.

    Tête basse, le blond s'éloigna, gêné de n'avoir su se contrôler. C'était si rare qu'il ne se laisse ainsi aller qu'il en venait à oublier que c'était une chose possible... même pour lui.

    - J'en reviens pas que tu sois vraiment là.


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  • Chapitre 21 : Cauchemars

    - Avada Kedavra!

    Il se sentit tomber et frapper brutalement le sol. Non, c'était impossible. Pas Draco. Pas lui aussi. Si ça avait été le cas, Zacharias le lui aurait dit, n'est ce pas? Le blond ne l'aurait pas laissé croire bêtement que le fils Malfoy était encore en vie... si ça n'était pas le cas.

    Doucement, le brun se mit à gesticuler et à se réveiller. Il ouvrit lentement les yeux, et aperçut, non sans surprise, Zacharias et Hermione penchaient tous deux au dessus de lui, une drôle d'expression collée au visage, comme s'ils avaient eu peur.

    - Qu'est ce que j'fou là moi? Demanda-t-il, la voix pleine d'incrédulité. Pourquoi je suis ici?
    - T'es tombé Théodore, comme ça... sans raison
    , lui apprit le blond. Alors laisse moi te poser une question. Est ce que ça t'arrive souvent? Qu'est ce qu'il c'est passé?
    - Ca fait deux questions là, Zacharias.


    Smith et Granger ne purent s'empêcher de sourire, car en effet, Théodore avait raison. Mais pouvait on ne pas s'inquiéter, lorsqu'une personne en qui nous tenons réellement, presque plus que sa propre vie, s'écroule au beau milieu de son hall d'entrée, alors qu'il paraissait se porter comme un charme quelques minutes plus tôt? Non, on ne le pouvait pas... pas aux yeux de Zacharias en tous les cas.

    Le blond quitta la pièce, pour aller chercher une tasse de café dans la cuisine, afin de la donner ensuite à Théodore. Le brun profita de ce moment pour commencer à trembler violemment.

    - Avada Kedavra!

    La même voix, la même scène, les mêmes craintes. Draco n'était pas mort n'est ce pas! Il fallait qu'il le sache, qu'on lui dise, qu'il le voit par lui-même! Il n'en pouvait plus... Il n'y avait qu'une seule possibilité pour en avoir le coeur net: il devait trouver où vivait Draco Malfoy, et aller le voir de ce pas... Mais encore fallait il qu'il soit vivant, s'il ne l'était plus... il pourrait très bien ne jamais le retrouver. Merlin! Que c'était compliqué et douloureux de réfléchir.

    La main tiède de Hermione frottait frénétiquement son dos, tout en lui murmurant des mots réconfortants à l'oreille. A force de persévérance, le brun se calma et fût alors calé dans les bras de Hermione, où il ferma les yeux et s'endormi finalement... alors que Zacharias commençait à pester contre la maniaquerie de Théodore, qui ne pouvait rien laisser trainer sur la table pour lui faciliter la vie.

    - Il va bien? Demanda alors la voix de Zacharias, légèrement inquiète dans son intonation, à la vue d'un Théodore passif dans les bras de Hermione.
    - Je pense que ce sont ses cauchemars... ils reprennent de l'emprise sur lui.

    La brune ne s'en doutait pas, mais elle était bel et bien à dix mille lieu de la vérité. Pourtant, comment aurait elle pu s'en douter après tout... Théodore et Draco avaient à peine eut l'air de se supporter durant leur scolarité, même durant leur sixième, alors pour quelle raison étrange se soucierait il réellement de lui?

    - Mais... pourquoi? Il semblait aller...

    Zacharias n'acheva pas sa phrase, et se pencha vers Théodore, pour tendre l'oreille à proximité de sa bouche entrouverte. Un faible nom de famille fût murmuré, et provoqua un tilt dans l'esprit du blaireau, qui compris ce qui turlupinait l'autre.

    - Malfoy, répéta le blond. Il s'inquiète pour Malfoy.
    - Mais... ils ne sont pas proche? Enfin... pas à ce que j'ai pu voir.
    - Durant votre année de vacances beaucoup de choses se sont passées à Poudlard,
    avoua Smith. Et oui, je sais, ce n'était pas des vacances... mais vous n'aviez pas les Carrow aux trousses... vous. Et puis... zut à la fin Granger. On doit trouver Malfoy, alors mets en marche tes neurones et propose moi un plan.
    - Regarde dans l'annuaire. Ou va voir au ministère.


    Le garçon leva les yeux au ciel, exaspéré de sa propre bêtise... que c'était évident, pourquoi avait il fallut qu'il passe, une fois de plus, pour un idiot auprès de la jeune femme? Décidément, il ne cesserait jamais de commettre ds impairs à ce niveau là.

    Les heures passèrent, deux pour être précis, et Théodore était à présent secoué délicatement par une Hermione sur les nerfs, et surtout irritée par Smith. Elle avait pendant deux ans cru qu'il n'était pas idiot, maintenant c'était retour à la case départ avec lui... visiblement, c'était l'absence de Théodore, et son inquiétude à ce propos qui l'avait rendu momentanément si sérieux.

    - Théodore, debout, murmura-t-elle. On va aller chez Malfoy.

    Un grognement faible se fit entendre, avant qu'il n'ouvre les yeux. Eblouis par la lumière ambiante, le brun les referma aussitôt, pour réitérer son action avec plus de douceur, imperméable aux moqueries d'un imbécile blond.

    - On va voir Draco, répéta-t-il, visiblement ravis par cette nouvelle. Maintenant?
    - Maintenant oui.
    - A moins que tu ne veuilles pas,
    proposa inutilement Zacharias, conscient de la réponse qu'il recevrait. Dans ce cas, nous irions une autre fois.
    - Et... on va le voir où?
    - Chez lui.


    Se levant rapidement, Théodore se mit au garde à vous, se désignant comme prêt.

    - Et tu vas pas te recoiffer? Là on dirait que... Zacharias reçut un regard équivoque du brun. Non c'est bon, j'ai rien dit... tu viens avec nous Hermione?
    - Bien évidemment
    .


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  • Chapitre 20 : Incrédulité

    Incrédule, Théodore ne savait que penser. Il décida de patienter quelques minutes, le temps nécessaire pour qu'il ne soit entièrement réveillé... pourtant il n'avait pas conscience de s'être endormi. Que l'espèce humaine pouvait être bizarre par moment.

    Pourtant, il fût forcé de se rendre à l'évidence, et de reconnaître qu'il était bel et bien réveillé et réellement en face de Hermione et d'un satané Zacharias, manipulateur à souhait. Satané blond, il avait bien calculé son coup celui-là.

    - Non, chuchota-t-il. Cela ne ce peut.
    - Mais qu'y-a-t-il de si dur à croire dans ce que je viens de dire?
    L'interrogea la jeune femme. Dans le fait que je t'aime.
    - Tout. Comment suis je supposé pouvoir y croire?


    Dans le dos de Hermione, se trouvait encore et toujours Zacharias. Ce dernier faisait des grimaces, pour faire perdre cette mine affreuse de cadavre à son ami, mais montrait aussi toute son exaspération à coups de grands soupires, d'yeux levés vers le ciel, et autres mimiques. Sans réel succès quand à son souhait premier. Mais quel idiot ce Théo. Il l'aimait! Il en était tombé amoureux des années plus tôt... et quand elle lui disait que c'était réciproque... il faisait l'idiot. Quel idiot!

    - Avec ton coeur Théodore.
    - Ca risque d'être compliqué dans ce cas présent,
    maugréa le propriétaire des lieux.
    - Tu en as un Théo, sourit Hermione. Tout le monde en a un... enfin, en de rares exceptions faites, bien entendu.
    - Ou pas.


    Aucun des deux ne manqua d'ignorer le grognement intempestif de Zacharias. A croire que ce garçon là ne savait ce que signifiait le mot discrétion. Or, il fût vite excusé, de par son sourire angélique qui se voulait aussi innocent, et le fait qu'aucun d'eux n'avait jugé utile de le renvoyer d'ici, et qu'ainsi ils n'avaient à critiquer sa présence.

    - Heureusement que tu te trompes, rit-elle.
    - Pourquoi ? Il expliqua mieux une fois qu'elle n'eut répété le mot incrédule. Pourquoi tu m'aimes? Pourquoi maintenant... maintenant que je m'en vais?
    - Mais parce que je suis sur de mes sentiments, idiot,
    souffla-t-elle, choisissant avec soin chacun de ses mots, afin de ne pas lui autoriser la moindre question ayant pour but de la mettre mal à l'aise. Je tiens à toi. J'ai faillis te perdre tant de fois... que je ne veux plus que ça se reproduise.

    Clignant stupidement des yeux, Théodore Nott, la vingtaine, droit comme un i à l'embrasure de la porte. Il fixait la jeune femme avec ébahissement, perdant complètement ses mots, incapable de dire une seule parole censé...

    - Théodore, soupira-t-elle. Pourquoi tu ne me crois pas?
    - Mais c'est...
    souffla-t-il. Impossible.
    - Vrai Théo.


    Voyant son trouble, elle avança doucement, voire même prudemment vers le garçon, et le ramena délicatement vers elle la silhouette anguleuse de Théodore, de telle sorte qu'il ne se trouvât être emprisonné dans son étreinte. Elle passa sa main dans son cou, et attira sa nuque vers son épaule, la différence de taille semblait ne pas exister entre eux deux.

    - Hermione?
    - Théodore? Demanda-t-elle,
    souriante et heureuse de constater qu'il ne partait pas.
    - Tu m'aimes? C'est vrai?

    Zacharias partit sur la pointe des pieds, et gagna le salon, où il se laissa tomber mollement pour ensuite commencer à regarder les mouches voler... si encore il y en avait eu.

    - Crois moi Théo, murmura-t-elle doucement. S'il te plaît.
    - Je... j'arrive pas,
    avoua-t-il. Je sais pas.

    Elle s'éloigna doucement du brun, brisa cette étreinte qui aurait pu durer bien plus longtemps encore. Hermione ne comprenait pas ce qu'elle devait faire, dire de plus. Pourquoi diable n'était il pas capable de croire en ces mots, sincères et réels. Ce n'était pas des paroles en l'air, chacune de ses paroles étaient murement pesées, et ses actes murement réfléchis.

    - D'accord, souffla enfin l'ancien Serpentard. D'accord, j'y crois.
    - Non tu me ment Théodore.
    - Hermione. Laisse moi le temps de m'y faire, s'il te plaît.


    La brune baissa la tête afin de ne plus voir la moindre parcelle de Théodore, pas même un simple bout de vêtement. Elle sentait que si elle ne le faisait pas, ce dernier se sentirait mal à l'aise, et se trouvait bien là sa dernière envie.

    Quelques minutes s'écoulèrent, aucun d'eux n'osa compromettre le silence qui régnait actuellement. N'entendant plus aucunes paroles de l'un, ou de l'autre, le blond un peu squatteur se leva du sofa, et les rejoignit de nouveau.

    Une envie de meurtre s'invita en lui, quand il vit Hermione et Théodore l'un en face de l'autre, à se fixer en chiens de faïences. Le blond fronça les sourcils quand il vit Théodore tanguer, et le vit s'effondrer à distance, sans rien pouvoir y faire.

    - Théodore, l'appelait doucement Hermione. Zacharias, qu'est ce qu'il lui arrive?

    L'ancien Poufsouffle fit signe qu'il l'ignorait, ce qui n'était malheureusement pas faux. Qu'avait donc bien Théodore, pour tomber de la sorte, sans préavis, alors qu'il paraissait ce porter comme un charme un instant plus tôt?

    Le transportant doucement, Zacharias alla le déposer à la place qu'il occupait un instant plus tôt, et l'y allongea. Tous les deux attendirent, perdus dans leurs pensées et dans leurs craintes, ignorant de la marche qu'ils devaient suivre.

    Fort heureusement, leur état de panique ne dura pas bien longtemps.

    - Qu'est ce que j'fou là moi?


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  • Chapitre 19 : Idiot

    Assis autour d'une tasse de café, dans la cuisine du manoir Nott réaménagé d'une façon plus moderne. L'un avait une tasse de café noir entre les mains et l'apportait à ses lèvres, tandis que l'autre claquait violemment son whisky. Les deux compères, qui répondaient respectivement aux prénoms de Théodore et Zacharias, parlaient librement comme deux complices et amis de longues dates qu'ils étaient. Le calme et la compréhension était au rendez vous, ou pas. En effet, le blond ne semblait pas réellement avoir envie de sauter au plafond en entendant les âneries de son meilleur ami.

    - Tu es un idiot Théodore. Tu peux pas partir comme ça, affirmait-il, maître de lui, et gardant son calme. C'est... c'est idiot!
    - J'en ai besoin Zach
    , souffla Théodore, la voix pleine de sincérité. Mets toi un peu à ma place.
    - Et toi à la mienne
    , s'agaça Smith. Comment réagirais-tu si je te disais que je comptais partir, hein? T'abandonner toi, les autres. Ceux que j'aime et qui m'aime.

    Théodore faisait face à Zacharias, la tête basse. Il savait bien qu'il ne faisait pas le bon choix. Mais on n'a pas toujours besoin du meilleur pour soi-même, simplement de ce qui nous semble l'être.

    C'était certain que ne plus voir Zacharias à longueur de temps, ni Neville ou même Potter (Merlin jamais il ne parviendrait à songer à lui en l'appelant par son prénom) ce serait compliqué. Tout autant que ne plus se rapprocher de Hermione serait un coup dur.

    Hermione. Toute une histoire. Il l'aimait depuis des années et avait finis par accepter de ne pouvoir ne serait ce penser à elle qu'en temps qu'amie. Puis la Bataille Finale était arrivée, et ils s'étaient embrassés. Une courte relation avait suivie, avant qu'il ne soit envoyé à Askaban. Là, Théodore avait vécu avec l'attente de la revoir... et son espoir brûlant du départ c'était peu à peu refroidie, avant de devenir glacial. C'était là que Zacharias était arrivé avec Potter et qu'il avait été sauvé in extremis. Et depuis... Hermione semblait si distante. Si lointaine en étant si proche. La jeune femme semblait ne vouloir de lui qu'en tant qu'amie et encore... et lui attendait tellement plus. Bien trop pour l'avoir un jour.

    Et allez donc trouver la logique de son comportement, il l'aimait, voulait être près d'elle et lui dire tout le bien qu'il pensait d'elle... et fuyait à la place.

    - S'il te plaît Zach.
    - Idiot
    , souffla-t-il. J'veux plus t'voir.

    Le blond se leva, adressant un regard noir à Théodore qui venait de lâcher son café, qui s'écoulait sur la table, abimant le meuble sans que cela ne le frappe. Les paroles de son ami en revanche, lui faisait l'effet d'une douche froide. Non. Il ne pouvait pas dire ça. Il devait forcément avoir mal entendu, ou compris de travers.

    - Zach. S'il te plaît.
    - Fais l'idiot si ça t'enchante Théo,
    s'énerva Smith. Fait le! Part! Part si t'en as besoin... mais ne compte pas sur moi pour te dire que je te comprend et te soutiens... J'en suis incapable.

    Il disparut du champ de vision du brun, qui regardait désespérément autour de lui, comme s'il espérait que le second ne revienne en riant, et ne lui chuchote ou ne lui hurle, après tout, les détails il n'en avait cure, tant qu'il revenait et ne lui dise tout le contraire que ce qu'il venait de hurler. Tant que Zacharias revenait....

    Il passa tout le reste de sa journée à espérer, à tourner en rond, à attendre, mais rien. Aucune trace de vie. Comme si ce qu'il avait dit, prononcé, craché au visage... comme si tout ceci était bien plus que des mots, et était ce qu'il pensait.

    Soudain, on frappa à sa porte. S'y précipitant, il manqua de ce prendre les pieds dans une porte, cadra mal son trajet et se cogna donc violemment dans un mur... avant d'enfin ouvrir.

    - Théo, s'enquit une voix féminine, apparemment rassurée. Ne pars pas. T'as pas le droit.
    - Pourquoi pas?
    Demanda-t-il indifférent, et râlant mentalement après Zacharias, debout juste derrière la brune, et qui lui souriait apparemment ravis.
    - Mais tu ne peux pas! IDIOT! N'abandonne pas ceux qui tiennent à toi, qui t'aiment.

    Croyant comprendre de travers, Théodore regarda Hermione de bas en haut, avant de demander d'une voix dédaigneuse, le nom des personnes à qui sa présence manquerait.

    - Zacharias, bien évidemment, répondit elle... Mais moi aussi. Je n'existe pas... plus pour toi?

    Les mots le bouleversèrent. Pourquoi parlait-elle ainsi? A double sens. Pourquoi fallait il qu'il ne comprenne de travers. Ne pouvait il pas penser avec sa tête, plutôt qu'avec son coeur, pour une fois par Merlin! Ce n'était pas le jour en plus, pour ça. Il venait de prendre l'une des plus mauvaises décisions de sa vie, et comptait bien s'y tenir!

    - Toujours... bien entendu mais... à quoi bon s'accrocher.

    Satané coeur, il allait se l'arracher et l'enfermer dans un coffre, si cela l'empêchait de dire de telles stupidités.

    - Parce que je t'aime... souffla Hermione, la main sur sa joue. Idiot.

    Décidément, c'était la journée. Etait il réellement idiot au point que tout le monde ne se sente obligé de le lui rappeler toutes les trois minutes trente?

    Théodore écarquilla les yeux. Sa vision, datant de deux petites semaines. Parfaitement. C'était exactement cela. Comme avant. Comme à l'époque ou cette idiote de Trelawney et ses deux sous fifres s'extasiaient devant lui, bavant à ses pieds et ruinant ses chaussures.

    - Tu...
    - Je t'aime
    , répéta-t-elle.

    Se réveillerait-il cette fois ci?


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  • Chapitre 18 : Peine

    Toussotant Zacharias poussa la porte du manoir Nott, berceau ainsi que terrain de jeu et d'apprentissage de Théodore durant son enfance, sans une parole. Aucune réponse autre qu'un "tu viens Théo" ne suivit le blanc engendré par cette étonnante question.

    Un peu craintif, le brun suivit malgré tout. Le plaisir ce mêlant à la tristesse, le garçon redécouvrit son ancien "chez lui". En passant devant ce qui avait dû être une bibliothèque, avant d'être vidée par des aurors avides de pouvoir coffrer le fils Nott pour les objets étant en possession du défunt Théophile. Combien de fois ne s'était il pas caché ici précisément. Son ancienne "salle de cours" avec le tableau noir dont se servait sans cesse James pour lui expliquer ses cours... enfant, il avait tant préféré gribouillé à la craie, plutôt qu'écouter ou répondre à ses questions.

    La nostalgie le gagna encore plus, quand il vit son ancienne chambre. Au rez de chaussé, cela allait de soit, son père ayant toujours catégoriquement refusé qu'il ne s'installe à l'étage, soit disant qu'il comprendrait quand il serait plus grand... il l'était, mais ne comprenait pas pour autant à présent.

    - Théodore tu... devrais... hésita Zacharias. T'asseoir.

    Le dit Théodore fronça les sourcils, sentant l'inquiétude monter d'un cran en son fort intérieur. Une voix, emprisonnée en lui, lui hurlait de ce boucher les oreilles, de fuir en courant, certaine qu'il se ferait plus de mal que de bien, à rester et à entendre. Mais l'autre, celle qui s'interrogeait, celle qui ne voulait pas rester dans l'ignorance, commanda à son cerveau de rester sur place et ne rien ordonner aux jambes... ce qu'il fit.

    L'air affligé de l'ancien Poufsouffle aurait dû le mettre sur la voix, lui souffler doucement à l'oreille qu'une mauvaise et terrible nouvelle se profilait à la vitesse d'un ouragan vers sa misérable personne, mais rien ne vint.

    - Je suis désolé, souffla le blaireau.

    C'était si simple, si basique, mais cela englobé tout. Un roman n'aurait pas mieux fait réagir Théodore. Une encyclopédie n'aurait pas mieux retransmit cette peine sans nom que ressentit Théodore. Pâlissant à vu d'oeil, les autres voyaient bien qu'il faisait un effort pour rester de marbre, stoïque en toute circonstance... c'était ce que son père aurait souhaité, ce que ce même homme lui avait enseigné.

    Il refusa d'y croire. De petit non, prouvant son incompréhension... non. Pas James. Pas Blaise non plus. Et pourtant maintenant qu'il savait.

    Maintenant qu'il savait, il ne pouvait que se souvenir. De James venant à son secour, et se faisant torturer par son ancien employeur, qui l'avait tant écouté, sans doute même plus aimé que sa propre progéniture. Il revoyait Théophile achevait, sans trembler, James. L'éclair qui aurait dû lui être fatal... être reçu par Blaise. C'en était trop... beaucoup trop pour lui. Encore tout de même fragile, malgré les apparences.

    Zacharias et Hermione prirent place à côté de lui. Passant tous deux un bras dans son dos. A présent en pleur, des larmes fines et humides, comme toutes larmes qui se respectent, tombèrent sur l'épaule de Zacharias, qui serrait Théodore à l'en étouffer, s'excusant d'avoir eu à lui annoncer une si mauvaise nouvelle... et se morigénant d'avoir été si peu diplomate.

    Il semblait inconsolable, détruit définitivement. Les mots bas de Zacharias pour le faire réagir, et les doux de Hermione semblaient n'avoir aucun effet sur le jeune homme. Harry et Neville faisaient face d'un air impuissant, à cet élan de douleur, tristement conscient qu'ils étaient ici inutiles.

    - Théo, ça va aller, le rassura Zacharias. On est là nous on va t'aider à surmonter ça.

    Ses bras semblables à de fines baguettes encerclèrent la taille de Zacharias, comme s'il n'eut s'agit d'une bouée de sauvetage, que l'on lançait subitement à un homme à la mer, t qui s'y raccrochait de toutes ses maigres forces restantes, conscient que ce jouait à présent sa survie.

    - J'pense que finalement, j'vais pas t'laisser t'installer seul pour l'instant, chuchota alors Zacharias.

    La tête baignée de larme de son meilleur ami se redressa, comme si elle avait été fixé sur un ressort et le regardait comme s'il venait de proférer sa plus grosse ânerie. Non. Maintenant qu'il avait vu son manoir, il ne voulait plus y bouger. C'était chez lui en fait, et il n'avait que trop abusé du logement de Smith. Bien trop. Cela faisait des semaines, voire des mois qu'il songeait à s'installer ailleurs... il comprenait d'ailleurs mieux les raisons poussant le garçon à lui dire de rester encore un peu, s'il avait souhaité lui montrer ceci, à cette date précise.

    - Non. Non j'vais bien.
    - Ca c'est clair, on voit que tu sautes de joie et fait l'idiot.


    Se forçant à sourire, Théodore cru bêtement, ou voulu espérer, que cela suffirait pour convaincre Zacharias, mais non.

    - Tu me prends pour une bille, hein? J'ai une tête à gober que tu vas bien?

    Recevant un regard suppliant, Smith céda bien malgré lui. A quoi bon essayer de refuser quelque chose à Théodore, puisque ce dernier savait parfaitement qu'il l'obtiendrait malgré tout. Sale gamin va.

    - Bon... mais au moindre problème, tu promets d'v'nir m'voir, hein.
    - Je ne suis pas en sucre Zach. Je sais me débrouiller.
    - J'ai peur
    , apprit le blond. Pour toi.


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