• Blaise était rentré de Pré-au-lard de "bonne heure" à son humble avis... mais il fallait savoir que pour lui on quittait toujours trop tôt le village sorcier. Même si la nuit commençait à tomber et le froid à se faire de plus en plus présent et que la chaleureuse lueur des chandelles ainsi que ce bon vieux feu crépitant dans la cheminée étaient plus attrayant... c'était tout de même un crime que de retourner à l'école.

    Lorsque le garçon avait croisé Drago à Pré-au-lard un peu plus tôt : il l'avait déjà trouvé étrangement tendu, voire même perturbé. Or il fallait savoir une chose : Drago n'était jamais perturbé, sauf aux yeux de Theodore mais aux yeux de ce troisième serpent... tout le monde l'était donc son avis ne pouvait avoir une quelconque importance.

    Le fils Malefoy était toujours aussi expressif qu'une statue, au fond, et il n'y avait bien que le jeune Nott pour être capable de le faire sortir de ses gonds... et cet infâme Potter. Oui, le fils de Lucius devait avoir une dent contre les bruns qui n'étaient pas capables de venir à bout de leur tignasse.

    Allongé sur son matelas, Blaise fixait le Serpentard aux cheveux blonds en train de faire d'interminables allers-retours dans le dortoir des sixièmes années. Il les enchaînait et ne semblait pas près de s'arretêr ce que ne pouvait plus supporter Zabini.

    - Bon.. tu m'expliques pourquoi t'es bizarre comme ça ? Finit-il par demander après s'être relevé et approché de l'autre, n'y tenant plus. On diras que tu as...
    - La ferme ! Hurla Drago tout en se prenant la tête entre les mains. La ferme Blaise. Arrête un peu de parler deux minutes. Laisse moi. J'ai besoin de. Laisse moi réfléchir.

    Le métis eut un mouvement de recul. Les accès de colère du fils de Lucius étaient, certes, plus fréquents depuis le début de l'année scolaire mais cette fois-ci il semblait y avoir quelque chose de différent. En plus du fait que sa rage ne soit dirigée vers lui

    Ordinairement c'était à Theodore de supporter les remarques, les cris, les hurlements même du blond, jamais à lui. Lui se contentait de jouer les arbitres, d'intervenir avant qu'ils n'en viennent aux mains ou à la baguette. De s'interposer avant que l'un d'eux ne commette l'irréparable.

    Blaise avait tellement de questions en tête... et Drago semblait bien peu disposé à lui répondre.

    - Qu'est-ce qui t'arrive ? Insista malgré tout le second. Malefoy...

    Le serpent aux cheveux blonds se tourna lentement, très lentement, en direction de son camarade. Il le jaugea de bas en haut et grimaça. Son air méprisant... cela faisait cinq ans qu'il ne le prenait plus face à Blaise... depuis le temps où il avait compris qu'il ne pouvait pas se mettre tout le monde à dos dans son dortoir ni mettre tout le monde à ses pieds.

    Avoir fait de Theodore un ennemi était déjà amplement suffisant.

    - Tu veux savoir Zabini ? Siffla-t-il entre ses dents. TU VEUX VRAIMENT SAVOIR !?

    Présenté de la sorte, son locuteur commençait à douter de ce qu'il souhaitait savoir. Il avait toujours été un brin trop curieux d'après Nott qui affirmait qu'un jour il allait regretter de toujours poser des questions et vouloir être au courant de choses qui ne le regardaient aucunement. Peut être que ce jour était arrivé ? Il ne savait.

    Finalement... c'est que ça ne savait pas grand chose un Blaise Zabini.

    - Regarde cette chambre... regarde la bien et dis moi ce que tu vois. Dis le moi Blaise ! Hurla le serpent.

    Zabini détailla la pièce. Celle-ci était comme toujours : partiellement rangée. Si l'on prenait les côtés de Theodore ou Draco il n'y avait rien à redire car rien ne dépassait, tout était impeccable à commencer par le lit. S'il s'intéressait aux lits de Vincent et Grégory alors il remettait sérieusement en question la propreté des lieux car il y avait de fortes chances que des miettes ne traînent un petit peu partout. Quand à son côté... le lit défait, des vêtements pendaient un peu partout s'ils n'étaient pas tout simplement abandonnés en boule sous son sommier...

    - Bah quoi ? Demanda-t-il donc très intelligemment. Je vois rien qui...
    - Justement ! Tu ne vois rien ! Rien du tout ! Nada ! Niet ! Que dalle... Blaise...

    Le blond se laissa tomber près de son lit. Il ramena ses jambes contre son torse et entoura celles-ci de ses bras avant d'enfouir sa tête dans ce fatras. S'il n'était pas en train de regarder Drago, Zabini aurait jurer avoir entendu des sanglots.

    - Drago... souffla-t-il. Qu'est-ce que tu as fait ?
    - Je pensais que. Je pensais que je pouvais. Il faut que je puisse le faire mais. Mais non je... j'ai pas les épaules pour ça. Je. Theodore avait raison... j'vaux pas plus qu'un autre. J'ai voulu. Je saurais jamais tuer Dumbledore...  et encore moins vivre avec ça sur la conscience. Pas deux.
    - Pas deux, répéta le métis, inquiet. Pas deux quoi, Drago ? Et... où est Theo ?
    - Je voulais pas, redit le blond dans un murmure. Je t'assure que je voulais pas. J'ai jamais voulu. Jamais.


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  • Dès l'instant où Drago comprit que Theodore n'était plus en train de bouger afin d'essayer d'échapper à l'inévitable : il paniqua. En hâte, il jeta l'arme de son forfait dans les fourrés, au milieu de toutes les autres, espérant qu'elle ne se fonde dans la masse.

    Après quoi, son regard gris dévia vers la longue et fine silhouette de son camarade de classe. Ses grands yeux écarquillés ainsi que sa bouche entrouverte le clouait sur place. Pétrifié : bouger paraissait, à l'heure actuelle, impossible. Au niveau de la tête brune, la neige perdait sa couleur blanche au profit d'un rouge sang.

    Vif.
    Eclatant.
    Terrifiant.

    Le garçon aux cheveux blonds regarda partout autour de lui ; personne n'était là. Il était seul. Il aurait aimé ne pas l'être. Avoir quelqu'un pour lui dire quoi faire. C'était pourtant le meilleur scénario : aucun témoin.

    Drago se prit la tête entre les mains et retint à grands peines un gémissement plaintif. Les mots de Theodore avaient eu bien trop d'effets sur lui ; ils lui avaient fait perdre tout son sang froid ; ils lui avaient fait commettre l'irréparable.

    Au vu du résultat : mieux valait que cela ne se reproduise plus.

    Malefoy entama ensuite une série d'allers-retours entre la barrière et la lisière de la forêt. Il faisait son possible pour détourner son attention de la forme inerte, étendue là juste sous ses yeux, mais il avait beau faire : la réussite était encore loin. Plus il essayait de sortir Nott de son esprit et plus celui-ci s'y trouvait.

    Le blond ne demandait pourtant pas la lune !
    Il souhaitait simplement pouvoir oublier ces affreux cheveux en pagaille ; ne plus se rappeler du teint blafard du brun, qui ferait pâlir de jalousie un mort ; ne plus voir ces abominables yeux dès qu'il fermait les siens.

    Rien d'impossible en somme.

    - Sors de ma tête, grogna-t-il.

    Le mangemort prit ensuite place sur le bord de la barrière, après avoir dégagé la neige qui s'y trouvait. Tournant le dos à la Cabane Hurlante, qui ne hurlait plus depuis quelques décennies, il était tourné vers le corps de Nott.

    Ses pieds se posèrent sur les barreaux du dessous, ses coudes prirent place sur ses genoux et sa tete se retrouva appuyée sur ses poings. Les yeux maintenant rivés vers le brun, Drago essayait de se calmer.

    - Qu'est-ce que j'vais faire, murmura-t-il à sa seule attention. Mais qu'est-ce que j'vais faire.

    Depuis que Theodore savait que son camarade de dortoir été marqué : nombreuses furent leurs disputes. En règle générale, les mêmes remarques revenaient chez les deux partis. Effectivement : le brun avait souvent demandé à l'autre s'il se sentait capable d'ôter sciemment la vie à quelqu'un.

    Drago lui avait laissé entendre que oui, tout en pensant que non. Voir le brun reculer et le regarder l'air horrifié l'amusait. Le voir s'appuyer contre les lavabos des toilettes et le fixer comme s'il espérait voir le blond éclater de rire et revenir sur ce qu'il venait de dire... oui : cela plaisait à Malefoy qui voyait dans cette réaction une preuve de sa supériorité.

    A l'époque.

    Même s'ils se détestaient ; même s'ils passaient le plus clair de leur temps à se disputer et se hurler dessus : Nott restait Nott.
    Même s'il avait horreur qu'on ne le contredise, que quelqu'un refuse d'aller dans son sens ; au fond... il appréciait ce côté de l'autre qui refusait d'obéir à un égal.

    Il le détestait... mais n'aurait jamais cru que ce serait au point de le tuer de ses mains. Jamais Theodore n'aurait dû être allongé comme ça. Mort. Pas par sa faute.

    Sans perdre plus de temps à se morfondre sur ses actes, le blond sauta au bas de son siège improvisé. Il se dirigea, à pas lents, vers le corps de Nott, prenant garde à ne pas être du côté de son visage. Son regard le dérangeait bien trop.

    Il fouilla les poches du Serpentard. En sorti la bourse de Gallions envoyée par James ; puis retira tous les objets de valeur que portait Theodore à savoir une courte chaîne qu'il ne quittait jamais et une montre que Smith lui avait offert l'année précédente.

    Malefoy cacha le tout à proximité de la Cabane, priant pour que personne ne s'aventure aussi près de cette dernière puis remonta la pente.

    - Drago ! Ca fait un moment que j'te cherche, souriait Blaise. T'aurais pas vu Theo ?


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  • Si les différends entre Theodore et Drago ne passaient pas, il n'en était pas de même pour le temps. Lentement mais surement : le soleil commençait à décliner et le thermomètre allait dans le même sens. En plein mois de Décembre non seulement le jour tombait vite, mais les températures n'étaient pas des plus chaudes.

    Perdus au milieu des arbres, Nott et Malefoy ne pouvaient bénéficier de la lueur des chandelles accrochées dans les arbres qui longeaient l'allée principale du village. Livrés à eux-mêmes, pourtant, les deux serpents restaient près de la cabane.

    Quelques minutes plus tôt, ils avaient chacun sortis leur baguette pour la pointer sur le second sorcier. L'un n'avait pas apprécié les mots de l'autre mais la réciproque était tout aussi vraie.

    La parfaite synchronisation de leur mouvement aurait, en temps normal, arraché une remarque à Blaise. Celui-ci aurait fait son possible pour calmer le jeu et faire en sorte que leur arme ne soit rangée ; si leur ami avait été à leurs côtés, il y avait de fortes chances qu'ils n'en soient jamais arrivés à de tels extrêmes.

    Aubépine et tilleul argenté se faisaient face. Se menaçaient. S'apprêtaient à s'affronter. Leur propriétaire respectif avaient, tous deux, une parfaite maîtrise de leur outil de travail ; accessoirement dit : une parfaite maîtrise de leur arme. Malgré cela, la sérénité n'était pas au rendez-vous. Au contraire...

    Drago et Theodore étaient absolument terrifiés.

    - Baisse ta baguette, Nott, demanda calmement Malefoy. Ensuite je baisserais la mienne.

    Après plus de cinq années de cours en communs, tous les deux savaient que leur niveau était sensiblement le même. Métamorphose, sortilège et défense contre les forces du mal n'étaient ni leur point fort, ni leur point faible. Aux examens, leurs notes étaient en règle générale très proches, voire identique. Et l'avantage que pouvait avoir l'un était toujours compensé par l'autre.

    Theodore pouvait avoir davantage de connaissances au niveau sortilèges et métamorphoses obtenues grâces à ses lectures lors des nuits où il préférait ne pas refermer l'œil ; mais Drago compensait ce désavantage certain en ayant moins de scrupules que son camarade.

    Si confrontation il devait y avoir... l'issue était bien incertaine.

    - Toi. Toi baisse la, répondit froidement Nott. Tu n'es pas un homme digne de confiance. Qui me dit que tu ne m'attaqueras pas dès que je l'aurais rangée ?

    Un rictus moqueur étira les lèvres de celui qui faisait face à Theodore depuis de longues minutes. Finalement, le blond finit par lever les mains en signe de reddition. Yeux dans les yeux, Drago ranger sa baguette dans la poche arrière de son pantalon.

    Maintes et maintes fois on lui avait pourtant conseillé de se défaire de cette habitude, soit disant dangereuse, sans jamais y parvenir. S'il y avait une poche, c'était bien pour y ranger quelque chose.

    Le fils de Theophile Nott, méfiant, ne rangea pas immédiatement la sienne, qu'il garda levée quelques secondes encore... même une fois que l'autre n'eut rangée la sienne. Sourcils haussé, Drago attendait patiemment que le tilleul argenté ne retourne dans la manche de son propriétaire.

    - Retourne à Poudlard, conseilla Malefoy. Et bien sur : pas un mot au sujet de ce que tu as entendu, de ce que tu as vu, de ce que tu as cru comprendre, de ce qui aurait pu se passer, de ce qui va se passer... pas un mot.

    Le regard que Theodore lui adressa alors fût rapidement interprété par le blond comme étant un "sinon quoi" auquel il s'empressa de répondre.

    - Sinon je te tue.

    Le garçon aux yeux vairons continuait de fixer celui aux yeux gris. Avant de donner une réponse au mangemort, et accepter ou refuser sa folle requête, il pesait le pour et le contre de la question. Imaginait les situations qu'il pourrait rencontrer ainsi que les complications qu'il pourrait y avoir.

    Theodore repoussa doucement Malefoy, encore trop proche de lui à son goût, puis avança en direction du chemin qui le menait au village. Il s'apprêtait à retourner à Pré-au-lard pour reprendre la direction de Poudlard. Pourtant, il s'arrêta afin de fournir la réponse tant attendue au garçon aux cheveux blonds.

    - Si l'on me pose la question, murmura-t-il. J'aimerais que tu saches que je ne mentirais pas pour te couvrir.

    Il tira un peu plus sur son bonnet afin qu'il couvre davantage encore ses oreilles, enfoui son nez dans sa grosse écharpe de laine puis enfonça ses mains au fond des poches de sa veste. Les sacs contenant ses achats glissèrent au niveau de son poigné et venaient l'embêter dans son avancée. A grand pas tout de même : Theodore se dirigeait vers la montée.

    De ce fait, il tournait le dos à son locuteur et ne vit pas celui-ci se baisser afin d'attraper une des imposantes branches qui traînaient par terre pour une raison qui n'intéressait pas Drago.

    - Nott ! Interpella Malefoy. Attend.

    Surprit par le brusque changement de ton, celui qui venait d'être appelé arrêta sa progression et se tourna en direction du second sorcier ; bien plus proche de lui qu'il ne l'avait cru.

    Voir une chose avant même qu'elle ne se produise ? Il en avait l'habitude, depuis le temps que cela durait. Depuis la rentrée, toutes les nuits les mêmes images revenaient. Longtemps il avait hésité entre visions du futur ou simple cauchemar. Cela faisait plus de trois mois qu'il dormait mal et allait se coucher à contre cœur à cause de ça.

    Et pourtant : le brun n'avait vraiment pas vu le coup venir.

    Avec force, la branche rencontra le crâne de Theodore et le fit tomber tête la première dans la neige. La vue trouble, il essaya dans un premier temps de se remettre debout le plus tôt possible ; puis simplement de s'éloigner au plus vite de Drago.

    Jusqu'au second coup.

    - Je t'avais prévenu, Nott.


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  • Les deux élèves en sixième années à l'école de sorcellerie et membre de la maison de Salazar Serpentard s'étaient retirés de l'allée principale de Pré-au-lard et se trouvaient à présent face à face devant la Cabane hurlante. Ce lieu, célèbre pour être l'un des endroits les plus hantés de Grande Bretagne, attirait principalement les élèves de troisième année lors de leur première sortie dans le village sorcier. Le chemin pour s'y rendre étant enneigé et en pente, rares étaient les courageux qui descendaient pour l'admirer en plein hiver.

    - Non mais tu es complètement malade ! S'emporta Theodore. Complètement malade ! Est-ce que tu as conscience de ce que tu viens de faire ? Est-ce que tu sais dans quel pétrin tu viens de te mettre ? Complètement malade.

    Drago regardait son camarade de dortoir s'énerver, un sourcil haussé. Il l'entendait lui hurler dessus sans vraiment l'écouter. Ils n'étaient peut être que deux devant la vieille bâtisse délabrée, mais la donne pouvait changer d'une minute à l'autre. Malefoy surveillait donc les alentours afin de ne pas se laisser surprendre par l'arrivée d'autres étudiants qui pourraient être mis au courant de quelque chose qu'ils feraient mieux d'ignorer.

    Theodore faisait les cents pas. Répétait inlassablement ses "complètement malade" en faisant des allers-retours entre le blond et la barrière censée empêcher les sorciers d'approcher la cabane. C'était Malefoy qui venait de lancer un interdit, mais c'était pourtant bien Nott qui semblait le plus inquiet.

    - Malefoy, insista le premier en se tournant vers lui et le regardant. Ton père est à Azkaban parce qu'il était présent au ministère la nuit où le retour de Tu-Sais-Qui est devenu officielle. Ton foutu père est un mangemort reconnu ! Si jamais il venait à se savoir que Rosmerta a été mise sous imperium... il est certain qu'une enquête sera ouverte.

    Les grands gestes que ne cessait de faire l'autre serpent agaçaient au plus haut point le second. Lui qui appréciait tant les gens ayant un minimum de retenu, les gens capables de maîtriser leurs émotions... avait de quoi vouloir s'arracher les cheveux lorsqu'il était face à Nott.

    - Et ils finiront forcément par se tourner vers les élèves de Poudlard, poursuivit-il sans cesser ses amples mouvements. Tiens ! Il  y avait une sortie à Pré-au-lard ce jour là ! Mais quel hasard !
    - Nott... calme toi.
    - Et qui ils soupçonneront en premier ? Demanda-t-il. Potter ou toi ! Le survivant ou le fils d'un putain de mangemort !
    - Tu l'es aussi, répliqua Drago, entre ses dents. Tu n'es pas mieux que moi.
    - Bien sur que si ! Moi... moi je n'ai rien sur mon bras ! Grinça Theodore entre ses dents. Je n'ai rien. Il n'en est pas de même pour toi, ce me semble.

    Le ton montait entre les deux verts et argents. Cette fois : Blaise n'allait pas arriver pour les séparer. Cette fois, il n'allait pas leur hurler dessus pour les calmer. Cette fois : il ne pourrait pas éloigner Drago et Theodore. Personne ne viendrait les interrompre : ils y avaient bien veillés.

    Pourtant, on devait forcément les entendre. Ils n'étaient pas loin des Trois Balais, assurément l'endroit où il y avait le plus de monde. Comment se pouvait-il qu'aucuns sorciers n'ait encore été attiré par les cris entendus ?

    - Je dois réaliser l'impossible et je ne sais pas comment faire ! Finit par hurler Drago. Je suis paumé, Nott. Complètement paumé ! Alors au lieu de me faire des remontrances comme si j'étais ton gosse : tu ferais mieux de m'aider.
    - Pourquoi le ferais-je, Malefoy ? Tu m'as clairement dit que tu pouvais te passer de mon aide, rappela le brun, un sourire aux lèvres. De plus c'est ta mission... nullement la mienne.

    Furax, le blond s'avança en direction de Theodore. Jusqu'alors, ils avaient jugés bon de se tenir éloignés l'un de l'autre, par mesure de précaution... mesures qui n'avaient plus aucuns sens. Baguette d'aubépine en main, le jeune mangemort la leva en direction de son adversaire.

    Sa main tremblait. Son bras avait de la peine à rester tendu dans sa direction. Drago semblait à la fois perdu et en colère. Les larmes aux yeux, Theodore sentait qu'ils n'étaient plus loin du point de non retour. Et cela ne faisait que rendre Malefoy plus dangereux.

    Trop dangereux même.

    - J'espère au moins que tu es fier de toi, le provoqua pourtant Nott. Fier de ce que tu viens de faire. Il s'agit d'un sortilège impardonnable, Malefoy ! Impardonnable ! Il est placé au même niveau que le doloris et le sortilège de mort ! Par Merlin... mais as-tu conscience que tout acte à ses conséquences ?

    Drago s'approcha du brun et l'empoigna par le col de sa veste puis lui planta sa baguette sous la gorge. S'étant isolé afin de ne pas être importunés par n'importe qui : ils étaient comme seuls au monde.

    Et les seules limites qui existaient encore étaient celles qu'ils se donneraient.

    - Tu ne sais pas de quoi tu parles, cracha le blond. Tu ne sais rien. Rien du tout. Tu ne comprends rien. Tu n'es pas à ma place. Tu penses être mieux que moi, tu penses être en droit de me juger... mais ce n'est pas le cas, Nott. Tout ce que tu as le droit de faire : c'est te taire et me laisser faire mon travail !
    - Je ne suis pas certain que ce que tu fais mérite le nom de travail.


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  • Theodore n'aurait pas cru que la si agaçante et bruyante compagnie d'un Zacharias Smith complètement surexcité pourrait lui manquer. Pourtant, maintenant qu'il était seul, le silence lui apparaissait comme étrangement pesant. Certes autour de lui se trouvaient des étudiants de Poudlard, beaucoup d'étudiants, tous en train de parler entre eux.

    Mais pas à lui. Mais il n'y avait pas le Poufsouffle sous caféine.

    Le paquet qui provenait de Honeydukes dans la main gauche, c'est seul que le brun entra dans la petite boutique de prêt-à-porter. Contrairement aux deux premiers endroits où il s'était rendu, celui-ci était quasiment vide. A l'exception d'une femme qui regardait les chaussettes avec un bien étrange intérêt ; un Serdaigle qui laissait, à contre cœur, sa petite amie lui poser un affreux chapeau rouge sur la tête ; et une vendeuse qui donnait l'impression de n'avoir rien eu à faire depuis une ou deux éternités ... Gaichiffon était une boutique vide.

    Ah ! Il y avait également un Serpentard de cinquième année près des cabines d'essayages. Assis par terre et adossé contre le mur, le malheureux semblait à deux doigts d'une crise de la crise de nerfs.

    - Harper ? S'étonna Theodore en l'identifiant. Quitte à te croiser quelque part... j'aurais parié sur Zonko plus que sur Gaichiffon.
    - Sauve-moi, murmura le plus jeune à son aîné. Mary est, littéralement, en train d'essayer tout ce que contient cette foutu boutique.

    Sceptique, Nott haussa un sourcil. Terry Harper, attrapeur de réserve de l'équipe de Quidditch de Serpentard, n'était pas connu pour sa patience hors d'un terrain. Cela aurait tout aussi bien pu faire cinq minutes qu'il était entré dans la boutique qu'une heure.

    Pourtant, lorsqu'il désigna une pile de vêtement posée à ses côtés et qu'il ne dise à Theodore que c'était tout ce qu'avait déjà essayé sa petite amie : l'autre ne pu que compatir à sa douleur.

    - Suis-moi, proposa Theodore en désignant la sortie. On reviendra après.
    - Je ne vais pas la laisser seule quand même ! S'horrifia Terry. Elle me le ferait payer jusqu'à la fin de ma vie... qui risque d'être particulièrement réduite.

    Le brun haussa les épaules et laissa son camarade de maison à son calvaire. Il lui fallait trouver un cadeau pour James et le temps pressait. Une chemise et une écharpe attirèrent son attention et il se dépêcha d'aller payer pour sortir au plus vite de la boutique.

    Merlin, il plaignait véritablement Harper de devoir rester là-dedans. Mais tel était son choix, après tout.

    oOo

    Plusieurs sacs dans les mains, Theodore retournait lentement en direction du château. Il espérait croiser en chemin le Poufsouffle qu'il avait abandonné un peu plus tôt et aller boire une Bièraubeurre au pub des Trois Balais.

    Mais pour cela, encore fallait-il que le hasard et surtout la chance ne soient de leur côté et qu'ils ne se rencontrent... or, jusqu'à présent, ce n'était pas vraiment le cas.

    Du coin de l'œil, il regardait autour de lui. Les écussons que portaient les autres élèves qu'il croisait principalement, et daignait lever les yeux lorsqu'un blaireau se trouvait sous son nez. Son regard finit pourtant par être attiré par autre chose que les blasons des maisons de Poudlard.

    Un mouvement furtif derrière l'auberge tenue par la très agréable et souriante Madame Rosmerta suivit d'une ombre inquiétante le poussa à se cacher à la lisière des bois qui bordaient les lieux. Ainsi, il était vaguement dissimulé et avait une vue imprenable sur ce qui se passait derrière.

    - Impero.

    Theodore, de là où il était placé, avait cru entendre l'un des trois sortilèges impardonnables. Par contre il n'avait pu voir qui l'avait lancé et jura entre ses dents après le mystérieux coupable.

    A toutes jambes, Nott recommença à avancer dans le but de mettre le plus de distance possible entre sa personne et ce qui allait se produire à Pré-au-lard.

    Il ignorait quoi. Il ignorait quand. Mais il savait que ce n'était pas pour lui plaire.

    - Nott ! Attend !

    Une fois de plus on l'apostrophait et l'on espérait qu'il ne cesse d'avancer afin de laisser l'autre le rejoindre. Pourtant, cette fois-ci, Nott n'en avait pas envie. Ce n'était pas Smith qui l'appelait. Le ton était bien trop sec, trop dur, trop froid, trop autoritaire. C'était un ordre clair et qui ne laissait place à aucune forme de refus.

    Malefoy ou Parkinson, cela ne pouvait être qu'eux. Et comme la voix était clairement masculine...

    - Nott, je t'ai dit de m'attendre !

    Le garçon aux cheveux blonds, presque blanc, pressa le pas et pointa sa baguette, qu'il n'avait pas encore rangé, en direction des sacs que tenait son camarade de dortoir. A l'aide d'un sort formulé à voix basse, il fit craquer un des sacs que portait Nott. Ainsi, l'autre fût contraint de s'arrêter pour se baisser dans la neige et récupérer ce qui traînait.

    - Quoi Malefoy ! Qu'est-ce que tu...

    Pourtant, le brun se tût avant d'avoir achevé sa phrase. Hébété, il regardait l'autre qui se tenait à présent juste à côté de lui.

    - C'est toi, murmura Theodore. Qui a lancé le sort de l'imperium. C'est toi, c'est ça ?
    - Pourquoi me poses-tu la question alors que tu connais la réponse ?


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