• Chapitre 07 - Les temps changent

     La rentrée approche et ça sera la quatrième année que je passerais à Poudlard, j'ai envie de dire déjà et seulement à la fois. J'ai l'impression que c'était hier que je passais sous le choixpeau et évitait de justesse de me retrouver à Poufsouffle. Si j'avais à y retourner, tout en connaissant le futur et en y croyant, je ne pense pas que je ferais le même choix. Que je ferais en sorte d'éviter la maison dont le blason était un blaireau.

     

    Je ne me sens pas à ma place au milieu des autres Serpentards ; tout ce qu'ils font me semble si stupide et gamin, surtout lorsque ça vient de ceux de mon année. Ce que manigancent les plus âgés, en plus de ne pas m'intéresser, avait au moins le mérite d'être intelligent. Après, ailleurs, il y aurait probablement eu le problème de mon nom : le nom fait beaucoup à Poudlard, que l'on soit de sang pur ou non.

     

    - Theodore ? Tu m'écoutes ?

     

    Parce qu'en plus de ça, James était de plus en plus étrange. Alors qu'hier encore nous nous disputions pour un rien, aujourd'hui il se montrait gentil et presque inquiet. Depuis le début de l'été il ne m'a rien apprit d'autre que des sorts inutiles que je ne pouvais même pas tester (et apprendre une liste de sort et leur effet sans pratiquer... ce n'est pas fort intéressant, croyez le) ainsi que des potions (mais là, au moins, je pouvais les essayez).

     

    Je n'avais pas osé lui demander à quoi savoir faire une potion d'enflure, d'embrouille ou de vieillissement pouvait me servir ; de même pour les sorts, je ne compte pas faire gonfler Drago ou siffler les oreilles de Zacharias... quoi que : peut être que si.

     

    - Ouais, grognais-je tout en regardant le plafond, la joue appuyée sur ma main. Tu peux continuer.

    - Non, décida-t-il. On ne peut pas travailler dans ces conditions... qu'est-ce qui ne va pas ?

     

    Je me mis à le fixer, sourcils froncés. Venait-il de dire ce que j'avais entendu ou avais-je rêvé ces mots ? Comment les choses pouvaient-elles à ce point changer ? Nous nous étions presque déclaré la guerre, James et moi... Je n'écoutais rien de ce qu'il pouvait me dire alors que maintenant j'obéissais plus volontiers.

     

    Peut être est-ce parce que j'ai grandi et mûri. Peut être est-ce parce que j'ai enfin compris que désobéir m'apportera plus d'ennuis qu'autre chose, ce qui était loin d'être une évidence auparavant. Peut être est-ce lui aussi qui a changé, qui s'énerve moins vite. Ou un peu de tout, on a tous les deux changés et vieillis.

     

    Nos rapports grandement améliorés auraient pu signifier que la vie chez moi serait plus simple pendant ces deux mois par an où j'y suis : mais non. Alors que j'avais perdu un persécuteur, un nouveau (et un pire) vint prendre la relève. Les « ne fais pas ci, Theodore », les« ne fais pas ça, Theodore », mais aussi les « ne peux-tu pas être un peu plus ci, Theodore » devinrent les phrases que l'on entendait le plus souvent James et moi.

     

    Mon père fait parti de cette catégorie de personnes qui ne sont jamais contentes (et encore c'est un euphémisme avec lui). Je savais depuis un moment qu'il était un éternel insatisfait mais les années ne l'avaient vraiment pas arrangées. Plus elles passaient et plus il devenait invivable. Était ce la vue de sa calvitie déjà bien apparentes ainsi que le fait que les quelques cheveux qu'ils possédaient encore étaient blancs comme neige qui le mettait dans cet état ? Je l'ignorais... tout comme j'ignorais si la présence de ma mère aurait pu le rendre moins irritable et irritant.

     

    - Rien, répondis-je juste.

    - Rien quoi ? Insista James. Rien ne va pas donc tout va bien ou alors rien ne va ?

    - Comme si la réponse t'intéressait vraiment. T'es pas payé pour ça et tu demandes juste pour avoir bonne conscience.

     

    Il soupira et me regardait l'air profondément désolé. A le voir ainsi, je pourrais presque croire que j'étais en train de me tromper sur toute la ligne et qu'il s'inquiétait véritablement de la réponse que je pouvais lui donner... ce qui n'était pas possible. Jamais Paterson et moi ne nous étions entendu, même si ces derniers temps ça devenait de moins en moins vrai, jamais il n'avait donné l'impression de se soucier un tant soit peu de ma personne et je ne voyais vraiment pas pourquoi cela changerait aujourd'hui.

     

    - Je ne suis pas ton ennemi, Theodore, murmura mon précepteur. Je ne suis pas ton père.

     

    Ces deux phrases m'interpellèrent aussitôt et eurent pour effet de me faire lever les yeux afin de fixer celui qui était désormais tout près de moi. Dites séparément, elles n'auraient pas eu le même impact, j'aurais très bien pu ne pas réagir mais mises l'une à la suite de l'autre... je ne voyais pas comment je ne pouvais pas dresser la tête, surprit. Il le savait le bougre ! Il ne pouvait que le savoir de toutes façons... même si ça me tue de l'admettre : il est loin d'être stupide et sait très bien ce qu'il faut dire ou pas.

     

    Le fait de me connaître depuis des années lui permettait de le savoir.

     

    - A d'autres, Theo, souffla-t-il en approchant sa chaise. Tu as changé, tu sais. Tu n'es plus ce gamin insupportable que j'ai découvert à mon arrivée et qui a, plus d'une fois, faillit avoir raison de moi. Me regarde pas comme ça, avec ces grands yeux étonnés : j'ai plus d'une fois préparé un long laïus à dire à Theophile pour justifier mon abandon mais... plusieurs choses ont fait que je suis malgré tout resté.

    - Et quoi ?

    - Toi, dans un premier temps. Il m'était inconcevable qu'un sale gosse ne me fasse baisser les bras et puis... plusieurs choses chez toi étaient... étonnantes. J'avais envie d'en savoir plus et maintenant, quand je vois tes résultats, je pense avoir ma réponse. Ensuite... la seconde raison rejoint fortement la première en fait.

     

    Je ne savais pas quoi répondre à ça tant j'étais surprit et prit de cours par ce qu'il disait... alors, plutôt qu'ouvrir la bouche pour sortir n'importe quoi comme aurait pu le faire Blaise ou Zacharias, je garda le silence et attendit qu'il ne reprenne.

     

    - Où en étais-je ? Ah oui, poursuivit James lorsqu'il comprit que je n'avais rien à répondre. Donc tu n'es plus ce sale gosse, Theo, tu es bien plus calme et posé... je ne te cacherais pas qu'au début j'appréciais énormément ce changement mais ce n'est plus le cas maintenant. Avant... même si tu étais une véritable tête à claque, tu avais au moins l'air heureux. Tu souriais lorsque tu faisais une bêtise, tu courrais partout pour fuir ma colère... j'ai perdu ce gamin et tu pourras dire ce que tu veux : je sais que je l'ai perdu. Donc je te demande... pourquoi ?

    - Le choixpeau a failli ne pas m'envoyer à Serpentard, tu sais...

     

    Je sais pas trop à quoi il s'était attendu comme réponse de ma part mais j'ai comme l'impression qu'il n'avait jamais imaginé que ce serait ce que je viens de lui dire. Ses yeux se sont écarquillés et il a reculé de quelques centimètres avant de briser la distance et me prendre dans ses bras.

     

    - Theo, est-ce que ton père t'a déjà parlé de ce qu'il faisait avant ta naissance... quand il n'était pas au ministère ou avec ta mère.

    - Non... mais je sais qu'il. Qu'il a la marque des ténèbres sur son bras... et je sais ce qu'elle signifie.

    - Il va essayer de te monter la tête, Theodore, me prévint-il, une main posée sur chacune de mes épaules. Je sais que tu es un gosse intelligent alors surtout ne l'écoute pas... Tu attends qu'il te donne de l'attention et il le fera prochainement mais il ne faut pas que tu perdes de vu la situation et ce qu'il est. Promet le moi.

    - Me monter la tête à propos de quoi ? Jamais il s'intéressera à moi... les seules fois où il se souvient de mon existence c'est pour me faire des reproches. Je ne vaux rien à ses yeux.

    - Détrompe toi ; il sait que tu es un garçon intelligent et tu peux être sur qu'il est également au courant du fait que tu sois en conflit avec le fils Malefoy et que tu as été particulièrement proche d'un Poufsouffle.

     

    Plus James me parlait et moins je comprenais comment nous en étions venu à parler de ça. J'avais simplement eu le malheur de me montrer un peu trop inattentif pendant sa leçon. Rien de ce qu'il me disait n'avait de sens. Enfin si mais... mais pas de cette manière.

     

    - Zacharias et moi nous ne sommes plus amis.

    - Bien sur que si. Si lui ne fais pas le premier pas... toi, fais le. Qu'est-ce qui t'en empêche ? Que tu t'entendes avec des élèves qui ne sont pas à Serpentard est une bonne chose, tu sais.

    - Mon père ne pense pas comme toi, je pense.

    - Ton père n'est qu'un con.

     

    Le jour de la rentrée est arrivé bien trop rapidement à mon goût. James et moi n'avions pas vraiment reparlé depuis notre petite discussion, mis à part pendant ses leçons. C'est dommage parce que j'aurais apprécié de pouvoir en savoir plus et de, potentiellement, mieux voir où il avait voulu en venir.

     

    Comme depuis la première fois, c'est lui qui me conduit à la gare. Ma malle derrière lui, il s'était appuyé contre un mur proche du passage et m'invita d'un signe de tête à faire de même. Moi qui m'apprêtait à monter dans le train... pour une fois il ne semblait pas vouloir me laisser filer.

     

    - Theodore, j'espère que tu n'as pas oublié ce dont on a parlé...

    - C'était sérieux ce que tu disais ? Fis-je mine de m'étonner. Comme tu n'en reparlais pas j'ai cru que...

    - Les murs ont des oreilles au manoir, murmura-t-il, comme attristé. Et ne me prend pas pour un idiot...

     

    Je me contentais de l'écouter, mon regard ayant été attiré par les divers étudiants qui étaient en train de monter avec leur grosse malle. Au milieu de tous les élèves, j'aperçus deux têtes blondes dont une qui me semblait bien familière... même si, jusqu'à présent, les centimètres lui avaient fait défauts.

     

    - C'est lui ton Poufsouffle ? M'interrogea James en le désignant du menton. Il a l'air... chiant.

    - Il est loin, murmurais-je. Tu ne peux pas juger et...

    - Parce qu'il n'est pas chiant ? S'étonna-t-il.

    - Si...

    - Tu devrais peut-être y aller si tu veux avoir un compartiment mais... je t'écrirais pour qu'on approfondisse tout ça.

     

    D'accord avec lui, et ne souhaitant vraiment pas être obligé de rester en compagnie d'un groupe de première année qui serait surexcité et ne cesserait pas de parler tout du long... je hocha la tête puis m'abaissa afin d'attraper une des poignets de la valise que j'allais devoir traîner sur quelques mètres.

     

    - Sois prudent, me lança-t-il finalement. Et oublie pas ce que je t'ai dit pour ton blaireau : fais le premier pas s'il ne le fait pas.

    - A t'entendre on pourrait croire que tu ne parles pas d'un ami

    - Parce que ton blondinet n'est qu'un ami pour toi ? Sourit-il. Pour ce que j'ai entendu à son sujet et vu dans tes souvenirs pendant les quelques leçons que ton père a voulu que je te donne... enfin. File.

     

    Décidé à ne pas trop penser à ce que disait Paterson, qui devenait de plus en plus étrange au fil des années, j'obéis à son ordre et me hâta de monter et de me trouver un compartiment vide. Par chance : je n'eus pas à chercher trop longtemps car peu de personnes étaient déjà arrivées... et encore moins était déjà montées.

     

    Je ne me faisais pas trop d'illusion et me doutais que Blaise viendrait me rejoindre... sauf s'il avait une nouvelle fois changé d'avis pendant l'été et qu'il retournait avec Malefoy ou quelqu'un d'autre mais je ne vois pas qui d'autre il pourrait aller déranger. Néanmoins, je devais avoir une bonne vingtaine de minutes devant moi avant de le voir arriver et d'avoir à l'entendre débiter ses âneries à la vitesse de la lumière.

     

    Installé sur la banquette, un livre sous le nez, j'essayais de me concentrer mais, pour une fois, l'envie n'y était pas. Malgré mon envie de faire comme si de rien était, les mots de James ne cessaient de tourner dans mon esprit. Le sens était on ne peut plus clair mais pourquoi dire ça ? Pourquoi penser ça ?

     

    La porte coulissa. Par automatisme, mon regard se dirigea vers celle-ci afin de voir qui était en train de faire irruption... et ce n'était pas Blaise. Pourquoi ce n'était pas Blaise ? J'aurais préféré, et de loin, que ce soit Blaise.

     

    - Theo... on peut... parler ?

    - T'as jamais vraiment fait attention à ce que je répondais, souriais-je tout en refermant le bouquin.

     

    A son tour, ses lèvres s'étirèrent. Il demanda à celui qui l'accompagnait si ça ne le dérangeait pas de retourner au compartiment de Cadwallader afin de le prévenir qu'il ne reviendrait probablement pas tout de suite... et j'avais comme l'impression qu'aucun refus de la part du plus jeune n'était autorisé.

    Le connaissant ça ne m'étonnerait pas plus que ça venant de lui.

     

    Comme s'il n'avait pas passé près d'un an à m'éviter, il s'installa sur le siège juste en face de moi et ne se défit pas de son sourire satisfait. Aussi sûrement que le choixpeau avait failli m'envoyer à Poufsouffle, j'étais certain qu'il avait songé à Serpentard pour Smith et... ça aurait été cool qu'il l'y envoie.

     

    - J'ai bien réfléchit cet été... et Brian m'a aidé à le faire, je te le cache pas.

    - T'es pas habitué à le faire tout seul, me moquais-je, gentiment.

     

    Un bref instant, alors qu'il baissait les yeux et se mordait la lèvre, je cru l'avoir vexé ce qui n'aurait pas été impossible vu qu'il s'agissait de Zacharias. D'un coup, pourtant, elle se redressa comme si elle avait été installée sur des ressorts et il me regarda avec un air ravi. Sans prévenir, il se leva ensuite et vint me prendre dans ses bras.

     

    - Tu m'as manqué l'an passé, Ted, me murmura-t-il à l'oreille et sans s'éloigner. Je m'étais habitué à avoir un serpent à embêter, moi.

     

    Mes bras se refermèrent dans son dos et je l'amena un peu plus contre moi. En règle général je n'aimais pas les contacts physiques mais avec lui c'était différent. Ne pas l'avoir pendant un an dans les pattes, ne pas l'entendre, ne pas avoir à supporter ses pitreries (j'avais celle de Blaise à la place et c'est pas sur que j'y gagnais au change).

     

    - Surtout que te laisser tout seul avec Zabini c'était franchement pas sympa... ce type est un imbécile fini. Tu. Tu veux bien pardonner ton pauvre petit Zacharias ?

    - Quel petit Zacharias ? Celui d'avant était petit, celui de maintenant... j'en suis pas si sur.

    - C'est Mcmillan qui va être déçu. J'pense qu'on doit faire à peu près la même taille maintenant... il s'en remettra pas.

     

    Bien trop rapidement (après tout après tout ce temps : y avait pas mal de choses à rattraper) mini-blaireau-plus-si-mini-que-ça se releva et fit comprendre qu'il n'allait plus tarder à rejoindre John. Après un regard en direction de l'horloge sur le quai, je compris un peu mieux : le départ était pour bientôt et Zabini n'allait probablement plus tarder à présent... à moins qu'il ne soit déjà à bord.

     

    - On s'attend à l'arrivée des calèches ? Me demanda-t-il. Tu trouveras bien une excuse pour virer la sangsue qui traîne avec toi tout comme j'en trouverais une pour éloigner John... quoique non... j'en ai pas besoin. Monsieur se doutera que c'est pour toi que je l'abandonne. T'sais, parfois j'ai l'impression qu'il me connaît trop et j'ai peur d'être le genre de personne super prévisible et donc super chiant... mais en fait non. Enfin, si, je suis chiant, mais d'une autre manière. Puis y a qu'une seule personne que j'ai jamais su surprendre... toi. Et ça m'énerve.

    - Tu as réussit aujourd'hui, murmurais-je, appuyé contre la vitre, une jambe sur la banquette et l'autre au sol, tout en lui souriant. Je ne pensais pas que tu viendrais et certainement pas pour dire tout ça... on m'avait d'ailleurs conseillé de t'enquiquiner jusqu'à ce que tout s'arrange. J'aurais même pas le plaisir de le faire, c'est pas juste.

    - Jamais t'aurais réussit à m'enquiquiner de toutes façon, s'amusa-t-il en s'approchant. T'es bien trop gentil... Bon j'te laisse sinon j'vais voir l'autre macaque et j'suis de trop bonne humeur pour ça.

     

    A peine fût-il parti qu'une nouvelle personne fit irruption. C'était celle que j'avais espéré voir à la place de Zacharias (mais finalement je suis bien content que ça n'ait pas été le cas ; étrange, n'est-ce pas ?). Blaise, tout sourire, se jeta (littéralement) sur le siège qu'avait occupé Smith juste avant lui.

     

    - Bonne vacances, Nott ? Demanda-t-il. Moi c'était cool, enfin j'ai dû voir Drago puisque ma mère aurait pas comprit qu'on ne se voient plus mais ça allait... bon c'était trop court mais on peut pas tout avoir non plus... enfin j'ai rien eu mais passons. Tu m'as toujours pas répondu hein ?

     

    Voilà la principale raison faisant qu'il m'était impossible de comparer Zacharias à cet énergumène. Les deux avaient, certes, quelques points communs et pourraient bien s'entendre si... si ce qui les opposait n'était pas aussi important.

     

    Après lui avoir répondu, une conversation sans grand intérêt se poursuivit. Pour la troisième fois, déjà, on entra dans le wagon. Blaise s'était déjà redressé afin de sortir son argent de sa poche pour acheter quelques sucreries à la vendeuse mais se relaissa tomber sans cacher sa déception lorsqu'il se fit la remarque que la vieille femme qui passait avec son chariot... n'avait pas cette tignasse spectaculairement brune et emmêlée.

     

    Hermione jeta un rapide coup d’œil à l'intérieur du compartiment et parut gênée lorsqu'elle croisa le regard agacé de Zabini. A sa seule vue, il donnait l'impression d'avoir envie de bondir et de la tuer à main nue alors qu'elle n'avait rien fait... pas même ouvert la bouche.

     

    - Désolé Zabini... Désolé Theodore, murmura-t-elle. Je. J'ai cru que c'était Harry. De dos tu... enfin. J'aurais dû faire plus attention.

     

    Mes lèvres s'étirèrent. Je ne souriais pas comme avec Zacharias, là c'était surtout pour la rassurer et lui dire qu'il n'y avait pas de problèmes... même si le fait d'avoir été prit pour Potter me dérangeait légèrement.

     

    - Qu'est-ce qu'elle vient nous faire chier celle-là, grogna Blaise lorsque la lionne fût repartie. Comme si tu ressemblais à cet imbécile de Potter... d'accord vous avez la même tignasse dégueulasse mais c'est pas une raison.

    - Ma tignasse t'emmerde, Zabini, marmonnais-je, pas d'humeur. Et l'erreur est humaine.

    - Parce que Granger est humaine ?

     

    Là, je ne répondit pas, n'en voyant guère l'intérêt. Il y avait des question auxquelles il valait mieux ne pas répondre et ce sorcier là avait l'art et la manière de poser les questions qui agaçaient et donnaient envie de lui donner une paire de claque.

     

    Non pas que j'apprécie Hermione Granger mais je n'ai rien contre elle... vraiment rien. Elle est gentille et intelligente ; la seule chose qui jouent contre elle aux yeux des autres Serpentard est le fait qu'elle soit d'origine moldu... et qu'elle soit à Gryffondor... et qu'elle soit amie avec Potter. Et. Et probablement d'autres choses en fait. Mais elle reste gentille.

     

    Depuis que j'étais dans le train, j'avais vu passer Zacharias (avec son frère cadet, Brian, dont il avait dû évoquer l'existence une ou deux fois) ; j'avais ensuite dû supporter l'arrivée de Blaise accompagné de ses éternelles conneries... puis brièvement vu Granger... ça faisait pas mal de personnes et j'espérais que ça allait s'arrêter là.

     

    Il ne manquait plus que l'arrivée de Malefoy et là j'aurais eu la totale...

     

    J'avais toujours trouvé le trajet plutôt long mais en compagnie de Blaise... il semble l'être encore plus. Je n'arrivais même pas à me réjouir du fait de ne pas avoir eu à subir la présence de Drago tellement ça m'avait paru interminable.

     

    Celui-ci avait peut être comprit que jamais je ne viendrais faire le gentil toutou à ses pieds. Que jamais je ne lui lécherais les bottes. Que jamais je ne courrais après un bâton afin de le lui rapporter, je laisse volontiers ce singulier plaisir à Parkinson qui le fera, je n'en doute pas, mieux que moi et avec bien plus d'entrain.

     

    Nous descendons du train, côte à côte et marchons sur quelques mètres afin de monter dans une des calèches mises à notre disposition. Alors que Blaise monta illico presto à l'intérieur afin de s'installer sur une banquette (non, nous ne sommes pas restés assis pendant des heures et n'allons pas rester assis dans les heures ainsi que les mois à venir) mais mon regard dévia vers un des sombrals et s'y attarda un peu trop longtemps.

     

    Zabini passa la tête à travers le trou qui aurait dû servir à mettre une fenêtre afin de voir ce qui avait retenu mon attention.

     

    - Tu les vois vraiment ? S'exclama-t-il. C'est... c'était pas une blague ?


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