• Chapitre 31

    Blaise était rentré de Pré-au-lard de "bonne heure" à son humble avis... mais il fallait savoir que pour lui on quittait toujours trop tôt le village sorcier. Même si la nuit commençait à tomber et le froid à se faire de plus en plus présent et que la chaleureuse lueur des chandelles ainsi que ce bon vieux feu crépitant dans la cheminée étaient plus attrayant... c'était tout de même un crime que de retourner à l'école.

    Lorsque le garçon avait croisé Drago à Pré-au-lard un peu plus tôt : il l'avait déjà trouvé étrangement tendu, voire même perturbé. Or il fallait savoir une chose : Drago n'était jamais perturbé, sauf aux yeux de Theodore mais aux yeux de ce troisième serpent... tout le monde l'était donc son avis ne pouvait avoir une quelconque importance.

    Le fils Malefoy était toujours aussi expressif qu'une statue, au fond, et il n'y avait bien que le jeune Nott pour être capable de le faire sortir de ses gonds... et cet infâme Potter. Oui, le fils de Lucius devait avoir une dent contre les bruns qui n'étaient pas capables de venir à bout de leur tignasse.

    Allongé sur son matelas, Blaise fixait le Serpentard aux cheveux blonds en train de faire d'interminables allers-retours dans le dortoir des sixièmes années. Il les enchaînait et ne semblait pas près de s'arretêr ce que ne pouvait plus supporter Zabini.

    - Bon.. tu m'expliques pourquoi t'es bizarre comme ça ? Finit-il par demander après s'être relevé et approché de l'autre, n'y tenant plus. On diras que tu as...
    - La ferme ! Hurla Drago tout en se prenant la tête entre les mains. La ferme Blaise. Arrête un peu de parler deux minutes. Laisse moi. J'ai besoin de. Laisse moi réfléchir.

    Le métis eut un mouvement de recul. Les accès de colère du fils de Lucius étaient, certes, plus fréquents depuis le début de l'année scolaire mais cette fois-ci il semblait y avoir quelque chose de différent. En plus du fait que sa rage ne soit dirigée vers lui

    Ordinairement c'était à Theodore de supporter les remarques, les cris, les hurlements même du blond, jamais à lui. Lui se contentait de jouer les arbitres, d'intervenir avant qu'ils n'en viennent aux mains ou à la baguette. De s'interposer avant que l'un d'eux ne commette l'irréparable.

    Blaise avait tellement de questions en tête... et Drago semblait bien peu disposé à lui répondre.

    - Qu'est-ce qui t'arrive ? Insista malgré tout le second. Malefoy...

    Le serpent aux cheveux blonds se tourna lentement, très lentement, en direction de son camarade. Il le jaugea de bas en haut et grimaça. Son air méprisant... cela faisait cinq ans qu'il ne le prenait plus face à Blaise... depuis le temps où il avait compris qu'il ne pouvait pas se mettre tout le monde à dos dans son dortoir ni mettre tout le monde à ses pieds.

    Avoir fait de Theodore un ennemi était déjà amplement suffisant.

    - Tu veux savoir Zabini ? Siffla-t-il entre ses dents. TU VEUX VRAIMENT SAVOIR !?

    Présenté de la sorte, son locuteur commençait à douter de ce qu'il souhaitait savoir. Il avait toujours été un brin trop curieux d'après Nott qui affirmait qu'un jour il allait regretter de toujours poser des questions et vouloir être au courant de choses qui ne le regardaient aucunement. Peut être que ce jour était arrivé ? Il ne savait.

    Finalement... c'est que ça ne savait pas grand chose un Blaise Zabini.

    - Regarde cette chambre... regarde la bien et dis moi ce que tu vois. Dis le moi Blaise ! Hurla le serpent.

    Zabini détailla la pièce. Celle-ci était comme toujours : partiellement rangée. Si l'on prenait les côtés de Theodore ou Draco il n'y avait rien à redire car rien ne dépassait, tout était impeccable à commencer par le lit. S'il s'intéressait aux lits de Vincent et Grégory alors il remettait sérieusement en question la propreté des lieux car il y avait de fortes chances que des miettes ne traînent un petit peu partout. Quand à son côté... le lit défait, des vêtements pendaient un peu partout s'ils n'étaient pas tout simplement abandonnés en boule sous son sommier...

    - Bah quoi ? Demanda-t-il donc très intelligemment. Je vois rien qui...
    - Justement ! Tu ne vois rien ! Rien du tout ! Nada ! Niet ! Que dalle... Blaise...

    Le blond se laissa tomber près de son lit. Il ramena ses jambes contre son torse et entoura celles-ci de ses bras avant d'enfouir sa tête dans ce fatras. S'il n'était pas en train de regarder Drago, Zabini aurait jurer avoir entendu des sanglots.

    - Drago... souffla-t-il. Qu'est-ce que tu as fait ?
    - Je pensais que. Je pensais que je pouvais. Il faut que je puisse le faire mais. Mais non je... j'ai pas les épaules pour ça. Je. Theodore avait raison... j'vaux pas plus qu'un autre. J'ai voulu. Je saurais jamais tuer Dumbledore...  et encore moins vivre avec ça sur la conscience. Pas deux.
    - Pas deux, répéta le métis, inquiet. Pas deux quoi, Drago ? Et... où est Theo ?
    - Je voulais pas, redit le blond dans un murmure. Je t'assure que je voulais pas. J'ai jamais voulu. Jamais.


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