• Theodore se réveilla de lui-même ce matin-là. Il n'ouvrit pas les yeux et se contenta de se tourner dans son lit, à la recherche de quelque chose... ou de quelqu'un plutôt. Pourtant il ne rencontra que du vent.

    Lentement (il ne fallait pas trop le presser avant le petit déjeûné), le brun quitta le lit, la chambre, descendit les escaliers tout en baîllant, manqua de se cogner une dizaine de fois dans un mur ou une porte, avant d'enfin arriver à bon port : la cuisine.

    - Bonjour Theodore.

    Il sursauta et manqua de s'asseoir à côté de sa chaise. La seconde présence lui avait complétement échappé, il ne l'avait même pas soupçonnée de pouvoir être encore présente.

    - Hermione c'est toi ? demanda-t-il.
    - Bien sur que oui, idiot, se moqua-t-elle avant de l'embrasser. Du café ?

    Oh non pas du café bon sang. Il en avait horreur, Zacharias, Draco, tous le savaient mis à part elle. Mais il se tût, prétextant n'avoir envie de rien pour le moment.

    La brune le regarda quelques secondes avant de hocher les épaules. A mille lieux de se demander pourquoi il n'avait jamais envie de prendre une tasse de café lorsqu'elle était là, elle prit place sur les genoux de Theodore Nott qui passa ses bras autour de sa taille.

    Tous les deux se turent.

    - Mais tu es sur que tu ne veux pas de café ? redemanda l'ancienne lionne. Tu m'as l'air bien endormi.
    - Je suis juste fatigué, sourit le brun. J'irais me recoucher quand tu seras partie bosser.

    Il savait pourtant que ce serait faux. Sitôt l'ancienne lionne partie, ce serait au tour de Zacharias de débouler au milieu de sa cuisine sans prévenir. Enfin... il savait que le blond apparaîtrait donc ce n'était pas comme s'il n'en avait réellement aucune idée.

    Et pour tout dire... il savait même comment commencerait leur discussion : Je vais te préparer ton chocolat, restes assis. C'était peut-être pour ça, au fond, qu'il ne disait pas à Hermione qu'il avait horreur du café... cela lui permettait d'avoir encore le ventre vide à l'arrivée de Zach et de le voir pester pour tenter de trouver ce dont il avait besoin ... alors que tout était encore et toujours : à la même place.

    - Qu'est ce qui te fait sourire comme ça ?
    - Rien... rien du tout.

    Ce fût au tour de la jeune femme de sourire, rapidement. Son visage revint pourtant vite à la normale et elle se releva, posa sa tasse de café dans l'évier, embrassa rapidement le brun qui ne semblait pas faire attention... puis partit, tout en lui ébouriffant les cheveux et lui criant un "Je t'aime" depuis la porte d'entrée.

    Il ne lui répondit pas. Il ne lui répondait plus. Plus aux "Je t'aime" en tout cas.

    Avachis sur la table de la cuisine, la tête entre les bras, Theodore sursauta à l'arrivée de Zacharias.

    - Je vais te préparer ton chocolat, sourit le blond après un rapide coup d'oeil sur son ami. Restes assis.

    Theodore sourit. Ce n'était pas qu'il avait vu l'avenir... il avait surtout vu le passé. C'était une habitude... bonne ou mauvaise, il ne savait... mais une habitude qu'il ne voulait pas changer.

    Grinçant mentalement sur l'elfe de maison de Theodore qui "ne rangeait jamais rien deux fois de suite à la même place", le meilleur ami de Theodore Nott ne manqua pas de remarquer la tasse vide et utilisée qui trônait, solitaire, dans l'évier.

    - Pourquoi tu ne lui dis pas que tu ne supportes pas le café.
    - Au moins... elle me le propose et ne me prépare pas ma tasse sitôt levé.
    - Tu serais dans de beaux draps.
    - M'en parles pas ... la seule solution qu'il me resterait serait de me montrer maladroit et tout renverser.
    - Tu sais que le café ça brûle, n'est ce pas ?
    - Sans doute mieux que toi... j'en ai consommé aussi, sais-tu.
    - A t'entendre on pourrait croire que tu parles d'autre chose...

    Zacharias s'approcha de la table, un mug en main. Il le posa face au brun qui daigna enfin lever un peu la tête.

    - T'as une sale tronche, tu sais.
    - J't'emmerde Zach.
    - Oh mais j'disais ça pour faire la conversation, hein.
    - Converses mais sans critiquer ma tête. Elle ne t'a rien fait.
    - C'est ça de faire des folies avec miss Granger.

    Theodore recracha aussi sec ce qu'il venait de boire. Bien entendu, il fallu que Zacharias ne se trouve être juste en face de la bouche... et ne se réceptionne tout. Le premier ne présenta aucunes excuses et se contenta de ricaner.

    - Ca t'apprendras. Parles pas de ça pendant que je boie.
    - Elle est si bonne que ça ?
    - Vas te changer. J'ai encore des fringues à toi dans la chambre d'ami.
    - Tu parles d'une chambre d'ami... je suis sur qu'il n'y a qu'une personne qui a jamais dormi dedans et que cette personne c'est... moi.

    Theodore ne pu lui donner tord. Cette chambre était, effectivement, réservée à Smith. Les autres, eux, avaient une chambre plus éloignée de la sienne.

    - Si tu buvais pas comme un trou, se justifia, pourtant, l'ancien condamné.
    - Si t'avais moins d'alcool à me proposer, je ne buvrais pas autant.
    - Si tu ne buvais pas autant je n'aurais pas tant à te proposer.
    - Ok... donc c'est ma faute et quoi que je dise ça sera toujours ma faute. J'ai toujours tords, n'est ce pas.
    - Y a de l'idée.
    - Tu sais... t'étais vachement plus sympa avant.


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  • Theodore se tendit avant de se renfermer telle une huître. C'était peut être Zacharias qui disait ça, il était sans doute le mieux placé pour dire ça... mais au fond il ne savait rien. Fermant les yeux deux secondes avant de les rouvrir, Nott se leva et tourna les talons.

    - Tu boitilles encore, releva Zacharias, se mordant les lèvres.
    - Et je boiterais encore quelques jours, je pense, répondit séchement Theodore. J'avais qu'à faire plus attention.
    - Tu n'as pas fais exprès de tomber dans les escaliers. Tu n'es pas responsable.

    Il grimaça et quitta la cuisine en claquant la porte. Sa chambre fût son refuge. Blottit dans son lit, les jambes ramenées vers lui, Theodore se remémorait quelques souvenirs enfouis... mais libérés grâce à son soi-disant meilleur ami.

    On toqua à la porte. On attendit pas sa réponse. On ouvrit.

    - Theo, souffla l'intru. Je suis désolé.

    IL entra dans la chambre. IL s'approcha du lit. IL s'arrêta devant la place que devait prendre Granger et IL fit finalement le tour. Plutôt que le surprendre par derrière, autant arriver de suite face à lui.

    IL s'accroupit et IL posa une main sur l'épaule de son ami, qu'IL serra.

    - Je suis désolé Ted', répéta le blond. Je ne voulais pas te... faire... du mal. Que tu... réveiller des souvenirs. Je te promets.

    Zacharias n'ajouta rien, se contentant de regarder Theodore trembler. Songeant que le brun lui en voudrait quelques heures (et il ne pouvait que le comprendre), le blond voulu se relever. Il voulu mais ne pu. Theodore le retenait fermement.

    - Pars pas, souffla-t-il avant de tirer sur le bras de son ami.

    Zacharias se retrouva assis sur le matela, et sourit. Theodore ne lui en voulait pas, de toutes évidences. Ou alors il lui en voulait mais ne se sentait pas capable de rester seul à remuer ses souvenirs. Plus que probable.

    Quelques minutes suffirent pour que Zacharias ne se retrouve allongé sur le lit à tenir et réconforter Theodore. Le brun ne le voyait pas, comment l'aurait-il pu, mais il souriait bien que la situation ne prête pas à rire.

    Depuis que Theo fréquantait Granger, Zacharias avait eu le sentiment désagréable de s'éloigner, lentement mais surement, de son brun favoris, ce qui n'était pas pour lui plaire.

    Granger et Smith ne s'étaient jamais entendus, mis à part quand il s'agissait de faire sortir Theodore d'Azkaban. Même quand il était entre la vie et la mort à St Mangouste, les deux avaient encore trouvé des excuses pour se disputer.

    Il serrait Theodore contre lui, comme lorsqu'il venait de quitter sa cellule et qu'il avait besoin d'être rassuré. Il serrait Theodore et sentait qu'il n'allait pas le lui reprocher.

    - Zach, appella enfin Theodore. Merci d'être là.
    - Theo ?

    Le brun ne répondait pas et ne répondrait probablement pas. C'était quelque chose qui avait toujours surprit le blond : la rapidié et la facilité avec laquelle il pouvait s'endormir. Génial. A présent il n'avait plus que deux options :
    Soit il réveillait Theodore et s'en voudrait de l'avoir réveillé. Après tout, le brun avait eu l'air bien fatigué lorsqu'il était arrivé. Soit il attendait qu'il ne se réveille de lui-même et là... aucun commentaire.

    Soit. Il attendrait.

    Ou pas.

    La porte de la chambre s'ouvrit et une abominable chevelure brune apparut dans la pièce. Zacharias resta silencieux et tenta, pour le bien de Theodore, de se cacher en s'éloignant de lui pour se glisser discrétement sous le lit. Et pour une fois : il ne fût pas blond et réussit. Tout en délicatesse et en silence.

    Granger attrapa une sacoche. Sans doute la sienne qu'elle avait oublié avant de partir. Ce qu'elle pouvait être gourde, quand même... ne même pas se rendre compte qu'elle l'oubliait. La jeune femme allait partir, quand elle s'arrêta et regarda le lit.

    - Dégage, connasse, murmura Zacharias.

    Elle retourna dans la chambre et s'approcha du lit. L'ancien Poufsouffle craignit un instant de s'être fait coincer... que nennie. La lionne allait simplement remonter la couverture pour couvrir Theodore. Mentalement : il l'insulta de tous les noms d'oiseaux possible et inimaginable... une fois de plus.

    - Je t'aime, lui souffla-t-elle.
    - Moi non plus, répondit le blond, un peu trop fort cependant.

    Hermione se redressa, sourcils froncés et oreilles tendues. Sans savoir pourquoi, elle alla vérifier sous le lit aussitôt...

    Zacharias, en voyant apparaître la touffe de l'ancienne Gryffondor, lui offrit le sourire le plus faux qu'il avait en magasin. Puis il sortit de sa cachette, fit semblant de retirer de la poussière et lui tendit la main.

    - Zacharias Smith, et vous êtes ? lança-t-il en tendant la main.
    - Smith, grinça Hermione. Que faisais-tu sous le lit ?
    - Theodore m'avait demandé de vérifier s'il n'y avait pas de monstres... j'en ai pas trouvé : sois sans craintes.

    La manière dont elle le regardait était parlante : elle le prenait pour un fou et était à deux doigts de l'emmener à St Mangouste. Il allait donc l'aider à prendre sa décision.

    - Mais je viens d'en trouver un horrible de monstre !
    - Qu'est ce que tu me chantes encore, Smith ?

    Et le dit Smith attrapa la brune par le bras, pour la guider jusqu'à la porte de la chambre qu'il ferma derrière elle... et bloqua d'un sort.

    Bon débarras. C'était son Theodore, pas le sien.


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  • Hermione resta quelques minutes derrière la porte, close, de la chambre. Smith venait-il réellement de la mettre à la porte ? Si oui : alors c'était une déclaration, évidente, de guerre. Et s'il la voulait : il l'aurait.

    Zacharias, lui, était plutôt satisfait de sa réaction. Même s'il n'avait pas voulu, à l'origine, se faire prendre : c'était sans doute mieux ainsi. Il avait enfin pu agir au grand jour et lui faire comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue au sein du duo Smith-Nott. Parce qu'un duo Smith-Nott-Granger, ce n'est plus vraiment un duo... restons logique.

    Au moins, il n'aurait plus à mélanger "truquer" le café que prenait Granger le matin.
    Au moins, il n'aurait plus à faire semblant qu'il avait "oublié" que les deux tourtereaux passaient la soirée à deux... et passer dire "Bonne nuit" à Theodore. Et uniquement Theodore.
    Au moins, il n'aurait plus à faire croire à Granger que personne ne l'avait prévenu qu'elle serait aussi présente au repas et donc n'apporter que deux portions.
    Au moins, il n'aurait plus à s'inviter la nuit chez Theodore, pendant qu'ils dormaient, pour lui dérober ses vêtements... et, s'il était d'humeur généreuse, les remplacer par d'autres. Qui conviendraient mieux à sa profession : péripatéticienne (qu'il en connaissait des mots savants).
    Au moins, il n'aurait plus à être aimable avec elle (mis à part quand Theodore était présent). Il pourrait enfin lui dire le fond de sa pensée... en version bisounours pour ne pas trop la traumatiser.

    Zacharias se réinstalla doucement sur le lit. Il faisait rarement attention à autruis, Theodore était, à l'heure actuelle, la seule personne vivante connue.  Le brun se tourna dans son sommeil, le visage désormais tourné vers le blond, il souriait. Le second sourit aussi : il lui en fallait si peu pour être heureux.

    - Je te sauverais, Theodore, promit Zacharias.
    - Me sauver de quoi ? demanda, émergeant, le brun. Zach ?
    - Euh ... du grand méchant loup.
    - Zach, soupira Theodore en se redressant un peu. Arrêtes d'essayer de repousser Hermione. S'il te plaît.
    - Je n'essais pas de la repousser, je la repousse, énonça fiérement l'invité.

    Aussitôt après, il se leva du matelas (sans avoir pour objectif de se cacher dessous). Il leva le sort lancé sur la porte, souriant innocemment à son ami.

    - Pourquoi y avait un sort ?
    - Un monstre était venu dans l'espoir de te sucer jusqu'au sang et... enfin tu... oublie ce que je viens de dire.

    Theodore regardait le blond, amusé. Il s'empêtrait tout seul dans ses explications, s'enfonçait sans avoir eu à demander d'aide ou une pelle... et était gêné.

    Zacharias gêné. Tout est possible. Même l'impossible.

    L'ancien blaireau s'approcha du brun et lui tendit la main. Il espérait que le second comprendrait qu'elle était tendue afin que LUi ne tire dessus pour le relever... et non pas pour que le brun ne tire dessus et se retrouve avec le blond allongé dessus.

    Zacharias ne bougea plus. Il regardait Theodore dans les yeux. Theodore qui lui souriait malicieusement. L'air parfaitement coupable, il le poussa et se leva de lui-même pour répéter le geste qu'avait eu Smith un instant plus tôt : lui tendre la main.

    - Theo... tu es le mal incarné !
    - Et toi la bêtise personnifiée.

    Ils se tirèrent mutuellement la langue puis éclatèrent, bêtement, de rire. Bëtement : cela va sans dire... au sujet de Zacharias : le blond riait toujours bêtement, même quand il voulait avoir l'air intelligent. Le brun, en revanche, riait normalement... aux yeux du blond.

    Et les deux manquaient cruellement d'objectivité. Mais sans doute pas d'amour l'un envers l'autre.

    - Tu restes ce soir ?
    - Hein ?
    - Manger. Tu restes manger ce soir ? Précisa, en soupirant, le garçon aux cheveux sombre. Zach ! J'vais finir par te taper !
    - Si c'est toi qui tape, ça me va.
    - Zach, soupira l'autre. Arrêtes tes conneries, steuplait.

    L'air de rien, l'ancien blaireau sourit.

    - J'aurais besoin d'aller au chemin de Traverse... tu pourrais... si ça t'embête je...
    - Avec plaisir, Theo.

    Malgré tout, il avait perdu de son entrain. Si d'apparence son ami s'était remit... ce n'était que ça : des apparences. Theodore avait toujours peur d'être seul dans un lieu public. Les regards, encore méprisant pour certains, le troublaient et le stressaient. La crainte de tomber sur une ancienne connaissance était, elle aussi, malheureusement présente.

    Rien que d'y penser, Theodore en souffrait... souffrir. Un bien grand mot. Un trop long mot. Mais ZAcharias ne voyait que celui là... alors ça serait celui-ci.

    - Allez Theo, on fait comme d'habitude... je ne te quitte pas des yeux une seconde.
    - Merci, papa.

    S'il parvenait à plaisanter en songeant à une sortie, c'était un progrès. Le blond ne vit que ça... il n'entendit pas le papa et ne pu donc pas l'interprêter... à sa manière.

    - En plus je devais aussi y aller... et cette fois : c'est pas un mensonge pour te faire déculpabiliser.
    - Moui... c'est ce que dirais quelqu'un qui me sort un mensonge : ce n'est pas un mensonge...
    - Theo... tu penses trop. C'est dangereux pour la santé, tu sais.
    - Et toi tu bosses pas assez : c'est dangereux pour ton avenir.
    - Mon avenir est tout tracé, pépére ! Je serais médicommage, j'habiterais dans un joli manoir avec... avec toi, tiens.

    En guise de seule réponse, Theodore leva les yeux au ciel et sortit de sa chambre.

    En guise de seule réponse...


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  • Zacharias suivit son ami, n'ajoutant rien. Il avait merdé en présentant les choses de cette manière. Merdé, merdé et encore merdé. Il avait trimplement merdé.

    - Theodore, je...
    - Tu plaisantais, je sais, sourit le brun. Et ... j'pense que je suis juste pas encore réhabitué à ton humour merdique.

    Tiens ! Quand il disait qu'il avait merdé. Même si c'était douloureux d'atterir de cette manière, le blond sourit et passa son bras derrière le cou du brun pour l'attirer à l'extérieur et se rendre au chemin de traverse.

    - Tout va bien, Zach ?
    - Oui oui.
    - D'habitude tu m'aurais insulté d'infâme Serpentard pour avoir osé mettre ton humour en question.

    Comme toujours, l'ancien blaireau se contenta de sourire à son ami et transplana. Il ne veillait bien à ne rien montrer. Qui pouvait savoir les conséquences qu'il y aurait. Lui, pour sa part, n'en savait rien et ne voulait rien savoir non plus : autant rester ignorant.

    Dans les rayons de l'épicerie, Theodore et Zacharias avaient fait l'effort de se séparer pour chacun se réapprovisionner seul. Effort vite annulé.

    - Zach, souffla Theodore, tremblant. On... peut rentrer ?
    - T'as pas prit ce dont t'avais besoin... non. On rentrera quand tu auras fini.
    - Mais j'me... steuplait, Zach.
    - Theo... quand tu auras finis. Ne baisses pas les bras si vite.

    Sans surprise, il abandonna rapidement face au regard de son camarade. Theodore parvenait toujours à ses fins, il ne s'en rendait peut être pas compte et pourtant.

    - J'vais juste payer le café.

    Theodore fronça les sourcils en remarquant la boîte. Il connaissait la forme, la boîte et la marque ... mais par comme étant celle qu'achetait habituellement Zacharias. C'était plus celui que prenai Hermione. Il ne se gêna pas pour le lui faire remarquer, l'air de rien.

    Comment pourrait-il dire à Theodore qu'il préparait un nouveau mauvais tour à Hermione. Et puis... dire qu'il s'agissait d'un "nouveau" mauvais tour annonçait qu'il y en avait.

    - Allez on rentre.

    Zacharias attrapa Theodore par le poigné et le sorti du magasin. Ensuite, ils retransplanèrent.

    Tête baissée, Theodore se dépêcha et alla se barricader dans la bibliothèque. Ce n'était pas sans se souvenir de James et de  leurs incessantes disputes... et puis là au moins Zacharias ne pouvait entrer... lui non plus.

    - Theo, appela-t-on néanmoins à travers la porte. Tu viens ici tout de suite !
    - Sinon quoi, Zach ? J'ai la fessée ?

    Bien malgré lui, Zacharias se tût et commença à s'imaginer Theodore, les fesses à l'air, près à être fessé. Il secoua la tête, tentant par là de reprendre ses esprits, et se réintéressa à la porte. Il toquait et appelait le brun, qui restait muet.

    Il était pourtant à l'intérieur, le bougre.

    - Ouvre moi cette porte, Theo !
    - Vas crever ! répliqua froidement le dit Theo. Tu m'énerves, franchement.

    Zacharias recula de la porte, surprit, choqué et blessé. Theodore ?

    Une furie brune sorti soudain et se jeta finalement dans les bras du blond. Pas encore remis des mots, qui pourraient sembler anodin pourtant, de son ami.

    - Zach je... dé... désolé, je...

    La porte reclaqua. Zacharias entendit Dips saluer, de sa voix couinante, "Miss Granger qui est déjà de retour ?" et serra alors le brun qui ne semblait pas avoir entendu quoi que ce soit (pour une fois qu'il ne prévoyait rien à l'avance).

    - Theodore ? Tu es là ?
    - On est en haut, le Castor, cria Zacharias avec plaisir. Mais ne montes pas, on est pas présentable !
    - Comment ça "pas présentable" ?
    - A ton avis...

    Quoi de plus dangereux que l'imagination d'une lionne ayant déjà trouvé, un peu plus tôt dans la journée, le blond caché sous le lit du brun. Zacharias n'en savait fichtrement rien, mais était curieux de le savoir.

    - Zach, souffla Theodore. Arrête d'être si ... con, ça fait ... pitié.
    - Mais qu'est ce qui te prends, aujourd'hui ?

    Ils s'éloignèrent et se firent face. Regard noir dans regard noir. Les deux amis ne donnaient plus l'impression de l'être... ce qu'Hermione ne manqua pas : tout sourire.

    - Soit, acquiesça Zacharias. Je te laisse avec ta pouf et ... on va éviter de se revoir, je pense.

    Fier comme un serpent, le blaireau tourna les talons, poussant avec soin la lionne. Theodore, lui, ne pouvait que voir le blond partir, sans rien dire, sans rien faire .... il s'en voulait mais pas encore à ce point.

    Une belle blaiserie, une belle connerie... que d'avoir cru en une possible amitié entre les deux maisons. Hermione sembla comprendre la détresse de son petit ami, et son besoin d'être seul... elle s'éclipsa dans la cuisine, et alla fournir un coup de main à Dips aux fourneaux.

    Presque en même temps, deux têtes s'enfoncèrent dans un oreiller. Le reste du corps s'était lâchement laissé tombé sur le matelas, tout habillé, encore chaussé... ils s'en moquaient... ils voulaient juste avoir la paix. Se réveiller dans leur lit. Se rendre compte que ce n'était qu'un cauchemar.

    Tous les deux. Encore une fois d'accord. Encore une fois semblable. Encore une fois si proche alors qu'ils n'avaient jamais été si éloignés.

    - Merde, jurèrent les deux, Theodore et Zacharias. Merde, merde merde !


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  • Une semaine.
    Une semaine que Theodore n'avait pas vu Zacharias apparaître dans sa cuisine.
    Une semaine que Zacharias n'était pas apparu dans la cuisine de Theodore.
    Une semaine que Hermione voyait Theodore souffrir de l'absence du blond.
    Une semaine qu'elle se demandait si elle devait se réjouir de ce départ, ou pas.
    Une semaine. Seulement.
    Une semaine. Déjà.
    Une semaine.

    - Theodore, sort de ce lit.
    - Non, grogna le brun en faisant passer la couette au dessus de sa tête. Laisse moi crever dans mon lit, seul... et en paix. Fou moi la paix pour une fois.
    - Theodore, soupira la brune. Lève-toi !

    Agacé, l'ancienne lionne tira d'un bon coup sur le drap, surprenant son fervent défenseur et le prenant au dépourvu : elle parvint à s'emparer du bouclier.

    - Granger, grogna-t-il. Rends moi ça, immédiatement.

    Le ton ne laissait nulle place à la rigolade : il était sérieux et cela se voyait. Il était furieux : et cela se voyait aussi. Il souffrait de l'absence du blond : ça se voyait... et ça la tuait.

    La relation du brun et du blond était telle qu'elle avait eu l'impression de s'incruster, de s'inviter dans le couple qu'ils ne formaient pas. Ils se comprenaient si bien, d'un simple regard... qu'elle s'était mille fois demandées si réellement elle avait sa place aux côtés de Theodore.

    Le fait qu'elle n'ait, de plus en plus, été présente au manoir aurait pu signifier un rapprochement entre le blaireau et la lionne. Ca aurait pu... l'effet fût inverse.

    Zacharias sembla trouver sa présence plus gênante encore et redoubla d'ardeur pour la faire fuir. Il y mettait du sien, se donnait à fond, elle le sentait et le voyait bien... il ne devait y avoir que Theodore pour ne pas se rendre compte de son petit manège.

    Pensait-il vraiment qu'elle n'avait jamais remarqué que son café avait, parfois, un goût étrange ?
    Pensait-il vraiment qu'elle le croyait quand il disait avoir oublié sa venue ? Comme s'il pouvait oublier la venue d'une des personnes qu'il déteste le plus.
    Pensait-il vraiment qu'elle était assez crédule pour le croire... quand il n'arrivait qu'avec deux repas... et se justifiant par un mauvais "Oh j'ignorais qu'elle était là" qui laissait plutôt entendre "Oooh elle est là ? C'est dommaaaaaaage parce que je n'ai rien pour elle... elle a qu'à partiiiiiir. J'dis ça, j'dis rien."
    Pensait-il vraiment qu'elle allait croire que c'était Dips, Theodore ou n'importe qui tant que ce n'était pas lui, Smith, qui lui dérobait ses vêtements la nuit... pour les remplacer, quand il était de bonne humeur, par des habits... tout à fait autre.
    En fait... il préparait ses coups d'une manière bien étrange. Il ne recherchait pas l'anonymat. Non. Parce qu'il était évident qu'il était le seul capable de tout ça... Malfoy ne l'aimait pas, certes, mais acceptait qu'elle ne voie Theodore : parce que Theodore était heureux.

    Oui, elle avait sa place auprès de Theodore. Elle l'avait même eu bien avant que Zacharias n'ai obtenu la sienne... elle en était certaine. Pourtant... pourtant sa place, à elle, était plus dure à vivre, plus dangereuse, plus petite aussi.

    Zacharias faisait partie intégrante de la vie de Theodore, elle... probablement que non. Il ne pouvait supporter l'absence du blond... il saurait aisément survivre de la sienne, pourvu que Smith ne soit présent.

    - Theo, souffla-t-elle, songeant déjà à la fin de sa phrase qui la tuait. Vas... vas le voir.

    Assis sur le matelas, Theodore fixait bêtement la brune... debout face au lit. Ce qu'il pouvait être con. C'était simple, c'était évident... mais aussi si difficile. Etrange.

    - Il voudra pas, soupira l'ancien serpent en s'emparant de nouveau de sa couette. Alors rends moi ça, vas manger et laisses moi claquer en paix.
    - Tu vas venir manger toi aussi.. ça fait une semaine que.
    - Si je veux mourir, autant mettre toutes les chances de mon côté.

    Que pouvait-elle répondre à ça ? Franchement. Fichtrement logique, un peu trop peut être... et effrayant. Il semblait si sérieux. C'était propre au personnage de Theodore Nott, de savoir rester sérieux même lorsqu'il ne l'était pas. Mais quand même.

    - Tu ne vas pas aller le voir comme ça, si ?
    - Je ne vais pas aller le voir du tout, en fait.
    - Mais.. C'est Smith. Tu peux pas te passer de lui.
    - Hermione, laissa échapper Theodore, plus aimable qu'un peu plus tôt. D'après toi : pourquoi je veux que tu me laisses mourir.

    Encore et toujours : rien à répondre à ça tellement la logique était présente. Enfin logique... logique purement Nottienne.

    - Theodore... je ne reviendrais pas tant que tu n'auras pas été voir Zacharias pour t'excuser.
    - Ca me fait de belles jambes, tiens, grogna le dit Theodore. Ca me donne juste une troisième raison de mourir dans mon lit.
    - Troisième ?
    - La première : ma dispute avecc Zacharias. La seconde : que je ne vois plus Zacharias. La troisième... toi.

    Et voilà ! Qu'est ce qu'elle disait et pensait, au juste, un peu plus tôt ? Que Zacharias avait plus de place dans le coeur de Theodore qu'elle. Il venait de l'avouer à voix haute... et ne s'en rendait même pas compte.

    Elle alla lui caresser doucement la joue, l'embrassa sur le front, remit correctement ses couvertures... et partie.

    Pourquoi ? Parce qu'il souffrait de l'absence de Zacharias ? Sans doute que non... ça ne serait pas une excuse potable, ni pour elle, ni pour Theodore, ni pour personne. Parce que Zacharias comptait beaucoup trop et que cela l'étouffait ? En partie, oui.


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