• Le lendemain matin, les Serpentard arrivèrent au compte goutte dans la Grande Salle. Tous n'étaient pas d'aussi gros dormeurs que ne pouvait l'être, mais tous n'étaient pas des lève-tôt comme Malefoy. Theodore, lui, se trouvait entre les deux.

    En règle général, lorsque le blond se réveillait, le bruit provoqué par ses pas à travers le dortoir, les portes claquées, les insultes vis à vis de ses vêtements (ou plus couramment : de ces incapables d'elfes qui ne sont même pas fichus de nettoyer de stupides vêtements)... réveillait le jeune Nott qui restait malgré cela au lit, enroulé dans sa couverture et tâchant de faire abstraction du bruit.

    - Quels cours avez-vous prévus de poursuivre cette année, Theodore ? Demanda Rogue en arrivant à ses côtés. Et veuillez, s'il vous plait, me montrez la lettre reçue avec le résultat de vos B.U.S.E.

    Le choix de celui-ci était déjà parfaitement défini dans sa tête, il en avait même parlé avec James au cours de l'été. Tous deux avaient été d'accord pour dire qu'il continuerait la métamorphose, les sortilèges et les potions, mais aussi la Défense contre les forces du mal.

    N'ayant jamais véritablement su se montrer doué en botanique, c'est tout naturellement que Theodore avait mit cette matière de côté. Matière où il n'avait, de toute façon, obtenu qu'un Effort Exceptionnel. Ce qui était réellement exceptionnel c'était qu'il n'avait pas perdu connaissance à cause du cri de la mandragore, ni perdu un doigt à cause d'une de ces plantes dangereuses qui n'avaient rien à faire dans une école.

    L'étude des moldus avait été son dernier choix. Son ancien précepteur avait levé les yeux au ciel, mais le sourire qu'il avait affiché parlait pour lui : James était loin d'être contre cette idée, même si Theophile, lui, ne l'approuverait certainement pas.

    - Cela correspond bien avec la réponse que vous nous avez fait parvenir, acquiesça Rogue en cochant une case de son parchemin. Voilà votre emploi du temps, monsieur Nott. Je vous dis donc à bientôt et vous souhaite une bonne année.
    - Merci monsieur.

    Il n'y avait bien qu'avec un Serpentard que le nouveau professeur de Défense contre les forces du mal, et ancien de potions, savait se montrer aimable.

    C'est un Blaise encore fatigué et à moitié endormi qui vint s'asseoir près de Theodore. Les yeux à moitié clos, il donnait l'impression de se diriger par automatisme plus qu'autre chose.

    - Pain, demanda-t-il. Jus de citrouille. Beurre. Confiture de fraise. Petit pain.

    Habitué, Nott lui passa chacun des aliments à mesure qu'ils étaient demandés. Par précaution, il préféra lui-même remplir son verre. Blaise, le matin, aurait été capable de tout verser à côté sans s'en rendre compte et d'ensuite reprocher à son voisin de lui avoir donné une carafe vide.

    Bon... peut être exagérait-il. Mais à peine !

    Petit à petit, ses yeux s'ouvraient, son visage reprenait une expression plus habituelle et sa langue se déliait.

    - Rogue se ramène quand. J'veux mon emploi du temps moi. J'vais le ramener par...

    Theodore lui donna un petit coup dans les côtes qui le fit taire.

    - Par quoi allez-vous me faire venir, Zabini ? Questionna son directeur de maison. J'attends.
    - Par... par... par la force de mon respect, monsieur. Voyez comme il est fort, d'ailleurs, car vous voilà !

    Cette réponse serait-elle venue de Potter que celui-ci se serait retrouvé dans un des chaudrons de Rogue, prêt à faire de nouvelles expériences.

    oOo

    A pas de loup, Theodore arriva derrière Hermione qu'il prit par la taille. La jeune fille, prise par surprise, sursauta et se retourna vivement, d'ores et déjà prête à faire regretter son geste au fautif. Pourtant, lorsqu'elle comprit qui en été la cause, son regard se radoucit instantanément et un sourire apparut sur son visage qui se faisait moins enfantin.

    - Pas ici, Theodore.

    La jeune fille brune, aux couleurs de Gryffondor, la maison supposément ennemie de Serpentard, faisait une bonne tête de moins que son petit-ami. Ses cheveux bruns formaient toujours une impressionnante tignasse dans laquelle passer une main devait être mission impossible.

    - Ron me ferait une scène pas possible s'il nous voyait. Ou te ferait une scène et te menacerait de sa baguette.
    - J'ai vu ce que ça donnait lorsqu'il menaçait quelqu'un, Hermione, s'amusa Theodore sans penser à mal. Et j'ai peur pour lui.
    - Sa baguette était cassée ; il est tout à fait capable de jeter un sort correctement.

    Le serpent haussa un sourcil, mettant en doute les dires de la jeune fille. Comment pourrait-il la croire alors que tout ce que faisait l'un des meilleurs amis de celle-ci tournait à la catastrophe, ou presque.

    Il n'avait rien contre Weasley en particulier, mais il fallait se montrer réaliste et terre à terre : ce rouquin là n'était pas une lumière et était loin d'exceller comme ses frères. Tous avaient une chose dans laquelle ils étaient meilleurs sauf Ronald. C'était dommage pour lui mais bon.

    - Je t'assure, Theo. Ron est loin d'être le gros benêt que les Serpentard pensent qu'il est.
    - S'il ne l'était pas, commença le garçon à son oreille. Il aurait déjà remarqué la fille merveilleuse que tu es.

    Hermione leva les yeux au ciel.

    - Tu ne l'as que très récemment compris, ce me semble, rappela-t-elle, moqueuse.


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  • Les cinq avaient gagnés leur dortoir pour la sixième année. Déjà, leurs malles étaient installées au pied de leur lit et n'attendaient qu'une chose : être vidées pour que leur contenu n'aille prendre place dans leur armoire respective.

    Drago et Blaise parlaient, riaient, s'amusaient comme si de rien était alors que Vincent et Grégory avançaient, une main sur le ventre comme s'ils avaient trop mangé (ce qui était probablement le cas). Le dernier de ce petit groupe était celui qui fermait la marche.

    Perdu dans ses pensées, Theodore n'écoutait rien de ce qui se passait alentour. Redécouvrir les couloirs et les escaliers, les armures et les statues, les tableaux et leurs occupants, tout ceci lui avait paru tellement plus intéressant que tout le reste.

    Tous savaient où se diriger pour retrouver leurs affaires. Drago était le plus proche de la porte d'entrée et avait le lit voisin à celui de Goyle qui dormait, lui, à la droite de Crabbe. Venaient ensuite celui de Blaise et, enfin, Theodore. Entre leurs deux lits, la porte de leur petite salle de bain commune, qu'il leur faudrait une fois encore partager.

    Ainsi que l'eau froide. Autant dire qu'une nouvelle guerre n'était pas bien loin.

    - Je prend la première douche, marmonna Theodore.
    - N'en sois pas si sur, Nott. Ca sera au premier qui mettra un pied dedans.

    Le signal de départ venait d'être lancé par Blaise. Ils avaient beau être des Serpentards, réputés pour être des êtres froids et sans sentiments : ils n'en demeuraient pas moins des êtres humains... avec des petits moments de folies tout à fait logique

    Sur de lui, le jeune Nott ouvrit sa malle et n'eut qu'àretirer sa veste pour trouver son matériel de toilette et de quoi passer la nuit avant tous les autres. Tout naturellement, il alla donc ouvrir la porte, prêt à inaugurer la douche. Sidéré, mais pour une fois bon joueur, Blaise accepta sa défaite. Son ami avait, une nouvelle fois, montré qu'il pensait à tout en ayant tout laissé à portée de main.

    - Je prends la seconde, annonça distinctement Blaise. Et le premier qui y trouve à redire aura affaire à ma baguette.
    - Le premier qui y trouvera à redire n'a donc rien à craindre, lança Theodore de la pièce au verrou tiré.

    Ce fût les cheveux légèrement humide et plaqués sur son crâne ainsi que son front que le fils de Theophile ressortit de la salle d'eau. De haut en bas, Zabini le détailla sans chercher à se faire discret.

    Son camarade était toujours aussi maigre et donnait l'impression de ne pas être loin de la cassure. Sa peau blafarde n'avait pas prit une seule couleur durant l'été, pas une seule marque de bronzage ni de coup de soleil. Pourtant un tel teint devait le rendre plus fragile.

    Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose, aux yeux de ce serpent : Nott n'était pas beaucoup sortit du manoir. Une fois encore.

    - Nott s'il te plaît. Ne nous oblige pas à regarder ton squelette déambuler dans le dortoir. Met un de tes maillots trop grand pour toi et vide ta valise, qu'on puisse ensuite la ranger.

    Après Theodore se fût, comme prévu, au tour de Blaise puis Vincent et Drago en avant dernier. Toutes les malles étaient désormais vidées et rangées et une partie d'échec avait été engagées et opposait Zabini et Nott.

    - Blaise, place ta tour en...
    - Tais-toi Malefoy, ordonna son adversaire. Je ne souhaite battre que Blaise, pas toi. Et je connais ta stratégie par coeur... si l'on peut appeler ça une stratégie.

    Le blond soupira et se contenta de faire comme Crabbe : regarder et voir qui allait gagner la partie.

    Ces deux là avait l'habitude de s'affronter, et l'on aurait facilement pu croire qu'à force : ils connaissaient la manière de jouer de l'autre et que les parties perdaient de leur attrait ; que nenni !

    Aucune n'était jamais jouée d'avance et, jusqu'à l'annonce du fameux "échec et mat" nul ne pouvait dire qui allait l'emporter. Leurs chances respectives étant à peu près égales.

    - Echec au roi.

    Et bien que s'avancer était une mauvaise idée : Drago voyait mal comment Blaise pourrait s'en sortir maintenant qu'il était privé de sa dernière tour. Reine et cavaliers lui avaient déjà été ôtés. Même si Theodore n'était pas en reste non plus : Zabini semblait en plus mauvaise posture.

    - J'ai fini, grogna Grégory en les rejoignant autour du jeu. On devrait pas aller se coucher, là ? Il est...
    - A la fin de la partie, l'interrompit Theodore.

    Ce dernier avait levé son bras droit en direction du nouvel arrivant et baissé tous ses doigts excepté un. Son regard n'avait pas dévié du plateau et il cherchait quelle pièce bouger pour, enfin, pouvoir prendre l'avantage.

    - Mais il est presque minuit, insista-t-il.
    - Et j'ai presque mis Blaise en échec et mat, fit de même l'autre. Dans une dizaine de minutes ça devrait être bon.

    Il choisit cet instant pour demander à sou fou de se rendre en case G5. Si Blaise bougeait les pièces qu'il avait prévu qu'il bougerait : cela devrait même prendre moins de temps que cela.

    - Fou en D8.

    Theodore fronça les sourcils et ne manqua pas le sourire de Zabini, pas plus que ses sourcils qui se haussaient ne lui échappèrent. Le bougre osait se moquer de lui.

    - Theodore... échec et mat, s'amusa ce dernier, cinq minutes plus tard.
     


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  • Pendant toute la durée de la répartition de la nouvelle flopée de première année, Theodore fût contraint et forcé de supporter Drago et Blaise. Même après quatre ans : ils n'avaient pas arrêtés de faire leurs habituels commentaires de débuts d'années. Ils critiquaient chaque nouvel élève à quelques exceptions près.

    - Serdaigle, disait le choixpeau.

    Et déjà le brun pouvait entendre celui en face de lui faire remarquer la petite taille de l'enfant et demander à son comparse s'il rentrerait dans un chaudron.

    Oui : et c'était censé être un élève intelligent.

    - Gryffondor, décidait cette fois l'item.

    Cette fois c'était Blaise qui proposait, en toute innocence bien sur, de prendre ce petit Liam Sheep et de le transformer en sapin de Noël. Après tout, vu la taille de ses oreilles et de son nez : il avait le physique de l'emploi et les boules pourraient être accrochées à ce dernier sans réels problèmes.

    Malefoy proposait, pour parfaire le tableau, de lui tendre les bras pour pouvoir ajouter quelques guirlandes en prime de ça.

    Le fait qu'il n'aille chez les lions n'avait, bien entendu, rien à voir avec ça.

    - Poufsouffle.

    Cette fois, c'était la tête qui ne leur revenait pas. Cet Andrew Scott avait l'air bien trop benêt, trop rêveur. Son sourire trop grand lui donnait un air parfaitement idiot : un parfait petit Poufsouffle aux yeux de Drago "Même si, en le regardant plus longtemps, on pourrait presque voir un Theodore version miniature".

    Le concerné fit claquer sa langue contre son palais, inspira un grand bol d'air qu'il expira lentement et fit son possible pour garder ses remarques pour lui. Il fallait une volonté de fer pour supporter ce personnage là au quotidien.

    Lorsqu'enfin les petits de onze ans ne furent plus le centre de l'attention et que les critiques et autres bêtises à leur égard cessèrent : ce fût au tour de Dumbledore d'en faire les frais. Drago étant bien plus inspiré que Blaise.

    Merlin, mais quels crimes avait-il pu commettre dans une vie antérieure pour mériter pareils compagnons de dortoirs.

    Leur directeur dit enfin le "Bon appétit" que beaucoup attendaient. Parfaitement synchronisé avec le vieil homme, les plats et les carafes se remplirent. Il avait beau le voir plusieurs fois par an, Theodore trouvait toujours ce tableau fantastique et magique.

    Sucré et salé étaient mélangés. Seuls les desserts n'étaient pas encore sur la table autrement : tout y était. Des tomates au poulet ; des crevettes au porc au caramel. Il y en avait pour tous les goûts et déjà : ses voisins de tables se jetaient sur ceux-ci.

    - Theodore, es-tu toujours avec nous ? Demanda Drago d'un ton moqueur. Ou tes pensées sont-elles déjà ailleurs... par exemple : tournées vers celle qui te mènera à la potence.

    Le fils Malefoy avait déjà rempli son assiette des délicieux mets préparés par les elfes de maisons à l'occasion de ce traditionnel banquet de début d'année. Si elle ne débordait pas autant que celle de Vincent, elle demeurait pourtant plus que bien garnie.

    - Laisse le un peu tranquille, Malefoy, claqua la voisine de gauche de Theodore. Quel plaisir peux-tu ressentir à toujours t'en prendre à lui ?

    Drago fixa longuement la jeune Irlandaise qui venait de lui parler de la sorte. Eliza Moon était banale et n'avait rien pour sortir du lot. Ses longs cheveux noirs n'avaient rien d'aussi soyeux que ceux des jumelles Patil ; sa peau n'était ni aussi bronzée que celle de Lavande Brown, ni aussi pâle que celle de Sally-Ann Perks ; ses yeux verts étaient ternes et avaient tout à envier à Potter. Elle n'était pas non plus aussi grande que ne pouvait l'être Megan Jones. La jeune fille se fondait dans la foule aussi surement que le foie de chauve-souris fondait dans un chaudron qui chauffait à trois cent cinquante six degrés Fahrenheit.

    - Moon, apprendras-tu un jour à ne pas te mêler des affaires des autres ? grinça l'autre.
    - Tu te mêles bien de celles de Theodore, répliqua-t-elle vivement.

    Blaise et Pansy suivaient attentivement l'échange entre Eliza et Drago, sans oublier de régulièrement jeter de petits coups d'œil, très bref, en direction de Theodore. Celui-ci essayait, quand à lui, de disparaître sous la table et faire oublier sa présence.

    C'était malheureusement un scénario fréquent. Lorsque le blond lui faisait des remarques désobligeantes, concernant ses yeux, ses cheveux, ses vêtements ou autre (Drago était quelqu'un de très imaginatif et de très inspiré), il avait tendance à les ignorer et laisser couler. De temps en temps, le jeune Zabini s'en mêlait et demandait au responsable de cesser... ce qu'il avait tendance à faire sans trop protester.

    En revanche, lorsqu'il critiquait non loin de Moon... c'était une toute autre affaire. La jeune fille trouvait toujours le moyen de s'inviter faire une remarque à l'autre. Par contre cela avait rarement l'effet escompté.

    - Elie, s'il te plaît, demanda le jeune Nott. Ne complique pas plus les choses.
    - Tu ne vas pas le laisser te parler sur ce ton quand même ! S'indigna Eliza. T'as essayé et t'as bien vu qu'il continuait.
    - Et même avec tes remarques ça n'arrête pas. Fais le pour moi.

    De mauvaise grâce : elle finit par acquiescer.


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  • Le Poudlard Express perdait de l'allure ; les plus hautes tours de Poudlard auraient été visibles si le temps l'avaient permis et qu'une pluie diluvienne ne s'était pas abattue. Comme par hasard au moment où ils allaient devoir sortir le bout de leur nez.

    - Heureusement que t'as ta malle, s'amusa Zacharias avec qui Theodore avait passé la fin du trajet. Elle t'évitera de t'envoler.

    Le regard noir qu'adressa le serpent au blaireau eut le don de faire rire ce dernier. John, en retrait, les regardait et les laissait faire. Que pourrait-il dire, de toute façon, pour les arrêter ? Ils s'entendaient comme deux larrons en foire et, au fond, il aimait ça.

    Smith avait une apparence plutôt trompeuse. Si on l'avait vu à cet instant, à rire et sourire sans jamais s'arrêter et sans aucunes raisons, il aurait paru plutôt légitime de penser que Zacharias était une personne qui respirait la joie de vivre et qui, probablement, était à ranger dans la catégorie "fauteurs de troubles"... ce n'était, fondamentalement, pas une conclusion erronée dans la mesure où il était effectivement un semeur de zizanie.

    Et pourtant, pour le côtoyer au quotidien, John savait que son ami n'était pas uniquement ce que les gens pensaient qu'il était. Qu'il n'était pas uniquement un être insupportable qui concourrait hors catégorie. Le blond faisait quelques centimètres de plus que le rouquin et frôlait le mètre quatre vingt, ses cheveux blonds étaient coupés courts sans qu'il ne soit pour autant rasé. Il avait bronzé au cours de l'été, ayant eu la chance de quitter son Ecosse natale extraordinairement pluvieuse.

    - Il pleut, il n'y a pas de...

    A peine eut-il posé pied à terre et quitté la chaleur presque étouffante du train que Theodore regretta de devoir en sortir. Lui qui n'attendait que le moment où il pourrait enfin sortir prendre l'air, voilà qu’il aurait préféré à cet instant remonter à bord et s'enfermer dans un compartiment, vitres fermées, là où le vent n'avait pas sa place.

    Ses pensées, bien que non formulées à voix hautes, furent comprises autant par Zacharias que par John. Les deux Poufsouffle sourirent ensemble, amusés par ce Serpentard aussi peu conventionnel.

    - Chochotte, se moqua l'écossais. Et après tu oses te moquer de moi.

    Celui-ci fût le seul, parmi les trois, à oser braver la pluie pour attendre l'arrivée d'une de ces calèches mystérieuses qui avançaient seules. Les deux autres ayant préférés se protéger du vent et de la pluie sous un abri de la gare. Les voilà, d'ailleurs, qui lui faisaient signe en souriant l'air de rien.

    Ce n'est qu'une fois que Zacharias n'eut attrapé un des moyens de transports qu'ils se précipitèrent vers lui pour passer d'un endroit abrité à un autre. Theodore, pourtant, s'arrêta juste devant le marchepied et regarda, brièvement, le vide qui tirait la calèche.

    - Theodore ? Demanda le blond. Ca va pas ?
    - J'ai horreur de les voir, murmura-t-il simplement. Ils me rappellent toujours la réalité. Et la réalité ça fait mal.

    Smith, pour une fois, n'eut rien à répondre ; il posa simplement une main sur l'épaule du brun, aux cheveux trempés, et la serra. Peut être qu’il ne comprenait pas ce à quoi Theodore faisait référence, peut être qu’il ignorait de que voyait son ami… mais il était évident que ça l’affectait et c’était amplement suffisant pour qu’il ne décide, lui, de faire acte de présence à ses côtés.

    oOo

    Installé à la table des Serpentard, encore bien vide puisque Zacharias avait attrapé l'une des premières calèches, Theodore profitait des dernières minutes de silence pour se changer les idées. Arrêter de penser à sa défunte mère, à ses si rares souvenirs que les sombrals ne manquaient jamais de lui rappeler.

    Il les voyait. Ce simple fait suffisait à le rendre distant, fuyant, malheureux. Chose que Zacharias n'avait pas manqué de voir mais qu'aurait-il pu faire ?

    - Faut que tu arrêtes de te vexer pour un rien, maugréa Drago en s'installant en face du brun. Non mais franchement hein, Theodore, ça en devient ridicule..

    Blaise aurait aimé pouvoir faire taire le fils Malfoy d'un bon coup de coude dans les côtes mais leurs positions respectives ne le lui permettait pas : il n'était pas du bon côté de la table. Alors à la place, il alla coller un gros baiser sonore sur la joue du brun qui râla pour la forme.

    Mais Zabini avait bien vu le sourire léger qui était apparu sur ses lèvres et même si ce fût bref : cela lui suffit.

    - Fou lui la paix, Drago.
    - Inutile de le défendre, Blaise. Nott sait très bien le faire lui-même, comme le grand garçon qu'il est.

    Debout derrière Theodore, se tenait Pansy. La jeune fille avait un sourire en coin et regardait son camarade comme elle aurait regardé un déchet à ses pieds. Rien que dans sa manière de regarder le brun, l'on pouvait voir tout le dégoût que ce dernier lui inspirait... sans en connaitre l'origine.

    Ses deux mains se posèrent sur son épaule, la même que celle que Zacharias avait serré un peu plus tôt, mais pour un tout autre dessein. La fille Parkinson se baissa afin de coller sa bouche à l'oreille de Theodore.

    - N'est-ce pas... mon grand, fit-elle d'une voix moqueuse. Inutile que Blaise ou Smith ne viennent te défendre.
    - Qu'est ce que je t'ai fait, Pansy, demanda le brun, la tête baissée vers son assiette vide et les yeux clos. Fou moi la paix... S'il te plaît.
    - Sinon quoi ? Tu iras pleurer dans les jupes de ta mère. Bon sang mais réveille toi ! Nous sommes dans le monde réel, Nott !

    Et cela... il ne le savait que trop.


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  • Le soleil commençait à décliner, la nuit n'allait plus tarder à tomber, Pré-au-lard serait bientôt en vue ainsi que Poudlard. La tête et le dos bien droit, Theodore se leva et fit tomber sa malle du porte bagage sans difficultés majeures. Mieux valait commencer à se préparer dès maintenant.

    Sans un mot, il fit le code afin de la débloquer et la voir s'ouvrir. D'apparence fort simple, le garçon tenait pourtant à cet objet comme à la prunelle de ses yeux (si ce n’était plus). Cette malle avait accompagnée sa défunte mère durant ses sept années d'études à Poudlard et avait, de ce fait, une immense valeur sentimentale que ni Drago ni Blaise n'avaient jamais su comprendre.

    Bien rangée, sa malle aurait pu être encore un peu plus remplie. Son chaudron en cuivre, avec les ingrédients demandés pour le cours de potion avancé rangés à l'intérieur, avait été placé au dessus de ses nouveaux livres de cours après un long moment de tergiversation. A côté se trouvaient ses robes, capes, chemises, pantalons, cravates, gants, cache-oreille et tout ce qui était nécessaire pour passer l'année et la finir en vie.

    Avant de la fermer, le garçon avait bien prit soin de laisser une cape, une robe et une cravate au dessus de la pile afin que tout soit à portée de main lorsqu'il lui faudrait se préparer. Il ôta sa veste noire, la plia et la plaça dans sa malle à la place des vêtements qu'il allait dorénavant porter. Ce n'est qu'une fois que sa cravate fût nouée autour du cou de Theodore que celui-ci remarqua que les deux autres l'avaient imités et s'étaient, eux aussi, changés.

    - Tu ne peux pas faire quelque chose pour tes cheveux ? Demanda Drago en ajustant son badge de préfet sur sa poitrine. Tu fais honte à notre maison. Non mais regarde toi... on dirait Potter.
    - Mes yeux, mes cheveux... vous n’avez pas un peu fini de me demander de changer, gromella-il en passant une main dans sa tignasse brune.

    Les fils de deux des mangemorts arrêtés en juin dernier se regardèrent, yeux dans les yeux. Nul n'aurait pu les dire amis. C'était une des nombreuses choses qui agaçait Blaise : ces deux là oubliaient trop facilement qu'ils étaient censés s'entendre.

    - Maintenant que tu parles de tes yeux... mais pourquoi ne fais-tu rien pour eux, par Merlin !

    Avant d'avoir eu le temps d'ajouter quoi que ce soit, en rapport avec Hermione par exemple, vit la porte du compartiment s'ouvrir avec fracas et Theodore les quitter, sa malle à sa suite.

    - C'est moi ou il devient de plus en plus susceptible ? Questionna le fils de Lucius Malefoy l’air de ne pas se sentir fautif en quoi que ce soit. Non mais j’te jure.

    Blaise soupira... l'année commençait bien : Drago et Theodore étaient déjà en désaccord.

    oOo

    Theodore ne salua pas le garçon aux cheveux roux qu'il venait d'interrompre et se laissa tomber comme une masse auprès de Zacharias. Il avait posé sa malle près de la porte et fermé celle-ci d'un geste brusque. Rageusement, le brun retira le chapeau qu'il avait sur sa tête et le jeta sur le siège, de fort méchante humeur.

    John n'osa pas reprendre la parole de suite. Il était bien plus prudent de laisser Smith calmer le jeu avant de rappeler sa présence. Connaissant bien les rapports entre son ami et le serpent : cela ne serait affaire que de quelques minutes car déjà : le blond était en train de passer un bras autour de Theodore et le ramener près de lui.

    Cadwallader, John de son prénom, n'était pas un grand dadais comme pouvaient l'être Zacharias ou Nott et n'était pas pour autant quelqu'un que l'on pourrait qualifier de petit... il ne faisait pas la taille de Justin Finch-Fletchley, par exemple. Ses cheveux étaient roux, mais pas aussi flamboyant que ceux d'un Weasley et son visage parsemé de tâches de rousseurs. Ses yeux étaient d'un bleu plutôt commun et il s'en réjouissait : il n'aimait pas sortir du lot, se fondre dans la masse étant une activité bien moins risquée.

    Il tourna la tête vers le paysage, que l'on peinait dorénavant à voir tant il faisait sombre. La nuit était l'une des causes de cette obscurité croissante, mais les gros nuages sombres n'étaient pas en reste eux non plus.

    - J'aime bien tes yeux, moi, entendit-il dire Zacharias l'air de rien. Sans eux tu ne serais plus totalement Theodore.

    Le brun sourit doucement.

    John avait toujours eu du mal à cerner le Serpentard. Son caractère était aussi étrange que le sorcier, sa manière d'appréhender le monde bien différente de celle des autres élèves de sa maison et son entente quasi parfaite avec l'espèce de spécimen de foire qu'était Zacharias relevait presque du miracle.

    - D'ailleurs les cinq Gallions je te les donne demain. Ma bourse est au fond de ma malle et... c'est un peu compliqué.
    - Ca n'a rien de compliqué, Smith : tu ne sais pas ranger tes affaires et je suis sur que tes livres et tes vêtements sont mélangés. Et que ceux-ci sont froissés !

    Puérilement, celui qui avait des cheveux blonds tira la langue au serpent et leva les yeux au ciel.

    - Parce que tu veux me faire croire que la tienne est bien rangée, peut être ? Bon sang mais c'est une malle.
    - Une malle, Zacharias, et pas un panier de linges sales.
    - Parce qu'il y a des livres dans les paniers de linges sales, maintenant, s'amusa le premier. J'ignorais que vous faisiez même laver vos livres, mon cher.

    John soupira... l'année commençait bien : Theodore et Zacharias se chamaillaient déjà.


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