• - Theodore, Smith est venu me dire que tu semblais pas au top en ce moment. Je sais que je ne suis pas Blaise, encore moins James et certainement pas Smith mais... tu veux qu'on en discute ?
    - Abbot, souffla juste le brun. J'sais pas quoi faire d'elle, Draco.
    - J'ai bien une solution mais je ne suis pas sur qu'elle te plaise.

    Le brun sourit au fils Malfoy. Elles étaient désormais loin leurs querelles de collège. Si loin qu'il semblait incroyable qu'elles n'aient pu ne serait ce qu'exister et pourtant Merlin seul savait à quel point elles avaient été présentes.

    Entre les bagarres dans les dortoirs, les mini-duels improvisés, les fois où Draco avait ordonné aux deux gorilles de le tenir pour le frapper. Notamment au cours des deux premières années. Blaise l'arrêtait parfois mais Theodore ne pouvait s'empêcher de se demander si c'était par envie qu'il s'arrête ou pour mieux l'utiliser à sa guise ensuite.

    Les deux serpents avaient installés un plateau d'échec sur la table de la cuisine et disputaient une partie tout en discutant. Ils étaient les deux grands amateurs de ce jeu de leur années de Serpentard et pourtant : ils avaient rarement joués l'un contre l'autre. Ce qui pouvait facilement s'expliquer, ceci dit.

    - Quand Zach est en cours ou à St Mangouste... parfois elle vient ici et essaie de me convaincre que ce serait mieux pour lui si... bref. Cavalier en E5.
    - Que dit cette idiote pour te convaincre ? Tour en G7.
    - Que je ne fais que lui apporter des ennuis et bizarrement j'ai pas trop de mal à la croire sur ce point, marmonna Theodore en fixant le plateau. Fou en G7.
    - Tu sais, sans toi, il n'aurait jamais tenu après la mort de ses parents et de son frère. Sans toi elle aurait plus de Smith à enquiquiner. Reine en D2

    La partie s'éternisait, comme souvent d'ailleurs. Parfois l'un d'eux daignait sacrifier une de ses pièces dans le fol espoir de faire commettre une bavure à l'autre mais jamais ils ne tombaient dans un piège aussi flagrant.

    Ce n'était bon que pour une partie contre Blaise qui ne jurait que par sa dame et l'utilisait à tords et à travers... pour la perdre en quelques tours seulement. Pour avoir, à défaut d'avoir joué l'un contre l'autre, disputait d'innombrables parties contre celui-ci : Draco et Theodore devaient admettre que le Zabini avait toujours cruellement manqué de stratégie à ce jeu.

    - Bien sur que si il aurait tenu, répondit amérement le brun. Cavalier en A3. J'étais à Azkaban juste après la bataille, je te rappelle.
    - Et il s'est battu pour t'en faire sortir. Il avait une raison de tenir, il t'avait toi. Fou en E6. Et c'est pas comme s'il ignorait que tu étais la poisse personnifiée.

    Theodore fixait, silencieusement, le plateau de jeu. Les coudes sur la tables, les mains jointes et le menton posé sur ses poings... il n'ajoutait rien à la dernière remarque du blond. Gardait-il le silence parce qu'il réfléchissait à la partie et son prochain coup ou pour une toute autre raison ?

    - Je me souviens, en première année, d'un blaireau blond qui te collait un peu trop lors de nos heures de cours, sortilèges et botanique il me semble.
    - Et d'un autre imbécile blond qui me faisait payer ces frasques, ajouta Nott, amèrement.
    - En seconde aussi, poursuivit Malfoy en détournant la tête. A partir de la troisième il a juste fait son maximum pour t'embêter et se faire remarquer. Il était moins flagrant que Blaise mais il voulait ton amitié.

    Les deux anciens Serpentards n'ajoutèrent rien pendant un court instant.

    - J'ai entendu dire qu'il avait été le premier à réellement accepter ta présence dans la salle sur demande. J'ai entendu dire que tu lui avais fait promettre de ne pas en sortir, suite sans doute à une nouvelle vision.
    - Et ? Demanda effrontément Theodore.
    - Et, répéta l'autre l'air amusé. Et tu ne crois pas que ce jour là tu lui as sauvé la vie. Pour lui ça a toujours été toi. Et pour toi...
    - Reine en D2. Echec et mat.

    Draco sourit face à cette défaite autant que face à l'absence de réponse dont il était victime. Il aurait osé mettre sa main droite à couper et la gauche au feu que ça se serait produit. Et sans le troisième oeil de Theodore !

    Il le voyait justement masser sa jambe, comme il faisait de temps en temps lorsqu'il était en pleine réflexion ou qu'il angoissait, d'après ce qu'il avait remarqué des nouveaux tics de son ami.

    D'un coup de baguette, le blond rangea les pièces et appella Dips afin qu'il n'aille ranger le jeu à sa place habituelle : la bibliothèque. La créature s'abaissa et s'exécuta en disparaissant dans un pop sonore.

    - Ca a commencé par un intérêt étrange de Smith à ton égard et toi qui ne le repoussait pas alors que tu refusais tout le monde. Puis par une amitié... pour en arriver à aujourd'hui. Ted : tu sais qu'elle a tord. Sinon tu serais convaincu depuis longtemps.
    - Et si elle avait raison mais que je refusais de l'admettre ? Que mon inconscient refusait de l'accepter afin de satisfaire mon propre plaisir.
    - Et bien qu'il continue à faire en sorte que tes envies soit comblée, sourit Malfoy. Sois un peu égoïste pour une fois, ça ne te fera pas de mal. T'as le droit d'être heureux aussi.
    - Zach aussi.
    - Je pense que dès l'instant où il est avec toi... Smith l'est.


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  • Dips trouva son jeune et étrange maître recroquevillé sur le canapé. Selon monsieur Zacharias, cela devait typiquement être dans ce genre de situation qu'il fallait aller le chercher. La créature voyait la jambe toujours douloureuse être un peu trop raide et un air inquiet, voire fragile, sur le visage. Trop fragile.

    Pourtant la créature ne fit rien d'autre que venir à lui une couverture pour l'en couvrir. Dips le laissa ensuite seul dans le salon.

    Quand l'elfe de maison trouva un lapin mort sur la table de la cuisine, il se contenta de jeter la dépouille dans la poubelle et vaquer aussitôt après à ses occupations habituelles... et lus traditionnelles.

    - Dis rien à Zach concernant le lapin, ordonna Theodore, réveillé et appuyé contre la chambranle de la porte. Fais disparaître la carcasse pour qu'il n'en reste rien.

    La bestiole s'inclina et dodelina vivement de la tête pour lui signifier que les ordres avaient été entendus et seraient exécutés.

    _____

    Zacharias, en rentrant de St Mangouste, fût accueillit par une véritable fusée brune qui se jetta sur lui. Elles semblaient loin, à présent, les douleurs à la jambe connues ce midi et qui l'avaient d'ailleurs accompagnées une bonne partie de l'apréès-midi.

    Surprit, mais pas mécontent de cet accueil Ô combien enthousiaste, le brun toujours dans les bras et sa tête nichée contre lui : le blond demanda malgré tout si quelque chose s'était passé pour qu'il n'agisse ainsi.

    Ce qui fût nié en bloc.

    Toujours était-il que Theodore semblait chercher un contact physique et humain et qu'il refusait de s'éloigner. Ce qui ne pouvait, pour Zacharias, rimer avec qu'une seule chose : des problèmes. Problèmes dont le brun paraissait ne pas vouloir qu'il soit au courant.

    Et toute la soirée se déroula ainsi. Theodore cherchant un contact et lui ne le lui refusant pas.

    - Pourquoi tu ne manges pas à ta place habituelle, interrogea naturellement le blond, surprit. Ted... t'es bizarre ce soir.

    Le serpent secoua vivement la tête de droite à gauche avant d'éloigner son assiette, se relever pour immédiatement se rasseoir en grimaçant.

    - Tu marches, Theodore... mais je pense aussi que tu forces trop sur ta jambe.

    Le brun baissa les yeux d'un air coupable. Il ne le savait que trop. Draco le lui disait toujours. Justin se moquait toujours gentiment de ça. Neville et Ernie râlaient car il refusait de prendre son temps. Et John... John lui lançait des regards on ne peut plus clair et se contentait de le soutenir pour le guider vers un siège.

    Après des mois dans un fauteuil, à attendre que son corps ne se remette suffisamment pour accepter l'emploi d'un sort aussi lourd sur lui : c'était difficile de lui en vouloir, de l'empêcher de profiter de ses jambes. Tous ayant conscience qu'ils ne seraient pas mieux.

    - Je te transplane dans la chambre et tu te reposes, d'accord ?
    - J'ai pas besoin de ça Zach ; je sais me déplacer. Pas besoin de.

    Zacharias ne su pas de quoi Theodore n'avait pas besoin. Le blaireau avait rarement autant maudit et bénit les visions de son ami. Même s'il ne comptenait toujours pas pourquoi il tombait à présent inanimé alors qu'avant son incarcération il les vivait éveillé et semblait simplement absent.

    Il avait du coup toujours peur que ça n'arrive lorsqu'il n'était pas présent. Que personne ne l'était. Et qu'il tombe mal pour se blesser malencontreusement. Parce qu'elles arrivaient sans prévenir, sans même lui laisser le temps de s'installer dans un lit, un fauteuil ou même une chaise.

    Le médicommage en herbe eut quelques scrupules à faire léviter l'autre et préféra le porter lui-même. C'était pas comme si c'était compliqué.

    Il l'allongea et le couvrit puis attendit. Attendit simplement qu'il ne se réveille pour lui expliquer ce qu'il avait vu, cette fois. Hors de question qu'il ne se défile, bien entendu.

    Et pourtant, quand le brun se mit à lui sourire et l'observer avec de grands yeux, ses résolutions furent misent à rude épreuve. Theodore ne voulait de toute évidence pas parler et savait comment s'y prendre pour passer entre les mailles du filet.

    Dire qu'après il allait penser être un piètre serpent. La bonne blague.

    _____

    - Dips ? Tu sais ce qui se passe avec Theodore ?
    - Le maître était comme ça lorsque Dips est rentré. Dips pense que le lapin est responsable.

    Le blaireau fronça les soucils. Le lapin ? Quel lapin ? Poser des question à l'elfe était nécessaire mais actuellement impossible : ce dernier, se rendant compte de son erreur, était déjà en train de se cogner la tête contre un mur en guise de punition. Sans doutes avait-il eut pour ordre, de la part de Theodore, de ne pas lui en parler.

    Ce qui était d'autant plus inquiétant.

    - Qu'est ce qu'il a fait, le lapin ? Demanda finalement Smith en maintenant la créature loin du mur.
    - Il était mort, couina-t-elle. A la place où le maître mange.

    Voilà au moins une réponse à une question.

    - Comment est-il mort ?
    - Dips a senti le sortilège de la mort, annonça celui-ci d'un air grave. Dips connait bien l'odeur. Et Dips en est certain.

    Sortilège de mort. Place de Theodore. Lapin. Les pièces s'assemblaient parfaitement. Un peu trop d'ailleurs.


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  • Theodore venait de poser son assiette, ses couverts ainsi que son verre dans l'évier, prêt à être lavé dès que Dips reviendrait. Il n'avait jamais comprit la raison des crises de larmes de son elfe de maison lorsqu'il voyait que la vaisselle avait été faite ou que la table avait été nettoyée... mais elle était telle qu'il préférait les éviter le plus possible.

    Quand il se tourna pour faire demi-tour, il regarda machinalement la table normalement vide de la cuisine... et découvrit un lapin.

    Il haussa un sourcil et fit glisser sa baguette en tilleul argenté dans sa main.

    - Zach ? Appela-t-il prudemment. Le lapin c'est pas drôle. Tu pourras aller le rendre car.

    Un éclair traversa la cuisine et manqua de justesse l'oreille droite de l'animal qui fit quelques sauts pour s'approcher de l'homme et s'éloigner de l'origine du faisceau lumineux. L'ancien serpent regardait de tous les côtés, cherchant à trouver le responsable de tout ce cirque.

    Qui ne devait pas être Zacharias. D'accord celui-ci avait un humour douteux. Mais pas à ce point, jamais il n'aurait jugé amusant de l'effrayer et ainsi jouer avec ses nerfs. De plus : retenir ses rires n'était pas quelque chose dont il aurait été capable.

    - Ainsi tu as donc réellement du tilleul argenté en main, lança une voix féminine. C'est pas une blague.
    - Sors d'ici, ordonna-t-il d'un ton autoritaire. C'est une propriété privée et tu n'as rien à faire ici.
    - Toi non plus. C'est Zacharias qui habite ici. Pas toi.

    Elle s'approcha d'un pas de l'ancien Serpentard qui ne bougea pas et continua de la regarder, les épaules en arrières et la tête haute. Du coin de l'oeil, Theodore regarda la pièce pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'issue possible. Comme il le savait pertinemment.

    - Nott, Nott, Nott, soupira Abbot, arrêtée à la hauteur du lapin. Quand comprendras tu que Zach mérite mieux que toi.

    Baisser les yeux ou l'affronter. Le voilà partagé entre les deux idées pourtant parfaitement contradictoire. Faire les deux n'était pas possible. Choisir une marche à suivre était obligatoire.

    Il fronça les sourcils et la fixa. Il la vit esquisser un sourire moqueur, comme le faisait Theophile lorsqu'il était enfant et qu'il s'apprêtait à le punir. D'instinct, le brun fit donc un léger pas en arrière.

    Quelques secondes plus tard, un sortilège de Jambencoton était lancé là où il se trouvait juste avant. Hannah grimaça et réitéra son geste.

    Qu'il évita de nouveau.

    Comme son père autrefois, elle laissait son visage la trahir et laissait le temps à sa potentielle victime d'éviter le sort. Cela pouvait se révéler pratique, après tout : il avait connu cette manière d'être pendant des années. Mais cela pouvait également être désastreux : il connaissait suffisamment Theophile pour savoir qu'au bout d'un moment sa colère devenait incontrôlable et qu'arrivait un moment où, à la frontière entre raison et folie, Theodore devrait abandonner et se laisser prendre.

    - Tu ne lui apportes que des ennuis, Nott. Tu lui as prit son droit de vivre... il passe son temps à s'inquiéter pour toi.

    La jeune femme le toisa de bas en haut, un air de profond dégoût peint sur son visage. Il fit mine de l'ignorer mais priait intérieurement pour que Dips ne revienne enfin. Ou que John ou Justin n'aient fini les cours et passent. Ou que Draco s'ennuie. Ou peu importait : mais que quelqu'un arrive.

    - Tu as peur Nott ?
    - Les fous ne m'ont jamais inspiré confiance... Voldemort, les Carrow, Lestrange, Hermione et maintenant toi.

    L'ancienne Poufsouffle haussa un sourcil, intriguée avant de sourire. La présence du prénom de l'ancienne lionne parmi la liste de mangemorts ne lui avait pas échappée. Elle joua un peu avec sa baguette, la faisant passer d'une main à l'autre.

    - T'essaie même pas de te défendre ? S'étonna-t-elle sincérement. De m'obliger à sortir de chez Zacharias.
    - A quoi bon. Tu partiras bien un jour.

    Ses jambes tremblaient et pour se donner bonne contenance, Theodore s'appuya contre le plan de travail. L'acte n'avait pas échappé à la future médicommage qui eut l'air d'avoir enfin quelques scrupules.

    Bien vite envolés, ceci dit.

    - Si vraiment tu l'aimais, tu le laisserais en paix. Tu as la marque et rien que ça te prouve que tu n'as pas droit d'attendre quoi que ce soit de Zach.

    Elle pointait sa baguette sur le lapin et attendait d'être certaine d'avoir captée toute l'attention du brun avant de conclure son numéro.

    Impassible, l'ancien mangemort la regardait. La respiration lente. La baguette posée près de lui mais pas dans les mains. La jambe gauche tremblante. Il tentait de ne rien montrer.
     
    - Tu devrais t'asseoir, conseilla-t-elle malgré tout. Ta jambe.
    - Ca va aller, répliqua le brun d'un ton cassant.

    Il ne l'écoutait pas mais au moins elle avait toute son attention.

    - Avada Kedavra.

    L'animal tomba raide mort sur la table de la cuisine, là où Theodore avait prit son repas ce midi, là où il mangeait toujours. Muet, l'ancien serpent regardait tantôt le lapin, tantôt son bourreau.

    - Sois raisonnable, Nott.
    - T'es complétement barje, annonça-t-il dans une vaine tentative de masquer son trouble.

    Comme pour lui donner raison, elle éclata bruyamment de rire et enfin : tourna les talons.

    Seul, Theodore se laissa tomber au sol. Le dos contre les placards, il essayait d'apaiser les tremblements de sa jambe gauche et retrouver son calme... plus facile à dire qu'à faire.


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  • - Zacharias !

    Il avait apprit à reconnaitre cette voix au cours des dernières semaines. Plus par nécessité que par envie. Le blond accéléra l'allure dans les couloirs de St Mangouste et s'engouffra dans les toilettes pour hommes les plus proches.

    Par mesure de sécurité, il alla jusqu'à bloquer la porte à l'aide d'un sortilège du crû de Theodore et se mettre dos à celle-ci. Puis attendit quelques longues minutes afin de s'assurer que personne ne l'attendait derrière la porte. Enfin : pas elle, du moins.

    Ah oui ! Et aussi qu'elle comprenne peut être enfin qu'il ne souhaitait pas avoir à lui parler. Ni aujourd'hui, ni demain, ni jamais. La voir non plus, pour tout dire. Bon : il ne voulait rien pouvant lui rappeler l'existence de Abbot, voilà qui était clair.

    - Zachy, lui sauta-t-elle dessus sitôt eut-il tourné le couloir. Ca te dirait qu'on sorte un de ces soirs ? Ce soir par exemple. Et on irait... je sais pas.
    - Non ça ne me dirait pas qu'on sorte un de ces soirs, claqua l'autre apprenti. Ni ce soir, ni jamais. Et nous n'irions nulle part.

    Tandis qu'il accélérait et allongeait une nouvelle fois le pas, elle faisait de même afin de rester à sa hauteur. En sautillant. Bêtement. Tout ce qu'elle faisait elle le faisait bêtement, de toutes façon. Ce qu'il aurait aimé la voir disparaître "Pouf" et plus de Abbot.

    Les poings serrés et la mâchoire crispée, Zacharias se demandait s'il avait raison de se retenir de l'envoyer chier à la sauce Smith. Au moins là elle comprendrait et ça serait radicale.

    - Pourquoi ? Demanda-t-elle.
    - Abbot, soupira-t-il exaspéré. Je suis avec Theo et je.
    - Tu mérites quelqu'un qui t'aime pour ce que tu es ! S'exclama la jeune femme. Et non pour ce que tu fais ! Une personne forte. Une personne qui attire moins les emmerdes. Tu as faillis mourir , tu l'oublies ça !
    - Ce n'est pas Ted qui m'a attaqué, aux dernières nouvelles. Et c'était même toi qui avait conseillé l'autre salaud de venir me voir, si je me souviens bien.
    - Il a tué Brian ! Ton propre frère !

    Elle avait délibéremment ignoré la remarque de Smith. Elle s'en voulait déjà suffisamment et il était inutile qu'il n'en remette une couche. Elle avait eu la peur de sa vie lorsqu'elle était entrée dans la chambre de la gamine qui la tirait par le bras pour y découvrir Zacharias dans une flaque de sang.

    Pour qu'on lui refuse finalement le droit d'aller le voir dans sa chambre. Soit disant une demande de Smith. Mais elle savait très bien que c'était Nott qui avait fait la demande. Ca ne pouvait qu'être lui.

    Le blond arrêta d'avancer et se tourna brutalement dans la direction de la brune. Si ses yeux avaient été capables de tuer d'un simple regard, le cadavre de la jeune femme serait d'ores et déjà en train de refroidir sur le carrelage de l'hôpital. Malheureusement pour lui et Theodore : ils n'étaient pas encore capable de réaliser pareille bonne action. Mais il avait bon espoir d'y parvenir un jour.

    A la place de l'assassiner, l'ancien blaireau se contenta de l'agripper et la plaquer contre un mur... en lui lançant des regards assassins malgré tout (mieux valait tenter le coup, non ?).

    - Vas-y Zacharias, murmura-t-elle.
    - Je sais qui est Brian, cracha le blond en réponse. Et Ted aurait pu y rester lui aussi, dans cette foutue explosion ! Maintenant : ne m'approche plus, Abbot.
    - S'il a été accusé ça n'est peut être pas sans raisons. Il n'y a pas de fumée sans feu.

    De rage, il cogna dans le mur à la hauteur de la tête de la jeune femme qui sursauta et poussa un petit gémissement aigue, plaintif, pitoyable.

    - Fou moi la paix, Abbot, finit-il par demander suppliant. Fou nous la paix.
    - Nott ne te mérite pas, fit remarquer l'apprenti médicommage à son vis à vis en lui faisant les yeux doux et faisant glisser sa main le long de son torse. Tu mérites tellement... tellement mieux.
    - J't'en pris, ne te fais pas plus conne que tu ne l'es réellement, c'est déjà amplement assez.

    Elle parut offensée par le vocabulaire employé par son interlocuteur ainsi que par son ton méprisant. Son ancien camarade de maison ne se formalisa pas de cet état de fait.

    Hannah caressa la joue de Zacharias d'un geste qui se voulait affectueux. Il la chassa d'un revers de main, comme il l'aurait fait s'il s'était agit d'une mouche.

    - Ne me touche pas ! S'énerva-t-il. Bon sang Abbot, en quelle langue faut-il que je te le dise ? Je. Suis. Avec. Theodore. Et il faudra t'y faire car c'est pas près de changer !
    - Nott est un homme, lâcha-t-elle comme s'il s'agissait là d'une bombe prête à faire exploser l'hôpital entier. Ce n'est pas naturel !

    Le blond ferma les yeux. Inspira et expira doucement et ce, à plusieurs reprises. Avant de tourner les talons, non sans un dernier regard méprisant en direction de la jeune femme, il répliqua.

    - La seule chose de pas naturelle, Abbot : c'est ton incapacité à accepter la réalité.
    - Je ne suis pas obligée d'accepter quelque chose d'inacceptable, murmura-t-elle. Votre couple n'en est pas un. Vous êtes deux hommes et.
    - Et quoi Abbot ! QUOI ! Hurla-t-il sans tenir compte des regards courroucés. Comment peut-on aspirer à devenir médicommage avec un esprit comme le tiens : borné.


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  • Zacharias, en rentrant ce midi là, s'attendait à trouver Theodore en train de vadrouiller d'un bout à l'autre. A aller d'une pièce à l'autre. A tout faire sauf se reposer comme il lui avait demandé.

    Pourtant à la place, il retrouva le brun comme il l'avait laissé. Endormit. En boule. L'oreiller avec lequel il dormait dans les bras. Les oreilles fumantes. Et un flacon vide à ses côtés.

    De quoi oublier qu'Hannah avait passé la matinée à le poursuivre avec mille et une âneries. A lui demander d'expliquait tout ce qui rendait Theodore si important. A l'obliger à se justifier.

    Il lui caressa les cheveux et se demanda s'il lui fallait le réveiller. Theodore n'avait pas mangé au matin, n'avait pas dû manger dans la matinée et la veille c'était à peine s'il avait touché à son assiette. Mais il dormait si bien.

    - Dips a préparé de la soupe pour maître Theodore, annonça la créature au médicommage qui sourit. Dips espére qu'il a bien fait.

    _____

    A peine eut-il transplané à l'hôpital qu'une furie brune lui fondit dessus. Zacharias perdit de suite sa bonne humeur et foudroya du regard sa jeune collégue et ancienne camarade de maison.

    - Zacharias, où étais-tu ce midi ? Demanda-t-elle d'un ton accusateur. Normalement aujourd'hui on devait manger tous ensemble.
    - Je suis rentré manger avec Ted, prit-il un malin plaisir à répondre. Theodore, tu sais qui il est non ?
    - Ouai, ta tapette.

    Il venait de boire une longue gorgée du café préparé par les bons soins de Dips et manqua de s'étoquer suite à la réplique. Hannah essaya de lui frapper dans le dos afin de l'aider mais le blond ne la laissa pas faire. Aussi vite que possible, il s'empara de son poigné et l'arrêta.

    - Mais Zachyyyyy, chouina-t-elle.
    - Abbot. N'essaie même pas de me toucher !

    Son ancienne camarade de classe leva une main pour essayer de lui caresser la joue.

    - Theodore est malade, se déroba-t-il. Tu ne devrais pas t'approcher tu pourrais être malade à ton tour et ce serait facheux.
    - Tu ne devrais pas l'approcher non plus, fit-elle remarquer en papillonnant des yeux.
    - Me regarde pas comme ça, ordonna-t-il, méprisant. On dirait que tu vas me violer sur place.
    - Tu serais consentant, non ?

    _____

    Penché au dessus de Theodore, toujours dans le lit sans avoir prit le temps de bouger de la journée, John souriait. Les oreilles fumantes du serpent l'amusait et donnaient l'impression qu'il était plus fragile encore qu'en réalité.

    - AAH ! Hurla le serpent en se réveillant et se saisissant de sa baguette.
    - Calme, calme. Ce n'est que moi.

    Le blaireau posa sa propre arme sur la table de chevet de Theodore. Il débouchonna ensuite une des fioles de pimentine et la tendit à l'autre garçon.

    - Je doute que tu ne sois allé demander quelques potions à Zach, comprit le futur auror.
    - Dodo, gromella Nott en remontant la couverture sur ses épaules.

    _____

    - Zach, j'ai besoin de ton aide, l'appella Hannah, tout sourire. Chambre cent quatre.
    - Demande à quelqu'un d'autre.
    - T'es le seul disponible.

    Le blond haussa un sourcil méprisant. Tous les médicommages ne pouvaient pas être pris. Et il n'était pas encore un médicommage, lui non plus. Aider Abbot n'avait aucun sens.

    - Je ne peux pas t'aider ; je n'en ai pas les capacités.
    - Mais Zach ! Il s'agit de... Nott.

    Il releva la tête aussi vite que si elle avait été fixée sur un ressort. Les autres sorciers présents dans le couloir virent le jeune blondinet se précipiter en direction de la fameuse chambre numéro cent quatre.

    Hannah le regarda faire, d'un regard noir. Evidemment. Dès qu'on mettait Nott dans l'équation, il n'y avait plus que lui. Il n'y avait jamais eut que lui.

    Nott à droite. Nott à gauche. Nott. Nott. Nott. Y en avait raz le bol de Nott à force !

    _____

    - Reine en C5.

    Theodore fronça les yeux en voyant le nouvel aménagement du plateau d'échec puis sourit et prit la décision de ne pas prendre la reine de son ami pour envoyer sa tour en G8 à la place.

    - T'es marrant avec tes oreilles qui fument, sourit John. Reine en G8.
    - Blaise jouait comme ça parfois, fit remarquer Theodore. Mais toi non, toi tu joues bien. Tu n'as pas une stratégie aussi banale et bancale.

    _____

    Zacharias regarda dans tous les coins de la chambre en question et ne le trouva pas. Il ne trouva personne pour la simple et bonne raison que personne ne se trouvait dans la pièce. Aucun patient et encore moins de Theodore.

    Comment aurait-il été possible qu'il n'y en ait un ? Theodore ne serait jamais venu de lui-même ici, et il était juste malade et couché. Pas de quoi venir à l'hôpital.

    - Abbot ! S'énerva-t-il en se tournant vers elle. T'as rien de mieux que me faire perdre mon temps !
    - J'ai besoin de ton aide, insista-t-elle.
    - Cette chambre est vide ! Et je ne suis pas médicommage ! Pas encore !

    Le blond la tuait du regard et l'aurait tué s'il avait pu. Elle avait cette manière bien à elle de le faire sortir de ses gonds, de l'énerver et lui donner des envies de meurtres plus fortes encore qu'au cours de la bataille finale.

    - C'est tout comme, tes études ne sont qu'une formalité pour toi. Tu savais déjà presque tout avant ta première année.
    - Alors que toi même après trois ans tu ne sais toujours rien, cracha-t-il. Que fais-tu en médicommagie, Abbot.
    - C'est pour toi que je suis venue ici.

    Il s'éloigna d'elle et secoua la tête en signe de négation.

    - T'es complétement folle, Abbot.


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