• Theodore avait été installé en soin intensif. Ils ne le gardaient pas en salle de réveil, ayant dû lui injecter une forte dose de potion du sommeil afin de lui épargner les heures de souffrances les plus difficiles : celles où les os de ses doigts et de sa jambe gauche repousseraient. Quand Zacharias l'avait vu, allongé... il n'avait pu s'empêcher de faire le paralléle avec l'après Bataille Finale. Quand Theodore avait, une fois de plus, fini ici.

    Le blond restait assis à ses côtés. Il ne lui lâchait pas la main. Ne se levait pas un instant. Même si c'était pour se dégourdir les jambes : il restait dans la pièce, la main (intacte) du brun dans la sienne. Même s'il avait soif il ne sortait pas pour chercher de quoi se satisfaire. Toujours être dans la chambre. Être présent à tout instant, pour l'être quand Theodore rouvrirait les yeux.

    Et au moins : il ne risquait pas de croiser Granger, s'il restait près de Theodore.

    Granger. Granger qui venait et repartait sitôt lui disait-il que Theodore n'était pas réveillé. Granger qui avait tout sauf l'attitude de la petite amie collante, rôle qu'elle avait pourtant joué à la perfection depuis plusieurs mois. Lui, après tout, n'était "que" le meilleur ami... et qui s'inquiétait le plus ?

    Après, il disait ça... il ne disait rien.

    De sa main libre, Zacharias attrapa le thermos de café qu'avait apporté Dips. Il sourit, brièvement car trop vite ramené à la douloureuse réalité, en se remémorant la tête de Granger quand elle avait vu l'elfe s'inquiéter de son "maître Theodore" mais aussi de "Monsieur Zacharias Smith". Elle n'était que "Miss veut-elle..." et l'elfe ne pensait pas à elle.

    Tout comme Theodore.

    L'étudiant en médicommagie s'y connaissait déjà suffisamment pour comprendre les sérieux dommages causés. Tout comme il connaissait déjà suffisamment Theodore pour savoir qu'il mettrait du temps à se remettre. N'avait-il pas encore surmonté Azkaban et les Carrow : qu'il lui faudrait surmonter pire encore.

    Sous potion du sommeil, il souffrait encore de l'effet du poussos. De faible grimace perturbaient son sommeil qui aurait dû être paisible. Faible... mais il était sous potion du sommeil. Il n'aurait même pas dû sentir quoi que ce soir.

    Il caressa la joue du brun et serra, au passage, un peu plus fort sa main valide.

    Il aurait dû être à sa place. Il aurait dû être à ses côtés. Il n'aurait jamais dû le laisser seul. Mais était-il donc stupide ou pire que ça pour avoir accepté de le voir partir pour dormir seul à l'extérieur ? Il en faisait un beau, d'ami, tiens !

    Et dire qu'après... Theodore n'avait confiance qu'en lui, ou presque. C'était incompréhensible.

    Le rideau autour d'eux s'ouvrit. Sans se retourner, Zacharias su qui c'était.

    - Non, Granger. Et crois-moi bien : quand il se réveillera... je ne te le dirais pas.

    Le rideau se referma. Les pas s'éloignèrent. Il soupira.

    Au fond, à l'instant T... Smith ne voulait qu'une chose : que Granger reste. Certainement pas parce qu'il ne voulait être seul ! Ni parce qu'il appréciait son agaçante personne. S'il souhaitait sa présence, ce n'était pas pour lui, mais pour Theodore.

    - Monsieur Smith ?

    Zut ! Son tuteur.

    - Je... je vais y retourner, je vous promets. Je.
    - Rien ne presses, Zacharias, rien ne presses.

    Au contraire, tout pressait. Ou peut être pas. Apparemment, pour beaucoup, Zacharias avait déjà suffisamment fait ses preuves au cours de sa dernière année à Poudlard.

    - Des aurors viendront vous voir, Zacharias... je tenais à ce que vous ne soyez au courant, l'homme lui offrit un maigre sourire avant d'ajouter en guise d'au revoir. Il a de la chance de vous avoir, Zacharias. Et il le sait.
    - Comment ça ?
    - Il n'a murmuré qu'une seule chose, pendant son transfert... votre prénom.

    Le blond tourna la tête vers le brun, surprit. Lui ? Pas Hermione ? Lui ? Vraiment ? Pourquoi ?

    Theodore ouvrit enfin les yeux, Zacharias se jeta alors sur le bouton d'appel pour que les médicommages n'arrivent au plus vite. Il caressa la joue de Theodore et tremblait comme une feuille. Il avait l'impression d'avoir passé deux ans, au moins, assis sur cette chaise, à ne pas bouger et à se shouter au café... cela ne faisait pourtant pas deux jours.

    - Comment ça va, Ted'.

    Le brun tourna doucement la tête, grimaçant légérement, et sourit au blond.

    - Zach...
    - Ca va Ted ? redemanda Zacharias, inquiet. Les médicommages vont arriver hein, t'en fais pas. j'l'es ait appelé sitôt t'es tu réveillé.

    L'ancien serpent voulu se redresser un peu, mais un main sur son torse le bloqua. Smith l'obligeait à rester allonger.

    - Hermione est pas là ?
    - Si, souffla Zacharias en se levant. J'vais la chercher, si tu veux.
    - Non ! J'veux pas.. j'veux que toi tu sois là... pas elle.

    Le blaireau sourit au serpent et reprit place sur son fauteuil.

    - J'ai eu peur, Theo. Tu peux pas savoir à quel point.
    - Moi aussi j'ai eu peur, tu sais.

    Ils souriaient quand des médicommages (diplômés) arrivèrent.

    - Vous nous excusez, jeune homme ?

    Zacharias acquiesça et, pour la première fois, quitta les soins intensifs... plus léger qu'à son entrée.

    - Monsieur Smith ? Nous aurions quelques questions à vous poser.


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  • Zacharias était assis face aux aurors dans une pièce close. Il regardait, alternativement, les deux gargouilles qui l'interrogeaient.

    - Que faisiez vous hier matin à neuf heures, demanda d'emblée le plus "Gargouillesque" des deux. Monsieur Smith.
    - Je, je sais pas, souffla le blond sans rien comprendre. Vous savez : j'ai déjà du mal à savoir ce que je faisais ce matin à neuf heure alors hier... vous imaginez.

    Le second claqua du poing sur la table, faisant sursauter l'étudiant en médicommagie. Le puzzle commençait à prendre forme et l'image ne lui plaisait pas. Non... pas du tout.

    Pourquoi l'interrogeait-on dans une salle d'interrogatoire du ministère ? Pourquoi ne pas lui avoir posé les quelques questions à St Mangouste ? Pourquoi l'avoir obligé à poser ses fesses sur cette chaise... qui avait dû, sans doutes possible, supporter bien des criminels... et des vrais cette fois.

    - Miss Granger, la petite amie de Theodore, dit que lui et vous... avez eu un léger différent Mercredi soir : soit la veille de son agression.

    Tiens, la dernière pièce venait d'être placée. Granger. Granger allait lui payer cher ce coup de pute, et ce n'était rien de le dire.

    - C'est ce qu'elle vous a dit ? Demanda Zacharias, conscient que la réponse serait positive. Et bien il faudrait revoir vos sources. Parce que ça ne s'est pas exactement... passé comme ça.

    Les aurors se regardèrent, puis reposèrent leurs deux regards sur l'accusé. Le jeune garçon de dix neuf ans avala sa salive, respira un grand coup et tenta d'oublier la présence des deux aurors... qui pourraient faire de sa cervelle une omelette, en un seul coup sur la table.

    Gloups.

    - Theodore était chez moi mercredi soir. Hermione est arrivée et elle et moi nous nous sommes disputés. C'est habituel entre nous et ce n'est pas un jeu pour nous montrer à quel point on s'aime : on s'aime pas du tout, précisa Zacharias. Et... Theodore a pas aimé. Et... il a décidé d'aller dormir "ailleurs" et... voilà.
    - Ca me semble précis pour quelqu'un qui dit ne pas se souvenir de ce qu'il a fait le matin même.
    - C'était de l'humour, H-U-M-O-U-R... mais vous ne devez pas connaître ce mot, je pense. Si ?

    Le second recogna sur la table, refaisant sursauter le futur médicommage. Zacharias ignorait ce qu'avait pu leur raconter Granger, jusqu'où elle avait poussé le vice... mais il n'avait pas besoin de le savoir pour être certain que, jamais plus, cette salope n'approcherait Theodore.

    Elle ne lui ferait que du mal.
    N'avait-elle donc pas vu à quel point Theodore avait souffert de son absence à Lui.
    Ne l'avait-elle donc pas vu... qu'elle n'ai voulu mettre le blond hors de sa route en l'envoyant à Azkaban pour l'agression.

    - Jamais je n'aurais fait de mal à Theodore. Ou alors... vous ne retrouveriez plus que mon cadavre, souffla enfin Zacharias. Je... l'aime.

    Theodore ne répondait pas aux questions des aurors. Il ne s'en sentait pas la force. Si Zacharias était là, à la rigueur... mais seul il ne le pouvait, et ne le voulait, pas. Pourquoi le blond n'était-il pas là. Les médicommages qui l'avaient fait partir avaient dit qu'il pourrait revenir sitôt aurait-il fini de répondre aux aurors.

    Et si Zacharias n'était pas là : c'est qu'il n'avait pas encore finit de leur répondre.

    "- Monsieur Smith, vous êtes en état d'arrestation. Vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous lors de votre procès.
     
    Deux armoires à glaces relevaient Zacharias de la chaise sur laquelle il était assis et commencèrent à lui passer les menottes. Le blond avait son coeur qui battait la chamade et menaçait d'imploser.

    - Je suis innocent, gémit-il. J'vous l'jure. J'vous l'ai dit ! Je l'aime !"

    - Monsieur Nott, l'appelait-on. Monsieur Nott. Tout va bien ?
    - Lestrange, dit-il aussitôt. C'est Lestrange qui m'a... fait ça.
    - Rodolphus ou Rabastan ?
    - Le... le plus vieux.

    Ils notaient tout. Tout ce qu'il disait été retranscrit par cette plume, sur ce parchemin. Tout. Y comprit qu'il venait de mettre en cause Lestrange. Normal. C'était lui qu'il avait vu.

    - Ca correspond avec ce qu'en ont dit les médicommages, souffla l'un des aurors aux autres.
    - Mais pas avec ce qu'à supposé la petite amie.
    - Je doute qu'elle n'ai raison, reprit un troisième. D'après Londubat et Potter, Smith et Granger ne s'entendent pas... elle aurait très bien pu tout inventer.

    Ils regardèrent Theodore, et comprirent qu'il avait tout entendu. En même temps : à parler aussi ouvertement à ses côtés : pouvait-il en être autrement ?

    - C'est pas Zach.

    L'un osa remettre sa parole en doute et mit donc en marche la bombe à retardement "Nott". Theodore commençait à s'agiter, essayait de se relever, tout en continuant à dire que ce n'était pas Zacharias.

    A ce moment là, Hermione arriva. Elle se figea sur place en voyant l'état dans lequel était Theodore... tout ça parce qu'il avait apprit que c'était Zacharias son agresseur.

    Ou pas.

    Il lui jeta un regard à glacer le sang. A tuer sur place. Digne d'un Serpentard.

    Et à ce moment là elle ne douta plus : Theodore Nott avait été un Serpentard... et ce n'était pas sans raisons.


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  • Les deux armoires à glace finirent par relâcher Zacharias. Le blaireau ne se le fit pas dire deux fois et prit ses jambes à son cou. Plus jamais il ne voulait retourner dans cette pièce. Plus jamais il ne voulait revoir ces deux sorciers. Plus jamais il ne voulait avoir aussi peur.

    Il se hâta de retourner à St Mangouste et de retrouver Theodore. Ce dernier, en le voyant arriver, tenta de se lever... mais ne le pu. Ce fût là l'occasion, pour le blond, de remarquer qu'il était attaché.

    - J'ai essayé d'étrangler Hermione, avoua-t-il, penaud. Enfin étrangler c'est beaucoup dire, hein.

    Zacharias sourit, imaginant parfaitement la scène. Dommage qu'il n'ai raté ça... une petite voix lui soufflait, pourtant, que s'il avait été présent : rien ne se serait passé et qu'il n'aurait rien tenté contre Hermione. Le blond tira une chaise à roulette et se rassit dessus : autant se mettre à l'aise, vu qu'il ne comptait pas partir de sitôt.

    - Ils ont cru... ils ont cru que c'était moi qui...
    - Ils allaient t'arrêter, s'horrifia Theodore. Toi ! Alors j'ai... j'leur ai dit qui.
    - Pourquoi ne pas l'avoir fait de suite ?
    - Je... voulais que tu sois là. Après quand... enfin voilà.
    - T'as eu une vision ?

    Theodore ne répondit pas et se contenta de grimacer. Le stagiaire s'intéressa, de nouveau, aux liens qui maintenaient son meilleur ami sur ce lit et grimaça à son tour.

    Il avait une vue imprenable sur son bras gauche. Celui qui avait tant fait souffrir Theodore par le passé. Celui qui avait attiré son agresseur. Celui qui avait été ouvert avec le plus de violences, d'après ce qu'il avait entendu.

    - Tu veux en parler, Theo ?
    - Plus tard, souffla-t-il. Quand je serais rentré chez moi.

    Le blond tiqua. Chez lui. Si vite. Certainement pas. Non. Aussi longtemps que son agresseur ne vivra et ne sera libre : il était hors de question que Theodore ne rentre chez lui. C'était bien trop évident.

    - Zacharias ? Appela une femme, d'une trentaine d'année. Il faudrait que tu le laisses se reposer. S'il est en soin intensif, ce n'est pas sans...

    Déçu, il acquiesça. C'était vrai, il ne pouvait le nier... et c'était probablement à raison qu'ils l'avaient placés là.

    Oooh oui c'était justifié.

    Il était plus facile d'organiser une surveillance rapprochée autour du jeune garçon. Les accès étaient plus surveillés et réglementés. Les visites restreintes et écourtées le plus souvent. Et plus de personnel médical compétent.

    Zacharias jeta un rapide coup d'oeil sur l'heure et se hâta de sortir de St Mangouste pour rentrer chez lui. Rien de tel qu'être chez soi... et tout préparer pour la venue de Theodore. Ce serait, en plus, pour plusieurs nobles cause :

    - Qu'il ne se remette de ses blessures, autant physiquement que mentalement.
    - Qu'il ne soit éloigné de Granger et puisse enfin comprendre "Oui, sa vie était bien mieux sans ce... truc"
    - Qu'il ne soit dans un endroit "protégé" et moins évident que "chez lui" et donc : plus difficile à trouver si l'enfoiré voulait terminer son oeuvre.
    Et autres raisons plus ou moins valables.

    Seul, de nouveau, Theodore n'appréciait que peu cet état des faits. Même s'il était à St Mangouste, et donc supposé être en sécurité... Lestrange avait, à plusieurs reprises, su montrer à toute la population sorcière anglaise qu'il était tout à fait capable de passer à travers les mailles très serrées des filets lancés par les aurors.

    Et puis... il avait mal. Les potions anti douleurs ne faisaient pas disparaître toute forme de douleur, elles ne faisaient que les atténuer... et les faire passer d'insupportables à la limite du supportables. C'était au moins cela de gagné. C'était encore trop peu.

    - S'il vous plaît, appela-t-il. Vous pouvez... me détacher ? S'il vous plaît.
    - Je crains que...
    - Mais ça fait mal, gémit-il, pitoyable.

    Le médicommage interpellé osa tenter le coup et défit les liens pour regarder les poignés. Aussitôt, il fût en mesure de comprendre la douleur du blessé : incrusté dans sa peau, l'on pouvait distinctement voir et savoir où avaient été serrés les cordes.

    - Merci, souffla-t-il en souriant et se frottant les poignés. C'est qu'ils serrent fort.
    - Je constate. Je le ferais savoir pour qu'ils fassent plus attention à l'avenir.

    On frappait. Bien décidé à ignorer le gêneur, Zacharias se résigna cinq minutes après à aller ouvrir. Il n'avait rien contre les gens tenaces, au contraire... mais là c'était surtout de la connerie à l'état pure.

    Ouvrant et apercevant le propriétaire de la dites "connerie à l'état pure"... il ne douta pas : il était encore très, très, gentil par son "insulte" qui n'en était même pas une.

    - Granger, grinça-t-il. Tu es venue me dire que tu sais que c'est moi qui ait manqué de tuer Theodore... je suppose.
    - Je sais que c'est toi, sourit-elle. Il ne me manque plus que des preuves.
    - Granger ! Si vraiment j'avais voulu tuer Theodore : sois sure que je ne l'aurais pas loupé. Je le connais mieux que quiconque, mieux que toi... je sais où taper pour l'achever.
    - Smith, je sais que c'est toi.
    - Bordel Granger ! Hurla le blond. Mais t'es conne ou quoi ! Jamais je n'aurais pu faire de mal à Theodore ! JAMAIS tu comprends ça ?

    Ils se regardaient tous deux, droit dans les yeux. C'était à celui qui destabiliserait le plus l'autre dans son regard et ses actes. C'était à celui qui saurait le mieux rester maître de la situation.

    - Granger... tu sais que ce n'est pas moi, avança, calmement, l'ancien Blaireau. Je suis... innocent. Et dis-toi que, même moi qui te déteste... jamais je n'aurais été inventer que TU étais la responsable.
    - Je t'ai simplement devancé.
    - Non, Granger... non. Jamais je n'aurais fais ça car je sais que Theodore... en aurait souffert. Et c'est ça qui nous différencie, toi et moi. Toi tu veux TON bonheur... moi je veux SON bonheur.


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  • En retournant voir Theodore à St Mangouste, Zacharias fût de nouveau prit à parti par les deux congélateurs de la veille. Sans joie ni entrain, il les salua et les suivis. De nouveau installé dans cette salle d'interrogatoire, le blond soupira... qu'avait donc encore été inventer cette... salope.

    - Monsieur Smith, c'est bien cela ?
    - Si hier j'étais Monsieur Smith... aujourd'hui je suis Monsieur Jairienfaitjesuisinnocentalorslibérezmoi.

    Ils ne bronchèrent pas, ce qui ne surprit pas l'accusé. Droit comme un i sur sa chaise, il respirait le plus normalement possible et tentait de réguler les battements de son coeur qui commençait à dangereusement s'agiter.

    Merde mais Granger jouait à quoi, là ! Il n'avait rien fait, il le savait, elle le savait. Jamais il ne ferait rien, il le savait, elle le savait. Alors que pouvait-elle inventer.

    - Vous êtes accusés d'excercer la médicommagie au noir... sans diplôme.

    Génial. Maintenant on allait l'envoyer à Azkaban pour... pour quoi au juste ? Ah oui ! Pour avoir osé soigner et aider un ami. Quel crime.

    - Vous n'avez jamais soigné une petite coupure que se serait faite votre fille ? Ou votre fils, c'est pareil, demanda stratégiquement le blond. Enfin... en supposant que vous n'ayez des enfants. Je suppose que si. Donc vous avez pratiqué la médicommagie au noir et ce : sans diplôme.

    - Theodore ? appela doucement une voix familière mais certainement pas celle de Zacharias, la seule qu'il aurait voulu entendre, avec à la rigueur celle de Neville ou Draco. Theo ?
    - Dégage, Granger.

    Les yeux jusque là clos, il les ouvrit et fusilla le visiteur. Enfin : la, plutôt. Hermione était assise à ses côtés, tenant entre ses mains aux doigts crochus (enfin... passons), la sienne et la caressant du bout des doigts.

    Se dégageant de sa désagréable emprise, le Serpentard (ancien) commença de nouveau à s'agiter. Exactement comme la veille. Ou peut être pas.

    Alors que la veille il l'avait fait lorsqu'ils avaient accusés Zacharias d'être le responsable, puis qu'Hermione était arrivée : cette fois-ci la simple présence de la brune suffit.

    Il se leva, un peu trop rapidement peut être, et eut la tête qui tourna. L'ancienne lionne voulut esquisser un geste dans sa direction, il l'en empêcha aussitôt. Qu'elle ne le touche plus. Jamais.

    - Dégage, cracha-t-il. Je sais que c'est toi.
    - Ils m'ont demandé si j'avais une idée de qui aurait pu te faire ça ! Excuse moi d'avoir été franche et inquiète. Excuse moi d'avoir voulu les aider en les mettant sur une piste.
    - Une fausse piste !

    De son bras le plus valide et le moins bandé, Theodore s'empara d'une bougie de chevet et la jeta au sol. Ce simple mouvement brusque et énergique lui coûtait les yeux de la tête, mais s'il fallait de ça pour qu'elle comprenne. S'il fallait de la casse... alors il y en aurait.

    - Nous n'en savons rien. Ils l'ont examinée et rejetée... mais ils s'y sont intéressé quand même.
    - Mais bien sur que oui : c'est leur job. Mais toi... tu savais que jamais Zacharias ne ferait ça. Jamais Zacharias ne m'aurait loupé !

    Ah ça. Ils ressortaient les même arguments. Ils n'étaient pas amis pour rien ces deux là.

    - Granger, le nom était prononcé avec tellement de dégoût qu'elle eut l'impression d'être face à Malfoy lui-même. Ne t'approches plus de Zacharias, ni de moi.

    Theodore tremblait. De rage. De douleur. Autre chose ? Elle ne savait pas. Elle ne saurait pas.

    Des médicommages arrivaient, "enfin" aux yeux de Theodore. Certains s'occupaient à faire partir la brune, fidèle amie de Potter mais gênante dans ce service... d'autres réparaient les quelques objets détruits durant l'échange... et d'autres rallongeaient le brun.

    - La laissez plus venir, supplia-t-il.

    Trop agité, ils le contraignirent à ingérer une potion du sommeil qui l'abattit aussitôt Ils changèrent ses pansements et grimacèrent à la vu de la marque des ténèbres. Oh ils connaissaient son histoire et ne le jugeaient pas pour ça... mais la voir faisait toujours le même effet aux sorciers. Et la voir ainsi, marquant le bras de Nott, coupée en deux... était encore pire.

    - Elle se soigne mal, fit inutilement remarquer un interne. La lame ne devait pas être tout à fait...
    - On l'emmène.

    Et ce fût ce que vit Zacharias en arrivant à St Mangouste. Les accusations de Granger ne tenaient pas la route, les aurors l'avaient su de suite mais le protocole voulait que... donc le protocole avait fait que... En tant qu'étudiant en médicommagie, Zacharias était bien placé pour le comprendre : mais cela ne l'empêchait pas de les insulter et les affubler de tous les noms.

    Donc la première chose que vit Zacharias en arrivant, ce fût l'emplacement du lit de Theodore : vide. Plus de lit. Plus de Theodore. Plus que du vide. C'était-il passé quelque chose ? De grave ? Des complications ? Pire ?

    Quand on ne sait pas, que seule notre imagination peut nous aider... alors les pires scénarios peuvent se réaliser. Quand on dit que rien n'est pire que l'ignorance ... ce n'était pas que du baratin.

    - Zacharias ?
    - Amy ? Il est... il est où ?

    La dites Amy était aussi une stagiaire, de la même année que Zacharias. Alors que lui était, en ce moment, normalement au service des potionnistes, elle était, justement, au service des soins intensifs.

    Probablement une des raisons qui avait fait qu'il n'avait pas trop insisté pour rester : il avait le meilleur des informateurs possible : une amie.

    - Sa blessure au bras gauche se guérissait mal, ils l'ont emmené pour faire une batterie de test et de vérifications.

    Il ne fût pas plus soulagé que ça, au final.


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  • Zacharias avait attendu le retour de Theodore avec impatience. Il n'avait cessé de s'agiter, de s'imaginer moult scénarios hautement improbable et s'était vu, au moins une demi-douzaine de fois, aller le voir à la morgue...

    Et s'il ne s'en sortait pas vivant ? Si cette fois-ci avait été la "fois de trop", la fameuse goutte d'eau qui faisait déborder un vase. Avec des si on refaisait le monde... et ce monde, qu'il était en train de se façonner lui-même, était encore pire que celui dans lequel il était actuellement.

    Quand il vit le lit revenir, avec Theodore dessus... il s'autorisa un fin sourire avant de se lever pour le voir de plus haut. Zacharias ne pouvait s'empêcher de le trouver paisible... trop... cela lui rappelait l'après bataille finale. Mauvais souvenirs.

    - Il va mieux ?
    - On lui a simplement ajouté une potion, répondit une femme, pressée et avare en explications. Rien de bien grave.
    - Quelle utilité votre potion ? l'agressa, presque, le blond.
    - Un contre poison, soupira la médicommage en se hâtant de partir. Bonne journée.

    Encore sous potion du sommeil, donc. Combien de ses camarades n'avait-il pas mit sous potion du sommeil, pendant ses années Poudlard, après que les Carrow ne leur eut fait boire un poison. C'était plus simple pour tout le monde.

    Ils n'avaient pas rebandés le bras gauche. Craignant d'abord un oublie, il remarqua finalement que le contre-poison avait été injecté directement à l'origine...

    Theodore qui avait déjà du mal à supporter son bras gauche, comment réagirait-il à présent ? Ce dernier était vraiment horrible et devait être aussi douloureux qu'il n'était laid. Enfin : il supposait.

    Il lui attrapa la main et le regardait dormir. C'était dans ces moments là que Theodore était le plus calme, l'air le plus tranquille... sauf quand il était sujet aux cauchemars mais ils se faisaient de plus en plus rare.

    Est-ce que cela allait continuer ?

    Au manoir Nott, alors qu'il aurait dû être dépourvue de toute trace humaine (et juste être doté de la présence de Dips), une personne arpentée les couloirs. Ou plutôt : avançait rapidement dans le couloir menant à la chambre d'ami réservée à Zacharias (soit la chambre de Zacharias).

    Hermione Granger ouvrit la porte et ne pu s'empêcher de regarder la taille de la chambre : plus petite que celle de Theodore, mais nettement plus grande que toutes les autres chambres d'amis. Et elle était même dotée de sa propre salle de bain. Autant dire que Zacharias était ici comme chez lui : sans doute plus qu'elle, en tout cas.

    - Plus pour longtemps, souffla-t-elle, ravie. Plus pour longtemps.

    Elle ouvrit son sac et en ressortie une fiole, qu'elle alla dissimuler dans un des tiroirs de la commode. Celui des chaussettes ? Bien, cela ferait l'affaire. Ne restait plus qu'à espérer que cela ne soit le bon poison, celui que l'agresseur (qui n'était donc pas Zacharias) avait utilisé.

    - Miss Granger ? couina soudain Dips. Que fait miss Granger dans la chambre de monsieur Zacharias Smith ?

    Saleté d'elfe.

    - Rien, Dips, rien. Je... regardais si Zacharias n'avait pas un livre qui m'appartient.
    - Monsieur Zacharias Smith déteste miss Granger, nota l'elfe. Si monsieur Zacharias Smith avait eu un livre : probablement l'aurait-il déjà brûlé.

    Logique infaillible.

    - Effectivement Dips, le gratifia-t-elle. Je pense que je peux faire une croix dessus.
    - Si miss Granger veut, Dips parlera du livre à monsieur Zacharias Smith.

    Malheur en prit à la brunette qui n'écoutait déjà plus. Elle aurait dû... ça lui aurait évité bien des tracas par la suite. Notamment un Zacharias furibond qui arriverait chez elle en l'accusant de créer de fausses preuves contre lui.

    Enfin : il n'aurait pas tord après tout.

    Mais si elle faisait ça c'était pour l'éloigner de Theodore. Zacharias Smith n'était pas fréquentable, il avait un effet malsain, négatif sur le serpent et profitait de sa faiblesse. La lionne raisonnait ainsi... Theodore était faible. Zacharias manipulateur. Et elle se devait de faire régner l'ordre et la justice : et donc d'éloigner du brun ce blondinet profiteur.

    La porte claqua. La porte claqua ? Non ce n'était pas bon du tout ça. La porte ne devait pas claquer. Cela signifiait un visiteur. Un intru. Tout aussi intru qu'elle. Sauf si c'était Smith. Oh non ! Surtout pas Smith... sinon elle était, dans moins d'une heure, tuée, découpée en morceau et jetée dans... jetée où ? Peu importait : si c'était Smith elle était morte.

    Sauf si elle le tuait avant.

    Non ! Non, bien sur que non. Elle voulait l'éliminer mais pas aussi définitivement. Elle ne devait pas sortir des lois, non plus.

    - Bonjour Dips, salua l'intru. Merci pour le café apporté à St Mangouste.

    Mis à part lorsque Hermione se fit la remarque, mentale, que l'on entrait chez Theodore comme dans un moulin, l'ancienne lionne paniquait. Prise au piège dans le pire des endroits.

    - Au fait, monsieur Zacharias Smith, appela Dips.

    Ouf. Un peu de répis.

    - Miss Granger est passée et est allée dans votre chambre pour voir si vous n'aviez pas un de ses livres.
    - Si jamais ça avait été le cas elle aurait dû fouiller une cheminée... pas ma chambre, remarqua Zacharias.
    - C'est ce que Dips s'est dit et c'est aussi ce que Dips a dit à miss Granger... mais Dips s'est aussi dit que...
    - Que c'était un mensonge ?
    - Noooon, s'horrifia la créature. Jamais Dips n'oserait.


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