• - Theodore ! Cria-t-on dans la Grande Salle. Harry, Ron !

    Les deux autres prénoms avaient été lancés avec plus de modération dans la voix. Mais cela avait suffit à faire se retourner tous les élèves en direction de la porte. Hermione Granger s'y trouvait, debout et on ne peut plus vivante. Le sourire aux lèvres, elle se précipita en direction des trois garçons et sauta dans les bras de Theodore.

    Lequel l'accueillit avec plaisir, la serra contre elle. Que leurs étreintes intempestives avaient pu lui manquer au cours des dernières semaines.

    - Tu m'as manqué Hermione, avoua le garçon, sans honte.

    Et de la honte... il n'y avait pas de raison d'en éprouver.


    Le jour du grand retour chez eux arriva, Poudlard se vidait d'une traite, car tous devaient embarquer pour le Poudlard Express en direction de King Cross. Tous. Sans exceptions.

    Pour le moment, Theodore était seul dans son compartiment, il attendait les autres qui ne devraient logiquement plus tarder. Cet instant de solitude lui faisait du bien, de toutes manières. Depuis qu'il était sorti de la chambre, rares avaient été les moments où il s'était retrouvé seul.

    A l'infirmerie, il y avait toujours eu Smith, allongé dans son lit juste en face ; ou Seamus, Dean, Percy et Blaise, et plus rarement Harry et Ronald, qui venaient aussi le voir et savoir comment il se sentait.
    Après, quand il avait reprit les cours, il avait de nouveau toujours eu Seamus sur le dos, ce qu'il acceptait sans raleries.
    Quand Hermione avait aussi retrouvé le chemin des salles de classe, pour les derniers jours qu'ils leur restaient, ils ne s'étaient, tous les deux, pas quittés d'une semelle.
    Et voilà comment deux semaines passaient sans un moment de réelle solitude.

    Mais qui dit solitude, dit bien souvent réflexion et interrogation. Theodore ne dérogeait pas à la règle.

    Que penserait son père de tout ça ?
    Serait-il heureux, ou un minimum rassuré, que son fils unique ne soit pas mort dans la chambre des secrets ?
    Aurait-il préféré que Tom Jedusor, jeune version, ne revienne à sa place parmi les vivants ?
    Serait-il plus aimable cet été que l'été dernier ?

    Au fond il savait les réponses à toutes ces questions là.

    Tout à coup, on le tira de ses rêveries. Quelqu'un venait d'ouvrir la porte du compartiment, et ce n'était pas une des personnes attendues. Au contraire.

    - T'aurais dû y rester, Nott. Ca aurait fait un traître de moins.

    Theodore se ratatina sur son siège et fixa le sol. Il n'osait plus lever la tête, pour ne pas avoir à croiser le regard méprisant de Draco Malfoy qui, d'une certaine manière, n'avait pas tord. Et qui énonçait parfaitement bien les pensées de son père.

    Il penserait qu'il aurait dû y rester.
    Il trouverait que cela aurait été préférable qu'il ne soit mort dans la chambre des secrets.
    Il aurait préféré que ce ne soit Lord Voldemort qui revienne, à sa place.
    Il ne serait pas plus aimable que l'année passée. Au contraire.

    - Fou lui la paix, Malfoy. Ou je t’enfonce ta baguette dans le nez pour partir à la recherche de ton cerveau.

    Après un dernier reniflement dédaigneux, le serpent rampa plus loin, et rejoignit ses amis.

    - Nott, j't'ai connu plus réactif. Où est passé ton répondant ?

    Le dit Nott se contenta de relever la tête et fixer Zacharias. Le brun et le blond se faisaient, une fois encore, face... mais pour une fois : aucun pique, aucune attaque réelle. Juste une réflexion anodine.

    - Loin, Smith. Il est loin.
    - Fais le revenir alors, suggéra le blond en haussant les épaules. Je te donne deux mois...

    Sur cette dernière phrase, il mit les voiles... Theodore comprit pourquoi, quand ses amis entrèrent enfin : deux minutes plus tard.


    - King Cross.

    Enorme brouhaha dans le train. Nombreuses bousculades dans les couloirs. Nombreux attentats par valises aussi. Beaucoup trop d'énergie. Beaucoup trop d'élèves. Beaucoup trop d'amour.

    S'ils étaient aussi pressés de sortir, c'était pour revoir leur famille... s'ils étaient pressés de revoir leur famille, c'était donc qu'ils les aimaient. Et comme ils les aimaient, ils étaient pressés et ne faisaient plus attention à ceux qui les entouraient et cela provoquait de nombreuses collision, pieds écrasés, têtes contre la vitre.

    En conclusion : L'amour est dangereux pour les autres.

    Donc comme lui, Theodore, on ne pouvait pas dire qu'il aimait beaucoup son père... il n'était donc pas dangereux. Ou nettement moins alors.

    - Viens Theo, sourit Ronald en lui saisissant le poigné. Tu vas pas rester dans le train.
    - Tu crois que je pourrais ? Rester ici jusqu'à ce qu'il reparte... et comme ça je suis dedans pour Septembre.

    Leur bref échange avait fait que les deux derniers lions (mais non les derniers élèves) s'étaient momentanément désintéressé du remue-ménage qui été toujours là. Ils auraient pourtant dû.
    Un passage c'était tracé. Un beau passage, bien large, bien dessiné... et qui menait tout droit jusqu'à leur compartiment.

    - Theodore, je n'ai pas que ça à faire. Tu viens.

    Théophile était monté à bord du Poudlard Express. Si son fils ne venait pas à lui, ce serait lui qui irait à son fils... et il comprendra que chaque erreur à un prix, peut être.

    - Monsieur vous ne...

    Percy, qui avait tenté de s'interposer pour rappeler l'adulte à l'ordre ainsi que les règles en vigueur, se vit pousser sur le côté. Violemment. Il tomba, les fesses au sol, et ne pu que regarder Theodore être mené, d'une certaine manière... vers la potence.   


    votre commentaire
  • Après avoir rapidement prodigué quelques soins aux étudiants, Rogue les obligea à se remettre debout et faire demi-tour. Il était en queue de file, mais cela ne le dérangeait pas, bien au contraire. Mieux valait être à la fin pour tous les avoir à l'œil, pour veiller qu'aucun ne faisait demi-tour pour revoir la chambre des secrets ou simplement pour le contrarier.

    Potter était en train d'expliquer tous ses exploits et prouesses à son rouquin de meilleur ami. Les deux lions délaissaient totalement le troisième, celui pour lequel ils avaient tout de même risqué leur vie ce soir. Theodore, en bon Nott qu'il demeurait, ne montrait rien. Ni sa douleur, ni sa peur, ni son soulagement... pour un peu on aurait pu croire que rien ne s'était passé. Dommage que son visage toujours pâle ne parle contre lui. Quand au dernier, le plus intriguant, il restait en retrait. Alors qu'il avait là le champ libre pour embêter trois lions et un serpent (et non des moindre), le blondinet se taisait et cela n'était pas normal.

    - On s'arrête un instant, décida Rogue. Smith, venez.

    Le blond, surprit, ne s'exécuta pas tout de suite. Pourquoi était-ce lui que Rogue appelait ? Il allait parfaitement bien, enfin... mieux que Nott. Et il n'avait rien fait de mal, enfin... rien de pire que Potter.

    - Tout va bien ? demanda l'adulte.

    Il acquiesça, ne comprenant toujours pas où voulait en venir le graisseux. Qu'est ce que cela pouvait bien lui faire, après tout ? C'était un professeur mais, dans le cas de Rogue, cela s'arrêtait bien là : professeur et rien d'autre. Il n'était là que pour enseigner et non pour s'intéresser à une bande de crétin juvéniles. Donc sa question cachait forcément quelques choses. Mais quoi.

    - Alors allez voir Theodore. Vous adorez l'embêter et je préférerais qu'il ne soit pas seul à broyer du noir.
    - Je ne suis pas sa nounou, râla pour la forme le blond, pourtant bien content d'avoir l'autorisation d'un professeur pour embêter son monde. Mais j'accepte.
    - Donc... Potter et Weasley ! Reprenez votre route.

    C'est ainsi que la petite troupe remonta à la surface. Harry et Ronald parlant sans se soucier des autres. Zacharias embêtant Theodore et Theodore se faisant embêter par Zacharias. Et même si le brun ne semblait pas vouloir le dire ou même le montrer, il était ravi que le blond ne l'embête. Il se sentait moins seul, moins idiot et plus en forme.

    Les toilettes pour filles. Les toilettes de Mimi Geignarde. Jamais personne n'avait dû être aussi content qu'eux de les voir, d'entendre le fantôme gémir, pleurer et couiner. Le passage se referma derrière eux, pour longtemps l'espéraient-ils.


    - Severus ?

    Il se tourna, lentement. Voir Mcgonagall n'était pas dans ses objectifs premiers, ni même second... en fait s'il l'avait pu, il aurait fait en sorte de ne jamais plus la voir pour ne pas avoir à lui fournir d'explications. Mais il la voyait, et au pire moment imaginable : quand il n'y avait pas encore de fin à son histoire.

    - Qui sont les élèves avec vous ? Demanda-t-elle, sans plaisanter. Ils devraient être couché, ou près à faire leurs valises.
    - Minerva, salua-t-il. Je les emmenais à l'infirmerie.

    La vieille professeur de métamorphose, animagui déclaré, arriva à leurs côtés et avisa les deux étudiants. Un Poufsouffle d'après son écusson, et Smith d'après ses cheveux blonds... mais un Smith qui ne râlait pas, qui ne parlait pas, n'était pas un bon Smith... D'accord : en voilà un qui avait réellement besoin d'aller à l'infirmerie. Mais qui était le second ?

    - Je ne vous le présente pas, se moqua l'homme aux cheveux gras. Je suppose que vous le connaissez.

    Elle se plaqua les mains devant la bouche. Jamais Minerva Mcgonagall n'avait autant eu envie de sauter au cou de son collègue, et ancien étudiant (elle n'avait même jamais eu envie, jusqu'à ce soir, de lui sauter au cou). Theodore Nott. Il avait su retrouver le petit Nott, bien en vie. Comment avait-il réussi ? C'était une excellente question, mais qui viendrait ensuite.

    - Je vous accompagne jusque l'infirmerie.

    Au moins avait-il réussit à échapper aux questions. Il poussa doucement Smith dans le dos pour qu'il ne se remette à avancer, puis fit de même. Les deux Gryffondor, d'une génération différente, à leur suite.

    Le trajet fût étonnement silencieux, calme, reposant. Tous profitaient de cet instant magique. C'était si rare, à Poudlard, de pouvoir marcher dans des couloirs si tranquille, si vide. Oui, reposant était un mot juste.


    Quand Theodore ouvrit les yeux, la fois d'après, il était allongé dans un lit de l'infirmerie. Il reconnaissait ces murs et cette odeur. Le lion se fit mentalement la remarque qu'en deux ans à Poudlard, c'était la seconde fois qu'il finissait l'année allongé dans un de ces lits. Et ce n'était pas pour lui plaire, pas quand, en plus, il connaissait le proverbe "Jamais deux sans trois". Pourvu qu'il ne soit faux.

    - Theo, souffla une voix apparemment soulagée, qui cela pouvait-il être ? Tu m'dis si tu comptes finir tous les ans à l'infirmerie après avoir faillis mourir.

    Seamus.

    Seamus était là. A ses côtés. Apparemment soulagé, voire heureux, de le voir en vie. De le voir aller bien. Après toutes les atrocités qu'il avait pu lui dire, lui faire, penser. Comment le blond surexcité pouvait-il encore tenir un peu à lui. C'était impensable. C'était tant mieux.

    - Tu fais plus jamais ça, promis ? J'veux pas que tu meurs... c'est triste quand les gens y meurent. Encore plus quand j'les aime bien. Si j'les aime pas j'm'en fou un peu mais toi j't'aime bien et j'veux pas que tu meurs donc.
    - Seamus, tu vas lui donner mal au crâne.

    De l'autre côté du lit se tenait Dean. Assis tranquillement sur une chaise à côté du lit, le garçon noir était moins stressant que son ami, au grand bonheur de l'alité.

    Un Seamus. Mais pas deux.

    - THEODORE ! Si je t’attrape, je te tue pour avoir faillis mourir.

    Oh non. Pas Blaise. Pas maintenant.


    votre commentaire

  • Zacharias restait dissimulé derrière l'immense tête de serpent, la tête du lion sur ses jambes. Le blond était partagée entre l'envie d'aller rejoindre Potter pour voir qui était l'individu ayant osé s'en prendre à Nott, s'en prendre à un môme de douze ans. Et puis, Potter était sans doute plus capable de l'aider que ne l'était Theodore... à son humble avis. D'un autre côté, il ne voulait pas laisser l'autre lion seul, aussi tendus ne soit leurs échanges. Etant dans l'incapacité la plus complète de se défendre, il fallait bien quelqu'un pour veiller... et s'il mourrait, autant qu'il ne soit pas seul.

    - Nott, souffla le blond. Je le redis, au cas où t'ais pas compris... si tu meurs ou si t'es mort : je te tue.

    Il regarda alors le visage livide du brun, attendant une réaction, un mouvement, un sourire, une grimace, une insulte, une réplique piquante et vexante. Il attendait, mais il attendait pour rien... rien ne vint, et rien ne viendra, tout comme rien n'était venu.

    - Nott, si tu ne veux pas que je te frappe... tu ouvres tes yeux, tu m'insultes, et tu dis que je suis idiot. C'est un conseil. Nott ?

    Et si le lion était... qu'il était vraiment... pour de vrai. S'il était... et qu'il était trop tard.

    - Smith ! Viens m'aider au lieu de rester caché ! C'est toi qui voulais nous accompagner.

    Le blaireau leva la tête et regarda Potter. Potter qui avait une jolie balafre sur la joue (ça ne faisait qu'une de plus. Et elle ne se verrait bientôt plus), Potter qui ne regardait même pas son ami, qui ne le voyait pas ou faisait semblant de ne pas le voir.

    - Tu te trompes, La Balafre, répondit, plus méchamment qu'il ne l'aurait cru, Smith. Je voulais retrouver Nott. Je l'ai. Là j'pourrais partir et te laisser là.
    - Pourquoi tu ne le fais pas, alors. T'as peur tout seul ?
    - Parce que... je n'y avais pas pensé.

    S'il devait avoir peur de quelque chose ou de quelqu'un, c'était en restant ici... non en quittant la chambre. Chambre des Secrets, certes... lieu mythique, certes... Mais finalement il aurait préféré ne jamais la voir en vraie, trop... dangereuse.

    Entre un cinglé qui était en train de tuer, il ne savait comment, Theodore... et un Basilic immense qui poursuivait Harry. Zacharias était en train de se demander quel était le facteur le plus dangereux.

    Le cinglé qui essayait de tuer Theodore, à n'en pas douter.

    Donc il lui fallait fuir. Fuir non par lâcheté mais pour sauver sa vie, donc par intelligence et instinct de conservation. Et il abandonnait Potter ? Ce n’est pas comme s’il n’avait aucune chance de s’en sortir, ce n’était pas lui qui était en train de lui claquer entre les doigts.

    Il se redressa, debout sur ses deux jambes, et traîna Theodore par les bras. Ca devait faire mal. Ca faisait mal. Mais au moins il l'éloignait de... ça. Ils étaient presque au milieu de l'allée, quand le serpent à leur droite explosa. De nombreux débris volèrent de tous côtés, un parmi eux tomba sur Zacharias.

    Bien sonné, le jaune et noir reprit vite le dessus et recommença à avancer. Il sentait du sang couleur le long de son visage mais... à 12 ans comme à 50, quand nous étions en danger de mort : rien ne nous freinait. Une autre tête explosa. Et encore une autre.

    Zacharias Smith, jeune Poufsouffle de seconde année, comprit qu'il ne pourrait sortir de la Chambre des Secrets. Ni avec Nott, ni tout seul. Il était coincé ici. Condamné à regarder Potter se faire tuer par un serpent. Condamné à regarder Nott mourir, sa tête sur ses jambes. Condamné à mourir lui-même.

    Il se réfugia, une nouvelle fois, derrière une des statues. Elles manquaient de le faire mourir mais le protégeaient en même temps. Quel paradoxe.

    - Rien de ce que tu tenteras ne pourra aider cet imbécile, sourit le jeune homme qualifié de cinglé un peu plus tôt par Zacharias. C'est trop tard.

    Juste derrière, se tenait Harry. Harry blessé. Harry fatigué. Harry épuisé. Mais Harry toujours sauveur et réactif. Le jeune lion, toujours conscient mais plus pour bien longtemps, avait un crochet de la défunte créature dans une main, et le carnet, sans doute responsable de tout, dans l'autre.

    Sans trop savoir ce qu'il faisait, Harry planta le crochet plein de poison dans le carnet de toutes ses forces. En quelques secondes à peine, un trou ornait la couverture sombre et si belle auparavant. Pendant ce temps, le garçon aux cheveux sombre, qui avait la fâcheuse manie de toujours s'opposer à Harry  sentait le peu de vie qui restait en lui s'échapper un peu plus encore.

    Soudain, les yeux clos de Theodore s'ouvrirent, faisant sursauter Zacharias qui ne s'y attendait plus. Il reprit tant bien que mal sa respiration, inspirant et expirant de grands bols d'airs, sans pour autant vider intégralement ses poumons. Le futur Lord Voldemort n'était plus, mais personne ne s'en souciait plus. Tout le monde était vivant et c'était le plus important.

    - Potter, Smith... je vous avais dis de ne pas partir.

    Les deux élèves incriminés se tournèrent d'un même homme vers le nouvel arrivant, enfin les nouveaux arrivants, Ronald étant à la suite de son professeur de potion. Après ce qu'ils venaient de vivre, les deux désobéissants étaient presque heureux et ravis de voir leur professeur de potion, de l'entendre leur hurler dessus et les menacer de mille et une manières.

    Presque.


    votre commentaire
  • - Cela va prendre un peu plus de temps que prévu, messieurs, alerta l'homme aux cheveux gras. Tout va bien, vous êtes donc sur ?

    Il n'eut pas de réponse et nul besoin d'aimer ou détester Potter pour comprendre la signification de cette absence de réponse. Potter avait bel et bien continué à tracer sa route, sans prévenir et sans obéir.

    Et le pire c'était que cet imbécile heureux de Poufsouffle n'avait pas dû se faire prier pour le suivre. Aussi enquiquinant l'un que l'autre.


    - Smith ? C'est une porte sans poigné. Comment tu comptes l'ouvrir, dis-moi.
    - Toute porte est faite pour être ouverte, Potter, répondit du tac au tac le blondinet. Reste à trouver comment.

    Les yeux du blaireau passèrent successivement de la porte à Potter et de Potter à la porte. Ils pouvaient l'ouvrir, de cela il en était convaincu... restait à trouver comment. Quels étaient leurs atouts ?

    Si l'on suivait un raisonnement logique, pour entrer ici Potter avait eu à parler fourchelangue. Il était évident que cela ne serait pas suffisant pour ouvrir cette porte là, porte qui était sans doute la dernière avant La Fin. Le brun n'avait pas l'air d'autant se creuser la tête que le blond, et commençait déjà à parler fourchelangue à la porte. Avant qu'une vacherie moqueuse ne puisse être lancée contre lui... cette dernière s'ouvrait.

    - T'as eu du bol, Potter.

    Sur cette phrase unique, Zacharias poussa Harry sur le côté et prit les devants. La pièce dans laquelle il pénétrait été sombre. Cruellement sombre. Mais le blondinet ne pouvait s'empêcher d'être émerveillé.

    La chambre des secrets. Ce n'était qu'un mythe. Jamais personne n'avait su mettre la main dessus et lui... lui s'y trouvait. Debout dans l'entrée. Il y était.

    Tout en longueur, l'allée été décorée par des têtes de serpents, gueule ouverte. Il aurait pu trouver cela trop "Serpentard" pour le pauvre blaireau qu'il était... mais il ne pu voir que la beauté des lieux. La beauté avant la réalité des faits. Et au bout du chemin, une tête. Une tête, ou plutôt un visage, était bien moins "classe" que les serpents qu'il avait à ses côtés, simple avis personnel.

    - Jedusor ! Cria Harry, en se dirigeant d'un pas assuré vers le visage.
    - Potter ? On s'en fou de lui... On a Nott.

    Le brun semblait être sourd, ou se moquait éperdument des propos du blond, c'était au choix. Les deux solutions étant aussi probable l'un que l'autre, la seconde semblait pourtant un chouilla plus réaliste. Le garçon à la cicatrice continua donc à avancer de son satané pas assuré, sa baguette de seconde année en main. Aussi Potter ne soit l'Elu, aussi Elu que ne soit Potter... face à un élève plus expérimenté que lui et qui avait pratiquement tué Theodore : Zacharias n'irait pas parier sur Potter.

    Leur route se sépara donc ici. Harry continuait d'avancer, rapidement et sur de lui quand Zacharias se dirigeait doucement et hésitant vers Theodore.

    Il aimait pas ce brun là (ce brun là non plus, puisque Potter et lui ce n’était pas non plus de l'amitié avec un grand a... ou même un a minuscule) ; en fait ils se chamaillaient souvent. Mais des chamailleries ce n’est pas bien méchant, en général. Ce n'était jamais méchant. Pas comme Nott avec Malfoy.


    - Weasley, écartez vous... Aux grands maux, les grands remèdes.

    Ronald préféra ne pas désobéir. Être coincé (même si c'était du côté de la sortie) avec son professeur de potion qu'il aimait tant était déjà une plaie. Mais depuis qu'il avait réalisé que Potter et Smith avaient osé partir à l'aventure il n'en était que pire et plus effrayant encore, dans la mesure du possible.

    - Ils vont m'entendre ces deux là... grogna-t-il avant de regarder Ronald, méprisant. Et vous aussi. Quelle idée ! Pourquoi ne pas l'avoir empêché de quitter votre dortoir.
    - On s'inquiétait pour Theodore, avoua à voix basse le rouquin. Donc on... est parti
    - Vous avez prévenu quelqu'un de votre... escapade ? Que je sache si vos professeurs risquent de trouver d'autres Gryffondor idiot dans les couloirs.

    Ronald se retint une remarque. Dire à un homme, de fort méchante humeur, que "Gryffondor" et "idiot" aurait dû être, à ses yeux, un pléonasme semblait tout... sauf judicieux. Et ayant un minimum de réflexion personnelle, le rouquin se tût.


    - Nott, appela Smith en secouant le brun. Hey Nott ! Nott ?

    Du haut de ses douze ans, et même s'il n'avait été plus âgés sa réaction n'aurait sans doute que peu différée, le petit jaune et noir ne pouvait croire ce qu'il croyait. Nott était vivant. Nott n'était pas mort. Déjà parce qu'il avait douze ans, et qu'on ne meurt pas à douze ans. Si ? Ensuite parce que c'était Nott, justement, et qu'il ne pouvait pas ne plus l'embêter dès qu'ils se croisaient dans un couloir.

    Il secouait le brun aux cheveux emmêlés. Il le secouait de toutes ses forces. Il le gifla. Le pinça. Se tenta de l'insulter, lui, ses amis, son père. Pour autant, il ne parla pas de la mère Nott, par respect.

    Mais rien. Le brun restait amorphe. Et même pire : inconscient. Et cela : Zacharias n'aimait pas. Même pas du tout.

    - Nott, si t'es mort... je te tue.

    Voilà une menace qui risquait d'être efficace. D'autant plus qu'il croyait de plus en plus à ses mots : le corps étant froid.


    votre commentaire
  • S'ils s'en sortaient (encore une fois, Rogue remerciait Smith pour cette évidence), l'unique adulte de cette étrange groupe se retrouva bien vite lésé et abandonné en queue de file. Il était tellement plus logique que ce ne soit des gosses de douze ans qui ne soient en tête de parade, près à affronter tous les dangers. Parce que tout le monde savait qu'un môme de douze ans avait plus de connaissances, et de ce fait là : plus de chances, de s'en sortir vivant si une créature, un monstre, ou toute autre chose inamicale venait à les attaquer.

    Un peu de bon sens voyons ! Comme si un adulte, professeur à Poudlard, ancien mangemort, ancien espion pour l'Ordre du Phénix... comme si une telle personne collectionnant les fonctions et les honneurs... comme si une telle personne pouvait avoir plus de chances de s'en tirer et protéger les autres.

    - Professeur ? Appela soudain Zacharias Smith. Vous ne voudriez pas passer devant moi... par hasard ?
    - Pourquoi donc, monsieur Smith, demanda, lentement, l'adulte. Vous avez peur ?
    - Non. Non non non, ricana l'enfant. Mais quitte à ce que quelqu'un se fasse tuer... je préfère que ce soit vous plutôt que moi.

    Brave Smith qui osait dire tout haut ce que chacun pensait probablement tout bas.
    Brave Smith pour sa "franchise" peut être un peu trop franche à son goût.
    Brave Smith qui était tout de même le seul parmi les trois crétins qu'il accompagnait à avoir trouvé une manière de tuer leur odieux professeur.


    Tom Jedusor, ou plutôt le souvenir de plus en plus vivant de Tom Jedusor, paraissait être adossé nonchalamment contre une des innombrables statues en forme de serpent. Les bras croisés, il attendait. Qu'attendait-il ?

    Il attendait que la vie ne quitte peu à peu ce corps si jeune pour venir à lui, à la place. Il attendait de récupérer une enveloppe charnelle totale et espérait que l'attente ne soit plus bien longue. Que cela pouvait être ennuyeux d'attendre. Surtout quand l'échéance était aussi... grandiose.

    Son retour. Son Grand retour. Son retour inattendu.  Son retour.


    Même si depuis leur descente en Enfer, ou dans les tréfonds de Poudlard, il avait pu avoir la chance d'avancer d'une case... il en restait tout de même deux à franchir avant que tout ne soit dans l'ordre logique des choses.

    Même si le petit Smith avait eu une manière bien Serpentard de lui demander de passer devant, Rogue doutait pouvoir en attendre autant de la part des deux lions. Etant des lions, justement, ils étaient sans doute encore moins disposés à faire preuve de bonne foi et avouer que laisser leur professeur favoris prendre la tête du convois.

    - Qu'est ce que c'est ?

    Enfin ils s'arrêtaient, après quelques minutes de marches, Potter daignait s'arrêter et Rogue ne tarda pas à comprendre la raison : quelque chose se trouvait sur leur route, et même s'ils avaient la possibilité de contourner l'obstacle, il n'en demeurait pas moins impressionnant et effrayant.

    - Il fait quelle taille, d'après vous, le serpent qui a perdu sa "peau" ? Demanda Zacharias en s'approchant. Parce que ça m'a tout l'air d'approcher de "beaucoup"


    Tom s'était éloignait de Theodore. Leur sort, à tous deux, serait bientôt scellé. Le second mourrait et son corps serait abandonné entre ces murs tandis que lui pourrait revenir à la vie, revenir d'entre les morts et semer de nouveau le chaos.


    Sans qu'ils ne sachent trop pourquoi ni comment, les murs se mirent à trembler, comme si quelque chose de lourd et étonnement puissant était en train de cogner dedans. Etaient-ils repérés ? Sans surprise, ce qui devait arriver, arriva.

    La caverne commença à s'écrouler, des pierres se détachaient du plafond pour venir s’écraser partout autour du groupe inter-maison.

    Le professeur de potion et l'avant dernier enfant Weasley eurent le réflexe de se reculer le plus loin possible, quitte à revenir sur leurs pas. Le survivant avait eut, quand à lui, l'idée de s'avancer en vitesse et dépasser la peau de serpent, afin de se retrouver derrière le probable mur de pierres. Le dernier... manqua cruellement de réflexe et resta planté au beau milieu des pierres et ne dû son salut qu'à l'affreuse manie de Potter qui était de toujours vouloir aider et sauver tout le monde.

    - Tout va bien ? S'inquiéta Rogue. Potter ? Monsieur Smith ?
    - C’n’est pas aujourd'hui que vous aurez des élèves en moins, professeur Rogue.

    Harry regardait son camarade, sidéré. Il avait faillit se faire écraser par d'énormes pierres et était déjà en état de plaisanter sur le sujet.

    S'il y regardait de plus près, pourtant, le brun aurait pu remarquer que les mains du blond tremblaient plus que d'habitude... nettement plus, Zacharias ayant tendance à ne rien montrer et être aussi immobile que possible. S'il s'était approché il aurait même pu voir que ça ne s'arrêtait pas qu'aux mains, et que le corps entier du blond tremblait, encore sous le choc de la frayeur passée.

    - Vous ne bougez pas tous les deux, ordonna l'adulte coincé de l'autre côté. Je m'occupe de dégager le passage mais vous... vous ne bougez pas.
    - Comptez sur moi professeur, lança Harry.

    Pourtant c'était tout l'inverse que le survivant était en train de faire. Le brun s'éloignait, poursuivait sa route. L'idée de ce qui se trouvait au fond du tunnel l'emballait et le faisait avancer...

    - Tu v...

    Le Gryffondor n'acheva pas sa phrase, le Poufsouffle le rejoignait déjà, plus emballé encore qu'il ne l'était lui.

    Mais son motif n'était pas le même. La curiosité ? Mon œil. C'était retrouver Nott et éventuellement enfin découvrir cette mythique chambre qu'il voulait.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique