• Sans que Theodore ne se doute de rien, le couteau monta lentement jusqu'à sa gorge. Ce n'est qu'une fois la lame, froide, n'eut atteint sa cible qu'il comprit. Il avala, difficilement, sa salive. Theodore tourna légèrement la tête et regarda son bourreau, yeux dans les yeux.

    - Ce fût un plaisir de vous rencontre, monsieur Nott, sourit-il. Et je suis désolé d'en arriver là mais... il le faut.

    Le cri qu'il poussa fût son dernier... et la dernière fois que Zacharias aurait l'occasion de l'entendre.


    Au fond de lui, d'ailleurs, il le su dès l'instant où il l'entendit. S'il continuait de courir, de le chercher pour le sortir d'ici avant qu'il ne soit trop tard ce n'était pas la raison qui l'ordonnait. La raison avait, de toutes manières, abandonnée tout espoir de le revoir en vie.


    Le regard de sa dernière victime le perturbait. Jamais Liam n'avait ressentit ça. Encore un peu et il penserait qu'il était en train de regretter son acte. Qu'il éprouvait des remords. Regrettait-il de l'avoir tué ? Ce n'était que l'ordre logique des choses.

    S'il avait monté tout ça c'était pour finir par le tuer. S'il avait commencé cette histoire c'était bien pour l'achever pas pour l'arrêter en cours de route. Non il ne pouvait regretter son acte. C'était... ça ne lui ressemblait pas.

    Pour la première fois depuis le début de sa carrière, il leva sa main jusqu'au visage de sa victime et lui ferma les paupières. Puis... il ne le lâcha plus.


    Zacharias arriva face à cette porte. Ce qu'elle cachait n'était un mystère : Theodore et Liam s'y trouvaient. Il en était certain à 200%. Tremblant plus qu'il ne voulait l'admettre, il posa sa main sur la poigné et la tourna.

    - Bonjour.

    Il se figea dans son geste pour entrer. Le faire relèverait du miracle à l'instant T. Pourquoi ? Parce que ce qu'il voyait le terrorisait et le faisait sortir hors de ses gonds. Cette ordure avait tué Theodore et avait encore le culot de le tenir près de lui. On ne prenait pas quelqu'un dans ses bras si on le déteste au point de l'achever... sauf si c'est pour l'empêcher de gesticuler mais : comment le pourrait-il ?

    - Je... je vous le rends, Zacharias.

    Délicatement, le criminel déposa le corps à côté de lui. Il aurait pu se relever, s'éloigner voire même fuir : Smith ne semblait plus présent ; mais il n'en fût rien. A la place, il lui tint la tête jusqu'à ce que l'ancien Blaireau n'ose enfin s'approcher pour le remplacer.

    Ce n'est que lorsque Smith serra Theodore contre lui, tenant sa tête dans son cou, qu'il le lâcha et s'en éloigna. L'homme, trop anéanti et perdu, ne s'en formalisa pas sur le coup.

    C'était fini. Tout. L'enquête. Sheep. Theodore. Lui. Eux. Sa souffrance.

    En revanche la sienne ne faisait que commencer.

    Theodore. Mort. Potter. Assassin ? C'était une évidence... évidente. Il serra les poings, une larme coula. Puis d'autres. Il pleurait beaucoup trop ces derniers temps, et ce n'était pas pour lui plaire. Qu'arriverait-il à présent ? Que lui arriverait-il ?

    - Zach, appela-t-on vivement. On a retrouvé...

    Le brun à lunette s'arrêta et ne prononça pas le reste de sa phrase. Ses foutus émeraudes passèrent de Liam Sheep (ou celui qu'il soupçonnait l'être), à Zacharias. Ses larmes le conduisent à regarder plus bas. Le corps qu'il tenait, serré fermement contre lui, ne laissait aucun doute : les voici avec une nouvelle victime sur les bras.

    En clair, il était, lui plus que d'autres, dans une merde pas possible. Un agent kidnappé puis tué. Un imposteur qui prend la place du fameux agent et qui avait pu suivre en direct l'enquête à son sujet. Et le pire ? Le pire était que Zacharias l'avait prévenue ! Hermione, la pire des victimes. Ensuite, Theodore qui venait d'être tué... à l'instant. Pour finir, et par le plus remarquable et effrayant : Smith qui ne l'insultait pas, qui ne l'accablait pas d'insultes, de menaces, de reproches. Smith, qui restait muet...

    - John, finit-il, juste pour finir. Il est...
    - Je me fou de Jo... non.

    D'autres aurors finirent par arriver dans la pièce. Renforts tardifs, renforts inutiles, mais renforts présents. Pourquoi aucun n'avaient pu être plus rapide que lui et... empêcher Liam de commettre ce nouveau crime ?

    Aucun ne commenta le comportement étrange de l'agent Smith, qu'ils connaissaient pourtant tous... de réputation au moins. L'un d'eux le prit par les épaules, le releva et l'éloigna pendant qu'un autre s'occupait du corps.

    C'était finit. Theodore était mort. Zacharias anéanti. Sheep en état d'arrestation. Potter au milieu, qui se demandait ce que pourrait bien lui réserver l'avenir... qui risquait de se nommer "Zacharias Smith".

    Viendra la reconstruction. Dans l'espoir de pouvoir voir le retour de l'espoir.

    - Zach... je suis là, assura-t-il en posant une main qui se voulait réconfortante sur son épaule.
    - Ne me touche pas... Potter.

    Le regard, glacial, qu'il lui envoya fit perdre pied l'homme à la cicatrice. Etait-il en train de le tenir responsable ? Il savait qu'en règle général c'était ce que les gens faisaient, lorsqu'ils retrouvaient leur disparus trop tard mais Smith... Smith connaissait tous les détails de l'enquête. Il savait que c'était Sheep. Il savait qui était Sheep. Il le savait mieux que quiconque.

    - Zach, insista Potter. C'est trop tard.
    - Je sais ! Lui cracha-t-il. Je sais ! Mais j'ai fais quoi quand tu t'es retrouvé face à Granger, morte ! J'ai rien fait... j'aurais pu.
    - Tu n'as pas beaucoup masqué ta peine ; tu as presque dit qu'elle l'avait mérité.
    - C'est le cas Potter. Tu ne connais rien à l'histoire.
    - Explique la moi.

    Il ne le fit pas. A la place, il se mit à crier et insulter l'auror qui souhaitait déplacer le corps du brun. Au moins gardait-il son art de râler mais au fond... il était visible que l'envie n'y était pas.

    - Zach, réitéra Harry en refaisant un geste vers lui.

    Mais l'autre sortit sa baguette et la brandit dans sa direction. Perdu, Harry Potter, le vainqueur de Voldemort, regarda son associé, coéquipier, qu'importait au fond, le menacer.

    - Tu me touches... je te tue. Et je suis sérieux.
    - Zach.

    De quelques centimètres, il bougea sa baguette et lança un sortilège qui pourrait être fatal sur la pile de carton. Personne n'intervint.

    - Je suis sérieux.
     


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  • Tout était prêt. Ils avaient une dizaine d'hommes supplémentaires. Tous étaient prêts à intervenir si cela se faisait sentir. Au fond de lui, Zacharias savait qu'ils ne seraient d'aucune utilité. C'était la fin. La fin d'une année de sa vie à traquer un homme. Faire toutes les recherches possible et imaginable.

    Il avait fasciné Liam Sheep. A sa façon, lui aussi l'avait fasciné. Lui avait voulu sa mort. Leur mort. Lui voulait uniquement que justice ne soit faite : qu'il aille pourrir à Azkaban et qu'il paie pour toutes ses vies volées.

    Combien de famille n'avait-il pas détruite ! Des hommes et des femmes. Des pères et des mères. Des fils et des filles. Des frères et des sœurs. Des maris et des épouses. Il avait rendu veuf ou veuve. Orphelin ou orpheline. Avait gâché les quelques dernières années de vie de vieux couples octogénaires. Et il avait voulu les détruire eux aussi. Mais non. Il ne détruirait pas Theodore et Zacharias.

    Tant qu'ils vivraient, ils surmonteraient tout. Tant qu'eux, Zacharias Smith et Theodore Nott, seraient en vie : tout ira pour le mieux. Et si l'un d'eux venait à... non. Il ne fallait pas y penser. C'est toujours quand on imagine le pire des scénarios qu'il arrive.

    Bientôt. Bientôt tout serait fini.
    Bientôt. Bientôt il retrouverait son décoiffé favoris. Bientôt. Bientôt il pourrait lui faire payer ses crimes.
    Bientôt. Il suffisait d'un peu de patience.
    Ce qu'il n'avait pas.

    - Donc pas d'imprudence, rappela l'homme à lunettes en meilleur état que la veille. Zach. Tu restes dehors. Tu...

    Mais Zacharias n'écouta pas, comment aurait-il pu dans pareilles circonstances ? Déjà qu'en règle général ce n'était pas une habitude qu'il avait prise, mais si Theodore y était mêlé. Il poussa l'autre et courut à l'intérieur du local. Les risques ? Mais il s'en moquait des risques ! Theodore était à l'intérieur. Liam probablement tout proche, puisque John s'était fait porter pâle.

    - Zach att...

    Mais il parlait d'ores et déjà dans le vide. Le blond courrait à en perdre haleine, le point de côté qu'il avait ne l'empêchait nullement de poursuivre sa course effrénée. Il était ici depuis bien trop longtemps déjà. Merlin savait dans quel état il était. Vivant ? Mort ? Blessé ? Il n'en savait rien. Il ne voulait rien savoir. Il voulait savoir !

    Au fond, l'homme savait que la réponse ne le satisferait jamais et qu'il était préférable qu'il ne reste ignorant. Mais ne pas être au courant le tuerait plus encore que la réponse qu'il recevrait. Eternel insatisfait.


    Face à face. Yeux dans les yeux. Les deux bruns se regardaient une dernière fois. Bientôt tout serait finit et jamais ils ne reverraient ce visage devenu familier sans pour autant être amical. L'un mourrait. L'autre serait arrêté. Au fond... ils se ressemblaient tous deux.

    Malgré le silence, ils savaient qu'ils étaient là. Que les aurors avaient encerclés la zone et qu'ils étaient prêts à agir. Ils savaient, aussi, qu'il n'en serait rien. Zacharias avait dû prendre les devant, ne pas tenir compte des ordres de son supérieur pour n'obéir qu'aux siens et son instinct. Instinct qui lui hurlait que Theodore était vivant mais qu'il serait mort quand il le trouverait. Instinct qui se trompait !

    - Tout va bien, demanda, souriant, Sheep.

    Ne pouvait-il pas le laisser en paix ? Pourquoi était-il toujours présent et si... étrange ? Il pouvait se montrer gentil et la seconde suivante le frapper. Et la faute à qui ? Uniquement de Zacharias. Oh. L'on pouvait dire, ramener sur le tapis que Theodore avait été l'un des deux à lui avoir échappé, à s'en être sorti vivant... mais pourquoi avait-il été prit pour cible au départ ? Bel et bien pour ce qu'il représentait pour Zacharias. Tout était donc de sa faute et uniquement de la sienne. Ou alors de Sheep. Oui, c'était tellement préférable.

    - Theodore ! Cria-t-on au loin.

    Le brun, prisonnier, écarquilla les yeux en reconnaissant cette voix. Zacharias arrivait. Enfin ? Déjà ? Et lui qui, une seconde plus tôt, l'accusait d'être responsable de son malheur. Bel hypocrite va ! Liam, pourtant, souriait aussi. Un peu surprit, certes, du manque de réserve de l'auror, mais il su n'en rien montrer.

    - Ca va être ton tour de crier, Theodore.

    Il s'approcha, couteau en main. Lentement, l'approche, il fallait lui laisser le temps d'avoir peur. Lui laisser le temps d'imaginer plusieurs scénarios, tous plus atroces plus sanglants les uns les autres. Il fallait lui laisser le temps d'avoir peur pour qu'il n'ait le temps d'être heureux... juste une dernière fois avant sa fin.

    Son cri ne tarda pas. Ce ne fut pas un appel désespéré de Theodore pour guider Zacharias dans sa direction. Pas même pour lui dire qu'il était vivant. Il criait de douleur car Liam venait de lui enfoncer son arme dans l'abdomen.

    Atroce. Douloureux. Affreux. Cauchemardesque.


    L'auror se stoppa brièvement. Avait-il bien entendu et compris la provenance ?? Assurément oui, qui d'autre pourrait hurler ainsi si ce n'était un Theodore aux mains de Sheep.

    - Theo ! Appela-t-il une nouvelle fois, la crainte plus présente que jamais. Theo !


    Sheep avait sa main plaquée sur la bouche du dit Theo et empêchait toute réponse de sa part. Désormais lui aussi assis à même le sol, il tenait le brun, blessé, fermement contre lui. Les mouvements de ce dernier pour se défaire de son emprise étaient faibles et inutiles. Au fond : ils avaient comme seul but de lui montrer qu'il était toujours bel et bien en vie.

    Plus pour très longtemps.


    Seul et à l'écart. Harry Potter, chef de service chez les aurors, parcourait plus lentement l'entrepôt. Peut-être y avait-il d'autres personnes entre ces murs. Peut-être n'y avait-il pas que Theodore. Il espérait fortement se tromper mais qui donc pouvait savoir ? Lui voulait... savoir.

    Il ouvrait donc chacune des portes. Regardait derrière chaque carton. Aucun centimètre carré ne lui échapperait. Même s'il fallait y passer des heures : il inspecterait tout.

    Il ouvrit une porte. La dernière de ce couloir.

    - Merde !


    L'entendant, Theodore donna l'impression de reprendre un peu du poil de la bête et, dans une tentative plus brutale pour se libérer, donna un coup de coude violent dans le nez de son ravisseur qui se mit à saigner. L'espoir donnait des ailes. A l'instant présent... l'espoir venait plutôt de couper celle de Theodore.
     


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  • Sitôt de retour au bureau, à deux puisque délestés de John, les deux hommes s'occupèrent chacun de leur côté. Alors qu'un des deux se fichait devant la carte de la région qu'ils avaient affichés sur un mur l'autre se barricadait dans son bureau et se laisser tomber dans sa chaise de bureau. Zacharias et Harry n'avaient pas, actuellement, les mêmes occupations mais leur but était à présent personnel dans les deux cas : coffrer Sheep pour lui faire payer chèrement ses atrocités.

    Planté devant ce mur nouvellement décoré, Zacharias regardait les différents éléments qui y étaient annotés. Il y avait le lieu où Blaise Zabini avait été retrouvé. Le périmètre qu'ils avaient pu établir grâce aux propos de Malfoy, suite à son agression... étrangement, Blaise se situait dedans. A présent, il pouvait ajouter le lieu où le corps de Granger avait été abandonné, qui avait sans doute aussi été la scène du crime pour finir par pointer du bout de sa baguette : l'adresse.

    - Pourquoi nous as-tu autant aidés, Liam, marmonna-t-il pour lui-même. C'est incompréhen...

    Non. C'était logique. Liam ne voulait pas qu'ils abandonnent les recherches, au contraire ! Il souhaitait que l'on retrouve Theodore et ce : le plus vite possible. D'autant plus qu'il n'avait jusqu'ici jamais tapé au hasard. Sheep avait une logique, personnelle certes mais elle était bien là.

    Tous les éléments étaient là. Le périmètre. L'entrepôt. Zabini. Cadwallader. Malfoy. Granger. Theodore. La fausse identité. Le jeu du chat et de la souris. L'aide. Liam les manipulaient. Il avait su faire d'eux ses jouets. Ses pantins. Ses poupées qu'il bougeait quand il en avait envie et qu'il éliminait si elles devenaient gênantes... ou pour servir celles qui restaient.

    Tout cela avait commencé d'une manière plutôt... banale au final : une affaire de meurtre sur laquelle il avait enquêté, lui comme les autres membres de l'équipe. Des indices, maigres et rares, qui les avaient menés jusqu'à cet homme, jusqu'alors inconnus de leur service, sans casier, sans histoires. Un quidam parmi tant d'autres. Une "bataille" de sortilège (jolie, la bataille, soit dit en passant) qui s'en suivit. La mort échappée de justesse. St Mangouste et un bref arrêt de travail. Des séances chez le psy qui n'avaient menées à rien. Tout partait de là.

    Il s'en était sorti. Comment ce simple était de fait pouvait-il mener à tant de... haine ? C'était incompréhensible. Illogique. Et Liam ne faisait rien sans raison. L'explication lui échappait, comme depuis le début et c'était ce qui causerait leur perte : à tous.

    S'il se remémorait correctement la suite, elle devait ressembler à : explosion de Fleury & Bott puis torture de Theodore. Il avait passé des semaines à St Mangouste, à son tour. Avait refusé de parler au blond pendant quelques jours. Ils avaient surmontés ça... encore.

    Pour ensuite remettre ça. Comment avait-il fait pour apprendre, avant lui-même, l'accident de Theodore ? Là était l'une des questions qu'il se posait le plus sans jamais avoir un semblant de réponse plausible. Il ne les surveillait pas, tout de même ! Theodore avait été un choix parmi d'autre. Le meilleur choix, assurément, s'il voulait l'atteindre. Et puis : le brun avait, lui aussi, su s'en sortir en vie. A eux deux, ils représentaient les deux seuls échecs de ce sorcier.

    John. Une victime de plus et pour quoi ? Pour qu'il ne puisse prendre son apparence et s'infiltrer auprès d'eux. Pour qu'il ne puisse suivre de près l'évolution de l'enquête. Il imaginait facilement à quel point cette sensation de pouvoir avait dû plaire à son adversaire : se faire passer pour l'un d'eux alors qu'il était leur cible. Plaisant. Risqué. Mais le risque est plaisant. Non ?

    Blaise. Il ne pouvait que spéculer sur sa mort mais... sans doute avait-il été tué devant Theodore. En tous les cas ils avaient été une dernière fois en contact. Si ce qu'il pensait été juste : Theo devait être effondré et se considérer comme coupable. Et en aucun cas il ne l'était !

    Draco. Nouvelle victime de Liam qui s'en était sortie. Sauf que là : c'était lui qui l'avait souhaité. Pourquoi Malfoy ? Pourquoi pas une autre personne ? Ce blondinet là était le type même de personnes que Sheep se ferait une joie d'éliminer : trop agaçant, trop sur de lui... au final les deux sorciers se ressemblaient : il aurait DÛ le tuer ! Ca aurait été logique... sauf s'il souhaitait qu'il ne serve à quelque chose : établir le périmètre de recherche et donc... affirmer haut et fort (mais Potter est encore trop sourd pour l'entendre) que c'était Lui et Lui seul qui dirigeait cette enquête. C'était fini, Sheep, à présent c'était Zacharias Smith qui dirigeait les choses et elles allaient bouger.

    Granger. Ou le dernier rouage de son plan. Toucher Potter pour enfin le faire bouger. Toucher Potter pour lui montrer qu'il n'était pas intouchable. Toucher Potter pour surprendre. Il ne s'intéressait pas qu'à Zacharias Smith : mais à l'équipe entière et principalement lui. Tout était dans la nuance en fait. Granger avait été sa dernière victime : il avait choisit de le rassurer, éliminer une personne qu'il haïssait pour le rassurer... sans doute pour mieux frapper après.

    Sauf que Sheep semblait ne pas avoir pleinement conscience qu'il n'était pas Potter ; qu'il savait réfléchir et comprendre. Et il avait comprit.

    Theodore. Theodore mourrait. Probablement demain. Sauf s'il l'en empêchait.
     


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  • Les bras ballant derrière son supérieur, Zacharias regardait le corps tomber au sol comme lui aurait jeté son sac de cours étant étudiant. Granger était morte. Sheep visait directement Potter en faisant ça. Il souhaitait donc accélérer le jeu. Retrouver Theodore ne serait donc bientôt plus que du passé. Ils pourraient se reconstruire, rassurés puisque Liam pourrirait à Azkaban.

    - Euh... c'est pas moi, prit-il soin d'affirmer malgré tout. Je n’ai pas tué Granger hein.
    - Je sais Zach, soupira un Harry qui paraissait avoir prit dix ans en dix secondes. Je sais.

    Toujours à sa place, en arrière, Liam s'impatientait. Quand diable cet ahuris à lunettes prendrait il la peine de regarder le drap. Si seulement il faisait mieux son boulot, alors il n'aurait pas eu besoin de tuer celle là et il aurait économisait du temps et de l'argent. Parce que, mine de rien, ce petit spectacle n'avait pas été gratuit : il lui avait fallu acheter un beau drap bien blanc, des gants pour ne pas trop se tâcher les mains, et ses vêtements étaient bons pour la benne à ordure.

    Ce fut, finalement et en fait sans surprise, Zacharias qui prit les devant en s'approchant du corps, alors que l'autre ne pouvait détacher son regard de celui ci. Il ne semblait pas le moins du monde touché par cette nouvelle victime, phénomène qui en aurait intrigué plus d'un... s'ils avaient été extérieurs.

    Pétrifié sur place, Harry regardait Zacharias faire son travail, complètement insensible. Il avait, lui aussi, fait ses études avec la femme, ils n'avaient jamais été proches, ils ne s'étaient jamais entendus. D'ailleurs, depuis quelques années : ils avaient réussis à encore plus envenimer leurs relations. Une fois encore : Theodore était mêlé à l'histoire.

    - Alors tu vois Granger, grinça Zacharias en regardant son visage, blafard. C'est ce qui arrive quand fait chier son monde : on crève.
    - Zach !
    - C'est bon Potter, c'est bon, sourit-il, levant les mains comme si on l'arrêtait. Mais tu ne sais rien de l'histoire.
    - Plus que tu ne le crois, Smith. Respecte la un minimum. Je ne te demande pas de l'aimer, la regretter... juste du respect.

    Il dédaigna ces mots d'un grognement. Il doutait ne jamais pouvoir la respecter, cette abominable je-sais-tout. Au final, c'était bien Rogue qui avait eu raison à son sujet. Tout en songeant à ce meurtre qu'il ne pourrait jamais commettre (lui restait tout de même encore Potter à tuer, élément de premier choix, un peu moins casse pied, cela dit), son regard glissa vers le drap, qui trainait toujours au sol sans intéresser personne. Et pourtant : il aurait dû !


    Il paniquait à tord, il en était certain, c'était pourtant plus fort que lui. Ce n'était pas Zacharias. C'était Zacharias. Non. Oui. Oui mais non. Oui c'était lui qu'il voyait. Mais non ce n'était pas vraiment lui, ce n'était pas le vrai, c'était un faux, obligatoirement.

    - Zach, souffla-t-il simplement.


    - Potter ! Sheep ! Appela Zacharias en tenant le drap. Ou Cadwallader, fin tu viens quoi.

    Les deux s'avancèrent. Le premier comme un automate semblait ne pas avoir conscience du ton qu'avait employé son camarade. Le second, plus présent, semblait perdu. Le blond était tellement sur de lui, sur qu'il était un imposteur. A raison, certes mais quand même. Smith était du genre égoïste, il ne donnait pas l'impression de si bien connaitre les autres et pourtant... du premier regard il avait comprit qui il était réellement. Il ne l'admira qu'un peu plus. Il ne souhaita sa perte que plus fort encore.

    - Tenez chacun ça par un bout, fût l'ordre du blond. Allez quoi ! Ce n’est pas un ordre compliqué non plus.

    Les nerfs à vifs, Smith ne devait pas se rendre compte à quel point il pouvait se montrer désagréable. Ou peut être que si, justement. Alors qu'aucun des deux aurors (ou faux auror) n'attrapaient le linge, l'ancien blaireau s'enquit de le leur mettre directement entre les mains. Ensuite, il les éloigna l'un de l'autre afin de le tendre et voir ce qui pouvait bien être marqué dessus.

    - Vous, lança-t-il à l'attention des hommes chargés de la morgue. Embarquez son corps et prévenez sa famille. Nous on retourne au bureau. Potter : tu préviendras Scott qu'on veut une équipe d'une dizaine d'hommes pour demain. Toi, finit-il en regardant Sheep. Toi tu vas soigner Theodore : j'veux le voir vivant demain.

    Comble de l'incohérence : tout le monde s'exécuta selon les ordres. On déplaça Granger dans un sac, qu'on conduira ensuite au service mortuaire pour probablement y effectuer une autopsie quelque peu inutile : la cause du décès était plus que visible. Liam parti, prétextant rentrer chez lui... tout de même, il n'allait pas donner raison à ce Poufsouffle spécial ! Et Harry Potter... se passa la main dans les cheveux, puis sur le visage, inspira un grand bol d'air... et obéit aussi au blondinet. Les rôles étaient inversés... et étrangement tout semblait bien mieux fonctionner.


    La porte était toujours ouverte, constata sans surprise Liam en arrivant à l'entrepôt. En revanche, Nott manquait à l'appel. Il n'était ni dans sa première "prison" ni dans la seconde pièce. Avant de penser à aller voir encore après... il vérifia de fond en comble les deux premières.

    Merlin ! Mais il souffrait encore des blessures qu'il lui avait infligé il y a de cela des semaines ! Il l'avait amoché plus encore ces derniers jours. Comment pouvait-il encore trouver la force, le courage, d'essayer de partir.

    - Nott ?

    Allongé, il ne bougeait pas. Inquiet, puisqu'il ne fallait pas qu'il lui glisse entre les doigts maintenant... pas alors qu'il était si près du but... il s'approcha, s'abaissa, l'examina et reçut un joli coup en plein visage. Sonné, il ne put qu'admirer le jeune brun rouler pour s'éloigner.

    - Nott, l'applaudit-il. Bravo. Smith et toi vous faites vraiment la paire. Vous avez l'art de profiter de tout.

    Pourtant, il l'attrapa par la taille et le passa sur son épaule pour retourner l'enfermer. A aucun moment, l'homme ne se débattit. En quelques minutes, il était passé à l'extrême opposé. De confiant il devenait résigné. S'il n'était pas partit alors qu'il en avait l'occasion c'était pour une seule raison :

    - Tu ignores où tu es. Quoi que tu fasses, tu penses que tu es plus en sécurité ici, comprit Liam. Tu as tord, Theodore. Tu aurais dû ... fuir.
    - Je sais.
     


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  • - Potter, si je t'attrape... je te mange !

    C'est en entendant ces étranges mots que Liam arriva ce matin là au bureau. Il retira sa veste et s'installa, comme si de rien était, au bureau de John. Ensuite, le criminel se contenta de poser ses mains sur le bureau et observa ses pouces : qu'il tournait adroitement sans jamais toucher sa main. Des heures de travail acharné pour en arriver à pareil résultat.

    - Potter. J'ai envie d'un petit pain à la cannelle !
    - Il se sent bien ? Commença, enfin, à questionner Liam en regardant son supposé supérieur regarder le blond d'un air effaré. Il... il a quoi ? Theodore est retrouvé ?
    - J'aurais préféré, soupira l'homme à lunettes. Il est arrivé comme ça ce matin...
    - Potter... tu connais le coiffeur ! Sinon je t’emmène chez Rogue, lui il est doué en coiffure.
    - J'ai été voir chez lui, du coup... il s'est "soulé" aux potions tranquillisante.

    Sheep observa sa cible de premier choix courir à travers tout l'espace de travail. Il le regardait escalader les bureaux, sauter par dessus les chaises, se cacher au moindre bruit. Au final, il ne pouvait se faire à l'idée que cet homme soit l'agent Smith qu'il méprise et admire tant. Et alors qu'aucun des deux autres agents ne s'y attendaient, l'homme aux cheveux paille s'effondra.

    - Il en a prit combien ? S'inquiéta, sincèrement ou non, Liam en allant le voir. Pour en arriver à ce résultat il doit...
    - Il a vidé la réserve de Theodore, confessa le Survivant. C'est étonnant qu'il soit arrivé jusqu'ici en un seul morceau.


    - Zacharias ne va plus tarder, annonça, calmement, Liam en entrant. Ce soir j'ajoute ma touche finale et d'ici la fin de la semaine... il pourra pleurer sur ton corps.
    - D'ici la fin de la semaine il voudra encore plus votre peau, énonça Theodore. Vous êtes, vous aussi, un homme mort.
    - Non mon grand. Je ne compte plus fuir. Ce sera mon œuvre finale.

    Assis dans la poussière. Adossé contre le mur. Fatigué d'espérer l'impossible. Perdu face à cette assurance qui ne semblait pas feinte pour une mornille. Theodore perçait, au fil des jours, un peu Liam Sheep.

    - Ravie d'être votre coup final, ça me touche.
    - Tu seras le bouquet final, souffla le brun. Une affaire qui hantera pendant des années les esprits. "Aurait-on pu arriver à temps et sauver, au moins, Theodore Nott ou était ce une cause perdue d'avance ?" "Comment pouvons-nous éviter ce genre de choses de se renouveler ?".
    - Non... et non.


    - Que voulez-vous ? Demanda une voix féminine, complètement paniquée. Si c'est mon sac je... vous le donne.
    - Rien à foutre de ton sac, Granger, susurra-t-il à son oreille, tout en lui tordant son bras derrière son dos. Ce que je veux... c'est ta vi-i-i-ie.

    Son ton, si enjoué, fit frissonner d'effroi la femme aux cheveux touffus. Après avoir survécue à tellement d'atrocité, était-ce vraiment ainsi qu'elle allait finir ? Tuée par un psychopathe. Sans raisons.

    - Oh mais si ma grande, il y a une raison, s'amusa-t-il à lui apprendre en lui tirant la tête en arrière. Tu vas m'aider à ruiner la vie de... Zacharias Smith.

    Elle fronça les yeux. Ce fût là sa dernière action. Elle n'eut même pas le temps de penser qu'elle vivait là ses derniers instants, que Sheep venait de l'égorger, purement et simplement.

    Aussitôt qu’Hermione Granger n'opposa plus aucune résistance, qu'il lâcha son corps. Liam s'agenouilla à ses côtés et l'admira un instant. Morte : elle devenait sublime. Son moment de sentiment ne s'éternisa pas, fort heureusement. Il se mit à la fouiller, à la recherche de sa baguette. Une fois fut-elle entre ses mains, qu'il planta le bout dans la terre, légèrement humidifiée.

    Liam prit ensuite une feuille, dans sa poche arrière de pantalon, et s'amusa à recopier l'adresse de l'entrepôt où il retenait Theodore et où il dissimulait le corps de Cadwallader. Il écrivait sur un linge blanc qu'il enroulerait autour de sa victime. Il s'était déjà tout imaginé, encore et encore, et trouvait cette mise en scène... adéquate.

    Potter prendrait enfin la peine de faire bouger les choses, puisqu'il aurait perdu un être cher à ses yeux. Après tout, ce n'était pas juste si Monsieur la Balafre ne souffrait pas un peu, lui aussi.


    - Monsieur Potter ? On a... on a trouvé un nouveau corps. Personne n'y a touché, on attend votre accord ou votre venue.
    - Pourquoi. Sheep aurait un quelconque lien avec ?
    - Nous n'en savons justement rien.

    Après un soupire, Harry se leva et, suite à un regard vers son canapé, s'arrêta. Zacharias se réveillait, ce qui ne risquait pas d'être de tout repos. D'emblée, il était impensable qu'il ne le laisse seul au bureau, pas après sa petite folie, même si les effets devaient être atténués voire terminés. Laisser John seul avec ce désastre était, là encore, impensable. Ne restait donc plus qu'à le prendre... lui aussi.

    - Zach, on a un corps. Tu viens. Mais tu restes à l'écart.
    - Moins fooooort, grimaça-t-il en guise de réponses.


    De nouveau seul, Theodore louchait avidement sur la porte laissée grande ouverte. Sheep le testait. Il voulait voir ce qu'il ferait de cette opportunité. Savoir s’il la saisirait ou s'il laisserait la perche se perdre au large.

    Prit d'une envie de vivre. De revoir Zacharias. Pour vivre ou pour revoir Zacharias ? Pour lui revoir Zacharias, ou pour ne pas l'abandonner ? Ces questions pouvaient se poser, mais la réponse n'importait, au final, que très peu : que ce soit pour lui-même, ou pour le blond : toujours est-il que c'était la vie qu'il lui fallait, ici, choisir.

    Il glissa jusqu'à elle. Il se traina jusque la porte. Une fois l'eut-il atteint, qu'il s'offrit une pause. Les choses se corsaient à présent : se mettre debout pour mieux fuir. Fuir combien de temps ? Jusque où ? Il ignorait où il était, complètement abandonné. Mais il savait que s'il restait il mourrait, Liam ne lui avait que suffisamment répété.

    Doucement et tout en prenant le mur comme appuie, l'ancien serpent, temporairement infirme, su gagner la porte suivante. Les mains tremblantes d'espoir, il tourna la poigné et se figea de peur : Zacharias était en train de se tordre de douleur, là, juste au milieu de la pièce !

    Harry et Zacharias observaient la mise en scène, interloqués. Juste derrière eux, John faisait semblant de les imiter, dissimulant adroitement son immense sourire. Le premier s'abaissa, attrapa un bout du drap... et tira dessus.

    Un corps en tomba, tout le monde s'y était attendu. En revanche... son identité en frappa plus d'un.

    - Hermione...
     


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