• Quatre à quatre, s'est ainsi que montait Zacharias montait les marches jusque "sa" chambre. Quelle que soit la raison ayant fait venir Granger jusqu'ici, le livre était un mensonge. Même Dips l'avait comprit, même s'il n'avait osé l'avouer.

    Mais alors qu'était-elle venue faire ? Ce n'était pas pour récupérer les affaires laissées chez Theodore... sinon elle n'aurait pas été trouvée dans la chambre qu'il occupait quand il restait dormir.

    Mais que foutait Granger.

    Silencieusement, il avança dans le couloir. Smith ne voulait pas qu'elle sache quand il allait arriver. Elle avait déjà bien eu assez de temps pour se cacher, éventuellement pour fuir.

    Devant la porte, au taquet... il se jeta sur la poigné et ouvrit la porte en grand. Il ne trouva rien... rien mis à part un tiroir à chaussette mal fermé et une fenêtre grande ouverte.

    - Granger, appella-t-il. Le coup de la fenêtre ça marche peut être chez les moldus... mais pas ici.

    Il ne se baissa pas pour regarder sous le lit. Connaissant la lionne : c'était exactement la réaction qu'elle aurait espéré de sa part. Se contentant de sourire, l'ancien blaireau bloqua d'un sortilège portes et fenêtre et interdit tout transplanage sorcier. Il léverait les sortilèges en partant et Theodore n'en saurait rien.

    - Granger, tu es prise au piège comme le rat que tu es, annonça théâtralement Zacharias. Montres-toi sinon je me verrais obligé de ... faire brûler tous les meubles. Ou de les casser. Ou autre chose, tu connais mon imagination débordante je suppose.

    Quelques secondes plus tard, rien ne se passait. Une fois encore : prévisible.


    En s'éveillant, la première chose que remarqua Theodore fût la douleur nettement moins présente au niveau de son bras gauche. Il soupira d'aise. Enfin cette impression de brûlure perpetuelle, qu'il ressentait depuis plusieurs jours... bien avant son agression.

    La seconde chose qu'il vit ce fût l'absence de Zacharias. Etrangement : Theodore sourit à cette constatation.


    Zacharias retira son tiroir et le renversa sur le lit. Courageusement, il se mit à déplier une à une chacune des paires avant de les remettre dans le tiroir. Au bout de la troisième, ou cinquième puisqu'il en avait jeté deux, une fiole tomba sur le matelas.

    Sans avoir à réfléchir, le blond su qu'il venait de trouver le fameux "livre" que cherchait Granger. Enfin, techniquement, elle était plutôt venue lui donner le livre.

    - Granger, pesta-t-il. Tu ne sortiras pas d'ici sans t'être montrée ! Je le jure devant Helga Poufsouffle ! Tu entends Granger !

    Elle avait très bien entendu, oui, mais sur le coup : elle ne l'avait alors pas cru. Forcée fût-elle de constater que les paroles de son meilleur ami étaient tout : sauf sortie de la bouche d'un muet.

    Quand il manquait de quelque chose ? Il appelait Dips qui s'empressait alors d'aller le chercher pour satisfaire monsieur Zacharias Smith.

    Une plume, de l'encre, du parchemin, une enveloppe. Telle fût sa présente demande. Et rapidement exaucée, d'ailleurs.

    "Theodore,
    Granger est dans mon lit. Enfin : presque. Elle est cachée dans la chambre que tu m'as si gentiment "attribuée". Et c'est qu'elle ne compte pas montrer le bout de sa tignasse, la salope.
    Foi de Smith, je la trouverais.
    Pardonne-moi, donc, de ne pas passer. Je pense à toi, bien entendu... tu me manques, sans doute plus que tu ne le penses.
    Dips passera te voir pour moi (et puis, j'suis sur que tu lui manques à ce pauvre bougre), et me fera un compte rendu détaillé à chaque fois : donc pas de conneries hein.
    Quand tu pourras sortir, on ira chez moi tant qu'ils n'auront pas arrêté le salaud qui t'as fait ça. Je suppose que ça te va... ça aussi. (De toute façon, je te le dis : le choix ne t'appartient pas. Je domine, Tu t'inclines).
    Donc je disais... Granger chez toi, moi pas content et moi chasser Granger de chez toi, moi être gentil, non ?

    Donc c'est Dips qui te donnera cette lettre (enfin, peut-on appeler ceci une "lettre" tellement c'est con ? Mais si ça ne l'était pas : tu aurais pu douter de son expéditeur)... et comme il est dit plus haut : il me fera un compte rendu.

    J'en profite pour joindre une potion (un poison, attention). C'est Granger qui l'avait caché dans mon tiroir à chaussette (ce qu'elle peut être... prévisible ; en plus elle le laisse ouvert !). Tu peux le donner aux médicommages afin qu'ils ne vérifient si c'est le bon ou pas ? Je serais bien curieux de savoir comment elle aurait fait pour diagnostiquer ton empoisonnement avant les autreS.

    Je t'aime.
    Zacharias"

    Son roman terminé, Zacharias plia le parchemin et le mit dans l'enveloppe qu'il tendit à Dips.

    - Tu peux aller le donner à la personne dont le prénom est écrit sur cette enveloppe ? demanda le blond, prenant soin de ne pas dire le dit prénom.
    - Bien entendu, monsieur Zacharias Smith.

    La bestiole disparue, le blaireau rangea rapidement le reste des chaussettes dans le tiroir qu'il installa au pied du lit... et s'allongea, satisfait, sur le matelas.

    - J'espère pour toi, Granger, que tu n'as pas prit l'aspect de cet atroce balai qui traine dans le coin.

    Il se releva de suite et loucha étrangement sur le balai.

    Le balai. Mais oui... bien sur !


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  • Ravi d'avoir trouvé le déguisement de Granger, il se leva et attrapa à deux mains l'objet. Même pas un balai utile... puisqu'il ne servait qu'au ménage. D'ailleurs la chambre aurait bien besoin d'un coup de balai.

    Dips n'allait la nettoyer que lorsque Zacharias y avait passé la nuit, autrement la chambre avait tendance à rester à l'abandon, après... dans la mesure où le blond restait relativement souvent dormir, ça ne s'accumulait pas pendant dix ans, non plus.

    - Granger, t'es même pas un balai de bonne qualité.

    Quand il commença à cogner les poils du balai contre le sol afin de "faire tomber la poussière qui y restait accrochée"... le blaireau espérait ainsi faire (enfin) plier la lionne. Mission réussite... avec le plus grand succès et tous les honneurs en plus.

    Le bout de bois devint finalement deux pieds. Le manche devint aussi une paire de jambes, de fesses, de seins, de bras... et enfin il vit la tête et les cheveux.

    Il lâcha prise, la laissant s'affaler au sol.

    - Alors Granger, on espérait pouvoir me faire porter le chapeau de l'agression de Theodore ? Cracha-t-il, plein de dégoût. Et après ça tu oses encore le regarder ! Et te regarder !
    - Je fais ça pour lui. Tu n'es pas quelqu'un de bien, il se méprend sur ton compte.
    - Il ne se trompe que sur une personne : toi... et il vient d'ouvrir les yeux.
    - Vas-y... frappes-moi, tu en meurs d'envie. Tues-moi, tu n'attends que ça.
    - Non Granger... je ne m'abaisserais pas à ton niveau... et tu n'attends que ça pour pouvoir aller porter plainte ensuite.

    Theodore vit, avec surprise, Dips arriver. Il se serait plutôt attendu à Draco, Neville, Potter éventuellement... mieux : Zacharias. Dips était une réellement surprise. Il sourit malgré tout.

    - Maître Theodore, chouina l'elfe de maison. Monsieur Zacharias Smith à demandé à Dips de remettre ceci à Maître Theodore.

    Intrigué, il prit l'enveloppe entre ses mains, l'ouvrit et lu la lettre. Son visage se décomposa tout du long. Ses envies de meurtres sur la personne de Hermione Granger se faisaient de plus en plus fortes, de plus en plus difficiles à contrôler, de moins en moins gérable... il allait imploser si cela continuait ainsi.

    - Tu me séquestres, Smith. Je peux déjà porter plainte.
    - Tu n'avais aucun droit d'être ici. Tu es sur une propriété privée.
    - Il en est de même pour toi.
    - J'ai ça, moi.

    Il fouilla dans sa poche et agita alors, sous le nez de la jeune femme, une clé. La clé.

    En moins de trois jours, Hermione avait pu en trouver des différences entre Smith et elle. Des constatations qui faisaient que ses suppositions prenaient de plus en plus de consistances.

    Un rictus aux lèvres, Zacharias admirait le résultat de son annonce. Elle tombait des nues, ne s'y attendait pas, était presque choquée. Admirable. Formidable. Parfait.

    - Mais... pourquoi ?
    - Granger, tu es... pitoyable. Et je dis ça pour toi, hein. Tu ne connais pas Theodore.
    - Mais il disait que...
    - Il ne se connait pas non plus. Il me connait bien plus qu'il ne se connait, lui.
    - Il disait m'aimer.
    - Oh mais il a dû t'aimer... un jour.
    - Que sais-tu de lui, que je ne sais pas ? demanda-t-elle, pathétique. Smith ?
    - Il a horreur du café ; n'aimes pas tes cheveux mais il est trop bien éduqué pour te le faire remarquer ; il trouve que tu cuisines mal et que tu devrais laisser Dips faire la cuisine ; il a horreur des pots de colles, sauf quand ils s'appellent Zacharias Smith ... tu l'empêchais de vivre, de respirer...

    - Elle sanglotait. Il avait envie de rire.
    - Elle souffrait. Il jubilait.
    - Elle rêvait déjà d'une vengeance. Il rêvait déjà d'un monde sans elle.
    - Elle se demandait lequel était le pire : Theodore ou Zacharias. Il se disait qu'on ne pouvait trouver pire qu'elle.
    - Elle se demandait si Theodore l'avait réellement un jour aimé. Il se demandait si Theodore l'aimerait un jour, tout court.
    - Elle se demandait ce qu'elle risquait en tuant Smith. Il se demandait quand est-ce qu'elle essaierait de l'étrangler.
    - Elle se demandait pourquoi Theodore n'avait jamais été franc avec elle. Il se demandait comment Theodore avait-il un jour pu l'aimer.
    - Elle ne tentait pas de retenir ses larmes qui commençaient à couler. Il admirait ces larmes qui étaient le symbole de sa victoire.
    - Elle se demandait si Smith pensait ce qu'il avait dit. Il se demandait s'il avait vraiment besoin de lui porter le coup de grâce.
    - Elle serrait les poings, touchées, bien trop touchée. Il se voyait tourner autour d'elle en train de faire la danse de la victoire.
    - Elle se revoyait dans la salle sur demande, découvrant un Theodore marqué et l'embrassant pour la première fois. Il repensait à sa première réaction, stupide, en voyant Granger violer Theodore.
    - Elle se rappelait avoir baissé les bras pendant l'emprisonnement de Theodore alors que Smith s'était battu jusqu'au bout. Il se rappelait comment son dégoût pour Granger était né : aucune combativité, saleté de lionne.
    - Elle espérait pouvoir avoir au moins une vraie dernière conversation avec Theodore. Il rêvait de la voir se jeter par la fenêtre.
    - Elle voulait se réveiller. Il voulait ne jamais s'endormir.
    - Elle voulait tout oublier de cette journée. Il voulait se rappeler, à jamais, de ce jour magique.


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  • Zacharias soutenait Theodore qui était exaspéré par ce besoin du blond de toujours être aux aguets, près à agir et réagir si quoi que ce soit arrivait. C'était déjà à contre coeur qu'il avait cédé au blond en acceptant d'aller vivre chez lui "le temps que".

    - Je suis un grand garçon tu sais, papa.
    - Je sais, Theo... je sais.

    Il le regarda, à présent assis dans le canapé. Le bras gauche toujours bandé (et emprisonnant quelques doigts), à la demande des médicommages. Et le blond se demandait si le bras ne devrait pas toujours rester bandé. Au moins Theodore n'aurait pas à voir la marque des ténèbres qui dormait sur son bras... ni l'horrible cicatrice qui le balafrait, à présent.

    Theodore semblait encore fatigué. A peine une petite semaine s'était écoulée depuis son tête à tête avec Lestrange. Autant qu'il avait définitivement rompu avec Hermione. Une chose en avait entrainée une autre... et si Zacharias ne réfléchissait pas avant de parler : il aurait presque pu dire que l'agression du brun aura eu un effet positif sur son environnement, sur leur environnement à tous deux (plutôt)... révéler le véritable visage de Hermione.

    S'il avait mit son ami au courant de l'intrusion de la brune, s'il lui avait raconté dans les très grandes lignes le pourquoi du comment... le blaireau avait néanmoins décidé de garder pour lui bon nombre de détails : notamment en ce qui concernait l'état de la brune.

    C'est que Theodore serait bien capable de s'en vouloir après ça. Et tout à fait capable de chercher à se faire pardonner... des fautes qu'il n'avait pas commise.

    Du Theodore tout craché, ça.

    - Mais t'es sur que j'te dérange pas ?
    - Le jour où tu me dérangeras... que je sois pendu !

    Le Poufsouffle prit place dans le canapé, tout près de Theodore. Le brun se rapprocha du blond, à deux doigts de lui, qui se tendit de suite. Etait-il conscient de ce que cela provoquait chez lui et prenait-il plaisir à le torturer ?

    Non. Pas Theodore.
    Mais il pourrait ouvrir les yeux.
    Ou pas, non, finalement...
    Il risquerait de faire plus attention, justement.

    - Dips pensait à préparer du poisson pané et du riz pour maître Theodore et monsieur Zacharias Smith.
    - Ca va pour moi, Dips, sourit le dit "monsieur". Et pour Theo aussi.

    Le brun sourit et tua les derniers centimètres qui le séparait du blond. Il passa un bras autour de son cou et commença à jouer avec le noeud du bandage, machinalement.

    - Theo, souffla-t-il. Si tu gardais toujours un bandage autour de ton bras : ça t'éviterais de voir la marque et la cicatrice.
    - Si je devais bander toutes les cicatrices et marques que j'ai... je serais une momie, répondit, léger, Theodore. Il faut vivre avec, l'accepter.
    - Mais... tu ne les as jamais voulu.
    - D'un autre côté, sans la marque : Carrow m'aurait peut être jamais prit en grippe, donc jamais abandonné blessé dans un couloir, donc jamais j'aurais été trouvé par Neville, donc jamais on aurait sympathisé et...
    - T'es en train de me dire... que si on est ami, aujourd'hui... c'est grâce à Carrow ?
    - Y a du positif en tout.

    Zacharias sourit. C'était rare de voir Theodore aussi optimiste. Il s'était préparé à bien des scénarios au cours des derniers jours... mais pas celui-ci.

    Il s'était imaginé devoir le rassurer, et ça lui plaisait.
    Il s'était imaginé devoir aller le veiller en pleine nuit, et ça lui plaisait aussi.
    Il s'était imaginé à le serrer contre lui et ne plus le lâcher, et ça lui plaisait encore et toujours.
    Il s'était imaginé bien des choses, oui... mais pas que Theodore serait optimiste, souriant et serein.
    A dire vrai : il regrettait presque sa tranquillité. Ca lui donnait des raisons en moins de le coller.

    - Zach, tu sais... sans toi j'suis rien. Sans Hermione je gère... sans Draco ça va. Mais sans toi. S'ils t'avaient arrêtés, alors que t'étais innocent, et par ma faute ça... l'aurait pas fait.

    Ca c'est sur que ça ne l'aurait pas fait. Mais ça n'aurait certainement pas été de la faute du jeune Nott, uniquement celle de Granger. Ou presque uniquement. Disons... majoritairement celle de Granger. Parce que soyons réaliste, ça n'aurait pas été la lionne qui lui aurait passé les menottes aux poignés... mais des aurors.

    Probablement les deux armoires à glaces.
    Horreur !

    - Pas ta faute, Ted... celle de la Bécasse.
    - Harry dit qu'elle ne sort plus de chez elle, annonça platement le brun. Qu'elle déprime et semble avoir des envies de meurtres.

    Ce n'était pas comme si elle n'avait pas eu l'occasion de le tuer, lui, Zacharias Smith... ou même lui, Theodore Nott. Non. Elle avait, à plusieurs reprises, eu un face à face avec les deux (surtout Zacharias) et jamais elle n'en avait profité.

    Elle ne pouvait en vouloir qu'à une seule personne : elle-même.
    La pire des situations.

    - Je me demande quand même ce que t'as pu lui dire pour la mettre dans cet état... parce que chapeau. Mais t'es doué pour ça, toi.
    - Pour quoi ?
    - Pour faire du mal. Pour blesser. Pour tuer, presque. Tu ne ressens rien, on dirait.

    Il leva les yeux et transperça Zacharias, qui restait bouche bée.

    Il était près à ouvrir la bouche, se libérer et prouver que "si, il ressentait quelque chose"... aucun son ne vint.

    Dire qu'il avait osé dire à Granger que Theodore le connaissait. C'était-il trompé, finalement ?

    - Enfin, j'me suis mal exprimé... tu ressens des choses, bien entendu mais... je sais pas  comment dire.
    - Le repas est servi, couina Dips en s'abaissant.
    - On arrive, se hâta de répondre Zacharias en éloignant Theodore de lui. On arrive.


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  • Le repas fût tendu. Theodore regrettait ses mots, qui ne représentaient pas le fond de sa pensée... pas à voix haute, en tout cas. Zacharias s'interrogeait sur ce que l'autre avait réellement voulu faire passer... il tentait de le deviner mais sans succès. Et cela le dérangeait.

    - Tu veux de l'aide ?

    Theodore était en train de se battre avec son poisson, et prêt à le provoquer en duel à mort. Impossible de le couper. Pas avec ses doigts en moins. Sa fourchette glissait toujours dans l'assiette.

    - S'il te plaît, oui, grogna le brun. J'suis même pas foutu de couper du poisson pané.

    Zacharias sourit à l'entendre râler, ce que ne manqua pas de remarquer le dit râleur qui ne commenta pas. Zacharias avait la fâcheuse tendance de sourire au moindre de ses faits et gestes, comme si tout était "mignon". C'était une sale manie, mais qui ne le dérangeait pas... pas quand c'était Smith.

    Combien de fois n'avait-il pas grogné après Hermione parce qu'elle avait cette attitude ?

    - Merci... et oublie ce que j'ai dis tout à l'heure. J'me suis mal exprimé et...
    - C'est oublié, se hâta à répondre l'autre. Ca n'a même jamais eu lieux.

    Les assiettes se vidèrent dans une ambiance plus légére que lorsqu'elles s'étaient remplies.

    Ensuite, ils retournèrent au salon et prirent un livre. Ils l'ouvrirent et suivirent avec attention l'histoire. Entre livre et film, l'histoire se déroulait en grande partie sous leurs yeux...sans qu'ils n'aient à se fatiguer en lisant ou imaginer.

    Ni Zach ni Theo n'en étaient fan, justement pour ce dont cela les privait : lire et imaginer. Néanmoins, quand nous étions plusieurs : mieux valait ce genre de livre plutôt que tous se battre pour une page et à coup de "tu peux tourner" "noon j'ai pas fini, morveux".

    En général, ils parlaient tous deux, mais vu comment la dernière avait tourné : mieux valait arrêter pour ce soir et regarder un bon livre.

    Theodore somnolait sur l'épaule de Zacharias, qui n'était pas loin de faire de même. Pas si bon que ça, le livre, finalement.

    - Hey dites nous si on vous ennuis, l'apostropha un des personnages. Qu'on ne se fatigue pas pour rien.
    - Vous êtes fictifs, grinça le blond. Alors reprenez si vous ne voulez pas que je vous jette au feu.

    De mauvaise grâce, le personnage se remit dans l'histoire et continua son cirque. L'écoutant d'une oreille distraite, l'étudiant attrapa de son unique bras libre (l'autre étant autour de Theodore) la lettre sur la table.

    Les résultats de St Mangouste en ce qui concernait le poison que Granger avait tenté de cacher chez Theodore, dans sa propre chambre.

    Le même.

    Comment avait-elle su que Theodore avait été empoisonné ? Et comment avait-elle su quel poison était en cause. Même en tant que médicommage c'était long de déterminer un poison, facilement deux ou trois heures lorsque nous étions une équipe de six médicommages. Alors elle... seule...

    Sauf si c'était elle.

    Mais jamais elle n'aurait été empoisonner Theodore. Comment aurait-elle fait, pour commencer ? Comment aurait-elle pu l'injecter dans la marque, dans son bras gauche alors que ce dernier était bandé ?

    Si elle l'avait fait avant qu'il ne le soit ? Mais elle n'avait aucune raison de faire ceci. Pourquoi irait-elle empoisonner Theodore ? Si elle le lui avait injecté avant : alors c'était avant l'agression au chaudron baveur. Avant qu'il ne la quitte.

    Et si ça n'avait pas eu lieux ? Si Lestrange n'avait jamais été face à Theodore. Qu'il ne l'avait jamais attaqué et blessé. Le bougre n'aurait pas été à St Mangouste pour parler de la gêne ressentie et rien n'aurait pu être fait.

    Peut être lui en aurait-il parlé. Sans doute.

    Mais pourquoi Granger irait-elle faire cela ? Empoisonner Theodore c'était... radicale comme solution. Trop. Beaucoup trop. Et irreflechis.

    Dire que ce serait en essayant de piéger Zacharias, que Hermione plongerait pour son crime.

    Si crime il y avait.

    Et là... crime il n'y a plus.
    L'empoisonnement était, aux yeux des aurors comme à ceux de St Mangouste, l'oeuvre de Rodolphus Lestrange.
    Qui irait soupçonner Hermione Granger, la petite amie (ex à présent) du blessé. La meilleure amie du survivant lui-même.
    Lui. Zacharias Smith.

    Granger. La coupable idéale. La coupable parfaite. La coupable réelle ? Il se le demandait. N'allait-il pas trop vite en besogne en s'imaginant tout de suite une histoire où elle était la coupable. Elle devait être coupable à ses yeux, mais si elle ne l'était pas.

    Comment aurait-elle su pour le poison alors ?

    Retour à la case départ.

    Le livre n'était pas fini mais tant pis, il le referma d'un coup sec, ignorant les "Hé petit con" du personnage principal. Puis il se leva et remarqua, seulement, que le brun s'était particulièrement ennuyé de l'histoire puisqu'il ne l'avait même pas écoutée jusqu'au bout.

    Il se rassit et le regarda, un moment, dormir. N'ayant ni le coeur de le réveiller, ni le courage de le porter (puis il pourrait lui faire mal, toutes ses blessures n'avaient pas encore disparues), Zacharias allongea Theodore sur le canapé et le couvrit d'une couverture.

    - Je t'aime, lui souffla-t-il en partant.
    - Moi aussi, répondit le brun.

    Zacharias se tourna, le regarda... et constata qu'il dormait toujours.

    Comme s'il était permit d'en douter.


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  • Zacharias voyait Theodore sourire, rire, plaisanter, vivre comme rarement il l'avait vu. Il semblait comme libéré et cela lui semblait impossible. Jamais le brun n'avait paru aussi bien qu'après avoir échappé à la mort d'extrême justesse... une fois encore.

    - Salut Zach, marmonna-t-il en entrant dans la cuisine encore à moitié endormi.

    Il prit place à sa place désormais habituelle et regarda, de longues minutes, le blond qui ne savait quoi dire. Aucun des deux ne parlaient, ils se contentaient de se regarder. Enfin... Theodore regardait fixement Zacharias, sans broncher, tandis que le dit Zacharias regardait autour de lui, intrigué.

    Soudain, sans qu'il ne s'y attende, il se reçu un coup de pied de la part de son meilleur ami. Oh pas douloureux le coup de pied, juste suffisamment fort pour qu'il ne puisse comprendre qu'il avait de la chance d'être son ami : sinon il en aurait bavé.

    - Ca t'apprendras à venir me réveiller le soir.
    - Je... j'ai rien fais.
    - Si, si, insista le brun. T'es entré déguisé en indien avec des plumes dans les cheveux et t'as fais une espèce de danse bizarre.

    Zacharias avait envie de rire et il le fit. Où Theodore avait-il été pêcher une idée pareille c'était ridicule... tout simplement ridicule. Mais il comprenait.

    La nuit passée, il s'était levé pour boire un verre d'eau, et en remontant il n'avait pas pu s'empêcher d'aller voir si Theodore dormait correctement. Le brun ayant tendance à insonoriser sa chambre, d'après lui. Il l'avait vu s'agiter et semblait engueuler quelqu'un... apparemment lui vu les "Zach, tu dégages". Sur le coup, il avait supposé que le jeune Nott était réveillé et l'avait vu. Apparemment la vérité était toute autre.

    - Theo... c'était un rêve, lui avoua-t-il, un sourire en coin. Tu rêves de moi la nuit.
    - Non tu... Blaise.

    L'autre baissa sa tasse de café et regarda son camarade assis en face. Jamais Theodore ne parlait de Blaise, le prénom était comme un mot tabou pour lui... et Zacharias le savait, tout comme Draco, Neville ou Potter le savaient.

    Il pu entendre le brun souffler un "ça explique sa présence" avant de le voir se lever précipitamment. S'il voulu l'arrêter et l'empêcher de partir : il ne fit rien. Theodore avait besoin d'être seul... comme à chaque fois où il repensait à Blaise. Et James.

    Sans doute un manque de réaction qu'il regretterait toute sa vie. Sans doute un "trop plein" de compassion vis à vis de Theodore comme il n'en arriverait que peu à l'avenir. Parce que tout pouvait basculer en très peu de temps. Trop peu de temps.

    Theodore avait transplané chez lui et S'était recroquevillé dans son lit. Attitude et habitude particulièrement pathétique mais qu'y pouvait-il ? Il était faible, incroyablement faible. Comment Zacharias pouvait-il simplement l'aimer ?

    L'aimer de ce verbe aimer à l'état pure. Aimer comme il avait cru aimer Hermione. Et non pas aimer comme il avait aimé James. Zacharias n'était pourtant pas idiot, il ne pouvait pas ne pas avoir remarqué ce qu'il était : faible, horrible, monstrueux.

    Et il était un criminel. Un mangemort. Certes il avait été relâché, innocenté, blanchit... mais comme le disent les moldus "il n'y a pas de fumée sans feu". Son bras parlait pour lui : il avait été considéré comme un mangemort, même s'il n'avait jamais agit que tel... sur papier les faits étaient ainsi. La marque reposée sur son bras... et il n'avait dû son salut qu'à son don.

    Don qu'il aurait aimé ne jamais posséder. Jamais Voldemort n'aurait décidé de lui épargner les missions et champs de batailles... et avec un peu de chance et d'espoir : il aurait pu trouver la mort sur l'un d'eux.

    Il n'avait jamais eu de chance.

    "Il se vit endormit sur le lit même où il était actuellement allongé en train de réfléchir. Et il vit des flammes. Immenses flammes qui commençaient à danser autour de son lit.
    L'élèment feu le narguait. L'élèment feu ne serait, quand même, pas celui qui allait le tuer. Non. Tout mais pas ça.
    Il regardait autour de lui, tentant de trouver une échappatoire... aucune. Le feu avait déjà marqué son territoire.
    Le feu avait gagné.
    Game Over."


    Hermione regarda quelques minutes Theodore dormir. Le brun lui avait toujours menti, il avait joué sur deux tableaux différents... il n'avait pas joué franc jeu avec elle et il allait le regretter amérement.

    Et par la même occasion : elle se vengeait là de Smith. Il avait détruit ce qu'elle avait de plus précieux : ses espoirs, sa naïveté et son amour pour Theodore. Elle détruirait son amour de Theodore pour la peine. Rirait bien qui rirait le dernier.

    Quand est-ce que Hermione Granger avait à ce point perdu l'esprit ? Etait-ce pendant la guerre ? Avant ? Pendant la Bataille finale ? Après ? Quand était-elle devenue cette personne folle à lier. Folle et cruelle. Bellatrix Lestrange... pour un peu elle serait la défunte mangemort.

    Elle lui caressa la joue et l'embrassa tendrement sur le front. L'ancienne lionne lui murmura un dernier "je t'aime, Theodore"... puis se redressa de toute sa hauteur et s'éloigna du lit.

    Tout était fini, Theodore Nott...

    Sa fin était proche. Et elle, au moins... elle ne ferait pas la même bêtise que Amycus Carrow, le ministère ou encore Rodolphus Lestrange.

    Non... elle elle saurait tuer le dernier Nott.


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