• Chapitre 02

     
    Les heures passaient et, pourtant, Zacharias n'arrivait pas. Malgré les multiples tentatives de John afin de le joindre : jamais le médicommage ne répondait, et il apparaissait encore moins ! C'est pourquoi, après s'être assuré que le serpent qu'il surveillait était bien endormi et avoir demandé à Dips de garder un oeil sur ce dernier : l'auror parti, à contre coeur, voir ce que fabriquait son ami aux cheveux blonds. 
     
    Ce n'était pas normal qu'il ne soit pas encore présent ! Il aurait dû être là depuis bien longtemps. Insulter la terre entière ; menacer Hannah ou n'importe qui d'autre ; vérifier une douzaine de fois l'état du brun. Il aurait dû être là, simplement.
     
    Une fois à St Mangouste, on annonça à John que Zacharias était parti aux alentours de dix heures au matin ; voilà qui coïncidait parfaitement avec l'heure de sortie du brun et ce qu'avaient prévus Cadwallader et Smith en l'apprenant.
     
    La situation n'en devenait que plus étrange.
    Où diable était passé Zacharias ?
     
    Sans trop y croire : l'auror se rendit ensuite chez son ami. S'il n'était pas chez Theodore, ni au travail : où pourrait-il être ?
     
    - Oh. John, se força à sourire Zacharias en ouvrant la porte après que son ami se soit acharné dessus. Tu tombes.... plutôt mal, là... en fait. Tu devrais.... repartir. Ouais. Repartir.
     
    Cadwallader fronça les sourcils puis huma l'air. Air qui puait l'alcool à plein nez ; l'haleine de Zacharias semblait en être la cause directe, malheureusement. Les cheveux en pagailles, ils pourraient bientôt rivaliser avec la tignasse de Theodore ou de Harry, les boutons de sa chemise mal associés et le pantalon à l'envers : nul besoin d'être un bon auror (ni d'être auror tout court, d'ailleurs) pour avoir une idée plutôt précise de ce qui était en train de se tramer.
     
    - Zach ? Tu viens ? Demanda doucement la propriétaire de la paire de bras qui était en train de passer autour du blond afin de l'enlacer.
     
    Bouche bée, John regarda la femme, uniquement vêtue d'une chemise d'homme, qui venait d'arriver. C'était probablement elle qui poussait Smith à si souvent regarder derrière lui. Bien que la situation ne s'y prête pas réellement, et que l'envie ne se soit pas fait ressentir, Cadwallader sourit en identifiant le vêtement.
     
    Réagir ainsi ne lui ressemblait pas. Lui qui, d'ordinaire, était plutôt calme et posé (quoiqu'en dise et en pense Nott)... était actuellement en train de lutter contre lui-même afin de s'empêcher de formuler la remarque qu'il avait sur le bout de la langue.
     
    Cette chemise n'était pas, et ne serait jamais, celle de Zacharias. Le survivant Smith était un enquiquineur de première catégorie qui avait ses exigences pour tout : son café, son boulot, son petit déjeuné, ses vêtements. Autant Theodore pouvait sans problèmes emprunter les vêtements du médicommage, autant l'inverse était difficilement réalisable. Différence de carrure oblige.
     
    - Hannah, souffla un auror, médusé.
     
    Cette dernière avait beau être une ancienne camarade de classe, et de maison, de John... aujourd'hui : les choses s'arrêtaient là. Hannah Abbot n'était plus la petite fille qu'il voulait protéger des méchants Serpentard ou du désagréable Smith ; elle avait plutôt prit le rôle des fameux Serpentard et Smith et était désormais la personne dont il fallait protéger les autres. Elle n'était plus, non plus, la petite brune qui avait été son premier coup de coeur et sa première relation durable.
     
    Hannah n'était plus rien. Plus rien... si ce n'était celle qui avait fait rompre Theodore et Zacharias par ses mensonges et ses inventions ; celle qui avait envoyé le premier à Azkaban dans l'espoir de mettre le grappin sur le second.
     
    Par quel miracle y était-elle parvenue ?
     
    - Alors Hannah : on aime les vêtement de Theodore à ce que je vois...
     
    La jeune femme foudroya du regard son ancien ami. Malgré sa remarque, elle ne tourna pas les talons afin d'aller se changer pour rectifier le tir. Elle préféra rester debout derrière Zacharias, à boutonner et déboutonner inlassablement le même bouton... sans que jamais le blond ne proteste.
     
    - Un problème, John ? Reprit le propriétaire des lieux sans cacher son impatience et son irritation. J'aimerais pouvoir... te laisser.
    - Tu devrais me retrouver à Azkaban. Tu devais être là pour la sortie de Theodore. T'avais prit ta journée pour ça, Zach... et t'es même pas passé chez lui, accusa le châtain. T'as attendu ce jour pendant sept putain de mois ; tu as débarqué je ne sais combien de fois chez moi à pas d'heure afin de trouver un moyen de faire accélérer les choses et permettre sa libération. Tu as pactisé avec Malfoy pour aller harceler Harry et... le jour venu, toi, tu te pointes même pas.
    - Pourquoi j'irais chercher Nott ?
     
    Celle qui était toujours vêtue de la seule chemise de Theodore regardait à présent John avec un sourire victorieux peint sur le visage. Elle avait gagné. Elle le savait ; John le comprenait ; Zacharias l'ignorait et l'ignorerait longtemps.
     
    Mal à l'aise, l'auror se passa une main dans les cheveux tout en se dandinant d'un pied sur l'autre. Cette conversation n'était pas exactement celle à laquelle il s'était attendu en arrivant ici. 
     
    Les derniers mots de Zacharias avant de claquer la porte d'entrée et abandonner un John, pantois, sur le pas de sa porte... rien ne collait. 
     
    Dix ans que Smith ne voyait que par Theodore...
    Comment était-il possible que ça cesse en moins d'une journée ?
     
    - Oh la garce...

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