• Chapitre 8

    L’homme chargé de garder la porte qui dissimulait Théodore aux yeux des sorciers à la curiosité malsaine (Y avait-il un autre mot ?) ne posa pas de gros problèmes à Hermione et Tristan pour passer, ou en tout cas plus une fois que Andrew ne soit sortit pour saluer Hermione Granger, non sans oublier d’insister sur le prénom de cette dernière. Alors, l’espèce de gorille se poussa sur la droite et débloqua le passage. Andrew Scott souriait de toutes ses dents à son meilleur ami, qui ne répondit que par un regard noir que ne su expliquer le premier. Qu’avait-il fait ?

     

    Nicholas était toujours présent, installé sur un fauteuil derrière la porte. L’ancien Gryffondor et meilleur ami de sa mère dormait tranquillement, déconnecté du monde réel et de ses problèmes incessants.  Tristan l’enviait sans même s’en rendre compte. Comment l’homme parvenait-il à dormir ? Lui-même l’avait fait, certes, mais… il n’y serait pas parvenue s’il avait été dans cette même chambre.

     

    Théodore lui, était en position assise sur son lit, ni Hermione ni Tristan ne douta qu’on l’avait aidé à se mettre dans cette position, et regardait avec avidité les deux nouveaux arrivants. Un coup d’œil furtif sur Hermione qui ne trompa pourtant personne, avant de finalement s’arrêter sur Tristan.

     

    Les deux « sosies » de plusieurs années d’écart, puisque l’un était le père de l’autre se regardaient sans oser parler. Tous deux perdus dans la contemplation d’un être qu’il n’aurait jamais cru pouvoir voir un jour. Théodore Nott étant censé être mort, Tristan n’avait même jamais espéré rencontrer son père, quand à ce dernier justement… comment pouvait-il s’imaginer que lorsqu’il avait décidé de disparaître de la circulation pour Hermione, il abandonnait aussi son fils, leur fils, il ne l’aurait pu.

     

    - Tristan ?

     

    Il ouvrit la bouche pour répondre à ce qui ressemblait à s’y méprendre à une question, mais les mots se bloquèrent dans sa gorge. Ils refusaient de sortir. Tristan tira une chaise jusqu’au lit et s’installa dessus, tout près du lit. Pas un instant, son regard ne se détourna de la silhouette allongé de son père. La gorge nouée, il ignorait ce qu’il pouvait répondre.

     

    Tout lui semblait si stupide. Un « Oui » semblait trop banal et un « Papa. » murmuré semblait trop pathétique. Il était un garçon oui ou non ? Oui. Donc il n’avait pas à se montrer aussi faible à la moindre annonce, il ne devait pas réagir aussi rapidement et autant dévoiler ses sentiments.

     

    En guise d’explication, le Serdaigle hocha positivement la tête. Au moins ne l’avait-il pas laissé sans réponse. Ensuite, Tristan baissa les yeux pour fixer avec admiration le bout de ses chaussures et se faire mentalement remarquer à lui-même que ses baskets mauves ne suivaient pas, mais alors pas du tout, avec son jean bleu, peut être n’était ce qu’un détail insignifiant pour un être humain normalement constitué mais pour le fils Granger c’était toute une histoire. Et puis, si cela pouvait lui faire oublier en face de qui il était… il signait tout de suite le contrat.

     

    - Tu es… commença Théodore non sans un léger bégaiement inexpliqué. Tu ressembles à ta mère.

     

    Oh, et en y pensant bien… sa veste jurait avec son T-shirt, quelle était la mouche du mauvais goût qui l’avait piqué durant la nuit. Peut être devrait-il demander à sa mère de lui recolorer ses vêtements ? Ou d’aller lui acheter un nouveau pantalon… qui ne crierait pas à l’assassin quand on l’assortirait avec ses chaussures favorites. Peut être aussi un rendez vous chez le coiffeur, histoire de mâter un peu cette tignasse digne d’un fauve.

     

    - Il paraît que oui, parvint à articuler le garçon. Mais… j’ai du mal à les croire maintenant.

     

    Un sourire se dessina sur le visage des deux, mais ce fût tout… aucun ne savait quoi dire, quoi penser, quoi faire ? C’était comme un rêve impossible qui se révélait l’être au final… n’était ce pas exactement la situation ? Parfaitement, si.

     

    Le silence qui régnait en maître tyrannique dans la pièce fût perturbé par un Andrew soudainement hilare et une Hermione qui ne pouvait masquer un sourire moqueur (tous droits réservés). En y regardant de plus près il était vrai que, pour quelqu’un ayant suivit les évènements, la scène pouvait paraître presque cocasse mais pas pour eux qui n’avait rien à voir.

     

    Nicholas était à terre, l’air sonné et mal réveillé. Visiblement, d’après les conclusions de Tristan qui connaissait son meilleur ami, celui-ci avait dû s’amuser à s’approcher de son père à pas de loups pour le faire bondir d’un coup… Nicholas était trop fragile par moment. Par Merlin ce Serdaigle était tout de même un sacré phénomène, un gamin qui ne semblait pas connaître pas la définition du mot « sérieux » : un peu comme Blaise au final, bien que pour lui il y avait encore de l’espoir.

     

    - Tu veux bien de moi ? Demanda d’une voix craintive Tristan, avant de se gifler au sens littéral du terme pour se montrer aussi faible devant ce père inconnu. Papa ?

     

    L’homme se passa une main négligente dans ses cheveux déjà décoiffés, les rendant plus fou encore qu’auparavant. Une drôle de mimique naquit sur son visage. Tristan sentait que son père perdait ses mots et ignorait que répondre. Un sourire difforme, qui s’apparentait plus à une grimace aux yeux de Théodore lui-même, fit reculer Tristan se méprenant sur sa signification.

     

    - Je vois.

     

    Tête basse et profondément déçu, le jeune Serdaigle de quinze ans tourna les talons et quitta la pièce, tout en poussant un profond soupire dépité et en regardant fixement le sol. Pourquoi avait-il espérait ? N’était-il pas censé être intelligent ? Bien sur que si, alors pourquoi croire à un miracle… c’était déjà bien beau d’apprendre que son père n’était pas décédé comme il l’avait toujours cru.

     

    Mais peut être que justement… il préférait croire celui-ci n’était plus de ce monde, mais que s’il l’avait encore été il aurait été accueillis les bras ouvert. Que cet homme lui aurait appris les bases du Quidditch, à la place de Blaise et Harry. Que celui-ci lui aurait fourni une aide non négligeable pour l’astronomie, plutôt que sa mère qui avait arrêté cette matière après ses Buses. Que celui-ci aurait accepté son existence tout simplement. A la place… il l’avait bien en vie, en chair et en os mais ce dernier refusait l’évidence : il était père.

     

    - Tristan, appela néanmoins Théodore quand celui-ci allait claquer la porte. Attends !


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