• C’était une bien belle journée aux yeux d’un bon nombre de sorciers, ceux qui n’avaient pas pris la peine d’ouvrir la Gazette du sorcier surtout. Ceux qui n’avaient lu que l’édition du matin se demandaient ce qu’annonçaient les jours à venir, les nouvelles qui viendraient sur l’état de l’homme. Quand aux autres, ceux qui avaient lu l’édition du soir…

     

    Blaise et Draco étaient de ceux là. Le premier n’avait pas caché sa déception, il était certain qu’Hermione était au courant avant même que ce torchon ambulant ne l’annonce à la population et elle ne lui avait rien dit. Sciemment qui plus est ! Inimaginable pour lui et pourtant.

     

    Draco en revanche pestait et jurait, seul dans son coin. Quel idiot d’imbécile blond il avait été. Pourquoi  avait il été si sur de lui et si peu craintif de l’avenir, en se promettant d’aller rendre visite à Théodore plus tard. Sa grandeur d’âme sans doute était en cause : il n’avait pas voulu aller le fatiguer alors qu’il devait avoir besoin que d’une chose s’appelant « repos » et songeant qu’il recevrait bien assez de visite comme cela.

     

    L’unique occasion qu’il lui restait pour revoir cet ami disparut tantôt venait de lui glisser entre les doigts, comme le sable ou l’eau le faisaient. C’était fini maintenant… pour de bon. Il n’y avait plus raison d’espérer son retour : sa mort était désormais officielle.

     

    Rageurs, deux poings cognèrent dans un mur au même moment, sans que les deux hommes ne s’en doutent. Par la suite, ce fût deux anciens Serpentards qui durent aller demander de l’aide à leur elfe pour qu’il ne leur soigne leur main douloureuse.

     

    C’était la fin. Une nouvelle page ne demandait qu’à être écrite mais pour le moment, seul les larmes coulaient, l’encre était comme figée dans son pot.


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  • Le temps paraissait être d’une lenteur déconcertante, une minute semblait être des heures et des heures des journées. Pourtant, le tout ne dura pas plus d’une demi-heure, soit très exactement une semaine selon les comptes de Tristan.

     

    Un médicommage à la carrure élancée, semblable à celle de Théodore en un peu moins squelettique peut être, s’approcha du petit groupe la tête baissée et des gouttes de sueur perlant son front. L’homme posa deux doigts sur ses temps et se les frottas doucement, comme pour calmer un mal de tête qui était en train d’apparaître.

     

    - Je…

     

    Il secoua la tête de gauche à droite, en priant pour qu’ils comprennent ce qu’il voulait dire mais ne parvenait pas à prononcer. C’était comme avouer l’inavouable. Ils venaient à peine de retrouver l’homme et lui devait leur annoncer son départ définitif. Et puis c’était Théodore Nott tout de même, pas un simple inconnu. Tout le monde savait qui il était, tout comme personne n’ignorait le nom de Hermione Granger, Harry Potter, Blaise Zabini, Ronald Weasley… c’était une personnalité du monde sorcier, qui avait ses amis tout comme ses ennemis.

     

    Les épaules de Tristan s’affaissèrent. Il avait été le premier à comprendre où voulait en venir le médicommage, le premier à avoir pris conscience qu’il n’avait retrouvé son père que pour quelques heures à peine et s’insulter de tous les noms pour son comportement.

     

    Au lieu de profiter de l’homme, il avait tourné les talons, l’avait snobé quand ce dernier l’avait appelé. Pourquoi avait-il fait ça ? Parce qu’il pensait avoir tout le temps qu’il voulait pour apprendre à le connaître, l’aimer et rattraper le temps perdu. On lui avait permis de retrouver son père, pour le lui reprendre quelques heures à peine. Pourquoi ? Etais ce son comportement le responsable ? Etais ce parce qu’il s’était montré idiot qu’on lui avait ravi Théodore juste sous ses yeux impuissants ? Parce qu’il s’était montré indigne d’être le fils d’un tel homme ? Ou n’étais ce qu’une triste fatalité ?

     

    Andrew aussi avait compris, sans doute que les deux adultes aussi mais eux n’en montraient rien et restaient de marbre, figés comme deux statues. Le garçon s’approcha de son meilleur ami et posa une main maladroite sur l’épaule de ce dernier qui avait les yeux ronds comme des bavboules. Le fils Scott serra l’épaule du Granger, en signe de soutiens et de présence mais il doutait fortement que le Serdaigle n’ai compris le geste… il doutait même qu’il ne l’ait ressenti.

     

    Le jeune garçon de quinze printemps se laissa tomber sur la chaise située derrière lui. Le second adolescent tendit l’oreille et entendit de faible non et impossible en provenance de la bouche de son meilleur ami. Andrew tourna la tête vers son père et la mère de Tristan dans l’espoir qu’ils ne trouvent que faire, mais c’était peine perdu…

     

    Nicholas tenait Hermione dans ses bras et lui frottait énergiquement le dos. Les deux plus vieux voyaient de lointains souvenirs revenir danser le french cancan devant leurs yeux.

     

    - Hermione c’est… il n’est pas… pas Drew.

     

    La jeune fille se mordait alors la lèvre inférieur et consolait de son mieux le garçon, en pleure dans ses bras. Le fils Scott n’avait pas pour habitude de pleurer de la sorte, ni même celle de se montrer aussi faible, il avait beau avoir été envoyé à Gryffondor, il n’avait pas non plus su oublier l’ensemble de ce que son père lui avait enseigné durant son enfance, quand il était encore son fils à part entière, étant : « ne montre pas tes sentiments Nick, reste de marbre et fait honneur à ton nom ». Et si à présent ce n’était pas l’honneur de son nom qui lui importait

     

    - Nicholas c’est… il n’est pas… pas Théo.

    - J’suis désolé Mione, chuchota l’homme. Terriblement, terriblement navré.

     

    Il lui frottait énergiquement le dos, alors que son fils peinait à comprendre Tristan. Ce dernier ne pleurait pas, ne semblait même plus affliger par cette perte, non… il semblait l’accepter avec un calme Olympien et insoupçonné. C’était même comme si on l’avait déconnecté de la réalité… mis en pause. Andrew pria donc pour qu’on ait égaré la télécommande et que l’on ne sache le remettre en route. Le résultat risquait d’être haut en couleur.

     

    - Trist’, appela doucement Andrew. Réponds moi steuplait, me fait pas baliser.

    - Blaise, sursauta le garçon. Faut le dire à Blaise. Il ne sait pas que mon père est mort.

     

    Déclic. Pour de bon cette fois ci. Le Serdaigle fixait le vide, la bouche légèrement entrouverte et ses paupières s’ouvrant et se fermant à vive allure. Le fils de Nicholas ne se gêna pas pour donner un coup sans la moindre délicatesse dans les côtes de son meilleur ami, dans le vain espoir d’avoir une réaction digne de lui : un coup de poing.

     

    - Hey Tristan, ne réagis surtout pas… le prix de la meilleure statue humaine pourrait te passer sous le n… ez

    - C’n’est pas possible. Pas lui. Pas maintenant. Pourquoi ? C’est… injuste.

    - C’est la vie… elle n’est pas faite pour l’être Trist’, tenta de sourire Andrew mais sans franc succès. C’est ce que tu me dis toujours, non ?

    - Mais ce n’est pas censé être vrai, protesta le fils Granger. Pas dans un moment pareil. On aurait dû apprendre à connaître. Il me restait quelques minutes et… j’les aie gâchées. Je me le pardonnerait jamais.

    - Mais si, le jour de ton mariage… le jour où tu deviendras papa… ce jour là tu t’en voudras vraiment parce que tu ne sauras pas ce que t’es censé faire, rassura gentiment son ami. Et tu te sentiras stupide… parce que t’avais peut être une occasion en or de le savoir et elle t’aura…

     

    Un regard noir de Tristan Granger suffit à Andrew Scott pour marmonner à la va-vite, tout en allant à la rencontre de son père lui poussait une Hermione effondrée.

     

    - Je me tais, pas besoin de me tuer à mon tour.


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  • Tristan allait se retourner pour regarder l’autre homme, mais il se retint juste à temps. Ce dernier avait été clair, peut être regrettait-il que le gamin qui lui avait fait face n’ai reçu un peu de son intelligence et qu’il n’ait trop vite compris.

     

    Assis sur une chaise dans le couloir, le garçon attendit que sa mère ne sorte enfin de la chambre. La tête entre les mains, les coudes sur les jambes, il se retenait d’exposer sa peine au public. L’auror en fonction devant la chambre du brun était toujours posté, tel un gorille, pour empêcher quiconque d’entrer dans la chambre.

     

    - Excusez-moi monsieur, demanda Tristan.

     

    Malgré sa grande taille, il devait malgré tout lever le nez vers le plafond pour avoir une chance de voir les yeux du sorcier, au moins la personne qui avait demandé son placement ici-même  avait il eu un minimum de logique dans ses consignes.

     

    - Qu’est ce que vous faites ici, au juste ?  Questionna le bleu sans passer par quatre chemins.

    - Du vent le môme, chassa l’auror. Ce n’est pas un terrain de jeu ici, c’est un hôpital.

     

    Grognant, le dit môme tourna fièrement les talons histoire de montrer à cet imbécile sur deux pattes qu’il n’était pas stupide, LUI. De toutes manières, il était certain d’être moins andouille que cette armoire à glace, les muscles ne font pas tout après tout.

     

    Andrew sortit de la chambre l’air de chercher justement son meilleur ami. Merlin soit loué, ça ne fît pas dur de le trouver.

     

    - Hey Tristan, héla-t-il. Viens un peu, faut qu’on parle entre gars intelligents.

    - Tu veux que je me parle à moi-même ? Demanda sarcastiquement Tristan.

    - On le prend comme ça Monsieur-je-sais-tout-mais-je-suis-trop-stupide-pour-comprendre-que-mon-paternel-sait-pas-comment-parler-à-un-gens-qui-est-son-fils-de-quinze-ans-dont-il-ignorait-tout-jusqu-à-l-existence… et bien sache que tu es stupide de penser ça. Pourquoi t’es parti ? Finit-il par demander. Tristan… franchement. T’es peut être un Serdaigle donc censé être intelligent, t’as beau être à moitié Serpentard donc avoir une foutu fierté mal placée qui me donne souvent envie de te fracasser la tête.... mais par pitié, fais pas le con. Ce n’est pas le moment. Tu vas donc entrer dans cette pièce, poser ton cul sur la chaise près du lit de ton père… et lui dire que tu es un imbécile pas finit qui mériterait des claques et qu’il ne veuille réellement pas de toi. Et que ça saute.

     

    Tout au long de la tirade du fils Scott, le fils Granger avait préféré faire un pas en arrière, mais systématiquement le premier en faisait un vers l’avant réduisant l’écart qu’il venait de former. Le doigt de l’aigle pointé vers le torse, le fils du lion émit un petit sourire à la fin quand il releva la main donnant un coup à son meilleur ami… conscient que celui-ci protesterait et ne laisserait pas ce crime impuni.

     

    - Dis Drew… commença Tristan.

     

    Le dit Drew attendait que le premier ne continu son appel, un sourire d’imbécile sur le visage.

     

    - Tu ne trouves pas que mes chaussures ne vont pas avec ce pantalon, que ma veste rend mon maillot horrible, demanda hâtivement le brun. Et que mes cheveux donnent l’impression d’avoir fait exploser un pétard dedans.

    - Tristan, Tristan, Tristan, parla Andrew d’un air affligé. Je suis au regret de vous annoncer le décès de votre cerveau. J’ai conscience du vide que vous devez ressentir, de la peine qui doit vous assaillir de toute part mais… ainsi va la vie.

     

    Tristan voulu bien se retenir de rire, mais il n’y parvint pas. C’était dans des moments pareils qu’il savait et comprenait pourquoi Andrew Scott était son meilleur ami. Le sang qui coulait dans leurs veines respectives n’étaient pas une raison valable, le fait que les jumeaux Scott aient respectivement été amis avec Théodore pour Andrew et Hermione pour Nicholas ne voulait pas dire que la génération suivante s’entendrait aussi, ça serait trop simple sinon. Non, c’était la capacité de l’un pour faire rire l’autre dans un moment difficile comme celui-ci qui le montrait le mieux… puisque Tristan éclata de rire et s’attira les foudres du gorille devant la porte.

     

    - Maintenant on fait comme j’ai dit, annonça tout à fait sérieusement Andrew. Tu entres et tu avoues êtres stupide. C’est un très bon exercice d’auto dévalorisation et tu en as grands besoin.

    - Andrew… t’as intérêt à courir vite si tu ne veux pas que je te fasse bouffer tes chaussures.

    - Tu plaisantes j’espère ! C’est ma paire préférée !

     

    Le fils Granger dû cette fois se mordre la langue pour rester un minimum présentable et ne pas s’étaler de tout son long pour être plus à l’aise devant la bêtise hors catégorie de son ami, il devait aussi concentrer ses efforts pour ne pas aller se cogner la tête contre un mur pour redevenir un minimum sérieux.

     

    - On y retourne, Schtroumpf rieur ? Appela Andrew. Allééé quoi !

     

    Sans le consulter et prendre la peine de lui formuler une réponse, le grand brun passa devant l’auror qui le toisa méchamment du regard et entra dans la chambre. Le garçon allait s’approcher  du lit de son père, allait ouvrir la bouche pour présenter ses excuses, mais il n’en eu pas le temps.

     

    Sa mère et Nicholas étaient tous deux mis à la porte par des médicommages qui avaient dû arriver par transplanage, puisqu’ils étaient les seuls à avoir le droit de faire cette forme de magie dans les chambres des patients. Une petite bonne femme aux cheveux blonds les éjectait, le regard fixe qui donnait l’impression désagréable qu’elle se moquait éperdument du sort de l’homme derrière elle.

     

    - Maman, qu’est ce qui se passe ? Demanda Tristan inquiet, alors que Andrew posait la même question à son père.


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  • L’homme chargé de garder la porte qui dissimulait Théodore aux yeux des sorciers à la curiosité malsaine (Y avait-il un autre mot ?) ne posa pas de gros problèmes à Hermione et Tristan pour passer, ou en tout cas plus une fois que Andrew ne soit sortit pour saluer Hermione Granger, non sans oublier d’insister sur le prénom de cette dernière. Alors, l’espèce de gorille se poussa sur la droite et débloqua le passage. Andrew Scott souriait de toutes ses dents à son meilleur ami, qui ne répondit que par un regard noir que ne su expliquer le premier. Qu’avait-il fait ?

     

    Nicholas était toujours présent, installé sur un fauteuil derrière la porte. L’ancien Gryffondor et meilleur ami de sa mère dormait tranquillement, déconnecté du monde réel et de ses problèmes incessants.  Tristan l’enviait sans même s’en rendre compte. Comment l’homme parvenait-il à dormir ? Lui-même l’avait fait, certes, mais… il n’y serait pas parvenue s’il avait été dans cette même chambre.

     

    Théodore lui, était en position assise sur son lit, ni Hermione ni Tristan ne douta qu’on l’avait aidé à se mettre dans cette position, et regardait avec avidité les deux nouveaux arrivants. Un coup d’œil furtif sur Hermione qui ne trompa pourtant personne, avant de finalement s’arrêter sur Tristan.

     

    Les deux « sosies » de plusieurs années d’écart, puisque l’un était le père de l’autre se regardaient sans oser parler. Tous deux perdus dans la contemplation d’un être qu’il n’aurait jamais cru pouvoir voir un jour. Théodore Nott étant censé être mort, Tristan n’avait même jamais espéré rencontrer son père, quand à ce dernier justement… comment pouvait-il s’imaginer que lorsqu’il avait décidé de disparaître de la circulation pour Hermione, il abandonnait aussi son fils, leur fils, il ne l’aurait pu.

     

    - Tristan ?

     

    Il ouvrit la bouche pour répondre à ce qui ressemblait à s’y méprendre à une question, mais les mots se bloquèrent dans sa gorge. Ils refusaient de sortir. Tristan tira une chaise jusqu’au lit et s’installa dessus, tout près du lit. Pas un instant, son regard ne se détourna de la silhouette allongé de son père. La gorge nouée, il ignorait ce qu’il pouvait répondre.

     

    Tout lui semblait si stupide. Un « Oui » semblait trop banal et un « Papa. » murmuré semblait trop pathétique. Il était un garçon oui ou non ? Oui. Donc il n’avait pas à se montrer aussi faible à la moindre annonce, il ne devait pas réagir aussi rapidement et autant dévoiler ses sentiments.

     

    En guise d’explication, le Serdaigle hocha positivement la tête. Au moins ne l’avait-il pas laissé sans réponse. Ensuite, Tristan baissa les yeux pour fixer avec admiration le bout de ses chaussures et se faire mentalement remarquer à lui-même que ses baskets mauves ne suivaient pas, mais alors pas du tout, avec son jean bleu, peut être n’était ce qu’un détail insignifiant pour un être humain normalement constitué mais pour le fils Granger c’était toute une histoire. Et puis, si cela pouvait lui faire oublier en face de qui il était… il signait tout de suite le contrat.

     

    - Tu es… commença Théodore non sans un léger bégaiement inexpliqué. Tu ressembles à ta mère.

     

    Oh, et en y pensant bien… sa veste jurait avec son T-shirt, quelle était la mouche du mauvais goût qui l’avait piqué durant la nuit. Peut être devrait-il demander à sa mère de lui recolorer ses vêtements ? Ou d’aller lui acheter un nouveau pantalon… qui ne crierait pas à l’assassin quand on l’assortirait avec ses chaussures favorites. Peut être aussi un rendez vous chez le coiffeur, histoire de mâter un peu cette tignasse digne d’un fauve.

     

    - Il paraît que oui, parvint à articuler le garçon. Mais… j’ai du mal à les croire maintenant.

     

    Un sourire se dessina sur le visage des deux, mais ce fût tout… aucun ne savait quoi dire, quoi penser, quoi faire ? C’était comme un rêve impossible qui se révélait l’être au final… n’était ce pas exactement la situation ? Parfaitement, si.

     

    Le silence qui régnait en maître tyrannique dans la pièce fût perturbé par un Andrew soudainement hilare et une Hermione qui ne pouvait masquer un sourire moqueur (tous droits réservés). En y regardant de plus près il était vrai que, pour quelqu’un ayant suivit les évènements, la scène pouvait paraître presque cocasse mais pas pour eux qui n’avait rien à voir.

     

    Nicholas était à terre, l’air sonné et mal réveillé. Visiblement, d’après les conclusions de Tristan qui connaissait son meilleur ami, celui-ci avait dû s’amuser à s’approcher de son père à pas de loups pour le faire bondir d’un coup… Nicholas était trop fragile par moment. Par Merlin ce Serdaigle était tout de même un sacré phénomène, un gamin qui ne semblait pas connaître pas la définition du mot « sérieux » : un peu comme Blaise au final, bien que pour lui il y avait encore de l’espoir.

     

    - Tu veux bien de moi ? Demanda d’une voix craintive Tristan, avant de se gifler au sens littéral du terme pour se montrer aussi faible devant ce père inconnu. Papa ?

     

    L’homme se passa une main négligente dans ses cheveux déjà décoiffés, les rendant plus fou encore qu’auparavant. Une drôle de mimique naquit sur son visage. Tristan sentait que son père perdait ses mots et ignorait que répondre. Un sourire difforme, qui s’apparentait plus à une grimace aux yeux de Théodore lui-même, fit reculer Tristan se méprenant sur sa signification.

     

    - Je vois.

     

    Tête basse et profondément déçu, le jeune Serdaigle de quinze ans tourna les talons et quitta la pièce, tout en poussant un profond soupire dépité et en regardant fixement le sol. Pourquoi avait-il espérait ? N’était-il pas censé être intelligent ? Bien sur que si, alors pourquoi croire à un miracle… c’était déjà bien beau d’apprendre que son père n’était pas décédé comme il l’avait toujours cru.

     

    Mais peut être que justement… il préférait croire celui-ci n’était plus de ce monde, mais que s’il l’avait encore été il aurait été accueillis les bras ouvert. Que cet homme lui aurait appris les bases du Quidditch, à la place de Blaise et Harry. Que celui-ci lui aurait fourni une aide non négligeable pour l’astronomie, plutôt que sa mère qui avait arrêté cette matière après ses Buses. Que celui-ci aurait accepté son existence tout simplement. A la place… il l’avait bien en vie, en chair et en os mais ce dernier refusait l’évidence : il était père.

     

    - Tristan, appela néanmoins Théodore quand celui-ci allait claquer la porte. Attends !


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  • Sirotant tranquillement son énième verre de jus de fruit, Tristan dû constater à regret que son petit manège semblait avoir échoué. Il allait donc redescendre pour présenter ses excuses et tenter d’obtenir tout de même quelques réponses quand il entendit trois petits coups frappés doucement contre sa porte de chambre. Un sourire d’imbécile heureux apparût sur le visage pâle du sosie rajeunit de Théodore Nott lorsqu’il reconnut sa mère.

     

    Elle s’installa presque timidement sur le bout du lit de son fils, regardant la décoration de chambre de ce dernier. A la vue de l’album photo qu’avait ouvert le garçon sur son oreiller et qu’il avait probablement dû regarder durant tout le temps passé seul enfermé dans la pièce.

     

    - Tristan, appela-t-elle doucement. Je… je suis désolé de t’avoir menti mais je pensais que c’était nécessaire, que c’était pour ton…

    - Pour mon bien, termina-t-il. Parce que mentir à son fils pendant quinze ans c’est bien peut être ? Ironisa ensuite Tristan. Bien que ceci n’explique toujours pas pourquoi tu n’es pas partie à sa recherche, si tu l’aimais autant que tu me le dis… à moins que ceci ne soit encore une vérité à classer dans les mensonges.

    - S’il te plaît, Tristan, essai de me comprendre, supplia-t-elle. Fais des efforts.

     

    Les deux générations de Granger se regardèrent, tous deux bien décidés à remportés la manche qui était en train de se jouer. Pour l’ancienne Gryffondor et l’actuel Serdaigle s’était une question de principes. Hermione souhaitait montrer son autorité à son fils, lui montrer que le chantage ne fonctionnerait pas avec elle ; alors que Tristan voulait prouver à sa mère qu’il tiendrait bon et peut être voir jusqu’où il pouvait aller avant qu’elle ne sorte de ses gonds.

     

    Au final, la palme revint à Hermione. Cette dernière vit le regard de son fils dévier en direction de la fenêtre pour se noyer dans le ciel nuageux d’Angleterre. Le garçon approcha ses jambes de son torse et les serras fermement contre lui, comme si sa vie en dépendait, ensuite Tristan posa sa tête sur ses genoux anguleux et se tut. Qu’y avait-il à dire de toutes manières ?

     

    - J’ai peur m’man, avoua l’aigle à voix basse. Si je le perdais maintenant, s’il ne voulait pas de moi, si…

    - Ne soi pas si pessimiste mon cœur, s’adoucit Hermione. Pourquoi ne voudrait-il pas d’un enfant aussi formidable que toi ?

    - Parce que je ne suis pas à Serpentard comme toute sa famille, parce qu’il ne veut pas d’enfant, parce qu’il va peut être m…

    - Je t’interdis de dire ça Tristan, coupa Hermione. Théodore va s’en sortir en vie, vous allez apprendre à vous connaître et…

    - Et tu penses vraiment que vous allez vous tomber dans les bras comme ça ? Non mais maman, franchement. Ca fait quinze ans que vous ne vous êtes pas vu, qu’il a disparu… a-t-il pris de tes nouvelles ne serait-ce qu’une fois ? A-t-il essayé de te joindre ? De savoir comment tu te portais ? Si tu avais refait ta vie avec un autre, eut des enfants ?

     

    La femme  regardait son fils avec ébahissement et incompréhension. Contre qui était-il énervé au final ? Contre elle pour ses mensonges désormais dévoilés, ou contre Théodore qui avait été un père inexistant depuis toujours et qui réapparaissait dans sa vie du jour au lendemain, la bouleversant du tout au tout… inconsciemment.

     

    Hermione  s’approcha de son fils et l’attrapa doucement pour le serrer contre elle. Depuis combien de temps n’avaient ils pas été si proche physiquement ? Cela devait bien remonter à… elle l’ignorait. Tristan était par moment si solitaire, même dans sa propre maison qu’il arrivait à passer inaperçu même auprès de sa mère.

     

    - Ne dit pas ça voyons.

    - Maman ? On… on peut y retourner, s’il te plaît ?

     

    Elle ne su répondre autrement que par un « oui », sa mine apeuré l’avait une nouvelle fois fait fondre. Pourtant, à peine eut elle prononcé le mot de trois lettres qu’elle se sentie comme ronger par un sentiment de honte, n’était elle pas en train de céder à chacun de ses caprices ? De dire « amen » à toutes ses demandes ? Parfaitement, si, mais qu’y pouvait-elle ?

     

    Ce gamin avait du sang de serpent qui coulait dans ses veines et tout bon Serpentard qui se respectait se devait de savoir manipuler et tirer profit des faiblesses des autres, Tristan l’avait parfaitement compris en parfait Serdaigle qu’il était. Théodore était-il ainsi durant leurs années d’études ? Avait-il cette aptitude innée pour contrôler les gens à sa guise que n’avait leur fils ? La réponse était un mystère… ou peut être préférait-elle qu’il n’en soit un, plutôt que de se dire qu’en effet l’adorable et rêveur Théodore Nott savait manipuler à souhait ses camarades et professeurs.

     

    Ils réapparurent donc, pour la seconde fois de la journée, au beau milieu du hall de St Mangouste. La foule avait diminué d’une manière minime et à peine perceptible. Qu’est ce qui pouvait bien créer un tel remue-ménage au sein même de l’hôpital ?

     

    Ils gagnèrent ensuite le quatrième étage, pour se stopper juste devant les portes d’ascenseur une fois arrivé à l’étage souhaité. Pourquoi un auror était-il installé devant la chambre individuelle qu’occupait Théodore Nott ? C’était tellement étrange.

     

    - Qu’est ce qui se passe, m’man ? interrogea Tristan.

    - Je n’en sais vraiment rien… mais ça ne va pas tarder.


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