• Quand il rentrait de cours, Dips était toujours au manoir. Ce fût donc son absence qui, la première, le frappa et l'inquiéta. Si Dips n'était pas là, Theodore avait dû avoir un problème. Sans doutes avec sa jambe qui n'avait pas dû supporter tous les efforts qu'il lui demandait.

    Mais dans ce cas pourquoi n'était-il pas venu à St Mangouste, où il se trouvait tous les après-midi pour de la pratique et une immersion en milieu professionnel.

    - Dips ? Appella-t-il le ton incertain. Ted ?

    Le silence fût la seule personne à lui répondre. Dieu qu'il pouvait détester ces silences là. Autant avec Eryk il aimait, puisqu'ils pouvaient alors travailler l'esprit tranquille... autant lorsque c'était Theodore qui ne lui répondait pas et provoquait un silence : il ne pouvait s'empêcher de systématiquement s'inquiéter.

    - Theo ? Répéta-t-il tout en entrant dans leur chambre.

    Il ne trouva rien d'anormal, pour autant : sa peur ne faisait que croître. Tout était normal. Trop normal. Trop calme aussi. C'était trop.

    En voyant la salle de bain, dont la porte était fermée, Zacharias ne pu que sourire et laisser ses craintes s'estomper. Voilà qui expliquait tout. Sauf l'absence de Dips.

    Mais ce n'était pas parce que l'elfe était toujours au manoir quand il rentrait que son absence devait l'inquiéter. Après tout : il pouvait très bien avoir été chargé de faire une course en vitesse et ne tarderait plus. Le blaireau toqua à la porte, annonçant pour une fois son arrivée.

    Aucune réponse. Tant pis. Il entrait quand même.

    Rien. Ni Theodore caché dans la douche. Ni aucunes de ses affaires. Pas de brosse à dent, de robe de chambre, de peigne. Poussé par une force supérieure : il alla ouvrir placards et tiroirs vidé pour que l'autre ne puisse s't installer.

    Vides.

    _____

    - Il est parti, murmura le blond pour la énième fois. Y a plus rien chez moi... ni à mon appart. Il est... parti.

    Son ami ne savait que dire. Il ne comprenait pas, lui non plus. Pourquoi Theodore serait-il parti sans raisons ? Une dispute ? Non. Le brun serait parti mais sans embarquer toutes ses affaires. D'autant plus que serpent et blaireau n'avaient jamais de vraies disputes.

    Oh ! Ils n'étaient pas toujours d'accord mais jamais de grands cris ne venaient briser leur tranquilité. Ou alors pas plus de cinq minutes. C'était une chose qui l'avait toujours fasciné, d'ailleurs. Leur manière de toujours retourner vers l'autre et ce, malgré les mots blessants et assassins qu'ils pouvaient parfois se lancer.

    Mais Theodore et Zacharias ne pouvaient se passer de l'autre. Avant les mots et les gestes il y avait la nécessité. L'autre avait un côté primmordial à leur existence.

    - John, t'es sur qu'il est pas venu te voir ? Le questionna Smith, plein d'espoir.
    - Il sait que je serais le premier vers qui tu te tournerais, je pense, avoua l'apprenti auror. Tu n'es pas le seul à savoir deviner ses réactions... il te connait aussi bien que tu le connais. Peut être même plus.

    Le blaireau poussa un long et malheureux soupir. Son ami le regardait, sincérement désolé. Cadwallader remplit de nouveau le verre de Smith.

    Zacharias sourit. Justin aurait tout bonnement rangé la bouteille. John la lui laissait. Mieux encore ! Il acceptait qu'il ne se noie dedans. Enfin... il ne risquait pas de couler à pic avec de la bière au beurre mais c'était toujours mieux que de l'eau, n'est ce pas ?

    - Qu'est ce qui aurait pu le pousser à disparaître ? A partir sans rien dire.

    Le futur médicommage réfléchissait mais aucune option ne semblait digne d'intérêt. Theodore allait bien au midi, lorsqu'ils avaient mangé ensemble. Il n'avait pas semblé avoir un comportement étrange. Au contraire... il semblait normal. Comme au temps de Poudlard. En considérant, bien entendu, qu'il n'eut été normal au cours de leurs années d'études.

    - Il y a forcément une raison, insista John. Une fois que tu sauras laquelle... tu pourras dissiper le malentendu. Si s'en est un.
    - John ! J'ai besoin de lui. De le savoir près de moir. De le savoir, au moins, en sécurité.
    - Je suis sur qu'il est dans un endroit sur, sourit le premier. Theodore est prudent.
    - La prudence ne suffit pas, avec lui.

    Zacharias avait malheureusement raison. Il le connaissait mieux que quiconque. Il observait Theodore depuis plus de dix ans. Alors qu'ils n'avaient que onze ans, ce grand dadais de Serpentard le fascinait. Pourtant : inutile d'être Smith pour savoir que Nott n'avait pas de chances. Que le serpent, même dans un endroit dit "sur" pouvait avoir de graves problèmes.

    Un endroit sur existait-il simplement en ce bas monde ? Et s'il pouvait s'attirer des ennuis dans un endroit sur, c'était donc que l'endroit ne l'était pas... sur.

    - Il est en sécurité, assura pourtant John. Il a dû aller voir Malfoy... c'est le seul qui ne viendrait pas te trouver pour te mettre au courant.

    Maintenant qu'il avait émit cette hypothèse, John se demandait pourquoi il n'y avait pas pensé plus tôt. Malfoy tombait sous le sens. Vers qui d'autre, si ce n'était le Serpentard, Theodore se serait-il tourné ?

    - Justin et Ernie te seraient tombés dessus aussitôt. Malfoy est le seul qui tolérerait sa fuite sans pour autant en accepter le motif. Bassine Malfoy et tu devrais en savoir plus.
    - Malfoy, répéta le blond. Pourquoi j'ai pas pensé à ce crétin !


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  • - Ted ? S'étonna-t-on en ouvrant la porte. Qu'est ce que tu fais là ?

    Le brun voulu ouvrir la bouche mais aucun son ne parvint à en sortir. D'un simple coup d'oeil, Draco devina qu'il devait y avoir un problème et fit entre son ancien camarade d'un signe de main avant de demander à son elfe d'apporter une tasse de thé pour leur invité afin q'il ne se réchauffe.

    Après le départ de l'elfe, le blond détailla l'autre plus plus en profondeur. Theodore était en T-shirt et avait un sac dans les mains. D'un coup de baguette l'arrogant personnage sécha cet étonnant visiteur en faisant de son mieux pour ignorer la marque des ténébres balafrée par les bons soins de Lestrange.

    - Je te fais également apporter un pull ? Demanda-t-il sans attendre de réponse.

    La créature eut tout juste le temps de s'incliner et tendre la boisson chaude à son maître qu'elle partit à la recherche d'un vêtement dont les manches ne seraient pas trop courtes pour Monsieur Nott, qui dépassait légérement Maître Draco.

    Maître qui convia Monsieur à le suivre et à prendre place dans le salon, avant d'attendre qu'il ne commence à s'expliquer. Sans le brusquer, il allait à son rythme. Ils avaient tout leur temps, après tout.

    - Abbot est revenue cette après-midi, murmura le brun du bout des lèvres.

    Et cela seul aurait dû suffir en guise d'explications.

    - Smith le lui avait interdit, s'indigna Draco. Il va la tuer.
    - Elle vait un souvenir à me montrer, souffla le premier. Et il fallait que je. J'vais quitter Zach et aller m'installer ailleurs... Sans doutes au manoir Paterson quelques temps,

    Les choses devaient être graves pour que Theodore ne prenne cette décision. Avoir Zacharias près de lui était une évidence pour ne pas dire une obligation. Plus encore que son chocolat chaud. Plus encore qu'une douche où se réfugier. Plus encore qu'un air pur à respirer. Tout comme l'inverse était vrai : Zacharias avait lui aussi besoin de Theodore.

    - Que contenait le souvenir, Theo ? Et dégage toi !

    Son énervement soudain à l'encontre du malheureux elfe de maison ne fit même pas sursauter le brun qui restait prostré dans le canapé, les mains sur les jambes et la tête baissée. Pas une seule remarque concernant le fait que "C'est peut être ton serviteur mais ça n'est pas ton chien ; et même un chien n'aurait pas à être ainsi traité." des vestiges de son erreur de jeunesse à fréquenter Granger.

    Le vêtement que venait de lui apporter son "serviteur" en main, Malfoy le regarda quelques instants. Un pull de son père. Sans nuls doutes qu'il serait trop large pour la frêle carrure de son ami, mais au moins assez long et bien plus chaud que ce ridicule T-shirt qu'il avait en tout et pour tout sur les épaules.

    Constatant les hésitations et l'état du second serpent, Draco soupira et prit sur lui pour le contraindre à l'enfiler. Il n'était ni James, ni Blaise, ni Finch-Fletchley et encore moins John ou Smith... il n'était personne qu'on s'imaginerait susceptible d'habiller un ami et pourtant... après lui avoir retiré des mains sa tasse de thé toujours pleine et bouillante, le blond venait de passer l'encolure autour de la tête de Theodore et lui passait les bras dans les manches.

    Le fait qu'il ne se laisse faire sans protester, rechigner et râler n'avait rien d'ordinaire.

    - Ils ont couché ensemble, termina le brun. Elle m'a montré les souvenirs de leurs... ébats.
    - J'vais tuer ce blaireau de pacotille avec une petite cuillère, grinça le blond. Et après ça : le monde sorcier sera à jamais traumatisé par les petites cuillères tant mon crime sera sanglant et sauvage.

    Draco fronça les sourcils après avoir dit ça. Il avait parlé sans réfléchir mais... pourquoi Abbot aurait-elle montré les souvenirs. Ca ne lui correspondait pas. Ca ne collait pas à sa manière d'agir.

    Et au fond : ça ne collait pas non plus à Zacharias Smith, bien trop mordu pour avoir ne serait ce que l'idée de le faire souffrir.

    Le blond n'en dit malgré tout ça : pas un mot et se contenta de poser sa main sur l'épaule de l'autre et la serrer. Blaise l'aurait prit dans ses bras et l'aurait noyé sous les chatouilles ; Smith aurait su trouver les mots juste, aurait osé l'amener à lui et le réconforter... mais Blaise était mort en protégeant Theodore et Zacharias n'était pas des personnes à envisager pour l'aider étant un des responsableS.

    Le responsable.

    - Tu veux rester ici cette nuit ? proposa-t-il.

    La surprise ne fût pas au rendez vous lorsque Theodore refusa. Mais il insista et ne lui laissa pas le choix. Theodore était trop Theodore pour accepter mais il ne serait pas rassuré à le savoir seul. Pas ce soir en tous les cas. Et puis : il fallait que son elfe n'aille rendre habitable le manoir Paterson. C'était une chose de pouvoir y passer une journée, s'en était une autre d'y vivre.

    - Envoie Dips s'occuper de faire les poussières, la refaire chauffer et... j'te passerais quelques affaires pour que tu ne manques de rien. Et je suppose que... je ne dois prévenir personne, pas le moindre petit blaireau.

    Il brun refusa d'un signe de tête.

    - Pas même John ? Insista Draco.
    - Non. Il irait voir Zach.
    - Et pas moi ?

    Droit dans les yeux, les deux ex-Serpentards se regardaient.

    - Non. Pas toi.

    Et ce fût dit avec une telle certitude qu'il ne pouvait qu'y croire.


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  • Theodore ouvrit à ce visiteur imprévu qui lui brisait les tympans à sonner et frapper contre la porte. Mais sitôt eut-il vu son visage qu'il fût prit par la subite, étrange et inexplicable envie de la lui refermer en pleine figure.

    Tout le monde... mais pas elle. Tout le monde mais surtout pas cette cinglée. Elle ne faisait que lui attirer des ennuis, à sa manière bien à elle. Tout ce qu'elle voulait c'était que Zacharias ne soit libre, ne soit plus avec lui ; quitte à utiliser toutes les bassesses possibles et inimaginables (surtout inimaginables). Quitte à le menacer. Quitter à sortir des lois.

    - Tu ne me fais pas entrer ? fit-elle remarquer, peu aimable.
    - Comme tu me l'avais si justement fait remarquer avant de tuer le lapin... je ne suis pas chez moi.

    Elle le poussa sur le côté du bout de sa baguette et s'invita elle-même à entrer. Le serpent ne dit rien et la laissa faire. Il avait apprit depuis longtemps qu'il était inutile de parler avec un fou.

    Son père tout d'abord, lui insigna les rudiments de cette leçons. Les Carrow, Lestrange et Hermione n'avaient fait que l'ancrer plus encore dans son esprit et dans sa manière d'être.

    Ne pas parler était plus qu'une solution. C'était aussi une protection.

    - Où est ta pensine ?
    - Y en a pas, répondit-il, froid. Maintenant dégage, Abbot.

    Bien. Leçon oubliée. Ca arrivait à tout le monde, non ?

    - Il y en a une. Zacharias souhaite que tu ne lui montres ce qui s'est passé avec Hermione.

    L'air de rien, le serpent s'avança pour aller s'adosser contre le mur. Il croisa les bras et prit ensuite la parole.

    - Tu dois regretter qu'elle ait manquer son meurtre, n'est ce pas ?

    Un rictus méprisant aux lèvres, la jeune femme s'approcha de son adversaire et posa sa main sur sa joue. Droit dans les yeux, elle le regarda avant de retirer sa main et.

    - Qu'est ce que tu croyais Abbot, demanda-t-il énervé et sa main serrant le petit poigné de la brune. Tu voulais réellement frapper quelqu'un d'aussi répugnant que moi. Et pensais-tu réellement pouvoir le faire ?

    De bas en haut. De haut en bas. L'ancienne jaune et noir jaugea le serpent. Tout maigrichon. La peau sur les os. Pâle à faire pâlir et crever de jalousie un mort. Mal coiffé. Des cernes immenses sous les yeux. Il n'avait rien de beau. Il n'avait rien de banal. Il était repoussant.

    - Tu mérites la mort, Nott, souffla-t-elle en se défaisant de sa poigne. Tu aurais dû crever en sautant. Dans les flammes. Avec le poison. Avec Lestrange. Avec les Carrow. Dans l'éboulement. Tu aurais dû...
    - Je sais, claqua séchement Theodore. Je sais tout ça Abbot !

    Bouche bée, Hannah regardait l'ancien vert et argent. Elle alla fermer la porte d'entrée, restée grande ouverte sans le quitter des yeux. Il était bien capable d'utiliser sa baguette contre elle, d'essayer un informulé et que savait-elle encore.

    - J'ai pas besoin de toi pour douter Hannah, poursuivit le garçon en insistant bien sur son prénom. Pour me dire qu'il mérite mieux.
    - Alors pourquoi rester avec lui.
    - Déjà parce que "mieux" ce n'est pas toi.

    Il sourit en voyant les poings de l'autre se serrer et ses ongles s'enfoncer dans ses paumes de main.

    - Une pensine, insista-t-elle avant d'être interrompue par Theodore qui levait un doigt dans sa direction pour lui réclamer le silence.
    - Ensuite parce que... je l'aime, Hannah. Sincèrement.
    - Alors laisse le.
    - S'il souhaite ne plus m'avoir dans les pattes il n'a qu'un mot à dire.

    _____

    - Rends toi à l'évidence, Theodore, murmura Hannah faussement compatissante. Tu es en train de le perdre... si ce n'est pas déjà le cas.

    Theodore, à peine sortit de la pensine, se laissa tomber au fond du premier fauteuil qu'il rencontra. Les yeux grands ouverts et tournés vers la brune, ancienne Poufsouffle d'après les papiers mais qui agissait actuellement comme la première des garces... il priait pour que le souvenir qu'il venait de visionner ne soit un faux. Un leurre. Une invention.

    Mais qu'il était difficile de fausser un souvenir. Plus encore d'en inventer un de toute pièce. Cela nécessitait un certain niveau en magie et en potion que ne devait pas avoir la jeune femme.

    Ce qui signifiait donc.

    - Je suis désolé Nott, crois moi. S'il est capable de te faire ça alors j'ai peur pour quand il sera avec moi. Peur qu'il me trompe également. Peur qu'il n'aille voir ailleurs car je ne le satisferais pas assez... ou qu'il ne m'aime plus. Peur de le dégoûter. Peur que mon corps le rebute... bon après je n'ai pas autant de cicatrices que toi donc à ce niveau là ça devrait aller. Et j'ai aussi plus de formes. Non mais c'est vrai que bon... j'suis désolé de te le dire mais tu ressembles à rien. T'es tout maigrichon c'est ignoble. T'as jamais pensé à manger un peu... voire beaucoup dans ton cas. Et te coiffer ça ne serait pas du luxe. T'as vu ta tignasse ? Autant Potter peut la porter avec classe autant toi c'est... moche. Comme ton teint pâle : le soleil ne te mangera pas hein. Un mec costaud et bronzé c'est beau. Un mec tout maigrichon et pâle comme une plume d'oie : ça fait simplement peur. Tu fais peur... ton style de croque mort alors là j'en parle même...

    Mais il ne l'écoutait pas. Il revoyait Zacharias embrasser Abbot. Sa bouche descendre dans son cou tandis que ses mains. Le brun ferma les yeux et tenta de chasses ces images de son esprit. Il l'avait perdu. Ce qu'il craignait depuis plusieurs jours déjà s'avérait exact.

    C'était clair, net et précis.


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  • Zacharias avait passé le reste de sa journée à ruminer contre Hannah Abbot, qui décidément : ne faisait que fourrer son nez et ses idées grotesques partout, à commencer auprès de Theodore.

    Il s'était douté qu'il y avait eu un élèment déclencheur pour que le brun doute plus encore qu'auparavant. Pour qu'il ne se remette encore plus en question. Pour qu'il ne soit si étrange. Cela n'avait pas pu tomber du ciel.

    Non c'était pire : ça provenait de l'insupportable brunette.

    Malfoy le savait. Depuis quand il l'ignorait. Pourquoi Theodore avait accepté et osé en parler à son ancien ennemi et pas à lui. Parce qu'il était directement concerné ? Venant du serpent c'était probable. C'était même certain.

    Il aurait dû mettre Justin, Ernie ou John sur le coup, eux n'auraient pas hésité à lui parler de Hannah. Enfin si, peut être même plus encore. Justin et Ernie s'étaient toujours entendus avec celle-ci, même s'ils n'appréciaient guère l'idée qu'elle perde à ce point les pédales et le harcèle (cela ne lui ressemblait pas !)

    Pour John c'était plus compliqué ; Hannah avait été son premier béguin. Sa première petite amie. La première personne qui avait comptée pour lui autrement qu'en tant qu'ami (voire amie).

    Personne ne lui aurait dit pour Hannah. Tant parce qu'elle avait une certaine importance à leurs yeux et qu'ils ne voulaient pas que Zacharias la tue sur place... que parce que Theodore le leur aurait demandé et qu'ils ne voulaient aller à l'encontre de leur promesse.

    De mauvaise humeur, donc, il chiffonna le parchemin qui lui avait servit de brouillon avant de mettre au propre son compte rendu sur les diffèrentes manières de soigner des brûlures.

    - Un problème Zach ? demanda un de ses camarades. C'est encore Abbot ou bien...
    - A ton avis ? Demanda-t-il brusquement. A ton avis, hein !
    - C'est encore Hannah, conclut le premier.

    Le blond sourit en écoutant l'autre homme. Eryk n'était pas le genre de personne avec qui il s'entendait habituellement (bon, dans la mesure où il n'y avait qu'avec Theodore qu'il s'était toujours réellement attendu... il n'y avait pas de quoi s'alarmer là-dessus). Pourtant l'ancien Serdaigle, qui ne s'était pas immédiatement orienté dans des études de médicommagie et avait quelques années de plus que lui, était sans doutes la personne travaillant au sein de l'hôpital avec qui il avait le plus d'affinité.

    Les raisons pouvaient être multiples. La plus importante étant déjà qu'il ne pouvait pas voir Hannah Abbot en peinture, contrairement aux autres qui voyaient dans la jeune femme une personne charmante. Les ânes !

    Ensuite, l'ancien Serdaigle avait l'art et la manière de ne jamais parler pour ne rien dire. Ils appréciaient le silence lorsqu'il y en avait et détestaient qu'on ne vienne les interrompre alors qu'ils travaillaient, ou approfondissaient un cours.

    - Qu'est ce qu'elle a encore fait, celle-là ?
    - Elle a foutu son nez là où il ne fallait pas. Elle a foutu sa merde et...
    - Tu veux qu'on aille la frapper ? Proposa-t-il l'air on ne peut plus sérieux. Je la tiens et tu la cognes puis on inverse.

    Le blaireau observa l'aigle, un sourcil levé et un sourire moqueur.

    - Bah quoi ? Y a pas de raisons que tu sois le seul à profiter.

    Honnêtement, ce qui lui plaisait le plus chez lui... c'était quand même sa manière bien à lui de ne pas pouvoir supporter Hannah et de rêver de la disparaître.

    _____

    Quand il rentra chez lui et ne trouva pas Theodore dans le salon, le blond fût tenter d'aller directement voir s'il s'était réfugié à sa planque habituelle... mais il préféra d'abord aller vérifier dans la chambre et la bibliothèque où ils avaient entreposés leurs livres respectifs.

    Sans succès.

    Zacharias fit donc tourner la poignée de la porte de la salle de bain, doucement. Puis y entra, sans bruit. Du regard il chercha la silhouette fine et recroquevillée de Theodore. Pour, sans surprise, le trouver assis dans la cabine de douche, tout habillé, appuyé contre le mur et les jambes ramenées à lui. Ses bras les encerclaient et sa tête était dissimulée dans ces derniers.

    A pas feutrés, le blond s'approcha et ouvrit la porte sans geste brusque. Une fois juste en face, il l'attira contre lui. Sans un mot. A quoi bon, puisqu'ils se comprenaient sans avoir à utiliser cette forme de langage.

    Ils restèrent assis dans la douche un moment, le brun contre Smith qui ne le lâchait pas. Qui le serrait comme s'il craignait que l'autre ne s'en aille. Qui faisait ce que Malfoy attendait de lui : le rassurer à sa manière.

    Pourquoi ne pas m'avoir parlé des venues de Abbot ? Demanda-t-il enfin.
    - Je sais me débrouiller seul, Zach, marmonna Theodore.
    - Je n'en doute pas mais... si ça te met dans cet état c'est qu'il doit y avoir un problème quelque part. Et un problème dont tu ne peux te défaire tout seul.

    Le brun se redressa et s'éloigna légèrement du blond. Ce dernier le ramena de nouveau contre lui.

    - Je faisais vraiment un piètre Serpentard, fit-il remarquer pour changer de sujet. N'est ce pas ?
    - Tu faisais le meilleur Serpentard qui soit, Teddy, sourit-il avant de l'embrasser. Le meilleur.


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  • Zacharias était assis à la cafétériat de l'hôpital et attendait que Malfoy ne pointe le bout de son nez. Il l'avait prévenu de son arrivée il y avait de cela une dizaine de minutes et toujours aucunes traces de celui-ci.

    Agacé, il pianotait du bout des doigts sur ta table. Buvant parfois une gorgée de son café. Laissant souvent son regard dévier vers l'heure. Toujours rien.

    - Et me voilà, lança Draco en tirant la chaise en face du blaireau. J'ai un peu tardé.
    - Un peu, oui.

    Le serpent sourit, l'air de rien, à l'autre homme. Smith n'était pas une personne patiente et pourtant il était resté. Smith était une personne qui détestait les retards, comme Theodore, et qui partait si on osait le faire attendre et pourtant... il était là, juste en face.

    Tout ça parce qu'il attendait un compte rendu sur ce qu'il pensait de l'état de Theodore. Savoir si il avait su le faire parler. S'assurer qu'il allait mieux que ce qu'il pensait.

    - Alors ? Demanda-t-il précipitemment. T'en penses quoi ?
    - Rassure le.

    ________

    Il entendit ses talons claquer dans le couloirs. Cette démarche ne pouvait qu'être la sienne. Ca ne pouvait qu'être elle. Elle était complétement folle et le suivait partout. L'apprenti fût un instant tenté de verrouiller la porte afin de lui bloquer l'accès mais... et si ce n'était pas elle.

    - Devine qui sera ta fantastique binome ! S'enquit Hannah en entrant dans la salle. J'ai demandé à faire équipe avec toi et on a accepté.
    - Génial, se réjouit-il faussement.
    - Il faut qu'on parle, Zach. Et tu le sais.

    Le blond soupira. Dos à la brune, il préférait ne pas voir son visage. Simplement imaginer son air idiot et son sourire d'imbécile plutôt que le voir.

    - La seule chose que j'ai à te dire, Abbot... c'est : tais toi et fou le camp.
    - Sans vouloir jouer sur les mots : je pense que ça fait deux choses.

    Zacharias ne prit pas la peine de lui répondre, ni même d'enfin lui accorder un regard. Le sorcier aux cheveux blonds préférait encore, et de loin, faire ce stupide et ennuyeux inventaire des potions.

    Dos à la sorcière, il ne la vit pas prendre plusieurs flacons sur une étagère qu'il n'avait pas encore vérifié. Pas plus qu'il ne l'entendit les faire tomber dans la poche de sa blouse. Et il ne su donc pas émettre quelques soupçons sur ses projets à venir.

    - Tu as parlé avec Nott ? interrogea-t-elle l'air de rien. Dernièrement, je veux dire.
    - Sachant que tous les quinze jours on se prévoit cinq minutes pour parler, étant donné que le reste du temps on baise comme des lapins... et ça tombe bien on a parlé hier soir.

    Il daigna enfin faire un demi-tour sur lui même afin de faire face à la jeune femme qu'il rêvait d'étrangler aussi surement qu'il avait souhaité la mort de Granger. Cette dernière lui souriait et le regardait avec des yeux... qui une fois de plus lui faisait penser à l'ex petite amie de Theodore.

    Ce qui était loin de le rassurer, compte tenu de ce qui s'était passé.

    - Non mais sérieusement ? Tu me poses vraiment la question ?
    - A-t-il parlé de mes visites ?
    - De tes... quelles visites ?

    Le sourire victorieux qu'elle eut alors ne fit qu'accroître ses pulsions meurtrières. Hannah se méprenait totalement si elle s'imaginait qu'il irait reprocher à Theodore de ne rien lui avoir dit à son sujet. Au contraire.

    Il comprenait, à présent, mieux pourquoi le brun avait un étrange comportement ces derniers temps. Il comprenait également mieux la signification des mots de Malfoy "Rassure le". Il comprenait mieux pourquoi Theodore se renfermait un jour et cherchait le contact le lendemain.

    Et l'histoire du lapin.

    - Je lui ait dit qu'il te rendait malheureux, puisque tu n'oses pas le faire toi même. Mais il refuse de lâcher prise, se désola l'ancienne Poufsouffle. Il ne pense qu'à lui Zacharias ! S'en est effarant. Son égoïsme me donne la nausée rien que d'y penser.
    - Mais je suis heureux, murmura Zacharias, sidéré. Je le suis sans cesse, sauf quand je me trouve coincé avec toi. Celle qui fait le plus preuve d'égoïsme ici, Hannah... c'est toi.

    Zacharias fit glisser sa baguette dans sa main après avoir posé plume et parchemin près du pot d'encre, sur le bord d'une étagère. Calme, il la pointa sur le front de sa locutrice, plus petite que lui d'une bonne tête.

    - J'ai un mot à dire et tu es défigurée, annonça-t-il placidement. Deux et tu es morte. Donc écoute bien ce que je vais te dire car je ne te le répéterais pas : Ne t'approche plus de lui.

    Hannah resta silencieuse.

    - Il n'a pas besoin de toi pour douter et se remettre en question. Si j'apprend, par hasard et par malheur, que tu m'as désobéi... je t'assure que ton joli minois ne sera plus qu'un très lointain souvenir.

    De haut en bas il la jaugea dédaigneusement.

    - Enfin, on s'est comprit, ajouta-t-il avec un rictus moqueur.
    - Pourquoi t'obéirais-je ? Demanda-t-elle par défi. Ce n'est que du bluff.

    L'homme se pencha vers sa collègue et planta son regard dans le sien. Ses lèvres s'étirèrent pour former un sourire moqueur.

    - Es-tu prête à prendre le risque, Abbot ?

    La jeune femme ouvrit la bouche, la referma, la rouvrit plusieurs fois de suite. Zacharias disait-il vrai ou pas. Etait-il véritablement capable de mettre ses menaces à exécution ?

    Elle serait tentée de dire que non. Smith était une personne trop loyale, une personne honnête et certainement pas un criminem. Pourtant l'ancienne Poufsouffle doutait. Elle ne réussissait pas à dire clairement que "Non, jamais Zacharias ne ferait pareille chose". une petite voix au fond d'elle lui affirmait que si : il oserait faire ça.

    Pour Theodore.
    Toujours Theodore.
    Il n'y en avait jamais eu que pour lui.

    Et si elle voulait Zacharias il faudrait éliminer Nott de la partie. Le faire abandonner plutôt que perdre.

    Le nécessaire se trouvait d'ailleurs au fond de sa poche.


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