• Chapitre 7

    Sirotant tranquillement son énième verre de jus de fruit, Tristan dû constater à regret que son petit manège semblait avoir échoué. Il allait donc redescendre pour présenter ses excuses et tenter d’obtenir tout de même quelques réponses quand il entendit trois petits coups frappés doucement contre sa porte de chambre. Un sourire d’imbécile heureux apparût sur le visage pâle du sosie rajeunit de Théodore Nott lorsqu’il reconnut sa mère.

     

    Elle s’installa presque timidement sur le bout du lit de son fils, regardant la décoration de chambre de ce dernier. A la vue de l’album photo qu’avait ouvert le garçon sur son oreiller et qu’il avait probablement dû regarder durant tout le temps passé seul enfermé dans la pièce.

     

    - Tristan, appela-t-elle doucement. Je… je suis désolé de t’avoir menti mais je pensais que c’était nécessaire, que c’était pour ton…

    - Pour mon bien, termina-t-il. Parce que mentir à son fils pendant quinze ans c’est bien peut être ? Ironisa ensuite Tristan. Bien que ceci n’explique toujours pas pourquoi tu n’es pas partie à sa recherche, si tu l’aimais autant que tu me le dis… à moins que ceci ne soit encore une vérité à classer dans les mensonges.

    - S’il te plaît, Tristan, essai de me comprendre, supplia-t-elle. Fais des efforts.

     

    Les deux générations de Granger se regardèrent, tous deux bien décidés à remportés la manche qui était en train de se jouer. Pour l’ancienne Gryffondor et l’actuel Serdaigle s’était une question de principes. Hermione souhaitait montrer son autorité à son fils, lui montrer que le chantage ne fonctionnerait pas avec elle ; alors que Tristan voulait prouver à sa mère qu’il tiendrait bon et peut être voir jusqu’où il pouvait aller avant qu’elle ne sorte de ses gonds.

     

    Au final, la palme revint à Hermione. Cette dernière vit le regard de son fils dévier en direction de la fenêtre pour se noyer dans le ciel nuageux d’Angleterre. Le garçon approcha ses jambes de son torse et les serras fermement contre lui, comme si sa vie en dépendait, ensuite Tristan posa sa tête sur ses genoux anguleux et se tut. Qu’y avait-il à dire de toutes manières ?

     

    - J’ai peur m’man, avoua l’aigle à voix basse. Si je le perdais maintenant, s’il ne voulait pas de moi, si…

    - Ne soi pas si pessimiste mon cœur, s’adoucit Hermione. Pourquoi ne voudrait-il pas d’un enfant aussi formidable que toi ?

    - Parce que je ne suis pas à Serpentard comme toute sa famille, parce qu’il ne veut pas d’enfant, parce qu’il va peut être m…

    - Je t’interdis de dire ça Tristan, coupa Hermione. Théodore va s’en sortir en vie, vous allez apprendre à vous connaître et…

    - Et tu penses vraiment que vous allez vous tomber dans les bras comme ça ? Non mais maman, franchement. Ca fait quinze ans que vous ne vous êtes pas vu, qu’il a disparu… a-t-il pris de tes nouvelles ne serait-ce qu’une fois ? A-t-il essayé de te joindre ? De savoir comment tu te portais ? Si tu avais refait ta vie avec un autre, eut des enfants ?

     

    La femme  regardait son fils avec ébahissement et incompréhension. Contre qui était-il énervé au final ? Contre elle pour ses mensonges désormais dévoilés, ou contre Théodore qui avait été un père inexistant depuis toujours et qui réapparaissait dans sa vie du jour au lendemain, la bouleversant du tout au tout… inconsciemment.

     

    Hermione  s’approcha de son fils et l’attrapa doucement pour le serrer contre elle. Depuis combien de temps n’avaient ils pas été si proche physiquement ? Cela devait bien remonter à… elle l’ignorait. Tristan était par moment si solitaire, même dans sa propre maison qu’il arrivait à passer inaperçu même auprès de sa mère.

     

    - Ne dit pas ça voyons.

    - Maman ? On… on peut y retourner, s’il te plaît ?

     

    Elle ne su répondre autrement que par un « oui », sa mine apeuré l’avait une nouvelle fois fait fondre. Pourtant, à peine eut elle prononcé le mot de trois lettres qu’elle se sentie comme ronger par un sentiment de honte, n’était elle pas en train de céder à chacun de ses caprices ? De dire « amen » à toutes ses demandes ? Parfaitement, si, mais qu’y pouvait-elle ?

     

    Ce gamin avait du sang de serpent qui coulait dans ses veines et tout bon Serpentard qui se respectait se devait de savoir manipuler et tirer profit des faiblesses des autres, Tristan l’avait parfaitement compris en parfait Serdaigle qu’il était. Théodore était-il ainsi durant leurs années d’études ? Avait-il cette aptitude innée pour contrôler les gens à sa guise que n’avait leur fils ? La réponse était un mystère… ou peut être préférait-elle qu’il n’en soit un, plutôt que de se dire qu’en effet l’adorable et rêveur Théodore Nott savait manipuler à souhait ses camarades et professeurs.

     

    Ils réapparurent donc, pour la seconde fois de la journée, au beau milieu du hall de St Mangouste. La foule avait diminué d’une manière minime et à peine perceptible. Qu’est ce qui pouvait bien créer un tel remue-ménage au sein même de l’hôpital ?

     

    Ils gagnèrent ensuite le quatrième étage, pour se stopper juste devant les portes d’ascenseur une fois arrivé à l’étage souhaité. Pourquoi un auror était-il installé devant la chambre individuelle qu’occupait Théodore Nott ? C’était tellement étrange.

     

    - Qu’est ce qui se passe, m’man ? interrogea Tristan.

    - Je n’en sais vraiment rien… mais ça ne va pas tarder.


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