• Chapitre 03

    Hermione resta quelques minutes derrière la porte, close, de la chambre. Smith venait-il réellement de la mettre à la porte ? Si oui : alors c'était une déclaration, évidente, de guerre. Et s'il la voulait : il l'aurait.

    Zacharias, lui, était plutôt satisfait de sa réaction. Même s'il n'avait pas voulu, à l'origine, se faire prendre : c'était sans doute mieux ainsi. Il avait enfin pu agir au grand jour et lui faire comprendre qu'elle n'était pas la bienvenue au sein du duo Smith-Nott. Parce qu'un duo Smith-Nott-Granger, ce n'est plus vraiment un duo... restons logique.

    Au moins, il n'aurait plus à mélanger "truquer" le café que prenait Granger le matin.
    Au moins, il n'aurait plus à faire semblant qu'il avait "oublié" que les deux tourtereaux passaient la soirée à deux... et passer dire "Bonne nuit" à Theodore. Et uniquement Theodore.
    Au moins, il n'aurait plus à faire croire à Granger que personne ne l'avait prévenu qu'elle serait aussi présente au repas et donc n'apporter que deux portions.
    Au moins, il n'aurait plus à s'inviter la nuit chez Theodore, pendant qu'ils dormaient, pour lui dérober ses vêtements... et, s'il était d'humeur généreuse, les remplacer par d'autres. Qui conviendraient mieux à sa profession : péripatéticienne (qu'il en connaissait des mots savants).
    Au moins, il n'aurait plus à être aimable avec elle (mis à part quand Theodore était présent). Il pourrait enfin lui dire le fond de sa pensée... en version bisounours pour ne pas trop la traumatiser.

    Zacharias se réinstalla doucement sur le lit. Il faisait rarement attention à autruis, Theodore était, à l'heure actuelle, la seule personne vivante connue.  Le brun se tourna dans son sommeil, le visage désormais tourné vers le blond, il souriait. Le second sourit aussi : il lui en fallait si peu pour être heureux.

    - Je te sauverais, Theodore, promit Zacharias.
    - Me sauver de quoi ? demanda, émergeant, le brun. Zach ?
    - Euh ... du grand méchant loup.
    - Zach, soupira Theodore en se redressant un peu. Arrêtes d'essayer de repousser Hermione. S'il te plaît.
    - Je n'essais pas de la repousser, je la repousse, énonça fiérement l'invité.

    Aussitôt après, il se leva du matelas (sans avoir pour objectif de se cacher dessous). Il leva le sort lancé sur la porte, souriant innocemment à son ami.

    - Pourquoi y avait un sort ?
    - Un monstre était venu dans l'espoir de te sucer jusqu'au sang et... enfin tu... oublie ce que je viens de dire.

    Theodore regardait le blond, amusé. Il s'empêtrait tout seul dans ses explications, s'enfonçait sans avoir eu à demander d'aide ou une pelle... et était gêné.

    Zacharias gêné. Tout est possible. Même l'impossible.

    L'ancien blaireau s'approcha du brun et lui tendit la main. Il espérait que le second comprendrait qu'elle était tendue afin que LUi ne tire dessus pour le relever... et non pas pour que le brun ne tire dessus et se retrouve avec le blond allongé dessus.

    Zacharias ne bougea plus. Il regardait Theodore dans les yeux. Theodore qui lui souriait malicieusement. L'air parfaitement coupable, il le poussa et se leva de lui-même pour répéter le geste qu'avait eu Smith un instant plus tôt : lui tendre la main.

    - Theo... tu es le mal incarné !
    - Et toi la bêtise personnifiée.

    Ils se tirèrent mutuellement la langue puis éclatèrent, bêtement, de rire. Bëtement : cela va sans dire... au sujet de Zacharias : le blond riait toujours bêtement, même quand il voulait avoir l'air intelligent. Le brun, en revanche, riait normalement... aux yeux du blond.

    Et les deux manquaient cruellement d'objectivité. Mais sans doute pas d'amour l'un envers l'autre.

    - Tu restes ce soir ?
    - Hein ?
    - Manger. Tu restes manger ce soir ? Précisa, en soupirant, le garçon aux cheveux sombre. Zach ! J'vais finir par te taper !
    - Si c'est toi qui tape, ça me va.
    - Zach, soupira l'autre. Arrêtes tes conneries, steuplait.

    L'air de rien, l'ancien blaireau sourit.

    - J'aurais besoin d'aller au chemin de Traverse... tu pourrais... si ça t'embête je...
    - Avec plaisir, Theo.

    Malgré tout, il avait perdu de son entrain. Si d'apparence son ami s'était remit... ce n'était que ça : des apparences. Theodore avait toujours peur d'être seul dans un lieu public. Les regards, encore méprisant pour certains, le troublaient et le stressaient. La crainte de tomber sur une ancienne connaissance était, elle aussi, malheureusement présente.

    Rien que d'y penser, Theodore en souffrait... souffrir. Un bien grand mot. Un trop long mot. Mais ZAcharias ne voyait que celui là... alors ça serait celui-ci.

    - Allez Theo, on fait comme d'habitude... je ne te quitte pas des yeux une seconde.
    - Merci, papa.

    S'il parvenait à plaisanter en songeant à une sortie, c'était un progrès. Le blond ne vit que ça... il n'entendit pas le papa et ne pu donc pas l'interprêter... à sa manière.

    - En plus je devais aussi y aller... et cette fois : c'est pas un mensonge pour te faire déculpabiliser.
    - Moui... c'est ce que dirais quelqu'un qui me sort un mensonge : ce n'est pas un mensonge...
    - Theo... tu penses trop. C'est dangereux pour la santé, tu sais.
    - Et toi tu bosses pas assez : c'est dangereux pour ton avenir.
    - Mon avenir est tout tracé, pépére ! Je serais médicommage, j'habiterais dans un joli manoir avec... avec toi, tiens.

    En guise de seule réponse, Theodore leva les yeux au ciel et sortit de sa chambre.

    En guise de seule réponse...


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