•  Le ton enjoué et un brin envieux de Blaise ne me plaisait pas vraiment et me donnait plus envie de lui coller mon poing dans la figure qu'autre chose. Mieux valait, pourtant, ne pas le faire. Il me semblait, non seulement, plutôt clair que Zabini réussirait sans trop de mal à me rendre le coup (en frappant plus fort, qui plus est) mais aussi qu'il y avait mieux comme manière de démarrer une nouvelle année scolaire que se battre avec un ami.

     

    Ce qui avait l'art et la manière de m'agacer était qu'il savait. Il savait que je pouvais voir ces sales bêtes ! Tous les Serpentards le savaient par je ne sais trop quel miracle. En seconde année, plusieurs personnes étaient venus me demander confirmation. J'ignore pour quelle raison on le leur avait dit. J'ignore également qui aurait pu le faire même si, là-dessus, j'ai une petite idée quand au nom du coupable. J'ignorais énormément de choses, tout compte fait... mais je savais que n'importe quel serpent savait. Blaise, donc, le savait également.

     

    L'interrogation de Zabini n'en était probablement pas vraiment une mais resta tout de même en suspend. Lui répondre ? Certainement pas ! Qu'aurais-je à lui dire ? Un « oui, je les vois » était une réponse vide de tout intérêt et l'autre énergumène s'empresserait de me noyer sous ses questions... un « non, que me chantes-tu là » serait un mensonge. Autant garder le silence, non ?

     

    - Tu montes ?

    - Je monte, oui, confirmais-je, déjà fatigué de sa présence. Mais une fois au château... t'iras dans la Grande Salle sans moi... j't'y rejoindrais un peu après.

    - Laisse moi deviner, marmonna Blaise en levant les yeux au ciel. Tu retournes voir mini-blaireau.

     

    Je me contenta de hocher la tête. Le surnom que Blaise avait donné à Zacharias me faisait, pour une fois, plus rire qu'autre chose. J'imaginais déjà la réaction du premier en découvrant que le second n'avait plus rien d'un « mini-blaireau » comme il ne cessait de l'appeler. Ils faisaient probablement presque la même taille à présent ! S'en était fini pour Smith des nombreux surnoms en rapport avec sa taille et j'étais content pour lui.

     

    Un Zacharias content et un Zacharias moins chiant.

     

    - Mini-blaireau c'est pas un cadeau, lança mon camarade tout en m'attrapant pour me faire monter.

     

    Je pense que n'importe quelle personne un minimum censée serait descendue de la calèche afin de me secouer légèrement, de me donner un petit coup dans les côtes ou me tirer par le bras afin de me faire sortir de mes pensées et (enfin) monter dans la calèche qui se trouvait toujours face à moi mais... mais non.

     

    Visiblement je n'attirais pas vraiment les gens censés. Déjà que je n'attirais pas les gens d'une manière générale mais si, en plus, seuls les cinglés m'approchaient : ce n'était pas gagné ! James me tirait par l'oreille lorsqu'il voulait que je le suive, sans doute était-ce une habitude datant de l'époque où j'étais insupportable avec lui ; mon père, de son côté, préférait m'agripper par le col de ma chemise afin de me conduire jusque ma chambre et m'y enfermer ; quant à Blaise... et bien Blaise préférait attraper mes cheveux et m'attirer jusqu'à la porte de la calèche.

     

    - C'est ta faute ! S'indigna-t-il lorsque j'eus le malheur de me plaindre de sa manière de procéder. Ils offrent une prise parfaite... Puis je suis sur que tu dis rien à Smith quand il fait ça ! Ah non mais suis-je bête... Smith ne sait pas atteindre tes cheveux !

     

    Il fût seul à éclater de rire mais c'était au moins ça. À défaut de savoir faire rire les autres, Blaise avait au moins le don de s'amuser seul, ce n'était pas donné à tout le monde. Je préférais ne pas penser, ne pas m'imaginer, ce qu'aurait fait Zacharias. Comme James, Theophile ou Blaise il n'aurait pas agit comme un être censé mais n'aurait, je pense, rien fait de tout ça.

     

    - Theodore ? M'appela-t-il une première fois, tout sourire. Theodore, Theodore, Theodore ?

    - Quoi ? Grognais-je, ne supportant déjà plus son babillage incessant.

    - Pourquoi la calèche elle démarre pas ?

     

    Je ferma les yeux un bref instant avant de faire naître un sourire sur mon visage et tourner la tête vers mon voisin de banquette.

     

    - Peut-être pas que nous ne sommes que deux dans une calèche de six, proposais-je. On attend de nouveaux passagers, Blaise.

    - Le groupe de quatre blaireaux géants ferait l'affaire tu crois ? Parce qu'ils approchent là.

     

    A force, je commençais à connaître ma chance (ou mon absence de chance, d'ailleurs). Ce n'était pas juste un groupe de quatre Poufsouffle qui était en train de s'approcher de là où nous nous trouvions, c'était un groupe de quatre Poufsouffle de septième année dont Diggory faisait parti. En me reconnaissant il eut un petit sourire avant de me saluer poliment. Sans trop de surprises, il se contenta de superbement bien ignorer Blaise qui sembla peu apprécier ce geste.

     

    Mon voisin fusillait l'un des préfets de Poufsouffle et, une fois que la calèche eut démarrée et avancée de quelques mètres, se pencha vers moi. Un bras sur mes jambes, il me regardait avec un air sérieux qui ne lui allait vraiment pas au teint.

     

    - Tu me dois des explications, je pense.

     

    Techniquement je ne lui devais rien du tout : ni gallions, ni coups de poings, ni explications. Qu'y avait-il à expliquer ? Il savait déjà que j'avais de brèves connaissances, que des sorciers n'étant pas à Serpentard m'appréciaient probablement plus que les Serpentards eux-mêmes (ce qui, en soit, n'était pas bien difficile). Je suis poli avec ceux qui me respectent, c'est tout.

     

    - T'es ami avec tous les blaireaux du monde ou quoi ?

    - Juste Zacharias, soupirais-je (et je ne manqua pas le sourire moqueur de celui qui me faisait face, à savoir : Cédric).

    - Ouais ouais... Cadmadalamer, Diggory, commença-t-il à énumérer, écorchant le nom de John. Smith.

    - Ca ne fait que trois, Blaise... je pense qu'il y a un peu plus que trois Poufsouffle dans le monde... il y en a déjà quatre dans la calèche.

    - Trois c'est trois de trop. Smith c'est déjà trop, tu sais.

     

    Pour un Serpentard, parler à un Gryffondor, un Serdaigle ou un Poufsouffle a toujours paru relever de la plus haute trahison. J'ai jamais trop comprit pourquoi. D'accord ils aiment pas les Gryffondors, les Serdaigle et les Poufsouffle et certains le leur rendent bien mais justement !

     

    - Theodore... c'est en partie pour ça que tu as tant de mal à te faire ta place... tu fais n'importe quoi avec n'importe qui.

     

    Que l'on m'emmure vivant ! Qu'on oublie jusqu'à mon existence passée ! Que mon nom soit déshonoré et traîné dans la boue ! Que le prestige des armoiries Nott soit perdu à jamais ! J'ai trahi les miens ! J'ai osé être ami avec un Poufsouffle et me montrer courtois avec deux autres ! Pire encore... j'ai osé sympathisé avec Granger, celle qui est soit-disant « l'abominable sang-de-bourbe je-sais-tout amie avec Potter et indigne d'être une sorcière » ! Certes elle n'était pas encore tout ça à l'époque où nous nous sommes rencontrés mais puisque réfléchir ne semble pas plaire à ceux qui m'entourent.

     

    - Grouille toi Teddy ! S'impatientait-il déjà alors que nous venions tout juste de caler et de nous arrêter. Grouille. Toi !

    - J'attends Zacharias.

     

    Passant à côté de moi, Cédric Diggory éclata de rire. La mine choquée de Blaise avait, il est vrai, de quoi en amuser plus d'un. Yeux ronds, bouche entrouverte, il était difficile à ce moment-là de garder son sérieux si on avait le malheur de poser les yeux sur lui.

     

    - Zabini, tu t'étonnes vraiment de savoir que Nott attend Smith ou tu nous fais un petit numéro ? Interrogea le Poufsouffle, se moquant gentiment.

    - Dégage, on est pas amis, t'es qu'un blaireau.

     

    Le plus âgé leva les yeux au ciel. Il reprit ensuite sa route en compagnie de ses trois autres amis qui l'attendaient, un peu plus loin, tapant du pied par terre et regardant régulièrement l'heure qui tournait. Cédric ne fit aucuns commentaires, ne reprit pas Blaise pour ce qu'il venait de dire. Il su se montrer parfaitement indifférent et je me demandais si, réellement, ça ne l'avait pas atteint ou si tout ça n'était qu'une façade.

     

    Peut-être qu'après six années passées à Poudlard... peut-être qu'on parvenait enfin à s'habituer à cette gue-guerre incessante qui existait entre les maisons. Enfin surtout entre les Serpentards et le reste du monde. Il n'y avait bien que dans notre maison où se lier d'amitié avec les autres était si mal vu... en même temps : créer des liens entre deux serpents c'était déjà pas forcément bien vu donc bon.

     

    - Parce que tu ne rigolais pas quand tu m'as dit que tu attendais mini-blaireau ? Me demanda-t-il une fois les autres plus loin. Theodore, tu étais sérieux ?

    - C'est est mon ami, fût la réponse qu'il obtint. Je ne vois pas ce qu'il y a de si étonnant.

     

    Il secoua la tête de gauche à droite. Ce que je venais de dire, apparemment, le désolait au plus haut point. Il n'y avait pourtant pas de raisons à ça ! Smith était mon ami, c'était vrai et ce n'était pas nouveau de ette année. Depuis nos onze ans nous nous entendions plutôt bien et, même si l'année passée nous nous sommes légèrement éloignés l'un de l'autre à cause de l'arrivée de Blaise à mes côtés... ça ne changeait rien.

     

    - Non, refusa Zabini. Non ce n'est pas ton ami ! C'est un Poufsouffle. Poufsouffle n'est pas Serpentard... il n'y a rien en commun entre les deux à part un S et un E !

    - Et un P, remarquais-je en levant les yeux au ciel et me faisant secouer comme un prunier. Si tu pouvais me lâcher je pense que nous parlerons tout aussi bien.

    - Un P si ça te fait plaisir, soupira-t-il sans obéir à ma demande pour autant. Mais ça ne change rien. Poufsouffle n'est pas Serpentard. Ce qui n'est pas Serpentard est ton ennemi, point barre.

    - Et Malefoy ? Lui demandais-je. C'est quoi, Malefoy ? Un Gryffondor, un boursoufflet, un épingle à nourrice ?

     

    Il n'en fallut pas plus pour que Blaise retire, enfin, ses grosses mains de sur ma robe. Après l'avoir remise correctement au niveau des épaules et du col, marmonner quelqu'excuses pour m'avoir secoué comme il l'avait fait : il tourna les talons et s'en alla vers le château. De mon côté, je le suivis de loin afin d'attendre Zacharias au bas des marches.

     

    - Ted ! Appela-t-on de derrière moi. On est là !

     

    Le « On » de Smith incluait John et, apparemment, uniquement John. Pas de Finch-Fletchley à l'horizon, ni de McMillan à l'horizon... ni d'un autre Poufsouffle quel qu'il soit d'ailleurs et ce n'était pas plus mal. Il avait beau s'entendre avec Cadwallader et seulement lui, il n'était pas impossible qu'un beau jour : son cercle d'ami s'étende un peu plus.

     

    D'un bref signe de tête, je saluais celui que je n'avais pas encore vu, ou alors que de loin, et à qui je n'avais encore jamais pu parler à cause de notre seul ami commun qui avait la fâcheuse manie de toujours demander à son camarade de maison de s'en aller pour nous laisser seuls.

     

    - Bon voyage ?

    - Avec Blaise ? Demandais-je en haussant un sourcil. Je me demande s'il n'existe vraiment aucuns moyens pour le faire taire.

    - Ce serait trop facile, sourit-il. Dans mon dortoir y a Justin qui parle toujours... dans la calèche il a pas arrêté de nous parler des bêtises de Patate, son chat. Alors qu'il avait déjà passé tout son temps dans le train à en parler. Enfin il a aussi dit d'autres trucs mais là j'écoutais pas.

     

    A moins que je ne me trompe, ce qui était possible mais quand même fort étonnant : il n'y avait pas énormément de Justin à Poudlard. Et encore moins qui étaient de notre année ou à Poufsouffle. Sans réunir ces deux critères le résultat était le même : un seul. Justin Finch-Fletchley. Un né-moldu qui avait été stupéfixé en seconde année au plus grand bonheur de Zacharias qui ne l'avait jamais vraiment porté dans son cœur. C'était plus parce qu'il était ami avec Ernie McMillan qu'il ne l'appréciait pas mais bon...

     

    - Justin ? Répétais-je. Tu as fait le trajet avec... Finch-Fletchley ?

    - Et Ernie, Hannah et Susan aussi. Les autres ont pas voulu venir parce que j'étais là, sourit Zach. McMillan et Finch sont sympa en fait... quand le premier ne critique pas ma taille.

    - Il n'y a plus grand chose à critiquer en même temps.

     

    Un immense sourire apparut sur son visage. Les yeux plissés à cause de sa bonne humeur, je le regardais : médusé. Je savais, depuis le début, qu'il tenait absolument à grandir mais pas un instant je n'aurais cru que c'était à ce point. Il semble tellement heureux de ces centimètres supplémentaires qu'il avait prit... Exagérée ! Cette réaction était simplement exagérée ! Être grand pouvait être pratique, certes mais ce n'était pas le pied non plus.

     

    - L'année dernière il faisait la tête parce qu'il voyait que je grandissais mais là... tu savais que je dépassais McMi maintenant ? C'est marrant hein ?

     

    Sourire. Sourire. Toujours ce sourire si bizarre sur son visage. Sourire. J'aime bien le voir sourire, le voir de si bonne humeur fait plaisir à voir mais... je n'étais pas d'humeur à ça : depuis qu'il avait demandé à John de rejoindre les autres dans la Grande Salle, nous avions parlé de Blaise, de Finch-Fletchley et de McMillan mais c'était tout et ce n'était vraiment pas eux qui m'intéressaient le plus, d'ailleurs.

     

    - Vous êtes... amis ?

    - Amis c'est un mot de quatre lettre vachement long, murmura Zacharias. Mais... j'aime les longs mots. Je pense que oui. Enfin ça ne va pas m'empêcher de rester chiant avec eux hein.

    - Tu es ami avec Ernie McMillan... celui que tu as si souvent insulté, qui se moquait de toi et...

    - Tu es bien ami avec Zabini, riposta-t-il aussitôt, agacé. Celui qui t'a si souvent insulté, humilié et frappé !

     

    Bouche bée, je le regardais tout en restant silencieux. Incapable de dire quoi que ce soit, je me contentais de le fixer. J'attendais qu'il reprenne la parole. Il pouvait dire ce qu'il voulait, qu'importe, pourvu qu'il parle ! De la pluie, de la langue trop bien pendue de son Finch-Fletchley de malheur, des dernières bêtises qu'il a fait et dont il a fait porter le chapeau à Brian... ce qu'il voulait tant qu'il reprennait la parole le premier.

     

    - Ernie est un Poufsouffle, sourit Smith. Il est gentil.

    - Blaise est un Serpentard donc il est méchant ?

    - Bah, grimaça-t-il. Un peu, ouais.

     

    Les lèvres pincés, les sourcils haussés, j'essayais de prendre sur moi pour ne pas perdre mon calme. Je n'étais pas comme ça. Je n'étais pas le genre de personne à m'énerver pour rien et encore moins de ces personnes qui explosent et lavent leur linge sale en public.

     

    - Tu sais ce que Blaise a dit, tout à l'heure, un peu avant que tu arrives ? Lui demandais-je de manière réthorique. Ceux qui ne sont pas à Serpentard sont mes ennemis.

     

    Il se mordillait la lèvre inférieure. Je voyais qu'il m'écoutait et qu'il n'était pas prêt de m'interrompre à en croire ses sourcils levés et son air surprit. Il ne devait pas comprendre pourquoi je m'emportais ni même l'intérêt de ce que je venais de lui dire. Non qu'il soit bête, Zacharias était même très intelligent lorsqu'il s'en donnait la peine mais... il parlait sans réfléchir et n'avait pas dû mesurer l'impact que pouvait avoir sa réponse.

     

    - J'ai cru que cette habitude de penser que les autres maisons sont forcément nos ennemis existait que chez nous. Tu vas rire mais j'ai cru que vous, les Poufsouffles, mais aussi les autres maisons, vous pouviez vous mélanger aux autres sans trop de problèmes, sans avoir à craindre que vos camarades de dortoirs vous frappent ou vous insultent. Et vous le pouvez... sauf avec les Serpentards. C'est mal vu de sympathiser avec un serpent, hein Smith, continuais-je sans le quitter des yeux. J'ai aussi cru, et c'est là le plus triste je trouve, que nous étions les seuls à vraiment avoir des préjugés sur les autres maisons... mais non ! Non ! Vous vous permettez de critiquer les Serpentards et leur manière de fonctionner, leur état d'esprit presque sectaire mais vous êtes pareils. Vous êtes peut-être même pire que nous à ce niveau !

    - Pire ? Répéta le blond, sceptique. J'aimerais bien savoir comment on pourrait être pire que vous, Theodore. Eclaire ma lanterne parce que là... je comprends pas.

    - Est-ce que je suis méchant ?

    - C'est pas la question.

    - Si. Si c'est la question, Zacharias. La réponse se trouve dans ta réponse !

    - Tu n'es pas méchant, souffla-t-il.

    - Et tu vois quoi sur ma robe ! Un lion ? Un aigle ? Un blaireau ? Non ! Un serpent ! Tu vois un serpent !

     

    Nous nous faisions face et étions parmis les derniers à nous trouver dans le hall. Il fallait que cette discussion s'arrête rapidement sinon il n'y aurait véritablement plus personne et ce n'était pas envisageable.

     

    - Theodore...

    - Blaise est un Serpentard donc il est méchant et moi ? Je suis quoi moi ? Je ne suis rien ?

    - Dis pas ça, murmura-t-il.

    - Que veux-tu que je dise d'autre ? Lui demandais-je, sèchement. Smith !

    - Zabini est un Serpentard, c'est un connard, point ! Et tu commences à en être un beau de Serpentard toi ! Tu finiras ami avec Malefoy si tu continues ! Tu juges sans connaître... tu juges Ernie uniquement par rapport à ce que j'ai pu te dire de lui.

    - Je pensais sincèrement qu'un Poufsouffle et un Serpentard pouvaient s'entendre et être amis. C'est peut-être possible... mais... visiblement nous on ne peut pas.

    - Si tu étais un peu moins stupide ! Zabini se fou de toi et tu ne te rends compte de rien...Si tu n'es même plus capable de voir quand on s'inquiète pour toi... va crever, Nott !

     

    De nous deux, je fus le premier à abandonner. Je tournais les talons et me dépêcha de pénétrer dans la Grande Salle afin d'aller rejoindre Blaise qui devait, en toute logique, déjà m'y attendre depuis un moment. Zacharias n'avait pas le droit de dire tout ça, pas plus que je ne pouvais m'emporter de la sorte mais bon. Me faire passer pour le méchant de l'histoire uniquement parce que je suis le misérable Serpentard et lui l'adorable Poufsouffle ? Et puis quoi encore ! D'autant plus qu'il sait que c'est faux !

     

    Il m'avait dit, lorsque nous étions en seconde année, que le choixpeau avait failli l'envoyer à Serpentard, qu'il avait hésité entre sa maison actuelle et la maison aux couleurs vertes et argentés. A ce moment, j'avais simplement sourit. Je n'ai rien dit au sujet du vieil objet rapiécé qui avait, un bref instant, songé à m'envoyer à Poufsouffle.

     

    Les hésitations de l'item veulent bien dire ce qu'elles veulent dire, non ?

     

    - C'est ça, fuis ! S'énerva le blond en me voyant partir. Ça ne m'étonne même pas de toi d'être aussi lâche ! T'es comme ton p...

     

    Je pense qu'il arrêta de parler et laissa sa phrase en suspend. Je pense... mais je n'en donnerais pas non plus ma main à manger aux acromentules ! La fin du mot « père » aurait dû être au moment où je fermais les portes derrière moi et il restait tout à fait possible que je n'ai simplement pas entendu la suite. Ce qui n'aurait pas été pour me déplaire.

     

    Smith entrerait quand il entrerait, peu importait.

     

    Ce qu'il avait pu dire dans le train, avant que celui-ci démarre... ce n'était rien de plus que des mots. Des mots vidés de tout leur sens ! Qui mots qui, une fois mis bout à bout, signifiaient quelques choses mais ce n'était rien de plus qu'un malheureux coup de chance. Il aurait tout aussi bien pu dire « Chouette on tiroir pied tu ranges salades bleues ». A ce niveau : ça revenait au même.

     

    Je me laissa tomber auprès de Blaise qui s'était installé en bout de table comme d'habitude. Un peu en retrait, nous étions pourtant parfaitement bien placés : ce n'était pas trop bruyant mais nous avions tout de même accès aux plats et (surtout) à leur contenu.

     

    - Ca ne va pas ? Remarqua-t-il aussitôt. Theodore ?

    - Blaise ? Tu peux te taire, s'il-te-plait ?

    - Regarde la table des Gryffondor, sourit-il. Ça va te détendre un peu.

     

    Nous nous trouvons juste en face de Potter et ses amis, même si nous sommes à des tables différentes. Potter, Weasley et Granger riaient. Elle riait avec les deux autres. De plus en plus agacé, de ne pu ni m'empêcher de cogner du pied sous la table ni cesser de pianoter sur la table du bout des doigts.

     

    Oui ça me détendait, pour sur !

     

    - Pourquoi voir Granger comme ça ça te met autant en rogne ? Demanda Zabini proche de mon oreille. Je pensais que c'était pour Smith que tu en pinçais...  


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  •  La rentrée approche et ça sera la quatrième année que je passerais à Poudlard, j'ai envie de dire déjà et seulement à la fois. J'ai l'impression que c'était hier que je passais sous le choixpeau et évitait de justesse de me retrouver à Poufsouffle. Si j'avais à y retourner, tout en connaissant le futur et en y croyant, je ne pense pas que je ferais le même choix. Que je ferais en sorte d'éviter la maison dont le blason était un blaireau.

     

    Je ne me sens pas à ma place au milieu des autres Serpentards ; tout ce qu'ils font me semble si stupide et gamin, surtout lorsque ça vient de ceux de mon année. Ce que manigancent les plus âgés, en plus de ne pas m'intéresser, avait au moins le mérite d'être intelligent. Après, ailleurs, il y aurait probablement eu le problème de mon nom : le nom fait beaucoup à Poudlard, que l'on soit de sang pur ou non.

     

    - Theodore ? Tu m'écoutes ?

     

    Parce qu'en plus de ça, James était de plus en plus étrange. Alors qu'hier encore nous nous disputions pour un rien, aujourd'hui il se montrait gentil et presque inquiet. Depuis le début de l'été il ne m'a rien apprit d'autre que des sorts inutiles que je ne pouvais même pas tester (et apprendre une liste de sort et leur effet sans pratiquer... ce n'est pas fort intéressant, croyez le) ainsi que des potions (mais là, au moins, je pouvais les essayez).

     

    Je n'avais pas osé lui demander à quoi savoir faire une potion d'enflure, d'embrouille ou de vieillissement pouvait me servir ; de même pour les sorts, je ne compte pas faire gonfler Drago ou siffler les oreilles de Zacharias... quoi que : peut être que si.

     

    - Ouais, grognais-je tout en regardant le plafond, la joue appuyée sur ma main. Tu peux continuer.

    - Non, décida-t-il. On ne peut pas travailler dans ces conditions... qu'est-ce qui ne va pas ?

     

    Je me mis à le fixer, sourcils froncés. Venait-il de dire ce que j'avais entendu ou avais-je rêvé ces mots ? Comment les choses pouvaient-elles à ce point changer ? Nous nous étions presque déclaré la guerre, James et moi... Je n'écoutais rien de ce qu'il pouvait me dire alors que maintenant j'obéissais plus volontiers.

     

    Peut être est-ce parce que j'ai grandi et mûri. Peut être est-ce parce que j'ai enfin compris que désobéir m'apportera plus d'ennuis qu'autre chose, ce qui était loin d'être une évidence auparavant. Peut être est-ce lui aussi qui a changé, qui s'énerve moins vite. Ou un peu de tout, on a tous les deux changés et vieillis.

     

    Nos rapports grandement améliorés auraient pu signifier que la vie chez moi serait plus simple pendant ces deux mois par an où j'y suis : mais non. Alors que j'avais perdu un persécuteur, un nouveau (et un pire) vint prendre la relève. Les « ne fais pas ci, Theodore », les« ne fais pas ça, Theodore », mais aussi les « ne peux-tu pas être un peu plus ci, Theodore » devinrent les phrases que l'on entendait le plus souvent James et moi.

     

    Mon père fait parti de cette catégorie de personnes qui ne sont jamais contentes (et encore c'est un euphémisme avec lui). Je savais depuis un moment qu'il était un éternel insatisfait mais les années ne l'avaient vraiment pas arrangées. Plus elles passaient et plus il devenait invivable. Était ce la vue de sa calvitie déjà bien apparentes ainsi que le fait que les quelques cheveux qu'ils possédaient encore étaient blancs comme neige qui le mettait dans cet état ? Je l'ignorais... tout comme j'ignorais si la présence de ma mère aurait pu le rendre moins irritable et irritant.

     

    - Rien, répondis-je juste.

    - Rien quoi ? Insista James. Rien ne va pas donc tout va bien ou alors rien ne va ?

    - Comme si la réponse t'intéressait vraiment. T'es pas payé pour ça et tu demandes juste pour avoir bonne conscience.

     

    Il soupira et me regardait l'air profondément désolé. A le voir ainsi, je pourrais presque croire que j'étais en train de me tromper sur toute la ligne et qu'il s'inquiétait véritablement de la réponse que je pouvais lui donner... ce qui n'était pas possible. Jamais Paterson et moi ne nous étions entendu, même si ces derniers temps ça devenait de moins en moins vrai, jamais il n'avait donné l'impression de se soucier un tant soit peu de ma personne et je ne voyais vraiment pas pourquoi cela changerait aujourd'hui.

     

    - Je ne suis pas ton ennemi, Theodore, murmura mon précepteur. Je ne suis pas ton père.

     

    Ces deux phrases m'interpellèrent aussitôt et eurent pour effet de me faire lever les yeux afin de fixer celui qui était désormais tout près de moi. Dites séparément, elles n'auraient pas eu le même impact, j'aurais très bien pu ne pas réagir mais mises l'une à la suite de l'autre... je ne voyais pas comment je ne pouvais pas dresser la tête, surprit. Il le savait le bougre ! Il ne pouvait que le savoir de toutes façons... même si ça me tue de l'admettre : il est loin d'être stupide et sait très bien ce qu'il faut dire ou pas.

     

    Le fait de me connaître depuis des années lui permettait de le savoir.

     

    - A d'autres, Theo, souffla-t-il en approchant sa chaise. Tu as changé, tu sais. Tu n'es plus ce gamin insupportable que j'ai découvert à mon arrivée et qui a, plus d'une fois, faillit avoir raison de moi. Me regarde pas comme ça, avec ces grands yeux étonnés : j'ai plus d'une fois préparé un long laïus à dire à Theophile pour justifier mon abandon mais... plusieurs choses ont fait que je suis malgré tout resté.

    - Et quoi ?

    - Toi, dans un premier temps. Il m'était inconcevable qu'un sale gosse ne me fasse baisser les bras et puis... plusieurs choses chez toi étaient... étonnantes. J'avais envie d'en savoir plus et maintenant, quand je vois tes résultats, je pense avoir ma réponse. Ensuite... la seconde raison rejoint fortement la première en fait.

     

    Je ne savais pas quoi répondre à ça tant j'étais surprit et prit de cours par ce qu'il disait... alors, plutôt qu'ouvrir la bouche pour sortir n'importe quoi comme aurait pu le faire Blaise ou Zacharias, je garda le silence et attendit qu'il ne reprenne.

     

    - Où en étais-je ? Ah oui, poursuivit James lorsqu'il comprit que je n'avais rien à répondre. Donc tu n'es plus ce sale gosse, Theo, tu es bien plus calme et posé... je ne te cacherais pas qu'au début j'appréciais énormément ce changement mais ce n'est plus le cas maintenant. Avant... même si tu étais une véritable tête à claque, tu avais au moins l'air heureux. Tu souriais lorsque tu faisais une bêtise, tu courrais partout pour fuir ma colère... j'ai perdu ce gamin et tu pourras dire ce que tu veux : je sais que je l'ai perdu. Donc je te demande... pourquoi ?

    - Le choixpeau a failli ne pas m'envoyer à Serpentard, tu sais...

     

    Je sais pas trop à quoi il s'était attendu comme réponse de ma part mais j'ai comme l'impression qu'il n'avait jamais imaginé que ce serait ce que je viens de lui dire. Ses yeux se sont écarquillés et il a reculé de quelques centimètres avant de briser la distance et me prendre dans ses bras.

     

    - Theo, est-ce que ton père t'a déjà parlé de ce qu'il faisait avant ta naissance... quand il n'était pas au ministère ou avec ta mère.

    - Non... mais je sais qu'il. Qu'il a la marque des ténèbres sur son bras... et je sais ce qu'elle signifie.

    - Il va essayer de te monter la tête, Theodore, me prévint-il, une main posée sur chacune de mes épaules. Je sais que tu es un gosse intelligent alors surtout ne l'écoute pas... Tu attends qu'il te donne de l'attention et il le fera prochainement mais il ne faut pas que tu perdes de vu la situation et ce qu'il est. Promet le moi.

    - Me monter la tête à propos de quoi ? Jamais il s'intéressera à moi... les seules fois où il se souvient de mon existence c'est pour me faire des reproches. Je ne vaux rien à ses yeux.

    - Détrompe toi ; il sait que tu es un garçon intelligent et tu peux être sur qu'il est également au courant du fait que tu sois en conflit avec le fils Malefoy et que tu as été particulièrement proche d'un Poufsouffle.

     

    Plus James me parlait et moins je comprenais comment nous en étions venu à parler de ça. J'avais simplement eu le malheur de me montrer un peu trop inattentif pendant sa leçon. Rien de ce qu'il me disait n'avait de sens. Enfin si mais... mais pas de cette manière.

     

    - Zacharias et moi nous ne sommes plus amis.

    - Bien sur que si. Si lui ne fais pas le premier pas... toi, fais le. Qu'est-ce qui t'en empêche ? Que tu t'entendes avec des élèves qui ne sont pas à Serpentard est une bonne chose, tu sais.

    - Mon père ne pense pas comme toi, je pense.

    - Ton père n'est qu'un con.

     

    Le jour de la rentrée est arrivé bien trop rapidement à mon goût. James et moi n'avions pas vraiment reparlé depuis notre petite discussion, mis à part pendant ses leçons. C'est dommage parce que j'aurais apprécié de pouvoir en savoir plus et de, potentiellement, mieux voir où il avait voulu en venir.

     

    Comme depuis la première fois, c'est lui qui me conduit à la gare. Ma malle derrière lui, il s'était appuyé contre un mur proche du passage et m'invita d'un signe de tête à faire de même. Moi qui m'apprêtait à monter dans le train... pour une fois il ne semblait pas vouloir me laisser filer.

     

    - Theodore, j'espère que tu n'as pas oublié ce dont on a parlé...

    - C'était sérieux ce que tu disais ? Fis-je mine de m'étonner. Comme tu n'en reparlais pas j'ai cru que...

    - Les murs ont des oreilles au manoir, murmura-t-il, comme attristé. Et ne me prend pas pour un idiot...

     

    Je me contentais de l'écouter, mon regard ayant été attiré par les divers étudiants qui étaient en train de monter avec leur grosse malle. Au milieu de tous les élèves, j'aperçus deux têtes blondes dont une qui me semblait bien familière... même si, jusqu'à présent, les centimètres lui avaient fait défauts.

     

    - C'est lui ton Poufsouffle ? M'interrogea James en le désignant du menton. Il a l'air... chiant.

    - Il est loin, murmurais-je. Tu ne peux pas juger et...

    - Parce qu'il n'est pas chiant ? S'étonna-t-il.

    - Si...

    - Tu devrais peut-être y aller si tu veux avoir un compartiment mais... je t'écrirais pour qu'on approfondisse tout ça.

     

    D'accord avec lui, et ne souhaitant vraiment pas être obligé de rester en compagnie d'un groupe de première année qui serait surexcité et ne cesserait pas de parler tout du long... je hocha la tête puis m'abaissa afin d'attraper une des poignets de la valise que j'allais devoir traîner sur quelques mètres.

     

    - Sois prudent, me lança-t-il finalement. Et oublie pas ce que je t'ai dit pour ton blaireau : fais le premier pas s'il ne le fait pas.

    - A t'entendre on pourrait croire que tu ne parles pas d'un ami

    - Parce que ton blondinet n'est qu'un ami pour toi ? Sourit-il. Pour ce que j'ai entendu à son sujet et vu dans tes souvenirs pendant les quelques leçons que ton père a voulu que je te donne... enfin. File.

     

    Décidé à ne pas trop penser à ce que disait Paterson, qui devenait de plus en plus étrange au fil des années, j'obéis à son ordre et me hâta de monter et de me trouver un compartiment vide. Par chance : je n'eus pas à chercher trop longtemps car peu de personnes étaient déjà arrivées... et encore moins était déjà montées.

     

    Je ne me faisais pas trop d'illusion et me doutais que Blaise viendrait me rejoindre... sauf s'il avait une nouvelle fois changé d'avis pendant l'été et qu'il retournait avec Malefoy ou quelqu'un d'autre mais je ne vois pas qui d'autre il pourrait aller déranger. Néanmoins, je devais avoir une bonne vingtaine de minutes devant moi avant de le voir arriver et d'avoir à l'entendre débiter ses âneries à la vitesse de la lumière.

     

    Installé sur la banquette, un livre sous le nez, j'essayais de me concentrer mais, pour une fois, l'envie n'y était pas. Malgré mon envie de faire comme si de rien était, les mots de James ne cessaient de tourner dans mon esprit. Le sens était on ne peut plus clair mais pourquoi dire ça ? Pourquoi penser ça ?

     

    La porte coulissa. Par automatisme, mon regard se dirigea vers celle-ci afin de voir qui était en train de faire irruption... et ce n'était pas Blaise. Pourquoi ce n'était pas Blaise ? J'aurais préféré, et de loin, que ce soit Blaise.

     

    - Theo... on peut... parler ?

    - T'as jamais vraiment fait attention à ce que je répondais, souriais-je tout en refermant le bouquin.

     

    A son tour, ses lèvres s'étirèrent. Il demanda à celui qui l'accompagnait si ça ne le dérangeait pas de retourner au compartiment de Cadwallader afin de le prévenir qu'il ne reviendrait probablement pas tout de suite... et j'avais comme l'impression qu'aucun refus de la part du plus jeune n'était autorisé.

    Le connaissant ça ne m'étonnerait pas plus que ça venant de lui.

     

    Comme s'il n'avait pas passé près d'un an à m'éviter, il s'installa sur le siège juste en face de moi et ne se défit pas de son sourire satisfait. Aussi sûrement que le choixpeau avait failli m'envoyer à Poufsouffle, j'étais certain qu'il avait songé à Serpentard pour Smith et... ça aurait été cool qu'il l'y envoie.

     

    - J'ai bien réfléchit cet été... et Brian m'a aidé à le faire, je te le cache pas.

    - T'es pas habitué à le faire tout seul, me moquais-je, gentiment.

     

    Un bref instant, alors qu'il baissait les yeux et se mordait la lèvre, je cru l'avoir vexé ce qui n'aurait pas été impossible vu qu'il s'agissait de Zacharias. D'un coup, pourtant, elle se redressa comme si elle avait été installée sur des ressorts et il me regarda avec un air ravi. Sans prévenir, il se leva ensuite et vint me prendre dans ses bras.

     

    - Tu m'as manqué l'an passé, Ted, me murmura-t-il à l'oreille et sans s'éloigner. Je m'étais habitué à avoir un serpent à embêter, moi.

     

    Mes bras se refermèrent dans son dos et je l'amena un peu plus contre moi. En règle général je n'aimais pas les contacts physiques mais avec lui c'était différent. Ne pas l'avoir pendant un an dans les pattes, ne pas l'entendre, ne pas avoir à supporter ses pitreries (j'avais celle de Blaise à la place et c'est pas sur que j'y gagnais au change).

     

    - Surtout que te laisser tout seul avec Zabini c'était franchement pas sympa... ce type est un imbécile fini. Tu. Tu veux bien pardonner ton pauvre petit Zacharias ?

    - Quel petit Zacharias ? Celui d'avant était petit, celui de maintenant... j'en suis pas si sur.

    - C'est Mcmillan qui va être déçu. J'pense qu'on doit faire à peu près la même taille maintenant... il s'en remettra pas.

     

    Bien trop rapidement (après tout après tout ce temps : y avait pas mal de choses à rattraper) mini-blaireau-plus-si-mini-que-ça se releva et fit comprendre qu'il n'allait plus tarder à rejoindre John. Après un regard en direction de l'horloge sur le quai, je compris un peu mieux : le départ était pour bientôt et Zabini n'allait probablement plus tarder à présent... à moins qu'il ne soit déjà à bord.

     

    - On s'attend à l'arrivée des calèches ? Me demanda-t-il. Tu trouveras bien une excuse pour virer la sangsue qui traîne avec toi tout comme j'en trouverais une pour éloigner John... quoique non... j'en ai pas besoin. Monsieur se doutera que c'est pour toi que je l'abandonne. T'sais, parfois j'ai l'impression qu'il me connaît trop et j'ai peur d'être le genre de personne super prévisible et donc super chiant... mais en fait non. Enfin, si, je suis chiant, mais d'une autre manière. Puis y a qu'une seule personne que j'ai jamais su surprendre... toi. Et ça m'énerve.

    - Tu as réussit aujourd'hui, murmurais-je, appuyé contre la vitre, une jambe sur la banquette et l'autre au sol, tout en lui souriant. Je ne pensais pas que tu viendrais et certainement pas pour dire tout ça... on m'avait d'ailleurs conseillé de t'enquiquiner jusqu'à ce que tout s'arrange. J'aurais même pas le plaisir de le faire, c'est pas juste.

    - Jamais t'aurais réussit à m'enquiquiner de toutes façon, s'amusa-t-il en s'approchant. T'es bien trop gentil... Bon j'te laisse sinon j'vais voir l'autre macaque et j'suis de trop bonne humeur pour ça.

     

    A peine fût-il parti qu'une nouvelle personne fit irruption. C'était celle que j'avais espéré voir à la place de Zacharias (mais finalement je suis bien content que ça n'ait pas été le cas ; étrange, n'est-ce pas ?). Blaise, tout sourire, se jeta (littéralement) sur le siège qu'avait occupé Smith juste avant lui.

     

    - Bonne vacances, Nott ? Demanda-t-il. Moi c'était cool, enfin j'ai dû voir Drago puisque ma mère aurait pas comprit qu'on ne se voient plus mais ça allait... bon c'était trop court mais on peut pas tout avoir non plus... enfin j'ai rien eu mais passons. Tu m'as toujours pas répondu hein ?

     

    Voilà la principale raison faisant qu'il m'était impossible de comparer Zacharias à cet énergumène. Les deux avaient, certes, quelques points communs et pourraient bien s'entendre si... si ce qui les opposait n'était pas aussi important.

     

    Après lui avoir répondu, une conversation sans grand intérêt se poursuivit. Pour la troisième fois, déjà, on entra dans le wagon. Blaise s'était déjà redressé afin de sortir son argent de sa poche pour acheter quelques sucreries à la vendeuse mais se relaissa tomber sans cacher sa déception lorsqu'il se fit la remarque que la vieille femme qui passait avec son chariot... n'avait pas cette tignasse spectaculairement brune et emmêlée.

     

    Hermione jeta un rapide coup d’œil à l'intérieur du compartiment et parut gênée lorsqu'elle croisa le regard agacé de Zabini. A sa seule vue, il donnait l'impression d'avoir envie de bondir et de la tuer à main nue alors qu'elle n'avait rien fait... pas même ouvert la bouche.

     

    - Désolé Zabini... Désolé Theodore, murmura-t-elle. Je. J'ai cru que c'était Harry. De dos tu... enfin. J'aurais dû faire plus attention.

     

    Mes lèvres s'étirèrent. Je ne souriais pas comme avec Zacharias, là c'était surtout pour la rassurer et lui dire qu'il n'y avait pas de problèmes... même si le fait d'avoir été prit pour Potter me dérangeait légèrement.

     

    - Qu'est-ce qu'elle vient nous faire chier celle-là, grogna Blaise lorsque la lionne fût repartie. Comme si tu ressemblais à cet imbécile de Potter... d'accord vous avez la même tignasse dégueulasse mais c'est pas une raison.

    - Ma tignasse t'emmerde, Zabini, marmonnais-je, pas d'humeur. Et l'erreur est humaine.

    - Parce que Granger est humaine ?

     

    Là, je ne répondit pas, n'en voyant guère l'intérêt. Il y avait des question auxquelles il valait mieux ne pas répondre et ce sorcier là avait l'art et la manière de poser les questions qui agaçaient et donnaient envie de lui donner une paire de claque.

     

    Non pas que j'apprécie Hermione Granger mais je n'ai rien contre elle... vraiment rien. Elle est gentille et intelligente ; la seule chose qui jouent contre elle aux yeux des autres Serpentard est le fait qu'elle soit d'origine moldu... et qu'elle soit à Gryffondor... et qu'elle soit amie avec Potter. Et. Et probablement d'autres choses en fait. Mais elle reste gentille.

     

    Depuis que j'étais dans le train, j'avais vu passer Zacharias (avec son frère cadet, Brian, dont il avait dû évoquer l'existence une ou deux fois) ; j'avais ensuite dû supporter l'arrivée de Blaise accompagné de ses éternelles conneries... puis brièvement vu Granger... ça faisait pas mal de personnes et j'espérais que ça allait s'arrêter là.

     

    Il ne manquait plus que l'arrivée de Malefoy et là j'aurais eu la totale...

     

    J'avais toujours trouvé le trajet plutôt long mais en compagnie de Blaise... il semble l'être encore plus. Je n'arrivais même pas à me réjouir du fait de ne pas avoir eu à subir la présence de Drago tellement ça m'avait paru interminable.

     

    Celui-ci avait peut être comprit que jamais je ne viendrais faire le gentil toutou à ses pieds. Que jamais je ne lui lécherais les bottes. Que jamais je ne courrais après un bâton afin de le lui rapporter, je laisse volontiers ce singulier plaisir à Parkinson qui le fera, je n'en doute pas, mieux que moi et avec bien plus d'entrain.

     

    Nous descendons du train, côte à côte et marchons sur quelques mètres afin de monter dans une des calèches mises à notre disposition. Alors que Blaise monta illico presto à l'intérieur afin de s'installer sur une banquette (non, nous ne sommes pas restés assis pendant des heures et n'allons pas rester assis dans les heures ainsi que les mois à venir) mais mon regard dévia vers un des sombrals et s'y attarda un peu trop longtemps.

     

    Zabini passa la tête à travers le trou qui aurait dû servir à mettre une fenêtre afin de voir ce qui avait retenu mon attention.

     

    - Tu les vois vraiment ? S'exclama-t-il. C'est... c'était pas une blague ?


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  •     La venue de Malefoy, bien que gênante sur le coup, eut au moins le mérite de briser un peu plus encore le mur de glace qui nous séparait Zabini et moi. J'avais moins envie de l'envoyer paître après les quelques mots qu'ils s'étaient échangés, c'était peut être ridicule (non : ça l'était complètement) mais c'était ainsi.

    - Comment t'as fait pour sympathiser avec Smith ? Demanda Blaise pour meubler la conversation. Vous êtes plutôt... différents.
    - Je sais pas... ça s'est fait comme ça. Je pense.

        Sa réaction me sembla étrange : un large sourire apparut sur son visage comme s'il semblait amusé par ma réponse. En quoi prêtait-elle à rire ? Je n'en avais foutrement aucune idée mais bon après tout, avec lui, mieux valait ne pas essayer de tout comprendre car ce n'était pas possible.

    - Viens on y va, se dépêcha-t-il de dire en m'attrapant le poignet. Mini-blaireau s'en va donc si tu veux lui parler : c'est le moment.

        Zabini n'était peut être pas aussi con et détestable que je me l'étais imaginé. J'aurais peut-être pu m'en rendre compte avant ce soir si j'avais accepté de lui laisser une chance... mais trop borné j'étais resté campé sur mes positions et près à me défendre à tout instant. Sur mes gardes, voilà comment j'étais en sa présence.

        C'est avec à peine quelques secondes de décalage avec Zacharias et John que l'on sort de la Grande Salle. Que Blaise ait écourté son dessert était une agréable surprise surtout vu ce qu'il comptait faire à la place. Enfin ce qu'il comptait me faire faire, j'avais tout de même des doutes en ce qui concernait une possible entente entre Smith et Zabini. Mieux valait ne pas pousser le bouchon trop loin.

    - Zach, l'appelais-je, peu sur de moi. On peut... On peut parler ?
    - Zabini n'est pas assez intéressant pour toi ? Répliqua-t-il, sans se retourner.
    - C'est bon Smith ! Je sais que tu tiens à Nott, tu le sais, il le sait, nous le savons, vous le savez et ils le savent !

        A la fin de sa remarque, il avait pointé du doigt la salle que nous venions tous les quatre de quitter, désignant ainsi les élèves qui s'y trouvaient toujours. Ni les Poufsouffle, ni moi ne savions s'il avait raison ou tord... alors que le blond avait tendance à se faire remarquer grâce à ses remarques incessantes et son mauvais caractère, c'était une autre histoire en ce qui me concernait. Qu'on ait pu le remarquer serait étrange. Fort étrange.

    - Enfin... j'exagère peut-être un peu, admit Blaise avant même qu'une remarque n'ait pu lui être faite. Mais à peine. Vous tenez l'un à l'autre et ça devrait suffire pour que Smith ne fasse pas une crise de jalousie car je suis un peu trop proche de son Theodore à son goût. Et toi tu pouvais pas être un peu moins... toi ? Et te faire détester par ce blaireau ?

        John observait Zabini, un sourire collé aux lèvres. Sans le connaître, je savais qu'il n'allait rien dire... ça crevait les yeux que le second Poufsouffle était on ne peut plus d'accord avec mon camarade de dortoir.

        Légèrement plus grand que Blaise, Cadwallader avait, d'après mes souvenirs, abandonné l'idée de corriger quiconque se trompait dans son nom de famille... il valait mieux vu le nom en question. Les cheveux bruns, que Zacharias et lui puissent s'apprécier était un petit miracle. Posé, calme et gentil, il était presque l'opposé de mini-blaireau. Enfin c'était l'idée que je me faisais de lui.

        Celui-ci venait d'ailleurs de se placer légèrement devant moi, ce que n'avait pas manqué de remarquer Zabini et Cadwallader vu le sourire qu'ils s'échangèrent et le regard moqueur que m'accorda le premier. Bon sang !

    - Si tu lui fais du mal, serpent... tu le regretteras.
    - J'adore quand mini-blaireau se montre aussi protecteur vis-à-vis de toi, me lança cet imbécile nullement impressionné par la menace. Il est chou.

        Zacharias ouvrit la bouche, près à lui faire regretter ces paroles qui n'étaient pourtant pas les pires qu'il avait pu prononcer en sa présence. A dire vrai : je me demande même si ce n'est pas là la chose la moins méchante qu'il ait pu lui dire. Enfin... bon.

    - Blaise, tu peux nous laisser s'il te plaît ? Lui demandais-je, ne le regardant que du coin de l’œil. Et toi aussi, Cadwallader ?

        Étonnés, les deux acquiescèrent cependant aussitôt et ne tardèrent pas avant de s'éloigner. En même temps et dans une direction commune, je pense qu'ils ne sont pas allés bien loin. Peut être espéraient-ils nous garder à l’œil afin de savoir lorsque nous aurions terminé de discuter.
        
        Je ne sais pas. Je ne sais plus.

        Pendant quelques minutes nous sommes restés face à face et silencieux. C'est rare d'avoir droit au silence lorsqu'on est en compagnie de Zacharias ; souvent j'avais souhaité qu'il se taise, juste cinq secondes, afin de voir quel effet ça faisait... et bien j'aime pas. Vraiment pas.

    - Nos conversations me manquent, murmurais-je enfin, ne sachant pas vraiment comment commencer. Enfin pas que ça, tes remarques et ton sale caractère aussi.
    - C'est dommage, se contente-t-il de répondre, tête baissée. Tu crois que je sais pas comment ça va se passer ? Tu vas te rapprocher de plus en plus de Zabini, vous allez vous entendre et tu vas oublier l'imbécile de Poufsouffle qui t'a collé pendant deux ans, dans le meilleur des cas. Dans le pire... dans le pire on finira par se détester. Et j'ai pas envie.

        Bouche bée, je l'écoutais, complètement incapable de l'arrêter pour émettre une objection. Et pourtant Merlin que j'en avais des choses à redire à cet instant. Mais non. J'étais incapable de réagir et ça m'énervait de l'écouter parler pour dire autant d'âneries.

    - T'es quelqu'un de bien, Theodore... j'espère juste que tu ne l'oublieras pas.
    - Non mais t'es con ou bien...
    - C'est cool que tu sympathises avec des gens de ta maison, va pas croire mais... c'est dommage que ce soit avec Zabini.

        Je commença à tourner les talons sans avoir su ouvrir la bouche. Automatiquement, je me dirigeais vers la salle commune des Serpentards et laisser Blaise derrière moi était, actuellement, loin de me déranger. Au contraire. Ne pas l'avoir auprès de moi, même si ce repos ne durait que quelques minutes, me ferait le plus grand bien, j'en étais certain. Pendant ce temps au moins, je pourrais me dire qu'il était le seul responsable de tout ce cirque et que c'était entièrement sa faute si Smith avait dit tout ça.

    - Attend moi ! Cria-t-il en me rattrapant. Ça ne s'est pas bien passé ? Smith avait l'air en colère quand il a été rejoindre Cawmalder... Nott ? Theodore ? Tu lui as dit quoi ?
    - Rien, grognais-je juste après avoir donné le mot de passe et avoir pu entrer. J'ai rien dit.

        Je jurerais avoir entendu un « Oh » quitter ses lèvres...

        En deux ans de temps, je n'avais que très rarement dû me rendre à l'infirmerie. Il fallait dire aussi que je n'avais personne à accompagner et que quand il me fallait y aller : j'évitais. A présent, alors que je commence à peine à apprécier la présence constante de Zabini ainsi que son éternelle bonne humeur et son entrain un brin déconcertant... j'avais déjà pu y mettre trois fois les pieds.

        J'ignorais comment il s'y était prit mais Blaise avait trouvé le moyen de tomber dans les escaliers alors qu'il pouvait rester des heures sur un balai sans que rien ne lui arrive. Il avait également su se rendre malade en respirant de trop près la puanteur qu'il avait concocté lors d'un cours de potion en solo... et bien sur, le plus stupide, réussit à foncer dans un arbre.

    - Tu commences à m'apprécier, hein ? S'enquit-il, fier de lui.
    - Ta compagnie n'est pas aussi désagréable que je ne l'aurais cru.

        Depuis que Drago Imbécile Malefoy avait voulu faire son malin face à l'hippogriffe lors du premier cours de Soins aux Créatures Magique avec Hagrid (et qu'il avait perdu ce face à bec)... nous n'avions plus droit à la moindre bestiole intéressante. C'est à croire qu'il pense avoir affaire à une classe uniquement composée de Malefoy (ce qui serait tout de même un sacré « pas de chance »!)

        Bien évidemment, le blond était celui qui avait fait son possible pour attirer des ennuis au garde chasse, pour le faire renvoyer, pour montrer encore une fois qu'il était détestable.. mais il était également le premier à piquer une crise car ce que nous montrait Hagrid n'était pas assez digne d'intérêt et pas assez dangereux. Bien qu'il ait raison (les boursouflets ! BOURSOUFFLETS ! Faut pas pousser quand même ! C'est encore moins intéressant que les boursoufs !) je comprend un peu le pourquoi de cette décision.

        Vu que ces animaux n'ont rien de spécial : il n'y a absolument rien à craindre. Personne ne peut être blessé. En théorie. Après tout : Malefoy et Blaise sont dans les parages.

    - Des boursouflets ! S'indigna cette andouille. C'est une blague ou quoi ? Ils ne feraient même pas peur à Weasley qui est si peureux.

        Alors que le dit Weasley virait au cramoisie, ses deux amis (et les autres Gryffondor d'une manière générale) fusillèrent du regard les Serpentards, même ceux qui n'avaient pas ouverts la bouche (ou qui n'étaient absolument pas d'accord avec les mots de Malefoy). Les toutous de celui qui venait de parler riaient bêtement de ce qui devait être une plaisanterie de la part de leur petit-maître.

        Il serait quand même grandement apprécié que les autres maisons comprennent enfin que nous ne sommes pas tous des mini Drago (fort heureusement pour nous d'ailleurs) et que l'on ne dit pas « amen » à tout ce qu'il peut dire.

    - Ce n'est pas lui qui criait à l'assassin pour une petite égratignure au bras.
    - Le rapport, Granger ? Siffla Drago.

        Les rouge et or sourient, les vert et argent également. Chacun considère que le membre de sa maison vient de remporter cette petite bataille, s'en est presque désolant. Nous sommes en cours et on passe plus de temps à se taper dessus qu'à apprendre quelque chose : c'est à se demander ce que fait Hagrid. Heureusement que son cours passe encore relativement vite et que, de là où nous sommes, nous entendons parfaitement la cloche sonner.

        C'est donc parti pour un cours de divination. Une fois de plus, Trelawney nous annonce que Potter va mourir dans d'atroces souffrances (s'il pouvait le faire vite ça serait pas mal : au moins elle cesserait de se répéter et serait un peu plus convaincante) ; elle nous dit également que Blaise va avoir une forte rentrée d'argent et, triste, m'apprend que je vais perdre un parent proche (elle a juste quelques années de retard).

        A force : on connaît tous la rengaine. Ce sont toujours les mêmes annonces qu'elle nous fait depuis le début de l'année et où en sommes nous ? Et bien le survivant est toujours vivant, Blaise attend toujours son argent de poche et moi... bon moi j'ai effectivement perdu un proche parent mais dix ans avant sa prédiction donc ça ne compte pas.

        Les heures passent. Les jours passent. Les semaines s'écoulent à une vitesse effrayante. Blaise reste, Drago vient de temps en temps pour me retirer mon fardeau et Zacharias m'évite comme tout bon Poufsouffle devrait le faire. Juin arrive enfin et cette année m'a paru bien différente des autres.

        Est-ce l'arrivée soudaine de Zabini à mes côtés et notre début d'amitié qui me donne cette impression ? Est-ce parce que j'ai passé une année sans avoir Smith à mes côtés (dire qu'il y a deux ans j'aurais tout donné pour que cela arrive). Les demandes plus persistantes de Malefoy ? Autre chose ? Peut être un peu de tout... et de rien. Je n'en sais rien, à vrai dire.

        Quelques jours avant la fin des cours, Buck (l'hippogriffe qui avait blessé Drago) allait se faire trancher la tête par Macnair ; le trio de Gryffondor était allé voir Hagrid pour essayer d'être à ses côtés, tandis que Malefoy jubilait d'avance du massacre qui n'allait plus tarder.

        Pas longtemps car je le vis rapidement débouler devant moi, suivit par sa petite bande.

    - Tu comptes lui faire regretter la raclée que Granger vient de te...
    - Ne parle jamais plus de ça devant moi, marmonna le blond. Ni derrière ! Jamais.

        A les voir courir après lui pour ne pas le perdre de vue, je ne pu m'empêcher de doucement me moquer de leur bêtise. A quelques pas de moi, se trouvaient Zacharias et John Cadwallader qui n'avaient apparemment rien manqué : que ce soit la fuite de Drago que mes ricanements.

        Mini blaireau, qui avait encore prit quelques centimètres au cours de l'année et qui commençait à ne plus devoir lever les yeux pour pouvoir voir le visage des autres, me regardait sans dissimuler sa déception. J'ignorais ce que j'avais fait de mal, mais c'était fait.

    - Je savais que ça arriverait, murmura Smith. Que tu finirais par devenir comme eux.
    - Tu ne sais rien du tout, Zacharias.

        Quelques heures plus tard, on entendait partout dans les couloirs que Sirius Black avait été capturé pour qu'on nous dise, peu de temps après, qu'il était parvenu à prendre la fuite. Encore une fois. Donc un sorcier s'échappe de Azkaban, chose que personne n'avait su faire jusque là, on le retrouve enfin (par un heureux hasard quand même, après plus d'un an de fuite il se fait attraper comme un débutant) et... on ne met pas cent sept aurors pour le surveiller ? Lui qui était si proche de Vous-Savez-Qui ?

        Buck également s'est enfuit, au dernier moment dit-on.
        Cette fin d'année est aussi étrange que les autres.

        Le lendemain, comme s'il ne s'était pas passé suffisamment de chose la veille, Rogue s'est levé au cours du repas et annonce que le professeur Lupin se trouve être un loup-garou. Comme ça. Normal. Le pire étant sans doutes que la majeure partie des gens présents dans la Grande Salle semblaient surpris. Serpentard comme Poufsouffle, Serdaigle ou même Gryffondor.

        Je croise le regard de Granger et je sais qu'elle le savait. Elle a plus l'air choqué par ce que vient de faire le directeur des serpents que par la lycanthropie de notre « nouveau » professeur de Défense Contre les Forces du Mal.

        A quelques places de moi, Malefoy est tout aussi stupéfait que les autres même s'il dit à ses voisins qu'il se doutait qu'il y avait quelque chose de louche chez cet homme. Mais bien sur... s'il avait eu le moindre doutes, il était certain que son père aurait de suite était au courant et que Dumbledore aurait pu partir à la recherche d'un professeur remplaçant au moins d'Octobre (si ce n'était avant).

        Lupin a l'air vraiment triste et désolé que les choses ne se passent ainsi. Il avait presque eu une vie normale pendant un an et voilà qu'un abruti de premier ordre (bien qu'il soit un très bon professeur) ruinait toutes ses espérances. Bon après c'est un loup-garou et je suis légèrement rassuré  à l'idée de ne pas l'avoir l'an prochain (même s'il était, et de très loin, plus compétant que Quirrell et Lockhart).

    « Parfois on ferait mieux de ne pas accorder sa confiance trop rapidement. »

     


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  • Il était clair, aux yeux du monde, qu'avec une famille telle que la mienne je ne pouvais pas avoir eu une enfance malheureuse. Beaucoup, avant de me rencontrer, se permettaient même de me qualifier d'enfant pourrit gâté et affirmaient que jamais je ne saurais m'en sortir seul, trop choyé que j'étais.

    Ils n'y étaient pas du tout ! Mon père n'était pas un homme très démonstratif et, s'il était capable d'éprouver n'importe quel sentiment(ce dont je doute) il se gardait bien de le montrer au grand jour, préférant tout garder pour soi. Ma mère était décédée alors que j'étais encore très jeune et c'était à peine si je pouvais me souvenir d'elle.

    Mangemort depuis ses toutes jeunes années, Theophile Nott, l'homme qui se faisait appeler mon père, passait rarement plus de deux jours de suite chez nous. C'est triste à dire mais ce n'était sans doute pas plus mal. Lorsqu'il est absent, la vie au manoir est morne... mais elle l'est encore plus lorsqu'il est présent.

    Je passais donc le plus clair de mon temps avec James Paterson,1 un homme que mon père payait une petite fortune afin qu'il ne m'apprenne les bases. Écrire, compter, parler... réfléchir également, savoir resté calmement assit sur une chaise pendant des heures à faire semblant de m'intéresser à ce qu'il me racontait.

    Lui et moi ne nous entendions pas... et c'était le moins que je puisse dire.

    A seulement huit ans, j'avais déjà réussi à faire renvoyer une petite dizaine de précepteurs, tous plus sévères les uns par rapports aux autres. En règle général il s'agissait de vieux bonhommes avec des allures de Père Noël mais qui ne l'étaient aucunement. Leur voix était soporifique, leurs cours inintéressants et leur autorité quasi-inexistante...

    D'autant plus que j'avais su, quelques années plus tôt, me mettre notre elfe de maison dans la poche. Celui-ci n'hésitait pas à m'aider à les faire renvoyer si je le lui demandais (immanquablement je le retrouvais ensuite avec les oreilles et les doigts bandés... mais c'était son choix, jamais je ne l'avais obligé à se punir),

    Bien entendu, mon père n'était pas dupe. Il voyait bien qu'aucun ne faisait long feu alors qu'ils lui avaient été chaudement recommandés au ministère. C'est sans doute pour ça qu'il embaucha le fils d'un vieil ami à lui, décédé quelques années plus tôt... James est ainsi arrivé au manoir Nott pour ne plus en partir.

    J'eus beau faire des pieds et des mains pour le faire renvoyer, ou le pousser à bout, rien n'y faisait. Encore un peu et j'aurais pu croire que cet inconnu était plus apprécié aux yeux de mon paternel que je ne l'étais moi-même. Chacun de mes mensonges, chacune de mes idées ayant pour but de le faire tomber en disgrâce furent des échecs. Et croyez-moi... il en a pourtant bavé.

    Paterson n'avait que dix ans de plus que moi et achevait à peine ses études quand il fût embauché. Major de sa promotion à Durmstrang3, il se montrait particulièrement exigeant avec moi et n'hésitait pas à me punir parfois assez... cruellement d'ailleurs.

    Je me souviens parfaitement du jour où j'ai reçu ma première lettre de Poudlard, je n'avais encore que dix ans (mais allais en avoir onze dix jours plus tard4). J'avais été à la fois tellement surpris et excité que la leçon de James en était tombée à l'eau. Que son arithmétique aille au diable, par Merlin ! J'allais aller à Poudlard ! Et surtout... surtout je n'aurais plus à le supporter lui, tous les jours, toutes les semaines, tous les mois. Enfin j'allais avoir d'autres professeurs, des sorciers qualifiés qui plus est ! De ce fait, bon nombre de singeries se glissèrent dans mes exercices et, lorsque je m'en rendis compte, je ne su m'empêcher de ricaner bêtement. Étrangement ce ne fût pas du goût de mon satané précepteur qui, étant trop bon termes avec mon père, se permettait bien des choses.

    Imaginez un peu ! Il osa se mettre à me hurler dessus, commença à m'attribuer tous les noms d'oiseaux possibles et imaginables et à menacer de raconter à mon père comment je me comportais afin que... afin que quoi ? Je n'en sais rien. Guère habitué à me laisser insulter de la sorte, je commençais à en faire de même.

    Grossière erreur, j'vous l'dis. Que peut faire un garçon de dix ans (même s'il en a presque onze) face à un sorcier d'une vingtaine d'année ? La réponse est simple : rien du tout. Je ne pouvais rien faire... et c'est pourquoi sa main vint si facilement rencontrer ma joue en un grand « clac » bien sonore.

    Aussi étonnés l'un que l'autre, nous avons écarquillé les yeux et nous nous sommes regardés. Je ne m'attendais pas à une réaction aussi violente de sa part... et lui non plus je pense bien.

    La certitude de tenir là une bonne carte pour le faire définitivement quitter le manoir me fit presque oublier la douleur qu'avait provoquée son coup.

    Je ne laissai pas une chance à Paterson de s'excuser pour son geste et je pris la fuite... ne songeant pas un instant que celui-ci me suivrait jusqu'à la bibliothèque où j'avais trouvé refuge. Encore moins qu'il se mettrait à taper des poings dessus, sachant que sa magie ne pourrait rien faire pour lui.

    Après que je sois resté bloqué quelques heures dans cette pièce à cause de ma magie instinctive (sur le coup je ne vous cacherais pas que j'ai sérieusement maudit cette dernière), mon père avait décidé d'installer un système empêchant la magie de faire effet. D'autant plus qu'ainsi, il n'avait qu'à mettre le verrou quand il voulait lire tranquillement dans la pièce... et moi également quand je voulais m'y enfermer pour fuir James.

    Celui-ci était en train de vociférer mille et une menaces. Avec lui, en une seule journée j'avais mon quota pour dix ans. J'étais de plus en plus convaincu qu'il vivait ses dernières heures au manoir et que bientôt : sa présence ne serait plus qu'un mauvais souvenir.

    Me cacher semblait être une bonne idée. S'en était une... dans ma tête. Je ratais le retour de mon père et manqua ainsi l'occasion de lui raconter ma version des faits. Fondamentalement elle n'était pas beaucoup plus différente de celle de James (un mensonge tient mieux la route s'il est associé à une bonne dose de vérité) mais j'aurais pu arranger les derniers événements à ma sauce.

    Du haut de mes presque onze ans, j'avoue que j'avais parfois (et seulement parfois) un sale caractère. J'avais deux côtés, un air gentil et angélique que j'offrais aux inconnus, et un autre plus capricieux, plus colérique, qui était quand à lui réservé à mes précepteurs (ou à d'autres... mais moins, quand même).

    La leçon que je pu tirer de cette histoire ? James est indétrônable, que mon père avait trouvé chaussure à mon pied en terme de professeur particulier et qu'il y avait de forte chance pour que Paterson ne reste au manoir même si j'étais à Poudlard (lieu où il n'avait, d'ailleurs, jamais mit un seul pied. C'est une honte!)

    " Un Nott ne se contente pas d'être bon... Un Nott se doit d'être le meilleur "


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  • Le jour de ma première rentrée à Poudlard, mon père n'avait même pas prit la peine de m'y emmener et avait laissé James s'en charger à sa place. Nos rapports ne s'étaient pas beaucoup améliorés depuis son coup partit tout seul (paraît-il) et je pense qu'il ne serait pas exagéré de dire qu'ils s'étaient même encore un peu plus dégradés... enfin bref. Passons.

    Sitôt arrivés sur la voie 9 ¾ où je devais prendre le Poudlard Express pour la première fois, que Paterson m'obligea à monter à bord avec ma malle. Il n'avait rien à faire du fait que j'ai l'embarras du choix pour mon compartiment, ni même que j'ai une place assise, bien sur que non. Tout ce qui lui importait était de pouvoir partir plus vite... je ne pu pas protester et ne le voulu pas non plus.

    J'étais déjà à bord lorsque le train siffla, afin de faire comprendre aux traînards que le départ n'allait plus tard à se faire... tous se précipitèrent en direction des portes afin de monter en même temps. Finalement être en avance avait peut être du bon...

    Je passa le début de mon trajet avec une certaine Hermione Granger, une né moldu. Aussi étonnant que cela puisse paraître : elle avait beau ne pas être de notre monde elle savait quand même tout sur tout. Je pense que c'est en partie grâce à ça que nous avons comme qui dirait « sympathisé » durant le trajet... même si je trouve le mot un peu fort puisque nous n'avons fait que parler.

    Par chance, j'eus le grand honneur de recevoir la visite de Monsieur Drago Malefoy en personne, accompagné de deux gros gorilles qui m'avaient plus l'air d'être les gardes du corps de ce blondinet (non qu'il en eut besoin, il ne valait pas grand chose après tout) que ses amis. Sitôt eut-il fait un pas dans le compartiment que cet ahuris sans cervelle me sortit un discours qu'il semblait avoir apprit sur le bout des ongles. Je l'écouta... au début, rapidement mon attention fût retenue par ses cheveux... tout compte fait, Malefoy avait plus les cheveux blancs que blonds.1

    - Réfléchis bien, finit-il par dire. Je peux faire de ta vie un véritable enfer sur terre. Évite de refuser mon offre, c'est un conseil d'ami.

    En quoi consistait son offre ? Je ne saurais vous le dire... même si je pense qu'il s'agissait de rejoindre son petit cercle de toutous ce qui était tout simplement hors de question. Jamais je ne me plierait aux ordres de qui que ce soit, jamais je n'obéirais aveuglément à un incapable sans cervelle qui avait le même âge que moi (qui plus est !). Ce n'est pas pour rien, après tout, que j'avais horreur de mes précepteurs.

    Quelques élèves de mon année, des futurs Serpentards en théorie (et nous verrions bientôt si en pratique ce serait également le cas) avaient déjà acceptés. Blaise Zabini, par exemple, ainsi que Pansy Parkinson ou Millicent Bullstrode... et sachez que je n'ai jamais compris ce qui les y avait poussé. Après tout : Drago Malefoy n'avait rien d'extraordinaire.

    Quand nous sommes arrivés à la gare de Pré-au-Lard, après de très longues et très pénibles heures de trajet, et que nous sommes descendus du train pour nous mélanger au reste des élèves... nous faisions tous ridiculement petits face aux septièmes années (moi compris alors que je dépassais, pour la plupart, mes futurs camarades... et je ne visais pas particulièrement le petit blond qui restait dans son coin à grogner et insulter tous les imbéciles qui s'extasiaient devant Poudlard2).

    Hagrid, le garde chasse mais également un demi-géant au sens propre du terme, nous conduisit jusqu'au lac de l'école et nous fit monter dans de petites barques pour nous faire traverser l'étendue d'eau. Bien évidemment, vu ma veine, je me suis retrouvé en compagnie de ceux qui deviendraient rapidement deux Gryffondor (mais je l'ignorais à cet instant) : un certain Dean Thomas et un Seamus Finnigan. J'étais vraiment bien accompagné... tellement que nous avons manqué à deux reprises de nous retrouver dans le l'eau froide.

    Quand nous en sommes (enfin) descendus, on nous a conduit dans un Grand Hall. Le plafond était haut, très haut, et je me demandais à quoi cela pouvait-il bien servir... ça devait être difficile à chauffer un tel endroit et en plein hiver il devait faire sacrément froid à cet endroit.

    Non loin de moi, Malefoy lançait des regards assassins à un imbécile brun à lunettes rondes qu'il appela « Potter ». Vu comment tous deux étaient en train d'essayer de tuer l'autre, j'en conclus qu'ils avaient déjà eu le bonheur de se rencontrer et faire connaissance mais qu'ils n'étaient certainement pas devenus amis (et puis quoi encore!). J'ignore lequel j'ai le plus plaint.

    Enfin non... c'est évidemment le brun, même si je ne le connaissais pas. Lui au moins n'était pas Malefoy.

    L'épreuve, si tant est que s'en est une, de la répartition commença avec Abbot Hannah qui fût envoyée à Poufsouffle, Hermione arriva plutôt rapidement et fût envoyée à Gryffondor... dommage, si elle avait été à Serdaigle3 nous aurions peut être pu continuer à parler mais bon. Drago, sans même avoir eu le choixpeau sur la tête alla rejoindre Serpentard. Mcmillan Ernie fût également un Poufsouffle et je voyais la lettre N approcher dangereusement vite.

    Un doute, léger au départ, s'installait et se faisait de plus en plus fort. Si je n'étais pas digne d'aller à Serpentard ? Si à la place j'allais rejoindre les aigles, les blaireaux ou pire encore. Et si j'étais un chapeauflou4 et qu'on hésitait entre Poufsouffle et Gryffondor ! Et si...

    - Nott Theodore.

    Et voilà... le moment décisif.

    - Un Nott, répéta l'item magique. Ton père était à Serpentard, ton grand-père également... Mais les traditions ne sont pas faites pour être respectées au pied de la lettre. Tu aurais ta place à Poufsouffle ou... SERPENTARD !

    Quand il a commencé à me parler de la maison jaune et noir, il m'a vraiment fait peur à cet instant. Au moins avait-il su me tenir en haleine tout du long mais je m'en serais volontiers passé. Je me dirigea vers la table des serpents où se trouvaient déjà quelques élèves de mon année, à commencer par cette plaie de Malefoy... à voir son sourire en coin je savais que je n'allais pas me plaire parmi eux et que j'avais tout intérêt à l'éviter le mieux possible.

    N'importe où aurait été mieux pour moi mais... pour l'honneur de ma famille je ne pouvais me le permettre. Blondinet eut l'audace de me reproposer de rejoindre son groupe de petits chien-chien qui commençait déjà à lui lécher les bottes alors que l'année n'avait pas encore commencé. Cette fois, et de manière plus catégorique que dans le train : je refusa.

    Les jours qui suivirent ne furent qu'ennuis et problèmes en perspective. Les professeurs, tous autant qu'ils étaient, n'avaient de cesse de nous rabâcher la même chose. Rogue rabaissait les Gryffondors sans arrêt et ne semblait pas s'en lasser... on eu pu croire qu'il s'agissait d'une vengeance personnelle. Mcgonagall, elle, mettait tous les élèves au même niveau et ne faisait pas encore trop de favoritisme (ou alors elle ne le faisait pas au grand jour comme son jeune collègue).

    Comme je l'avais deviné, Serpentard n'était pas vraiment ma place et le fait d'avoir refusé la proposition de Malefoy ne m'aida pas à m'intégrer. Au cours de cette année, il me semble encore étrange de me dire que la personne avec laquelle j'ai le plus parlé est un Poufsouffle... mais bon après tout : pourquoi pas.

    Cette première année me parut longue, très longue, compte tenu du peu de personnes qui acceptaient de m'approcher (et que j'acceptais de laisser approcher). Déjà guère social à l'avance, ne pas suivre Drago n'était visiblement pas la solution à choisir si je souhaitais me faire accepter et m'intégrer parmi mes camarades.

    Les Serpentards m'ignoraient, comme si je n'étais pas comme eux et les autres maisons faisaient de même car, là, j'étais justement trop Serpentard. Il faudrait savoir quand même hein !

    Les vacances d'été arrivèrent Gryffondor réussit à gagner la coupe des quatre maisons grâce à des points de dernière minute ajoutés par Dumbledore... et même si cela me parut être totalement injustifié (après tout ceux qui avaient reçus ces points avaient enfreint le règlement en plus d'avoir manqué de se faire tuer5) je fus content que le privilège d'obtenir la coupe ne soit pas notre : nous ne la méritions pas plus qu'eux... au final.

    « Mais quelle sorte de Serpentard suis-je... pour oser penser ainsi ? »


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