• Tristan  avait vu le jour un certain 7 mars, fils de Hermione Granger et de Théodore Nott, il avait toujours grandit en connaissant les détails de son existence, enfin… le pensait-il.

     

    Il avait grandit entouré de toute sa famille maternelle, ainsi que des amies de cette dernière et des fréquentations de son père. D’ailleurs ces derniers lui racontaient toujours des anecdotes sur son paternel, si bien qu’il avait par moment l’impression de vraiment le connaître et de l’avoir en face de lui. Blaise surtout savait parfaitement bien imiter Théodore, d’après les dires des adultes… alors lui n’avait plus qu’à y croire et coller le visage de son père sur la posture ou les paroles de Zabini.

     

    Tristan Granger  était un jeune garçon qui avait toujours un sourire éclatant collé au visage, même en cas de coups dur ce dernier restait éternellement présent. Il avait aussi des yeux noirs qui pétillaient de malice lorsqu’il venait de jouer un tour à quelqu’un, le reflet parfait de son état d’esprit.

     

    Ce matin-là, Tristan entra dans la cuisine pour y trouver sa mère en train de lire la Gazette en buvant un café noir… comme d’habitude, c’était la routine pour lui comme pour elle. Cependant, lorsqu’il s’approcha d’elle pour lui embrasser la joue il la sentait comme différente. Pourquoi, cela, il l’ignorait.

     

    - Qu’est ce qui se passe mam…

     

    Le jeune homme de quinze ans à présent s’arrêta net dans sa phrase. Ses yeux noirs venaient de glisser vers la page qu’était en train de lire sa mère et plus précisément sur la photo qui l’accompagnait.

     

    Inconsciemment, son visage dévia vers une photo de son père et y découvrit le même homme en plus jeune. Tristan attrapa donc la chaise à côté de sa mère, y pris place et l’eut par-dessus l’épaule de celle-ci. Il savait à quel point elle pouvait détester qu’on n’agisse comme ça mais c’était une situation peu banale.

     

    - Hermione ! T’as… t’as… t’as lu la Gazette !

     

    Aucun doute, Blaise venait de faire une entrée étonnante au beau milieu de la cuisine. Pourquoi diable n’était-il pas passé par la porte ? Sans doute était-il trop pressé pour y songer mais quand même, arriver par la cheminée quand on connaissait la taille de celle de la cuisine Granger, c’était de la folie… et ça n’arrêtait pas Blaise.

     

    - C’est impossible Blaise, chuchota Hermione. Il ne peut pas avoir été retrouvé.

    - A croire que si. Ils ont enfin réussis à faire leur boulot.

    - Il faut qu’on y aille, s’alarma alors la femme. Tout de suite…

    - Il faut surtout que tu te calmes et ne dise enfin la vérité à Tristan, non ?

     

    La tête entre les mains, Hermione semblait ne plus savoir ce qu’elle devait faire ou même dire. C’était tout son petit monde durement construit qui venait de s’effondrer comme un château de cartes. Les aurors auraient donc enfin réussis à retrouver l’homme disparu il y a de cela plus de quatorze ans ? Impensable, pas après tout ce temps.

     

    - Quelle vérité ? Mon père est mort… non ?

    - On l’a cru Trist’… mais c’est bien plus dur à comprendre et long à expliquer.

    - Il est mort oui ou mer…

    - Surveille ton langage Tristan, le coupa sa mère. Et non, ton père est bien en vie.

    - Vous m’avez menti… tant de temps.

     

    Interdit, Tristan ne savait que dire. Heureusement qu’il était en ce moment même fermement assis sur une chaise sinon il était certain d’en être tombé à la renverse. Sa mère ainsi que tous les autres ne pouvaient lui avoir mentit aussi longtemps et surtout pas sur un sujet aussi important.

     

    Théodore Nott serait en vie. Son père serait vivant ! Mais… il devait à tout prix le dire à quelqu’un mais à qui ? Andrew  ne le croirait pas, son meilleur ami penserait qu’il avait encore fait un stupide rêve utopique, qu’il s’était une fois encore imaginé une vie de famille banale… un père et une mère ainsi qu’une sœur, plus jeune de préférence et un chien ou un chat, ça lui allait tout aussi bien. Non, Andrew penserait que son meilleur ami devenait fou, ce n’était donc pas une bonne idée.

     

    - Mon chéri, chuchota Hermione. C’était pour ton bien. Tu n’aurais pas compris.

    - Pas compris quoi, cracha le jeune garçon. Pourquoi vous restiez assis à lire votre journal, à quatre pattes pour jardiner, allongé pour lire un roman… alors qu’il était peut être en vie, on ne sait où ?

    - Voilà ce que tu n’aurais pas compris.

     

    Le garçon foudroya sa mère du regard, conscient qu’il était en train de la blesser et qu’il se rongerait les ongles dans les minutes à venir car il la saurait mal… mais Merlin, ça lui passait complètement par-dessus la tête à cet instant précis. On lui avait mentit. Toujours mentit. Il avait cru son père mort, enterré… loin de lui à jamais. Il avait su grandir et devenir ce qu’il était sans cet inconnu à ses côtés, pourquoi ressentait-il alors le besoin irrépressible d’aller voir cet homme.

     

    Malgré ce besoin inexplicable, le garçon partit s’isoler dans sa chambre. Si il restait face à sa mère, il doutait savoir se taire et contrôler ses reproches… or lui faire du mal n’était jamais un plaisir pour lui. Elle avait été sa seule famille en vie, jusqu’à aujourd’hui en tout cas.

     

    Allongé sur son lit, le jeune garçon réfléchissait. Il était tellement perdu dans ses pensées qu’il n’entendit pas la porte s’ouvrir, pas plus qu’il ne réagit en entendant Blaise entrer dans son antre privée et lui parler.

     

    - Tu sais, généralement quand quelqu’un pose une question… ce quelqu’un attend une réponse, plaisanta Blaise en s’asseyant sur le matelas du plus jeune. Qu’est ce qui ne va pas ?

    - Pourquoi vous m’avez mentit tant de temps ? Je veux dire, c’est mon père quand même… j’avais le droit de savoir. Non ?

    - Bien sur mon p’tit gars, concéda Blaise. Mais essaie aussi de nous comprendre.

     

    L’adulte passa sa main dans les cheveux de l’enfant et emmêla ses cheveux plus encore qu’ils ne l’étaient déjà. Ses antécédents familiaux ne devaient pas l’aider en matière de coiffure, par contre au niveau scolaire il devait assurer… et il assurait.

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique