• Au cours du dîner, John, Justin et Zacharias avaient tous trois remarqués que Theodore n'avait pas beaucoup mangé. Les yeux fixés sur son assiette, il avait passé plus de temps à jouer à balader ses pommes de terre d'un bout à l'autre de son assiette qu'à les porter à la bouche et les manger.

    Pourtant ils n’avaient rien dit, préférant faire comme s’ils n’avaient rien vu. Theodore était suffisamment grand pour savoir qu’il fallait manger et s’il n’avait pas envie : il devait avoir ses raisons. Plusieurs fois le brun leur avait demandé de cesser de sans cesse le couver comme s’il était un gamin… et il était grand temps qu’ils ne cèdent pour enfin le laisser respirer.

    Malgré tout, lorsqu’il était parti préparer le café pour Justin et Zacharias, ainsi que faire chauffer un thé pour John et un chocolat pour lui-même : les deux Poufsouffle n’avaient pas oubliés de demander au troisième de veiller sur lui.

    Comme s’il était encore nécessaire de lui demander.
    Comme s’il avait un jour été nécessaire de lui demander.

    - Tu veux de l’aide Ted ? Demanda John.

    Sans attendre de réponses, il alla trouver le seul serpent présent dans la demeure de Zacharias. Dans l’encadrement de la porte, l’apprenti auror voyait l’ancien prisonnier plié en deux, pris d’une violente quinte de toux.

    - Tu veux que je prévienne Zach que t’es malade ?
    - Les sorts de silence que je mets ne sont pas pour les chiens, John.
    - Il pourrait te donner quelque chose. Ne reste pas comme ça, Theodore.
    - Ca va passer, se contenta de répondre l’autre. Ca va passer.

    Cadwallader secoua la tête devant Nott et attrapa une des tasses de café ainsi que son thé et surveillait du coin de l’œil le serpent qui prenait les deux autres boissons fumantes. Le fait qu’il ait si peu mangé prenait tout son sens, s’il ne se sentait pas bien et le brun se demandait s’il lui fallait garder le silence ou avertir Zacharias.

    Non. Il ne dirait rien. Theodore n’était pas à l’agonie et Zacharias le remarquerait forcément. Ce dernier pensait que le blond serait capable de remarquer une nouvelle cicatrice sur le corps du serpent s’il venait à en avoir une. Et Merlin qu’il en avait.

    _____

    Le lendemain matin, le médicommage en herbe trouva le brun endormit près des toilettes. Les cheveux plaqués contre le front et les tempes, le corps plein de frissons, Smith soupira. Il se baissa afin d’être à la même hauteur que son petit ami et, doucement, le secoua pour le réveiller.

    Theodore sursauta. Il regarda autour de lui, les yeux mi-clos, encore à moitié dans les bras de Morphée puis arrêta son regard rougie sur le blaireau.

    - T’es malade, fit inutilement remarquer Smith à voix haute et en posant sa main sur son front. Et fiévreux.

    Celui qui venait de parler prit vite les devants. Il obligea Theodore à se relever et l’aida à retourner se coucher… mais dans un vrai lit cette fois-ci. Après quelques instants à fouiller les placards pour trouver d’autres couvertures dont il pourrait couvrir le brun qui gelait sur place, le blond alla voir dans l’armoire à pharmacie voir si celle-ci pourrait faire son bonheur.

    - Je te mets plusieurs flacons de pimentine sur la table de chevet. Un demi-flacon toutes les quatre heures devrait faire l’affaire, sourit-il en lui caressant le front. Si ça ne va pas tu appelles Dips pour qu’il vienne me chercher et je repasse à midi. Bonne matinée.
    - Je suis grand Zach, grogna le serpent d’une voix rauque. Pas besoin de faire ce cirque.
    - Tu voulais que je fasse l’infirmier, non ? Demanda l’autre, moqueur.
    - Je t’imaginais en tenue moins scolaire.

    Après un dernier éclat de rire, le Poufsouffle obligea le Serpentard à ingurgiter la moitié d’un des fameux flacons malgré les protestations de l’autre qui refusait que ses oreilles ne fument pendant plusieurs heures.

    - Tu préfères être malade ? Questionna le blond, pensant avoir le dernier mot.
    - Oui. Au moins t’es aux petits soins, répliqua le brun, tout à fait sérieux.
    - Comme si je ne l’étais pas d’habitude.

    Par mesure de précautions, il attendit que l’autre ne se soit rendormit pour partir. Recroquevillé sur lui-même, la tête bien enfoncée dans l’oreiller et les bras serrant celui de Zacharias, la fumée qui lui sortait des oreilles rendrait le tableau presque comique.

    Dommage que Justin et son appareil ne soient pas là.

    - Dips, vérifie bien que Theodore reste couché, s’il te plaît.
    - Oui monsieur Smith.
    - Et qu’il prenne un demi-flacon de pimentine toutes les quatre heures, même s’il proteste.

    L’elfe hésita un instant avant de hocher vigoureusement la tête. Monsieur Smith devait avoir raison et Monsieur Smith n’avait jamais rien fait allant contre le confort de Maître Theodore. Donc Dips écouterait Monsieur Smith.

    - Et si le maître dort ?
    - Réveille-le.

    Jouant avec un coin de son drap crasseux, Dips ouvrait de grands yeux. Réveiller le Maître ? Mais n’était-il pas tombé sur la tête.

    - C’est important, il est malade, insista Zacharias. Il sera plus vite guéri s’il prend les potions. Et tu n’as rien à craindre de Theodore, tu le sais ça.
    - Oui monsieur.
    - Et au moindre problème tu me fais venir de St Mangouste surtout.
    - Oui monsieur.


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  • Zacharias tendit un balai à Theodore qui le remercia à l'aide d'une grimace qui venait du fond du coeur. Si le brun le prit dans ses mains, ce fût uniquement pour pouvoir ensuite aller le reposer contre un mur.

    - Teddy, soupira le blond. Ca peut être marrant j't'assure. Je t'apprendrais à voler.
    - Je sais voler, claqua le serpent de mauvaise humeur. J'ai les bases, mais je n'aime pas voler. Nuance.
    - Comment peut-on ne pas aimer !

    Le blaireau semblait véritablement indigné face à pareille annonce. Etait-on humain lorsque l'on aimait pas le quidditch ? Lorsque l'on aimait pas voler sur un balai ? Lorsque l'on aimait pas ce qui faisait l'essence même d'un sorcier...

    - J'ai le vertige.

    Le Poufsouffle regarda le Serpentard d'un air profondément désolé. Il posa à son tour le balai sur le côté et alla prendre le brun contre lui pour s'excuser. Il l'avait su, quelques années plus tôt sans doutes, il en était sur... mais l'avait oublié. Allez donc savoir comment ! A la place, le blond alla chercher un plateau d'échec et commença à placer toutes les pièces sur le plateau.

    - Tu voudrais pas qu'on aille visiter le musée de la Seconde Guerre ? Demanda Theodore avant d'entamer la partie.
    - On y était Ted, souffla Zacharias. Nos amis ont été tués. Notre famille. T'as pas peur que...
    - C'est voir le nom des victimes qui te rebute ?

    L'autre leva les yeux et planta son regard dans celui du voyant. Pour aussitôt le faire dévier vers le plateau toujours intact et observer les pièces qui s'impatientaient.

    - J'ai perdu ma famille, murmura-t-il. Mes parents et Brian. J'ai failli te perdre toi. J'ai pas forcément envie de repenser à cette période, Ted.

    Le Ted en question soupira. Zacharias avait perdu énormément de monde, avait perdu toute sa famille et n'avait jamais eu le temps de s'en remettre. Entre le moment où lui avait été à St Mangouste, après avoir survécu là où Brian avait perdu la vie ; entre le moment où lui, encore, avait été à Azkaban accusé du meurtre de Brian, justement ; entre le moment où Zacharias avait su l'en faire sortir grâce à Potter ; entre le moment où il avait veillé à ce qu'il aille mieux ; Zacharias avait tellement fait pour lui, Theodore, qu'il n'avait jamais prit le temps de penser à sa personne.

    - Y a pas que l'hommage aux morts, Ted, continua Zacharias. Y a aussi ceux aux victimes. Le nom de tous les blessés, de tous les accusés alors qu'ils étaient innocents. Y a énormément de noms, Theodore. Et le tiens apparaît souvent. Comme le mien. Et nos photos.
    - Le musée de la baguette, sinon ? proposa le brun à voix basse. Mais c'est nettement plus... ennuyeux, à ce qui paraît.
    - C'est pas le musée qui me tente là.

    _____

    La porte claqua. Des pas se firent de plus en plus fort. Et quelqu'un s'affala sur le fauteuil le plus près de la cheminée. Un instant, personne ne parla. Theodore laissant le temps à l'autre de souffler un peu, et l'autre regrettant que le brun ne prenne tant de soin à éviter la cheminée ou n'importe quel autre foyer de feu.

    Granger était, une fois de plus, la personne à blâmer.

    - Bonne journée ? Demanda finalement Nott, sans prendre la peine de lever les yeux de son livre.
    - Ca aurait pu être pire.
    - J'en conclue donc que ça aurait pu être mieux.

    Ce n'est qu'alors qu'il plaça son marque page, le ferma et le posa à ses côtés. Zacharias soupira, et acquiesça. Oh que oui sa journée aurait pu être pire tout comme absolument... mieux.

    Si un patient n'avait pas trouvé que le moment où il était à ses côtés pour lui faire part des améliorations de son état était également le moment le plus propice pour rendre son repas : déjà rien que là, sa journée aurait été mieux.

    Si on ne l'avait pas fait courir, inutilement cela s'entend, d'un bout à l'autre de l'hôpital pour trouver il ne savait trop quel dossier, qui était aux archives, au bureau du directeur, à l'accueil et de nouveau aux archives. Sa journée aurait également été mieux.

    Si cette grognasse de Hannah Abbot n'avait pas prit la dernière assiette de spaghettis bolognaise au repas de midi et, en voyant son air mécontent, suggéré de le partager "comme la belle et le clochard" alors sa journée aurait pu être parfaite.

    Heureusement que Justin et Theodore l'avaient obligé à regarder cette idiotie, au moins il avait pu comprendre la proposition de son ancienne camarade de maison... et refuser.

    - Elle sait pas que.
    - Si elle le sait, coupa Zacharias, furax. Mais tu n'es pas assez bien pour moi car je mérite une fille qui m'aime pour ce que je suis et non pour ce que j'ai fais et ce que je lui apporte. Ah ! Et aussi une personne moins faible et pitoyable que toi et pour finir : une personne qui attire moins la poisse que ta misérable personne.

    Theodore, jusque là amusé par les multiples déboires de Zacharias, se ferma. son visage su perdre les rares couleurs dont il était pourvu. Ses mains partirent à la recherche de son livre, qu'il rouvrit et reprit sa lecture.

    Le blond s'approcha et passa ses bras autour du brun et l'embrassa sur la joue, simplement pour le déconcentrer dans sa lecture. Ensuite il posa son menton sur son épaule et lu par dessus son épaule.

    - Je t'aime Teddy, murmura-t-il à son oreille. Et quoi qu'elle dise, ni elle ni personne d'autre ne me fera changer d'avis.


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  • Ce qui eut le don de réveiller les deux ce matin là, ce fût la lumière éblouissante du flash d'un appareil photo. D'un même homme, ils sursautèrent. En un rien de temps, Zacharias était assis à foudroyer du regard le fou qui avait osé mettre un terme à son si paisible sommeil. Quand Theodore était déjà debout, baguette à la main et prêt à s'en servir.

    Avec Hermione il avait été assez con pour ne pas bouger : et on avait bien vu le résultat. Il se ferait avoir une fois, pas deux.

    - J'vous assure que vous étiez trop mignon, se justifia l'intru, l'air de rien.
    - Finch, j'te jure que t'es un homme mort.
    - Dans un futur très, très proche, poursuivit le brun en agitant sa baguette sous le nez de ce maudit blaireau. Plus proche que tu peux l'imaginer.

    Le jeune homme, répondant au prénom de Justin, n'avait pas l'air plus inquiet que cela puisqu'il continuait de regarder, tout sourire, les deux compères. Son appareil photo toujours levé, soit en guise de bouclier, soit prêt à commettre un nouveau délit.

    - Non mais sinon on aura pas de photos de vous deux. Et comme vous semblez attirer le malheur sur votre Ô combien remarquable personne... l'un de vous pourrait crever en se brossant les dents et là vous seriez bien content d'avoir mes photos.
    - Et toi c'est en passant par la fenêtre que tu vas crever. Qu'on vérifie si la connerie donne des ailes.

    Toujours de bonne humeur et un sourire idiot sur le visage, le blaireau daigna tout de même faire demi-tour. Non sans avoir prit une dernière photo des deux autres "Parce qu'en plus d'être vraiment trop chou vous avez une tête marrante". L'oreiller envoyé par Zacharias ainsi que le chauve-furie de Theodore le firent détaler à toutes jambes... en riant à gorge déployée.

    - Il est vraiment pas net ce gars, constata le brun.
    - Et ça a tendance à empirer avec le temps, j'ai l'impression.
    - Maintenant qu'on est réveillé et que la grasse mat' est à oublier... on fait quoi ?
    - On demande à Dips de commencer à préparer le p'tit déj, proposa Zacharias. Et on file sous la douche ?

    Theodore sourit avant de hausser un sourcil et poser la question dont il savait que Zacharias avait horreur.

    - Seul ou à deux ?
    - Seul, répondit aussitôt le blond, excédé.

    Pour la forme, le brun grogna. Il avait su dès le départ quelle aurait été la réponse de Smith, et ne l'avait posé que pour obtenir ce ton qu'il appréciait tant. Zacharias était prévisible par moment... et ce n'était pas uniquement parce qu'il le connaissait trop bien.

    Un peu. Mais pas que.

    - Prem's, alors.

    Sans crier gare, Theodore resauta hors du lit et se précipita dans la salle de bain. Toujours sous la couette, Zacharias sourit de voir l'autre se comporter ainsi, si insouciant et heureux... cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait plus vu ainsi. L'avait-il ne serait-ce qu'un jour vu ainsi ?

    Il l'entendit bloquer l'accès à la pièce à l'aide des sorts dont seul lui pouvait avoir l'idée de s'en servir pour fermer une porte. Tel qu'un sort de chatouillis, ou un qui vous faisait vous élever dans les airs jusqu'à ce qu'on ne lance le contre sort ... et tant d'autres pour lesquels il pensait que le très sérieux Theodore Nott n'aurait jamais fait attention.

    Quand il entendit l'eau commencer à couler, le blond se recala sous la couette et la remonta par dessus son épaule. Il laissa sa tête s'enfoncer dans son oreiller et attrapa de l'autre celui de Theodore.

    Un petit bonus dans ses heures de sommeil, ce n'était pas encore trop demander, si ? Avec les cauchemars que faisaient parfois le brun, il n'irait pas cracher sur un peu de rab.

    _________

    Theodore attendit que Zacharias se mette à chantonner sous la douche pour entrer dans la pièce surchauffée et fermé à clé. Le blaireau savait pourtant qu'il était capable de forcer la serrure, ou d'utiliser sa baguette pour obtenir l'accès... et jamais il ne lançait un sort plus fort et toujours il se bornait à utiliser le même. Prévisible ? Peut être pas tant que ça.

    - Teddy, gémit Smith en entendant les pas. T'as déjà prit ta douche, tu dégages !
    - C'est pour mieux te surprendre, mon enfant, répondit Theodore sur le ton du grand méchant loup.
    - Faudra que je tue Finch et Ernie pour t'avoir fait découvrir des classiques moldus.

    La porte de la douche coulissa et le serpent passa sa tête.

    - Tu fais un très beau chaperon rouge, tu sais, sourit-il. En plus viril. Plus grand et... moins rouge. Moins gentil aussi car jamais tu n'irais porter un petit pot de beurre à ta mère grand.

    L'ancien petit-ami de Hermione Granger n'eut pas le temps d'ajouter que le petit-pot de beurre réservé à la grand-mère serait transformée en une tasse de chocolat chaud pour sa royale personne que déjà on l'attrapait et on le tirait sous la douche : et tant pis s'il n'avait pas encore retiré tout ses vêtements !

    Cela lui apprendrait à pénétrer dans la salle de bain. A ne pas prévoir et entrer tout prêt. Ce n'était pas la faute de Smith, bien sur que non : Zacharias ne ferait jamais quoi que ce soit de répréhensible.

    - Non par contre au grand méchant loup... je pense que je lui apporterais tout ce qu'il veut.
    - Un chaperon rouge me conviendra très bien.
    - J'irais t'en chercher un alors.
    - Pas la peine, j'l'ai trouvé.


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  • - J'étais sur de te trouver ici.

    La voix venait de derrière lui. Theodore ne bougea pas, pas même pour voir le propriétaire de la voix. Avait-il besoin de voir son visage pour l'identifier ? Assurément pas. Il l'avait reconnu à la voix. Il l'avait identifié à peine avait-il entendu ses pas... qui d'autre aurait pu venir ici ?

    - J'étais sur que tu voudrais te cacher. Que tu irais là où tu pensais avoir la paix. Là où personne ne viendrait te chercher.
    - Et tu as de suite pensé à venir ici ? Questionna le brun, interloqué. Puisque personne n'y penserait.
    - Presque, sourit Zacharias. Il fallait que ce soit un endroit auquel tu tiennes assez pour t'y rendre lors d'un coup de blues. Mais qui te fait trop souffrir pour justifier le fait que tu n'y vives pas à plein temps.

    Le blond était à présent en face du brun. Il pouvait le voir baisser les yeux. Le voir se mordre la lèvre. Le voir se tordre les doigts. Le voir trembler. Le voir mal à l'aise en raison de sa présence.

    - Un endroit, enfin, auquel personne ne pouvait penser car ignorant que tu en étais propriétaire, termina le blaireau.
    - Sauf toi, souffla Theodore. Puisque tu savais que... j'en avais hérité.
    - Sauf moi parce que tu me l'avais dit, confirma-t-il en le prenant contre lui. Alors maintenant dis-moi pourquoi tu voulais être seul ? Il y a un problème ?

    Zacharias attendait que l'autre brise le silence qui s'était installé à l'aide des réponses attendues. Au moins ne quittait-il pas son étreinte... au contraire même puisqu'il avait passé ses bras dans son dos et le serrait comme s'il craignait qu'il s'en aille.

    - Ta jambe va vraiment mieux, non ? S'intéressa le blond pour changer de sujet.
    - Oui. Je courrais pas encore un marathon, et sans doute que j'en courrais jamais mais je peux marcher sans aide et ... normalement.
    - Ted... si me répondre ne te gêne pas : pourquoi ne pas me dire ce qui va pas ?
    - Y a rien à dire. Y a rien à savoir.

    Smith soupira suite à cette réponse qui n'était pas celle escomptée. Il souleva Theodore pour le porter jusqu'au canapé qui serait plus confortable pour une longue discussion si elle venait à traîner en longueur. Depuis que le serpent avait commencé à bien pouvoir se déplacer sans souffrances ni aides : celui-ci avait commencé à refuser qu'il ne le soulève ou fasse des choses à sa place.

    Pour lui rappeler qu'il était capable tout comme pour se prouver qu'il l'était.

    Et pourtant cette fois-ci il se laissa faire. Il alla même jusqu'à poser sa tête sur l'épaule de Zacharias et refuser de le lâcher une fois dans le salon. Le blond sourit et le laissa faire. Tant bien que mal il l'installa sur le canapé et prit place à ses côtés pour apprécier ensuite, sans commune mesure, cette tête qui se posait sur son épaule et ces bras qui s'enroulaient autour de lui.

    - Pardon Zach. Pardon. j'voulais pas.
    - Tu voulais pas quoi, Teddy ? chuchota Zacharias, surprit.
    - Te. Justin a dit que. Il.
    - Tu sais bien que Justin exagère toujours tout, sourit le blond. Parce que tu n'as à t'excuser de rien.

    _____

    Justin fût le premier à voir le serpent et le blaireau arriver et comprit du premier coup d'oeil le changement de situation. Un sourire idiot apparut sur son visage (pour ne pas changer) et il se leva d'un bond de sa chaise pour leur sauter dessus.

    - Merci quiiiiii ! Hein hein hein ! Merci quiiii ! Sautillait-il. Merci Justiiiiiiin.
    - Finch, grinça Zacharias
    - Fletchley, soupira Theodore en même temps.

    Ernie et John, restés tous deux un peu en retrait, souriaient également. Cela faisaient des années qu'ils attendaient que les deux imbéciles comprennent et que cela arrive, que Theodore et Zacharias cessent de se tourner autour, de tourner autour d'un pot ridiculement petit pour enfin sauter dedans, à pieds joints, les yeux fermés et main dans la main. Des années qu'ils attendaient ça mais ne l'espéraient même plus.

    Draco et Neville, eux, sourirent discrètement mais ne commentèrent pas. Ce n'était pas une surprise pour eux non plus, mais de là à se comporter comme le trio de blaireau et se laisser glisser dans une telle effusion de joie : non, merci, mais très peu pour eux.

    Harry, quand à lui, avait les yeux fermés et la tête tournée dans la direction opposée. Combien de fois n'avait-il pas dit à Hermione qu'elle devait arrêter de se faire des films ? Que Theodore l'aimait, elle, et ce depuis des années... et que Smith ne serait jamais rien de plus qu'un ami. Que son meilleur ami. Que la personne qui l'avait sauvé et qu'il avait sauvé à sa manière. Les deux avaient besoins l'un de l'autre, ça il le savait ... mais n'avait jamais imaginé plus.

    Combien de fois ne s'était-il pas, en plus, gentiment moqué de son amie en lui demandant à quel moment elle avait pu devenir aussi paranoïaque et suspicieuse ? Qui était le paranoïaque suspicieux aujourd'hui ? Qui les voyait comme il avait dit à Hermione que jamais personne ne les verraient ainsi.

    - Potter, grinça Malfoy en lui donnant un coup de coude. Tu cesses de mâter le cul de ce thon et tu regardes dans notre discussion. Déjà que je tolére ta présence plus qu'autre chose à mes côtés... alors évite de nous manquer de respect.


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  • Theodore remonta les couvertures sur Zacharias, de telle sorte qu'il ne soit plus à trois quart découvert. Il avait prit soin, au préalable, de le remettre correctement sur le lit Comment faisait-il pour dormir avec un bras qui pendait dans le vide et la tête avec. Avant de partir, il passa les draps sous le matelas afin que le blond ne puisse plus s'en défaire. Sur sa table de chevet il posa une potion contre le mal de tête car à n'en pas douter : il serait sujet à une sacré migraine au réveil.

    Il passa ensuite une main dans la tignasse blonde de son ami et l'embrassa sur le front après quelques minutes de refléxions et d'hésitations. Et finit par tourner les talons pour rentrer chez lui.

    Au manoir Nott.
    Là où tout aurait dû se finir.

    Quand Justin avait été dans le salon de Zach alors qu'il y dormait, que le blaireau lui avait tout expliqué à sa manière... il n'avait pu que se sentir coupable. Responsable, à juste titre car il l'était. Du début à la fin. Responsable. Coupable. Minable.

    Qui était-il donc pour ne pas voir quand il faisait souffrir Zacharias ? Pour ne pas voir que son meilleur ami souffrait par sa faute ! Meilleur ami. Seulement meilleur ami. Mais étaient-ils au moins liés par ce lien d'amitié ? Si le blond n'osait même pas lui parler de ce problème et que lui n'y voyait que du feu ?

    - Je t'assure que si tu fais le con... je te tue, Theodore.
    - Comment t'as su que que je.
    - Tu as peut être le troisième oeil, l'interrompit-il. Mais je pense suffisamment bien te connaitre, à présent. Ce que je t'ai dit hier c'était pas pour que tu t'éloignes de Zacharias, qu'on s'entende bien là-dessus.

    Theodore passa nerveusement une main dans sa tignasse noire et désordonnée. Il se mordilla nerveusement la lèvre et le blaireau se moqua gentiment du serpent qui avait attrapé le même tic que Smith.

    Justin prit sur lui pour ne pas le prendre dans ses bras et le rassurer. Il comprenait mieux à présent pourquoi Zacharias avait toujours été différent avec Nott. Toujours pas pourquoi il était à ce point fasciné et obnubilé mais... il comprenait en partie et c'était mieux que rien.

    - Alors c'était pour quoi ?
    - Pour que tu lui dises ce que tu ressens, suggéra le blond. Pas pour que tu tentes de te foutre en l'air en revenant ici. C'est pas sécurisé en plus !
    - C'est pour que j'ai le juste retour du bâton ?

    Justin resta coï face à pareille insinuation. En qui n'avait-il pas confiance sur ce coup ? Justin ? Zacharias ? Theodore ? A en juger par ses yeux baissés et son regard fuyant : c'était le dernier choix le plus correct.

    S'il n'avait pas été lui même à Poudlard lorsque Theodore y faisait ses études, il était quasi certain qu'il aurait eut du mal à se faire à l'idée que ce soit un ancien Serpentard. Tellement différent de Malfoy. Ou même de Zabini.

    Trop gentil et peu sur de lui.

    - Faisais-tu de ton mieux pour faire souffrir Zacharias ? Demanda Justin, bien que certain de la réponse.
    - Non ! S'écria le brun, scandalisé. Non je... certainement pas.
    - Alors la question est réglée, sourit le blaireau. Il n'y a pas de raison qu'on te retourne le bâton si tu n'en as pas envoyé. Et... vous tenez l'un à l'autre. Vous vous aimez c'est indéniable et
    - Et rien du tout, murmura Theodore. Zacharias ne tient à moi qu'en tant qu'ami.
    - Y a bien que vous pour pas voir vos sentiments, finit le blond.
    - Ouvre les yeux Justin !

    Celui-ci ne cachait pas son scepticisme. Un sourcil levé, un coin de sa lèvre retroussé et des rides creusées sur le front en raison de ses mimiques : il n'en croyait pas ses oreilles.

    - Je suis ami avec Zach. Ernie aussi. John encore plus. Pourtant je suis convaincu qu'il n'aurait pas fait ne serait ce que le dizième de ce qu'il a fait pour toi. Qu'il n'aurait pas toujours répondu présent à nos appels. Qu'il ne serait pas resté autant à nos côté si nous avions été à ta place à St Mangouste. Qu'il ne nous aurait pas prêté son appartement ni offert le gîte au début, déballa Justin. Qu'il n'aurait pas autant donné de sa personne pour nous faire sortir d'Azkaban car il se serait résigné. Il ne se serait pas autant battu pour nous.
    - Justin, commença Theodore avant de se faire couper.
    - Il n'a jamais dormi avec nous. Ne nous prend jamais dans ses bras. Ne nous embrasse jamais. Il n'est pas tactile, il est encore moins démonstratif... sauf avec toi. Ce n'est pas à moi d'ouvrir les yeux, je pense.

    Theodore restait muet. Que pouvait-il répondre à ça ? Que pouvait-il ajouter ou dénigrer ? Ernie et John lui avaient déjà fait remarquer tout ça et pas qu'à une seule reprise.

    Et pourtant ... pourtant il n'arrivait pas à les croire. Il n'arrivait pas à se convaincre qu'ils pouvaient avoir raison. Car c'était impossible. Impossible tout simplement.

    - Theodore...
    - Me donne pas de faux espoirs, Justin. Y a rien de pire.
    - Viens Theo, souffla le blond. On retourne à l'appartement. On fiche le camp d'ici.

    Le brun accepta que le blaireau ne prenne son bras et le fasse sortir du chantier qu'était son ancien manoir. Il ne fit rien pour s'éloigner et réagit encore moins lorsqu'il vit le Poufsouffle lever sa baguette et transplaner.

    - Theodore. Fais moi confiance.
    - Et si tu te trompais ?
    - Crois-moi : je ne me trompe pas.


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