• Theodore se releva en grimaçant. Il savait que ce n'était jamais une partie de plaisir que de dégringoler dans les escaliers mais il pouvait à présent aussi affirmer que plus ils étaient haut plus cela faisait mal... au final c'était logique. Boitillant, il voulu regagner sa salle commune, mais pas trop vite non plus pour ne pas provoquer une douleur un peu plus forte encore au niveau de la cheville.

    - Nott ? Tout va bien ?
    - Oui Smith, soupira Theodore, las. Tout va bien.

    Le Poufsouffle fit en sorte de dépasser le lion et lui bloqua la route. Enfin il le voyait mieux et il assurerait que non : Nott n'allait pas bien. Ce qui lui était arrivé, Zacharias s'en moquait royalement, il n'aimait pas Nott plus que ça mais... il ne pouvait pas ne rien faire.

    - Viens. Je t'emmène voir Pomfresh. Et pas de discussion, ajouta le blaireau quand il le vit ouvrir la bouche. Nott ! Tu ne m’aimes pas ? Ca tombe bien, je t'aime pas non plus. Mais franchement : tu fais pitié là.


    Seamus avait conduit Blaise à proximité de leur salle commune puis l'avait abandonné. Non qu'il ne veuille plus discuter des probables problèmes de Theodore mais justement : le lion s'en allait chercher un item de la plus haute importance. Il fouillait, fouillait, encore et encore dans les affaires de Theodore. Mettait sans dessus dessous ses vêtements et ses livres, ses parchemins et ses plumes, ses photos et ses chocolats.

    - Tu cherches quoi ?

    Le blond sursauta et fit un demi-tour horrifié : étais-ce Theodore qui entrait ou bien n'avait-il rien à craindre ?

    Rien à craindre, ce n'était que Dean et Neville qui revenaient d'il ne savait trop où et il s'en moquait bien. Tout ce qui lui importait à l'instant T c'était mettre la main sur ce satané carnet. Blaise pourrait l'aider. Ou pas. Mais au moins il semblait le prendre un minimum au sérieux. Allez donc comprendre.

    Le lion n'était cru que par un serpent en ce qui concernait un serpent envoyé parmi les lions. Il y avait de quoi en perdre les rares mots de latin qu'il connaissait. Et pourtant... non il les avait oubliés. Tout à coup, il cria de  joie et leva, tel un trophée, l'objet tant souhaité.

    - Tu comptes tout remettre en place, j'espère, grogna Dean. Je n’ai pas envie qu'il râle... encore.
    - Euh... vous le faites ? J'dois retrouver Blaise.

    Il quitta en courant la chambre, démontrant clairement aux deux autres qu'ils étaient obligés de ranger son propre bazar.

    - Il vient bien de dire Blaise, non ? releva Neville.

    Dean ne répondit pas, considérant que hocher des épaules parlait bien plus que des mots. Toujours dans un silence inhabituel, il se baissa et commença à ramasser le désordre créé par son meilleur ami. Ce n'était pas tant pour que Theodore ne râle pas que pour s'occuper. Quand il était inquiet, Dean ne pouvait rester sans rien faire.

    - Vous êtes tombé dans les escaliers ? répéta, peu convaincue, Pomfresh.

    Quand elle avait vu le Poufsouffle et le Gryffondor arriver, le second tout boitillant, la vieille femme n'avait pas mis bien longtemps à comprendre. Ils ne s'aimaient pas, en même temps peu de monde appréciait Zacharias Smith, et en étaient enfin venus à la baguette. Que le petit blaireau n'ait aidé son homologue lion ne lui vint pas à l'esprit. Soyez rationnels.

    - Et si vous me disiez la vérité ?
    - Vous êtes sure ? Demanda d'une petite voix le brun. J'ai bousculé Malfoy. J'ai couru pour lui échapper et je suis tombé.
    - Pourquoi est ce Smith qui vous accompagne, dans ce cas ? Soupira Poppy, certaine qu'il avait changé le nom du coupable.
    - Bah... parce que Malfoy est parti sans m'aider, ça semble logique. Et j'allais aller dans mon dortoir quand j'ai croisé ce blaireau qui m'a forcé à venir.

    Zacharias était resté en retrait dans l'infirmerie. Il souhaitait, lui aussi, savoir la vérité en ce qui concernait le pourquoi du comment et, au contraire de l'adulte, le croyait sur parole. Ce n'est pas comme si ça ne se pouvait pas bien au contraire.

    Pourtant, le petit blaireau fronça les sourcils et regarda l'autre grand dadais de lion ronchonner après l'infirmière. Il ne pouvait s'empêcher de le trouver étrange, ce comportement ne lui correspondait pas.

    Non ils n'étaient pas amis, et c'était sans doute pour cela qu'il pouvait aussi bien justifier ses pensés : sois proche de tes amis mais plus encore de tes ennemis. Enfin ennemis en voilà un bien grand mot mais bon : toujours était-il qu'il ne l'aimait pas.

    - Finnigan, tu me fais une blague là ? Marmonna Blaise en levant le nez du journal. Tu... je ne sais pas comment t'as fais mais...
    - Je te promets, Zab", que je ne plaisante pas.
    - Dans quel bordel c'est donc encore fourré cet idiot ? Pire qu'un Gryffondor celui là.
    - Tu sais Zab... c'est un Gryffondor ton pote. Donc ça tient pas vraiment la route ton truc. Mm oublie ce que je viens de dire.

    Le regard noir de son camarade l'avait fait revenir sur ses propos, il fallait dire que Blaise Zabini savait à merveille se servir et offrir son regard noir et assassin. Combien de fois n'avait-il pas fait taire Draco, fait dégager Vincent, fait peur à Grégory. Il n'y avait qu'une seule de ses camarades qui n'avait jamais réagit face à eux : la petite Pansy.

    - On peut pas le laisser entre ses mains c'est... trop bizarre
    - Fin" on a pas le choix. Tu veux aller voir un prof et leur dire "M'sieur, m'dame, j'ai fouillé dans les affaires de mon copain et j'ai trouvé une sorte de journal intime. J'l'ai ouvert, j'l'ai lu et j'ai écris dedans et il m'a répondu. C'est trop bizarre". Ouai et bien ça sera sans moi.
    - Mais Zabini ! Theodore est ton ami.
    - Mais ses ennuis ne regardent que lui. Je ne veux pas être mêlé à tout ça. Si ça tombe on s'en fait pour rien. Tu veux prendre le risque de perdre son amitié pour rien ? Non ? Alors va ranger ça et oublie ce journal.


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  • Plus ses amis lui posaient de questions, plus Theodore les envoyait promener. Plus il insistait et plus le brun s'isolait au point de ne bientôt se retrouver aussi seul qu'au début de sa première année... à la différence que, si avant on l'évitait soigneusement, à présent on lui courrait après pour qu'il soit accompagné.

    D'autant plus que l'incident dont avait été victime Miss Teigne inquiétait déjà bon nombre de professeurs et quelques élèves, plus jeunes. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Au moins ne l'avait-il pas tué mais... mais quand même.

    - Tu viendras encourager Harry au match ? demanda Seamus, à l'oreille de Theodore alors que celui ci travaillait à la bibliothèque. Hein oui tu viendras ?
    - Je ne viendrais pas.

    Il releva la tête et regarda alternativement Seamus puis Dean, tous deux surpris apparemment ; le premier plus que le second, sans doutes. Il y avait un problème ; une urgence de force majeure : Theodore n'était pas Theodore. Il avait plus le sens de l'amitié que lui normalement... normalement parce que là, il commençait à douter.

    - Mais pourquoi... Theoooo, insista Finnigan. Tu viens j'ai dis !
    - N'insistes pas, Seam'... il n'y a pas mieux pour le convaincre de ne pas venir que d'insister.
    - Ecoutes Dean. Il a raison. Pour une fois, ajouta-t-il plus bas.

    Dean le regarda avant de tourner les talons, vexé de toutes évidences. L'autre garçon, celui aux cheveux blonds, hésita un instant qu'à la ma marche à suivre : soit il suivait Dean pour le rassurer et ne pas rester avec celui qui venait de le blesser, soit il restait avec Theodore pour lui remettre les pendules à l'heure et lui faire comprendre à quel point il se montrait bête, désagréable et Malfoyesque. C'est pourquoi il opta pour la meilleure solution : les deux. Seamus hurla donc un bon coup sur le brun puis tourna les talons, soudainement plus léger.

    Bouche bée, le jeune Nott resta les bras ballant quelques instants. Sa plume ne toucha plus le parchemin, il n'y comprenait rien. Pourquoi Seamus venait-il se montrer aussi désagréable... et lui dire que c'était lui qui l'était. Sans doute une mauvaise plaisanterie... il avait connu le blond plus amusant.

    - Dean ? Tout va bien ?
    - J'avoue ne pas comprendre ce qui lui arrive, souffla l'autre. C'est... ce n’est pas Theo.
    - J'suis pas le seul à le trouver bizarre alors, constata un autre, qu'aucun n'avait vu ou entendu arriver.

    Seamus regarda Blaise, confiant, au contraire de l'autre qui ne semblait en rien rassuré par la présence du vert et argent. Après tout, lions et serpents n'étaient pas réputés pour s'apprécier les uns les autres, au contraire même.

    Theodore et Seamus semblaient pourtant l'apprécier ; le premier pour une raison inconnu et le second... aussi pour une raison inconnu, bien que le blondinet (et second donc) ne soit assez proche au niveau du caractère de l'adversaire.

    - Il nous cache quelque chose.
    - Euh, Zabini. Tu penserais quoi d'un journal qui te répond ?
    - Euh... que j'écris dans un journal et que quand je regarde pas... un crétin de mon dortoir me répond pour me faire flipper. Pourquoi donc, petit lion ?

    Dean écoutait les deux autres, un peu perdu. A sa connaissance un journal ne parlait pas, n'écrivait pas non plus d'ailleurs, mais son savoir magique restait assez restreint, on avait vu nettement mieux.

    - Theo a un journal qui parle.
    - Il te l'a dit ? Demanda, étonné, l'autre. Parce que si c'est le cas : il devient fou à cause des coups.
    - Coups, Seamus venait de répéter le mot de Blaise, surprit mais pas tant. Enfin euh... non. Je... j'ai vu son journal, j'ai écris dedans et... y m'a répondu.
    - Quelqu'un te frappe toi aussi ?


    Alors que Theodore marchait tranquillement dans les couloirs, le sac en bandoulière sur l'épaule droite, il percuta sans douceur un autre élève. Un autre seconde année. Un Serpentard. Malfoy.

    - Nott, salua froidement le blond.
    - Abruti, répondit, calmement et sérieusement, l'autre, à la colère du premier.

    Aussitôt après, le froid Draco et le pâle Theodore se mettaient à courir dans les couloirs, le second tentant d'échapper au premier. Drôle de course poursuite pour tout dire. Les rares élèves qu'ils croisaient sur leur route s'écartaient (si eux ne le faisaient pas : personne ne le ferait), et regardait le jeune duo d'amis partir toujours aussi rapides.

    Soudain, ce qui mit fin à leur course poursuite, fût la cheville du brun. Elle se tordit et le fit tomber lourdement tout le long des escaliers qu'il venait d'escalader. Le serpent se mit sur le côté et le regarda dévaler les marches, bouche bée.

    En bon Serpentard qu'il était, Draco parti en courant et sans aider Nott. Après tout : ils se détestaient depuis la première heure, pourquoi aurait-il bougé ?

    - T'en es... sur ? Demanda Blaise à Seamus. Parce que c'est pas possible un journal comme ça.
    - Comment tu peux en être aussi sur Zabini ?
    - Simplement parce que Pansy en aurait parlé. Tu peux en être certain. Donc Theodore a un sérieux problème là.
    - Pourquoi.

    Le serpent leva la main et donna une tape, légère, sur la tête du lion aux cheveux blonds. Ce qu'il pouvait être bête des fois, Theodore avait l'art et la manière de se lier avec des abrutis... il n'y avait qu'à le voir lui pour en avoir un second parfait exemple.

     


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  • Depuis quelques minutes déjà, Seamus ne quittait son voisin d'en face du regard. Theodore dormait presque dans son assiette. Après avoir manqué de le faire en cours, une journée durant, voilà qu'il remettait ça à table. Le criminel. On ne s'endort pas à table. Quand on a la chance de manger de si bonnes choses, nous sommes contraints de faire honneur à ces plats.

    - Theo ? Ca va pas.

    Il ne lui répondit pas et se contenta de chasser ses mots d'un geste. Hermione le regarda alors, elle aussi inquiète. Depuis qu'elle avait fait cette découverte avec Seamus, ils ne le laissaient jamais seul... un mauvais pressentiment sans doute. A tord ou à raison, en revanche, ils l'ignoraient.

    - Je... plus faim.

    Précipitamment, le brun se leva de table et quitta la grande pièce éclairée. Incrédule, le blond resta un moment à fixer la place vide.

    - Mais il a même pas mangé !

    Pressé, le jeune Nott comptait se rendre dans son dortoir pour s'y reposer. Malgré le fait qu'il n'aille se coucher le premier et qu'en règle général c'était un des autres garçons de secondes années qui devaient le réveiller pour qu'il ne rate pas le début des cours (grand changement par rapport à l'année écoulée)... malgré cela, il avait toujours l'impression d'être fatigué comme s'il ne dormait pas.

    Néanmoins, ce n'est pas dans son lit qu'il finit, mais près de la cabane de Hagrid, au milieu de ses potirons ou des citrouilles, il ne savait trop et cela ne l'intéressait pas, avouons le.

    - Theodore ? Appela Hagrid, de sa grosse voix. Theodore qu'as-tu fais !

    Le demi géant regardait le massacre, accablé. Pourquoi le jeune Nott avait-il fait ça ? Cela lui ressemblait tellement peu. Un garçon si calme, si sérieux, si réservé ne viendrait jamais lui égorger ses coqs s'il n'avait pas un problème... grave sans doute. Alors il s'approcha du jeune garçon et l'attrapa par les épaules. Il le poussa très gentiment jusqu'à sa maison de bois et le fit s'asseoir.

    - Theodore ? Rappela l'homme. Est-ce que tu as des problèmes ?

    Il ne répondait pas. A aucun de ses appels d'ailleurs. Il restait immobile. Comme s'il était absent, ce qui était une idée ridicule en soit puisqu'il était on ne peut plus présent et sous son nez. Le premier n'ouvrit, ensuite, plus la bouche... s'il avait besoin de quelques minutes avant d'oser prendre la parole, il les lui offrait avec plaisir.

    - Bonjour Hagrid, sourit enfin Theodore. Comment allez-vous ? Et désolé de ne pas être venu vous voir j'avais... du travail.
    - Tout va bien, Theodore ?
    - Ouai, répondit-il, rapidement. Pourquoi tout le monde a l'air de croire que je vais mal ? J'ai jamais été aussi bien.

    Sans laisser le temps à l'adulte de réagir, le plus jeune se levait et quittait précipitamment les lieux. Comment était-il arrivé dans la cabane de Hagrid alors qu'il se dirigeait vers son dortoir ? Et pourquoi... pourquoi ne gardait-il aucun souvenir des trente dernières minutes écoulées.

    Sa fatigue envolée comme par magie, le Gryffondor ne se hâta pas pour gagner son lit. Trop de questions se posaient et trop peu de réponses étaient trouvées. Il voulait savoir ce qui se passait. Quoi qu'il ne dise aux autres, Theodore voyait parfaitement qu'il y avait un problème, qu'il n'agissait pas normalement.

    Depuis quand ? La rentrée. Mais qu'est ce qui était différent ? Mis à part que Neville n'avait plus peur de lui parler à cause de son nom et qu'il était peut être, un peu, plus considéré comme un Gryffondor. Mis à part ça tout était normal.

    - Theo... y a des gens qui s'inquiètent pour toi.

    Génial, songea-t-il. Blaise venait de l'intercepter dans les couloirs et semblait bien partie pour lui faire part de ses craintes à son égard... et c'est lui le Gryffondor et Zabini le Serpentard après ça ; franchement ! Il traça sa route, ignorant de son mieux l'autre garçon qui le regarda passer... surprit. Jamais il ne l'avait ignoré !

    A peine eut-il murmuré le mot de passe, trop perdu dans ses pensées pour parler plus haut, qu'il se dirigea vers les dortoirs. Il avait besoin du journal, coûte que coûte. Besoin de parler à quelqu'un d'assez sérieux pour être une aide. Personne d'autre ne pouvait l'aider.

    Mais le journal le pouvait-il ?

    "J'ignore ce qui m'arrive"
    "Que se passe-t-il ?"
    "J'oublie des choses. Je suis... bizarre. Je... suis pas moi"
    "Bizarre tout ça. Qui a remarqué ces changements ?"
    "Mais tout le monde... Hermione. Seamus. Blaise. Hagrid. Harry. Ron... tous."

    Il dû attendre quelques minutes avant d'avoir une réponse. Aussi étonnant que cela pouvait-être, le journal réagit au nom de Hagrid plus qu'il n'aurait dû.

    - Encore avec ton journal, s'exclama un blondinet en tirant les rideaux du lit de son ami. Mais tu ne le quittes jamais !
    - Mêle-toi de tes affaires, Seamus.
    - Sinon quoi ? Tu as un problème Theo ! Ton journal te réponds... c'est pas normal.

    L'autre fronça les sourcils : comment savait-il qu'il lui répondait si ce n'était parce qu'il l'avait ouvert. C'était la seule solution... et non sa favorite.

    - Fou moi la paix, Finnigan.

    Après l'avoir poussé en arrière, il ferma ses rideaux une nouvelle fois... et son camarade n'y toucha plus. Il se contenta, lui, de descendre et rejoindre les autres pour leur raconter la scène.
     


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  • Les jours passaient à une vitesse ahurissante et Theodore commençait à inquiéter bien du monde. Il se montrait distrait durant les cours, disparaissait régulièrement sans prévenir personne, ce qui avait le don d'inquiéter tout le monde, Theodore n'étant toujours pas entièrement considéré comme un Gryffondor de par son nom, et étant vu comme un traitre par les Serpentard de par sa maison, cette fois.

    - Theodore, appela Seamus. Tout va bien hein ? Si ça allait pas tu... tu le dirais ?
    - Qu'est ce que ça peut te faire, Finnigan.

    Le blondinet sursauta face au ton agressif de son ami. Il alla même jusqu'à reculer, tant il ne se sentait pas rassuré par ce dernier. Le faux lion, pourtant, s'approcha de l'autre et l'attrapa par le col de sa robe de sorcier. Ensuite, il le colla contre le mur et le fusilla du regard.

    - Theo ? C'est toi ?

    Le dit Theo le lâcha précipitamment et fit demi-tour. Ensuite, il alla s'allonger sur son lit et s'y recroquevilla. Toujours contre le mur, Seamus le regardait, sourcils froncés : il y avait quelque chose d'anormal dans son comportement. Un bref instant, il se mit même à penser que ce n'était pas Theo. Et pourtant...

    Seamus partit et laissa le brun seul dans leur chambre commune. S'il voulait être seul, il n'allait tout de même pas lui imposer sa présence, ce n'était pas la solution pour qu'il ne reste : bien au contraire.

    Désormais seul dans la pièce le garçon de seconde année aux cheveux noirs et emmêlés resta dans sa position initiale et s'endormit ainsi.

    Plus bas, Harry, Ronald et Hermione revenaient de la grande salle, intrigués plus qu'ils ne l'auraient été d'ordinaire. Ce n'était pas le premier repas qu'il manquait depuis la rentrée ; ils avaient même tendance à être de plus en plus fréquent.

    - Je vais le voir, souffla Hermione en abandonnant aussitôt les deux garçons.

    Elle poussa doucement la porte de la chambre des seconde année ; il ne s'agissait pas de le prendre par surprise, l'effrayer et l'irriter plus qu'il ne l'était au naturel. Et puis... elle ignorait ce qu'il faisait, il pouvait tout aussi bien être en train de faire ses devoirs.

    Tout autre scénario : il dormait à poings fermés. Elle resta quelques minutes à le regarder se reposer et elle le trouva bien changé. Rien que par rapport à sa petite sieste improvisée lors de leur retour à Poudlard.

    Prise dans son élan, la fillette à la tignasse se précipita en direction des affaires du rouquin. Elle y fouilla pour trouver enfin l'objet de ses désirs : un album photo de l'année passée. Elle en prit une de Theodore et la plaça à côté de l'actuel.

    Moins de six mois s'étaient écoulés entre sa prise et le jour d'aujourd'hui. Oh ! On le reconnaissait, évidemment, mais... son visage paraissait plus fin, émacié. Les cernes qu'il avait sous les yeux depuis quelques mois semblaient ne plus vouloir disparaitre. S’il lui paraissait fragile auparavant, ce sentiment n'était que plus fort.

    - Qu'est ce qui t'arrives, Theo ?
    - Toi aussi tu te le demandes, demanda placidement Seamus. Personne ne le sait. Mais... son journal le sait peut être. On ne fait rien de mal : on s'inquiète... ce qui est loin d'être "mal" justement.

    Hermione regarda ce que tenait l'autre garçon et se demanda si, oui ou non, ils avaient le droit d'y toucher. Certes, ils s'inquiétaient... mais avaient-ils pour autant obtenu le droit de lire son journal ? En tant que fille, elle songeait que non. En tant qu'amie : elle trouvait que oui.

    - Hermione... c'est un DEVOIR de le lire. S’il lui arrive quelque chose... on s'en voudra car on aurait pu l'éviter.

    Sans plus s'intéresser à la fille aux longues dents, le blondinet hyper actif se laissa choir sur son matelas, alluma sa bougie et ouvrit, théâtralement, le journal.

    - J'y crois pas !

    - Ron ? C'est... c'est quoi ces chuchotements ?
    - Mon ventre qui gargouille, j'ai encore un peu faim, sourit le rouquin. Allez... à toi. Et fais attention à ta reine hein.

    Le garçon à la cicatrice jeta un regard noir à son meilleur ami, avant de se lever et d'aller voir de lui-même l'origine de ces chuchotis bien agaçant. A contre cœur, le dernier des fils Weasley abandonna lui aussi le plateau d'échec et les pièces toujours debout... pour le suivre.

    - On s'approche, annonça Harry.
    - Normal, j'ai de plus en plus faim, grogna l'autre, restant sur l'idée que son ami délirait. Theo va mal... tu vas pas t'y mettre toi aussi.
    - Theo va très bien... Miss Teigne... en revanche.

    Tous deux regardaient à présent la chatte du concierge, accrochée par la queue... immobile. Ils ignoraient ce qui venait d'arriver, qui avait tué l'abominable bestiole... ils ignoraient s'il fallait remercier le coupable ou en avoir peur. En revanche... ils comprirent qu'ils risquaient d'avoir des ennuis si on les trouvait sur les lieux du crime.


    - Il n'y a rien d'écris, poursuivit Seamus, abasourdi. Pourtant il... il écrit toujours.
    - Attend... souffla Hermione en le poussant légèrement et en approchant une plume du petit carnet.

    "On est là, Theo"

    - Comme ça... il saura.
    - Comme ça il saura qu'on a voulu le... Oh par le futal de Merlin !

    "Qui êtes vous ?"
     


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  • Le lendemain matin, Theodore réveilla toute la tribut des Gryffondor. Il hésita un instant face au lit de Neville mais finit par secouer le garçon rondouillard. Ce dernier sursauta et tomba du lit en découvrant qui l'avait réveillé.

    - Tu vas pas...
    - Désolé, souffla le garçon. Je... surpris.

    Et pour la première fois, il lui sourit franchement. Pour la première fois en plus d'un an il n'eut pas cette lueur craintive dans les yeux.

    - Tu t'es vite endormi hier, constata Seamus en arrivant par derrière. On est monté une heure après toi et tu dormais sur ton carnet.
    - Et y avait quoi d'écris ? Demanda-t-il aussitôt, une pointe d'inquiétude.

    Les autres élèves réveillés le regardaient sans n'y rien comprendre. Devenait-il enfin fou ? Cessait-il enfin de ressembler à Hermione ? Pour autant, personne ne parla et donc aucune réponse ne pu être donnée.

    Le garçon aux cheveux bruns prit donc l'élément perturbateur dans ses mains et l'ouvrit. Il chercha sur toutes les pages un quelconque mot, qu'il ne trouva pas. Agacé, il le referma brutalement et le jeta sur son lit sans un regard.

    Aucun ne réagit suite à ça. Aucun si ce n'était Seamus. Le blond fronça les sourcils, intrigué par cette réaction si excessive et si inhabituelle de la part de "son" Theodore.

    Toute la journée, le jeune Nott fût étrange aux yeux de ce dernier. Il n'en parla à personne, puisqu'il paraissait être le seul un tant soit peu inquiet et le trouver anormal.

    Rarement on avait vu Theodore trébucher sans raisons (voire même trébucher tout court), s'énerver après Blaise qui lui avait sauté dessus ou encore foncer dans une armure. Rarement ne voulait pas pour autant dire que c'était impossible, c'était peut être un mauvais jour pour lui et au quel cas... tout s'expliquerait. Mise à part, éventuellement, sa fascination pour l'horrible petit carnet qu'il ne quittait déjà pas.

    - Monsieur Nott, vous m'écoutez quand je parle ? S'indigna Mcgonagall en surprenant son élève le nez sur son bureau.
    - Oui oui je... prends des notes.

    Tout le monde l'avait cru sur parole : parce qu'il était Theodore Nott, un excellent et attentif élève. Tout le monde c'était à dire, Mcgonagall elle-même, Dean, Hermione, Ron mais aussi lui, Seamus. Enfin... jusqu'à ce que le brun ne lui demande de lui prêter son parchemin.

    " Qui êtes vous ? "
    " Ceci n'est pas une question à poser... je suis un journal. "
    " Vous vous moquez de moi."
    " Ca se voit donc tant que ça ?"

    Il fusilla du regard le journal, comme si cela aurait pu avoir un quelconque impact sur ce dernier. Il se leva ensuite, l'attrapa et le jeta au fond de sa malle et quitta le dortoir, rageur. Le brun descendit ensuite les escaliers jusqu'à la salle commune, puis se laissa tomber sur le canapé qu’occupaient ses camarades. Tous se turent à son arrivée.

    - Quoi, demanda-t-il, agressif. Rooh puis zut... j'me barre.

    Et en effet il partit, trainant les pieds. Hors de la salle commune des rouges et or, il se sentait déjà mieux. C'était déjà ça de gagner mais où aller à présent ? Les mains dans les poches, il marcha et arriva face à la bibliothèque.

    Oui. Mais non. Il n'avait aucun devoir à finir, puisqu'il n'avait encore aucun devoir. Et ce n'était pas vraiment le lieux qui l'aiderait à ne penser à rien. S'il voulait ne penser à rien, mieux valait aller dans un endroit remplit d'idiot... Sauf que Blaise ne lui avait jamais dit où se trouvait la salle commune des serpents.

    - Nott, s'étonna-t-on soudain.

    Il se tourna, lentement, se préparant déjà à tomber nez à nez avec un abruti. Il en conclut, lorsqu'il vit à qui il avait affaire, qu'effectivement c'était un abruti.

    - Smith. C'est pas le moment là, tu vois.

    De taille moyenne, ou à peine plus petit que lui si l'on voulait de la rigueur, Zacharias Smith avait les cheveux blonds. En fait, remarqua Nott, il était assez semblable à Draco Malfoy. Mis à part en ce qui concernait les cheveux, les siens faisaient beaucoup plus blond que ceux du serpent... et de leur maison : Smith était un Poufsouffle. Ce qui ne l'empêchait pas, pourtant, d'être casse pied comme un serpent.

    - Qu'est ce que tu fais ? T'es pas le genre de personne à... être seul. Enfin, il vaut mieux pour toi éviter. Tu sais, y a encore plein de Serpentard qui veulent ta peau.
    - On est à Poudlard. Tu veux qu'il arrive quoi ? Réfléchis, pour une fois... ça te ferait pas de mal.

    Le lion tourna alors le dos au blaireau, qui le regardait encore. Il sentit d'ailleurs son regard jusqu'à ce qu'il ne tourne au bout du couloir. Rares étaient les fois où ils s'étaient parlés, en fait... leurs échanges verbaux pouvaient même se compter sur les doigts d'une main... mais ils avaient toujours étaient houleux : à l'instant, c'était le seul qu'on pouvait qualifier de calme et respectueux.

    - Theo ! Qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce qui t'arrives !

    Le fils de Théophile Nott se tourna vers Seamus, qui venait de l'attraper par le poigné. Il plissa les yeux, le regarda... perdu.

    - Rien. Enfin... Je... je sais pas.
    - T'es bizarre depuis la rentrée. Y s'est passé quoi pendant tes vacances ? Tu sais... tu peux m'le dire hein. Ou j'peux aller te chercher Hermione... même Zabini si tu préfères.
    - Non, répondit-il précipitamment à l'entente d’Hermione et Blaise. Pas eux.
     


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