• Chapitre 19

    Chapitre 19 : Idiot

    Assis autour d'une tasse de café, dans la cuisine du manoir Nott réaménagé d'une façon plus moderne. L'un avait une tasse de café noir entre les mains et l'apportait à ses lèvres, tandis que l'autre claquait violemment son whisky. Les deux compères, qui répondaient respectivement aux prénoms de Théodore et Zacharias, parlaient librement comme deux complices et amis de longues dates qu'ils étaient. Le calme et la compréhension était au rendez vous, ou pas. En effet, le blond ne semblait pas réellement avoir envie de sauter au plafond en entendant les âneries de son meilleur ami.

    - Tu es un idiot Théodore. Tu peux pas partir comme ça, affirmait-il, maître de lui, et gardant son calme. C'est... c'est idiot!
    - J'en ai besoin Zach
    , souffla Théodore, la voix pleine de sincérité. Mets toi un peu à ma place.
    - Et toi à la mienne
    , s'agaça Smith. Comment réagirais-tu si je te disais que je comptais partir, hein? T'abandonner toi, les autres. Ceux que j'aime et qui m'aime.

    Théodore faisait face à Zacharias, la tête basse. Il savait bien qu'il ne faisait pas le bon choix. Mais on n'a pas toujours besoin du meilleur pour soi-même, simplement de ce qui nous semble l'être.

    C'était certain que ne plus voir Zacharias à longueur de temps, ni Neville ou même Potter (Merlin jamais il ne parviendrait à songer à lui en l'appelant par son prénom) ce serait compliqué. Tout autant que ne plus se rapprocher de Hermione serait un coup dur.

    Hermione. Toute une histoire. Il l'aimait depuis des années et avait finis par accepter de ne pouvoir ne serait ce penser à elle qu'en temps qu'amie. Puis la Bataille Finale était arrivée, et ils s'étaient embrassés. Une courte relation avait suivie, avant qu'il ne soit envoyé à Askaban. Là, Théodore avait vécu avec l'attente de la revoir... et son espoir brûlant du départ c'était peu à peu refroidie, avant de devenir glacial. C'était là que Zacharias était arrivé avec Potter et qu'il avait été sauvé in extremis. Et depuis... Hermione semblait si distante. Si lointaine en étant si proche. La jeune femme semblait ne vouloir de lui qu'en tant qu'amie et encore... et lui attendait tellement plus. Bien trop pour l'avoir un jour.

    Et allez donc trouver la logique de son comportement, il l'aimait, voulait être près d'elle et lui dire tout le bien qu'il pensait d'elle... et fuyait à la place.

    - S'il te plaît Zach.
    - Idiot
    , souffla-t-il. J'veux plus t'voir.

    Le blond se leva, adressant un regard noir à Théodore qui venait de lâcher son café, qui s'écoulait sur la table, abimant le meuble sans que cela ne le frappe. Les paroles de son ami en revanche, lui faisait l'effet d'une douche froide. Non. Il ne pouvait pas dire ça. Il devait forcément avoir mal entendu, ou compris de travers.

    - Zach. S'il te plaît.
    - Fais l'idiot si ça t'enchante Théo,
    s'énerva Smith. Fait le! Part! Part si t'en as besoin... mais ne compte pas sur moi pour te dire que je te comprend et te soutiens... J'en suis incapable.

    Il disparut du champ de vision du brun, qui regardait désespérément autour de lui, comme s'il espérait que le second ne revienne en riant, et ne lui chuchote ou ne lui hurle, après tout, les détails il n'en avait cure, tant qu'il revenait et ne lui dise tout le contraire que ce qu'il venait de hurler. Tant que Zacharias revenait....

    Il passa tout le reste de sa journée à espérer, à tourner en rond, à attendre, mais rien. Aucune trace de vie. Comme si ce qu'il avait dit, prononcé, craché au visage... comme si tout ceci était bien plus que des mots, et était ce qu'il pensait.

    Soudain, on frappa à sa porte. S'y précipitant, il manqua de ce prendre les pieds dans une porte, cadra mal son trajet et se cogna donc violemment dans un mur... avant d'enfin ouvrir.

    - Théo, s'enquit une voix féminine, apparemment rassurée. Ne pars pas. T'as pas le droit.
    - Pourquoi pas?
    Demanda-t-il indifférent, et râlant mentalement après Zacharias, debout juste derrière la brune, et qui lui souriait apparemment ravis.
    - Mais tu ne peux pas! IDIOT! N'abandonne pas ceux qui tiennent à toi, qui t'aiment.

    Croyant comprendre de travers, Théodore regarda Hermione de bas en haut, avant de demander d'une voix dédaigneuse, le nom des personnes à qui sa présence manquerait.

    - Zacharias, bien évidemment, répondit elle... Mais moi aussi. Je n'existe pas... plus pour toi?

    Les mots le bouleversèrent. Pourquoi parlait-elle ainsi? A double sens. Pourquoi fallait il qu'il ne comprenne de travers. Ne pouvait il pas penser avec sa tête, plutôt qu'avec son coeur, pour une fois par Merlin! Ce n'était pas le jour en plus, pour ça. Il venait de prendre l'une des plus mauvaises décisions de sa vie, et comptait bien s'y tenir!

    - Toujours... bien entendu mais... à quoi bon s'accrocher.

    Satané coeur, il allait se l'arracher et l'enfermer dans un coffre, si cela l'empêchait de dire de telles stupidités.

    - Parce que je t'aime... souffla Hermione, la main sur sa joue. Idiot.

    Décidément, c'était la journée. Etait il réellement idiot au point que tout le monde ne se sente obligé de le lui rappeler toutes les trois minutes trente?

    Théodore écarquilla les yeux. Sa vision, datant de deux petites semaines. Parfaitement. C'était exactement cela. Comme avant. Comme à l'époque ou cette idiote de Trelawney et ses deux sous fifres s'extasiaient devant lui, bavant à ses pieds et ruinant ses chaussures.

    - Tu...
    - Je t'aime
    , répéta-t-elle.

    Se réveillerait-il cette fois ci?


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