• Chapitre 19


    Tout était prêt. Ils avaient une dizaine d'hommes supplémentaires. Tous étaient prêts à intervenir si cela se faisait sentir. Au fond de lui, Zacharias savait qu'ils ne seraient d'aucune utilité. C'était la fin. La fin d'une année de sa vie à traquer un homme. Faire toutes les recherches possible et imaginable.

    Il avait fasciné Liam Sheep. A sa façon, lui aussi l'avait fasciné. Lui avait voulu sa mort. Leur mort. Lui voulait uniquement que justice ne soit faite : qu'il aille pourrir à Azkaban et qu'il paie pour toutes ses vies volées.

    Combien de famille n'avait-il pas détruite ! Des hommes et des femmes. Des pères et des mères. Des fils et des filles. Des frères et des sœurs. Des maris et des épouses. Il avait rendu veuf ou veuve. Orphelin ou orpheline. Avait gâché les quelques dernières années de vie de vieux couples octogénaires. Et il avait voulu les détruire eux aussi. Mais non. Il ne détruirait pas Theodore et Zacharias.

    Tant qu'ils vivraient, ils surmonteraient tout. Tant qu'eux, Zacharias Smith et Theodore Nott, seraient en vie : tout ira pour le mieux. Et si l'un d'eux venait à... non. Il ne fallait pas y penser. C'est toujours quand on imagine le pire des scénarios qu'il arrive.

    Bientôt. Bientôt tout serait fini.
    Bientôt. Bientôt il retrouverait son décoiffé favoris. Bientôt. Bientôt il pourrait lui faire payer ses crimes.
    Bientôt. Il suffisait d'un peu de patience.
    Ce qu'il n'avait pas.

    - Donc pas d'imprudence, rappela l'homme à lunettes en meilleur état que la veille. Zach. Tu restes dehors. Tu...

    Mais Zacharias n'écouta pas, comment aurait-il pu dans pareilles circonstances ? Déjà qu'en règle général ce n'était pas une habitude qu'il avait prise, mais si Theodore y était mêlé. Il poussa l'autre et courut à l'intérieur du local. Les risques ? Mais il s'en moquait des risques ! Theodore était à l'intérieur. Liam probablement tout proche, puisque John s'était fait porter pâle.

    - Zach att...

    Mais il parlait d'ores et déjà dans le vide. Le blond courrait à en perdre haleine, le point de côté qu'il avait ne l'empêchait nullement de poursuivre sa course effrénée. Il était ici depuis bien trop longtemps déjà. Merlin savait dans quel état il était. Vivant ? Mort ? Blessé ? Il n'en savait rien. Il ne voulait rien savoir. Il voulait savoir !

    Au fond, l'homme savait que la réponse ne le satisferait jamais et qu'il était préférable qu'il ne reste ignorant. Mais ne pas être au courant le tuerait plus encore que la réponse qu'il recevrait. Eternel insatisfait.


    Face à face. Yeux dans les yeux. Les deux bruns se regardaient une dernière fois. Bientôt tout serait finit et jamais ils ne reverraient ce visage devenu familier sans pour autant être amical. L'un mourrait. L'autre serait arrêté. Au fond... ils se ressemblaient tous deux.

    Malgré le silence, ils savaient qu'ils étaient là. Que les aurors avaient encerclés la zone et qu'ils étaient prêts à agir. Ils savaient, aussi, qu'il n'en serait rien. Zacharias avait dû prendre les devant, ne pas tenir compte des ordres de son supérieur pour n'obéir qu'aux siens et son instinct. Instinct qui lui hurlait que Theodore était vivant mais qu'il serait mort quand il le trouverait. Instinct qui se trompait !

    - Tout va bien, demanda, souriant, Sheep.

    Ne pouvait-il pas le laisser en paix ? Pourquoi était-il toujours présent et si... étrange ? Il pouvait se montrer gentil et la seconde suivante le frapper. Et la faute à qui ? Uniquement de Zacharias. Oh. L'on pouvait dire, ramener sur le tapis que Theodore avait été l'un des deux à lui avoir échappé, à s'en être sorti vivant... mais pourquoi avait-il été prit pour cible au départ ? Bel et bien pour ce qu'il représentait pour Zacharias. Tout était donc de sa faute et uniquement de la sienne. Ou alors de Sheep. Oui, c'était tellement préférable.

    - Theodore ! Cria-t-on au loin.

    Le brun, prisonnier, écarquilla les yeux en reconnaissant cette voix. Zacharias arrivait. Enfin ? Déjà ? Et lui qui, une seconde plus tôt, l'accusait d'être responsable de son malheur. Bel hypocrite va ! Liam, pourtant, souriait aussi. Un peu surprit, certes, du manque de réserve de l'auror, mais il su n'en rien montrer.

    - Ca va être ton tour de crier, Theodore.

    Il s'approcha, couteau en main. Lentement, l'approche, il fallait lui laisser le temps d'avoir peur. Lui laisser le temps d'imaginer plusieurs scénarios, tous plus atroces plus sanglants les uns les autres. Il fallait lui laisser le temps d'avoir peur pour qu'il n'ait le temps d'être heureux... juste une dernière fois avant sa fin.

    Son cri ne tarda pas. Ce ne fut pas un appel désespéré de Theodore pour guider Zacharias dans sa direction. Pas même pour lui dire qu'il était vivant. Il criait de douleur car Liam venait de lui enfoncer son arme dans l'abdomen.

    Atroce. Douloureux. Affreux. Cauchemardesque.


    L'auror se stoppa brièvement. Avait-il bien entendu et compris la provenance ?? Assurément oui, qui d'autre pourrait hurler ainsi si ce n'était un Theodore aux mains de Sheep.

    - Theo ! Appela-t-il une nouvelle fois, la crainte plus présente que jamais. Theo !


    Sheep avait sa main plaquée sur la bouche du dit Theo et empêchait toute réponse de sa part. Désormais lui aussi assis à même le sol, il tenait le brun, blessé, fermement contre lui. Les mouvements de ce dernier pour se défaire de son emprise étaient faibles et inutiles. Au fond : ils avaient comme seul but de lui montrer qu'il était toujours bel et bien en vie.

    Plus pour très longtemps.


    Seul et à l'écart. Harry Potter, chef de service chez les aurors, parcourait plus lentement l'entrepôt. Peut-être y avait-il d'autres personnes entre ces murs. Peut-être n'y avait-il pas que Theodore. Il espérait fortement se tromper mais qui donc pouvait savoir ? Lui voulait... savoir.

    Il ouvrait donc chacune des portes. Regardait derrière chaque carton. Aucun centimètre carré ne lui échapperait. Même s'il fallait y passer des heures : il inspecterait tout.

    Il ouvrit une porte. La dernière de ce couloir.

    - Merde !


    L'entendant, Theodore donna l'impression de reprendre un peu du poil de la bête et, dans une tentative plus brutale pour se libérer, donna un coup de coude violent dans le nez de son ravisseur qui se mit à saigner. L'espoir donnait des ailes. A l'instant présent... l'espoir venait plutôt de couper celle de Theodore.
     


  • Commentaires

    1
    Kitkat
    Jeudi 14 Juin 2012 à 17:18
    Ben, tu me retrouves là finalement xD
    Et ben, je répète ce que j'ai dis, je veux pas que les gentils meurts !!!!

    Kitkat
      • Snapou Black Profil de Snapou Black
        Jeudi 14 Juin 2012 à 20:21
        Mais ça sert à ça les gentils, à mourir, non ?
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