• Rares étaient les samedi matins où les couloirs étaient bondés d'élèves. En règle générale, ces derniers préféraient rester cloîtré au fond de leur lit, enroulé dans leur drap à dormir ou simplement profiter de la chaleur.

    Le week-end il était autorisé d'arriver plus tard dans la Grande salle sans avoir à craindre d'être en retard en cours ou de ne plus rien avoir de bon à se mettre sous la dent. Car il n'y avait rien de pire qu'entrer dans le réfectoire pour s'y remplir l'estomac avant d'aller deux heures en Défense contre les forces du mal avec le détestable professeur Rogue... et de constater que tous les plats et carafes étaient presque vide et que ce qu'ils souhaitaient n'était plus disponible.

    Alors si ces deux endroits étaient désertés par les étudiants un samedi matin quand dix heures n'avait pas encore sonné : que dire du parc ou de la bibliothèque ?

    En ce début de Novembre, les arbres continuaient à perdre leurs feuilles et le sol en était jonché. Le vent soufflait. La pluie tombait beaucoup trop. Et lorsque tel n'était pas le cas, l'herbe était gorgée d'eau et s'en était tout aussi désagréable.

    Pourtant, le parc pouvait se vanter auprès de la bibliothèque d'accueillir plus d'élèves qu'elle. Alors que là-bas : pas de feuilles morte, pas de vent, pas de flaques, pas d'herbe mouillée, pas de boue... mais du chauffage, de la moquette, une délicieuse odeur de livres et d'encre et un silence reposant.

    - Theodore, sourit Hermione. Comment ça va ?

    Ces deux là faisaient partis des quelques rares élèves qui préféraient cette ambiance sérieuse, calme et non les cris et rires de ceux qui allaient dehors.

    La Gryffondor, tout comme le Serpentard de son côté, n'était donc que peu étonnée de trouver l'autre en ces lieux à cette heure matinale. Un livre en main, la première s'installa face au second, joyeuse.

    - Je travaille Granger, claqua-t-il froidement en levant à peine les yeux vers elle. Alors à moins que tu ne sois capable de me faire un cours détaillé sur le fonctionnement d'une vidéocassette et son intérêt face à l'audiocassette : tu peux passer ton chemin.

    La née-moldu soupira. Pouvait-elle lui reprocher son comportement distant ? Être en colère après lui parce qu'il l'était contre elle ? Pouvait-elle lui faire une remarque au sujet de toutes les fois où elle avait essayé de l'approcher et où il avait délibérément tourné les talons pour l'éviter ? Elle n'en avait pas l'impression.

    Celle-ci ne fit aucunes remarques sur le coup et décala juste le livre qui l'intéressé et avec lequel elle s'était dirigée vers cette table. Des deux mains, elle saisit ensuite celui avec lequel Theodore travaillait et le tourna vers elle, puis réitéra son geste avec son manuel d'Etude des moldus tome 3.

    - Theodore, je... retenta-t-elle finalement après une lecture en diagonale.
    - Tu peux m'aider oui ou non ? Redemanda Nott. Je dois rendre ce devoir lundi à Burbage et j'aimerais bien l'avoir terminé ce soir. Demain je suis censé aider Zach à réviser sa botanique.

    Hermione se mordilla la lèvre, déçue du comportement de son ancien petit ami. Agressif, froid, distant, elle n'était pas habituée à ce qu'il ne se comporte ainsi avec elle.

    - On peut en parler un peu, tu ne crois pas ?

    Le serpent la regarda, froidement. D'un mouvement sec il ramena à lui les deux livres désormais tournés vers Hermione et les ferma d'un geste brusque. Après quoi il mit tout en vrac dans son sac. Parchemin, encre, plume et livres allaient se croiser, s'entrechoquer, s'abimer, se briser.

    La bibliothèque, vide, proposait énormément de tables inoccupée qu'il valait mieux prendre avant que la tendance ne s'inverse. A cette heure-ci, les élèves présents étaient là pour travailler et mis à part quelques chuchotements, il n'y avait aucune gêne sonore.

    Or il y avait de fortes chances pour que cela ne soit plus le cas l'après-midi.

    - Non Granger, je ne crois pas. Je crois qu'on s'est tout dit. Et il ne faudrait pas que Weasley ou Potter nous voit nous parler. Ils pourraient mal le prendre.
    - Ils dorment encore, murmura-t-elle. De vraies marmottes ces deux là.

    Stupéfait, Theodore posa son sac sur la table et en ressortit ses affaires. Sans pour autant s'asseoir de nouveau. Hermione se retint de rire en comprenant qu'il s'apprêtait à mettre un peu d'ordre.

    - Et c'est pour ça que tu es là. Sinon tu n'aurais jamais cru qu'on devait parler, finit-il par dire.
    - Les choses ne sont pas devenues plus simple, tu sais. Ils ne comprendraient pas ; vraiment pas. Pour eux tu es un fils de mangemort... tu es comme Malefoy à leurs yeux.

    Le serpent claqua son manuel d'Etude des moldus tome 3 contre la table, ce qui lui valu une réflexion de la part de la bibliothécaire à qui il adressa un sourire d'excuse avant de reprendre place assise devant Hermione.

    Ainsi il serait plus discret, l'espérait-il.

    - Tu n'as aucun compte à leur rendre, rappela Theodore, amer. Tu n'as pas besoin de leur autorisation pour... pour sortir avec quelqu'un. Tu es grande, tu es intelligente ; mince quoi !
    - Calme-toi, Theo, demanda la lionne.
    - Theodore. Je m'appelle Theodore. Et pour toi... c'est Nott.

    Sur ce : il se leva et quitta la bibliothèque après avoir été montrer à madame Pince quel livre il emmenait avec lui.


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  • - Pourquoi tu ne l’as pas quittée avant qu'elle ne le fasse ? Demanda Blaise, un sourcil levé. Puisque c'était quand même prévisible qu'elle n'allait pas te choisir.

    Theodore fit claquer sa langue contre son palais et jeta un regard noir à son voisin. Tous deux affalés sur un canapé de leur salle commune, juste en face de la cheminée, c'était Zabini qui avait fait le premier pas en lui demandant ce qui n'allait pas. Lui c'était attendu à une remarque concernant son incapacité à dissimuler ses émotions mais jamais elle n'arriva.

    Bien qu'il aurait peut être été préférable d'avoir ce genre de réflexion plutôt que d'entendre la suggestion de son camarade.

    - J'avais un peu d'espoir.

    L'autre donna une grosse tape sur la cuisse de son ami et n'ajouta rien, ce dont Theodore lui fût reconnaissant. S'il était allé se réfugié dans les cachots, c'était dans le but d'être seul avec ses pensées noirs, à ruminer et regretter ses mots. S'il n'avait rien dit, peut être qu'ils n'en seraient pas là actuellement.

    Là. Où ? Nulle part. Et c'était bien ça le problème.

    - Un problème Nott ? Demanda Drago.

    Le jeune mangemort venait d'arriver. Au fil des jours, Theodore, Blaise et les autres voyaient des cernes se former sous ses yeux, ses joues se creuser à force de sauter les repas et de ne pas dormir suffisamment la nuit... mais ils étaient bien les seuls à le remarquer.

    Le fils Malefoy savait donner le changer ; tant que tout le monde pensait qu'il allait bien alors tout allait pour le mieux. Il parvenait à s'en convaincre, ou presque.

    - Il s'est fait plaquer, expliqua Zabini à la place de Theodore. Mais faut pas qu'il s'en fasse : une de perdue... dix de retrouvées.
    - En même temps quand je vois le mal qu'il a eu à en avoir une, je me demande comment il aura les dix.

    Les yeux vairons qui s'arrêtèrent sur lui firent rire le blond plus qu'autre chose.

    - Ecoute Nott, c'est malheureux pour toi que tu ne sois plus avec Granger mais j'ai quelque chose à te proposer... et ça devrait te plaire.

    Les bras croisés sur son torse et les pieds posés sur la table basse devant lui, Theodore continuait de regarder Malefoy mais son regard changea. Moins dur, plus curieux.

    - Mais tu ne pourras me poser aucune question, ajouta Drago. Et si tu le fais tu n'auras pas de réponse.
    - Je t'écoute, Malefoy. Mais sache que si ça a rapport, de près ou de loin, avec ce dont on a parlé la dernière fois dans les toilettes : la réponse est non.
    - Ne vend pas l'écaille du dragon avant de l'avoir enlevée, Nott.

    oOo

    Theodore venait d'arriver au cours de potion avancée des sixièmes années. Ils n'étaient pas nombreux à avoir continué cette matière là après leur Brevet Universel de Sorcellerie Elémentaire. Quatre Serdaigle, trois Gryffondor, un seul Poufsouffle... et eux : quatre Serpentard. Seulement.

    Drago, Blaise et Eliza étaient les trois camarades qui entouraient Nott. Et seul le deuxième était dans les bonnes grâces du très partial professeur Horace Slughorn.

    Lors de la première heure de cours de l'année, il avait majestueusement ignoré les fils Malefoy et Nott et était parfois allé jusqu'à faire de désagréables remarques au sujet de leurs pères. Ironie du sort : c'était le blond aux yeux gris qui réagissait le plus mal et le brun aux yeux vairons qui n'avait semblait-il que faire de ce que pensait le nouveau professeur de potions.

    - Votre devoir était presque parfait, monsieur Zabini, vous méritez un optimal ! Se réjouit-il en distribuant les parchemins que tous avaient dû rendre deux semaines plus tôt. Nott et Malefoy, acceptable, pensez à vous mettre au travail ; l'année prochaine c'est les ASPIC je vous rappelle. Mademoiselle Moon, excellent : c'est un Optimal bien mérité que vous avez là.

    Drago et Theodore avaient beau ne pas s'apprécier et d'être souvent en désaccord, cela ne les empêchait pas de pouvoir avoir un avis semblable au sujet d'un de leur professeur.

    Subir les remarques concernant Theophile Nott, son arrestation et la cause de celle-ci était une chose qu'était capable de faire le brun, il savait même les accepter sans rechigner et rien laisser paraître. En revanche, il avait conscience de ne pas mériter d'être laissé à l'écart.

    Le vieil homme bedonnant adressait à présent ses éloges et critiques aux quatre aigles suivant son cours et les huit autres élèves en profitèrent pour parler entre eux.

    - C'est une blague ? Demanda Blaise en arrachant presque des mains de Theodore son parchemin. J't'ai piqué ton devoir et j'ai recopié en retirant quelques trucs.
    - Heureusement que ce n’est pas lui qui notera l'année prochaine, murmura Eliza.

    A son tour, la jeune fille prit des mains de son voisin le parchemin rédigé par Theodore. Alors que Blaise continuait d'essayer d'expliquer le pourquoi du comment des notes, et que les deux autres l'écoutaient parler sans grand intérêt, Moon commença à lire.

    De son autre main, l'Irlandaise prit également celui de Drago qui ne protesta pas occupé à entamer un pendu avec Nott.

    - Monsieur... les devoirs de Malefoy et Nott sont plus complets.
    - Mademoiselle Moon, réprimanda-t-il.

    Elle baissa ses yeux verts vers sa table.

    - T'en fais pas Elie, murmura Theodore à son adresse. Et ton mot est "partialité" Malefoy.
    - Au moins Rogue était partial... mais notait une copie d'après la copie. Granger n'a jamais eu de Pitoyable en potion.


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  • Enfoncé sur sa chaise, Theodore, comme à son habitude, ne cachait pas ce qu'il pensait. Il détestait qu'on ne lui laisse pas le choix. D'abord Drago, quelques jours plus tôt, qui l'entrainait dans les toilettes où ils avaient eu une conversation pour le moins déplaisante et qui lui restait un peu trop en mémoire ; et maintenant Hermione qui l'obligeait à rester à la bibliothèque pour y avoir une discussion.

    Il se doutait bien du sujet qui, immanquablement, serait mit sur le tapis. D'accord, dans un premier temps, il pourrait très facilement gagner des points en mettant Weasley et Potter sur le tapis. Le comportement du premier, quelques heures plus tôt, et le silence de la brune l'avait blessé mais surtout énervé. Sauf qu'ensuite... viendrait le tour de Zacharias.

    Or le Poufsouffle n'avait rien à voir dans l'histoire. Il évitait le plus possible d'avoir à adresser la parole à la Gryffondor, et s'était contenté de l'insulter allégrement dans ses lettres lorsqu'il avait apprit qu'elle était désormais sa petite amie. Smith ne supportait pas Granger, sa manière d'être et son air de je-sais-tout. Lorsqu'en cours il la voyait sautiller sur sa chaise, bras tendu, afin d'être la plus visible possible, c'était à grand peine qu'il parvenait à retenir ses remarques.

    - Tu es fier de toi, je suppose ? Demanda-t-elle finalement. Tu as obtenu ce que tu voulais : une dispute entre Ron et moi.
    - Tu n'as pas besoin de moi, il me semble, pour être te disputer avec lui ; vous y parvenez très bien sans mon aide.

    A son regard, il su qu'il était allé trop loin mais le mal était fait et il était hors de question qu'il ne revienne sur ses paroles. On ne lui reprocherait pas son honnêteté. Hermione tendit le bras puis essaya d'attraper une des mains que Theodore avait posé sur la table. En rythme, il pianotait sur le bois gravé de l'espace de travail et ne s'arrêta que pour empêcher la jeune fille de le toucher.

    - Theodore ce n'est pas facile pour moi de leur dire, tu le sais.
    - Tu as eu deux mois de vacances pour le faire, répliqua-t-il, sèchement. Un voyage en train... et trois semaines de cours. Je pense que tu as eu amplement le temps.

    Elle hocha la tête et baissa les yeux quelques secondes en direction du sol. Puis, comme le Serpentard un peu plus tôt : elle essaya que leurs regards se croisent. Yeux dans les yeux, être honnête était censé être plus facile.

    Mais les choses étaient rarement simples lorsque raisons et sentiments se mélangeaient.

    - Harry aurait pu comprendre, admit-elle. Mais Ronald est un être... buté et impulsif. Il aurait été capable d'aller à ta rencontre et de te... refaire le portrait.

    Les sourcils noirs de Theodore se levèrent avec une synchronisation parfaite.

    - Me crois-tu assez stupide pour croire que ceci est la vraie raison de ton silence ? Questionna-il en retour. J'ai toutes mes chances face à ton Weasley.

    Peu convaincue, Hermione le montra en le détaillant de bas en haut même si la table empêchait de voir l'entière vérité. Grand et maigre, sa peau pâle ne faisait qu'accentuer l'air fragile qu'il avait. Face à Ronald, ou n'importe qui d'autre, ses chances de l'emporter dans un corps à corps demeuraient faibles.

    - Theodore.
    - Zach est au courant, murmura le serpent en regardant la brune. J'ai mis mes amis au courant, moi.
    - Tu n'avais pas autant de soucis à te faire que moi. J'avais peur pour toi ; tu peux le comprendre ou pas ?

    Sans essayer de ne pas faire de bruit, Nott éloigna sa chaise de la table. Il se redressa ensuite dessus et, bien droit, toisa Hermione. Jamais elle n'avait eu autant l'impression d'être à un Serpentard.

    Pis encore : un Serpentard qui s'inspirait du comportement détestable de Malefoy.

    - J'avais peur pour moi, avoua-t-il à voix basse. De ce que Blaise dirait, de ce que Malefoy dirait... et eux ils me font peur. Bien plus que ton Weasley de pacotille. A côté d'eux, ton rouquin n'est rien.

    Ils avaient de la chance d'être dans un coin reculé de la bibliothèque et, de ce fait, éloigné de la terrible bibliothécaire. A autant parler, si leur place n'avait pas été celle-ci : ils auraient dû prendre la porte depuis un moment.

    - Je ne te demande pas grand chose, Hermione. Je ne te demande pas la lune. Je ne te demande pas de... faire l'impossible ni de commettre un meurtre. Je te demande juste de ne pas avoir peur de parler à tes amis, de leur expliquer la situation... de ne pas avoir honte de tes sentiments.

    Pourquoi, en formulant le dernier mot, Theodore ne pu s'empêcher d'hésiter et se sentir mal à l'aise. Pourquoi avait-il l'impression de ne pas être en droit de dire tout ceci ?

    - Theodore, essaya-t-elle de dire avant de se faire couper.
    - Je sais que je n'ai pas à faire ça ; que je ne suis pas en droit de te demander ça mais...

    Inquiète, Hermione le laissa continuer.

    - Mais je refuse de toujours devoir réfléchir à deux fois avant de t'approcher ; de toujours devoir attendre que tu sois seule pour pouvoir te parler sans me retrouver avec une baguette pointée sur moi.

    Le brun parlait vite ; comme s'il espérait que cela lui simplifierait la vie, qu'une fois dit... tout irait mieux, que ce serait oublié. Comme pour oublier qu'il était en train de briser ce qu'ils avaient difficilement su construire.

    - Dis leur Hermione, s'il te plaît.
    - Je regrette, Theodore... je regrette sincèrement.


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  • - Hermio...
    - Fou le camp, Nott, l'interrompit un rouquin menaçant qui sortit de suite sa baguette. J’hésiterais pas à m'en servir, crois-moi !

    Dans un premier temps, le serpent ne s'intéressa pas à Ronald Weasley. Il était plus important, pour lui, d'attraper le regard d’Hermione. Regard facile à déchiffrer, mais celle-ci savait comment s'y prendre pour éviter que cela n'arrive. Dire qu'ensuite elle allait lui reprocher de ne rien faire et de l'éviter.

    Elle détournait sans cesse la tête, juste avant que les yeux de Theodore ne croisent les siens. Il lui était impossible de rester insensible au regard de chien battu qu'allait lui adresser son petit ami, même sans s'en rendre compte. L'avoir, face à elle, était déjà trop.

    Une des nombreuses choses qui avaient fait que, pour Hermione Granger, Theodore Nott n'avait pas été qu'un garçon de son année, que le cinquième Serpentard et certainement pas un ennemi supplémentaire... était sa manière d'être. Il ne s'en était jamais personnellement prit à elle, ni à aucun de ses amis. Il n'avait jamais eu un mot plus haut que l'autre (du moins : pas en public). Il savait se montrer respectueux et fidèle en ce qu'il croyait.

    Le brun n'avait pas été qu'un mouton. Tenir tête à Malefoy ne le dérangeait pas mais ne l'aidait pas. Il avait beau être un Serpentard mais, à lui seul, il avait permis de remettre beaucoup de préjugés en question. Pas tout ceci dit... et là était le problème.

    - Suis-je supposé m'enfuir en courant ? Demanda-t-il d'une voix lente. Weasley ?

    Le dernier des six fils qu'avaient eu Arthur et Molly Weasley lança, suite à cette remarque, un regard assassin à son camarade. Sa baguette toujours en main, il mettait au défi Theodore d'avancer et de continuer à parler. Chose qu'une personne censée ne ferait pas.

    Hermione, quand à elle, persistait à éviter les yeux vairons du second garçon. La déception s'ajoutait aux autres sentiments qui l'assaillaient. Elle ne s'était pas attendue à ce genre de comportement de la part de son petit ami.

    Blessé, Theodore ne la quittait pas des yeux. A la voir, il avait la désagréable impression d'être l'unique coupable de l'histoire, d'être celui qui était venu leur chercher des noises. A la voir, l'on pourrait croire qu'il méritait d'avoir la baguette du lion pointé sur lui.

    - Ne t'approche pas de Hermione, siffla le Gryffondor. Sale serpent.
    - Sinon quoi, Weasley ? Demanda-t-il effrontément. Il est beau, le préfet de Gryffondor.

    Le rouquin allait répondre à l'attaque quand la main de son amie se posa sur son épaule dans le but de le faire taire. Mais si, de ce fait, il garda le silence, cela ne l'empêcha pas de continuer à foudroyer Nott du regard et à le menacer de sa baguette. Pointée sur le torse de l'élève de la maison ennemi, elle restait parfaitement alignée à son bras qui demeurait tendu... sans faiblir.

    - Baisse cette baguette, ordonna une troisième voix. On ne menace pas les autres élèves, Weasley, et certainement pas lorsque l'on est préfet.

    Surprit, Theodore dévisagea Ernie Macmillan qui venait d'arriver et prendre la parole. Difficile de comprendre ce qui poussait ce Poufsouffle à donner cet ordre. Certes, il était l'un des deux préfets de Poufsouffle, mais il avait plutôt fait profil bas depuis sa prise de fonction.

    Hermione choisit ce moment pour réagir. Doucement, elle posa une main sur l'arme de son meilleur ami et exerça une légère pression sur celle-ci pour le pousser à la baisser. Ainsi : le serpent n'était plus menacé.

    - Merci, murmura ce dernier à l'attention du blaireau. En voilà au moins un sur qui on peut compter.

    Après avoir adressé un regard qui en disait long sur le fond de sa pensée à la lionne, il tourna les talons et s'éloigna de plusieurs pas avant de finalement rediriger son regard sur elle et uniquement sur elle.

    - Il y a quelques temps... tu me demandais ce qui coinçait entre nous, rappela-t-il. Je pense que tu as une partie de ta réponse.

    Sans attendre une réponse de sa part, le brun parti à toute allure. Hermione désormais seule avec Weasley, puisque Ernie était parti en direction du parc, avait affaire avec les sourcils froncés du rouquin qui n'attendait qu'une chose : des explications.

    - Depuis quand tu es Hermione pour Nott ?

    oOo

    Assis à sa place habituelle, à l'écart des autres élèves, Theodore rédigeait consciencieusement le début du devoir de potions qu'ils avaient à faire pour la semaine suivante. Un unique livre était ouvert devant lui, ce qui relevait du miracle.

    Plus les jours passaient et plus la bibliothèque se remplissait. Le bruit devenait plus présent, les ricanements et gloussements également. Madame Pince avait beau réclamer le silence toutes les cinq minutes, ce qu'elle gagnait était vite reperdu. Ce qui avait le don d'agacer le serpent.

    Quelqu'un tira la chaise en face de lui et s'installa. Ce n'était ni Blaise ni Zacharias qui étaient tous deux beaucoup plus bruyant et qui ne venaient en ces lieux qu'en cas d'absolu nécessité. Curieux, le brun leva les yeux pour les rebaisser aussitôt.

    - Regarde-moi, Theodore, claqua Hermione.
    - Je dois y aller. Zach m'attend dehors.

    Il allait rebouchonner son pot d'encre lorsqu'une main féminine capture son bouchon avant lui.

    - Smith attendra alors. Il faut qu'on parle, toi et moi.

    Les épaules du garçon s'affaissèrent. Après avoir soupiré pour bien montrer que cela ne l'enchantait guère, il nota sur le brouillon en face de lui la page qui l'avait intéressé dans le livre puis le referma. Il laissa son parchemin déroulé et posa sa plume sur le côté afin de ne pas le tâcher.

    - Et de quoi veux-tu parler, Hermione ?
    - De toi. De moi. De nous.

    Les yeux dans les yeux, la Gryffondor et le Serpentard préféraient laisser la parole à l'autre. Se connaissant, malgré les surprises désagréables connues depuis la rentrée, ils savaient tous deux que cette conversation tournerait mal.

    - Que veux-tu que je te dise ? Questionna finalement Theodore.


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  • Réveillé depuis de longues minutes, Zabini entendait l'occupant du lit voisin se tourner et se retourner. Theodore n'était pas de ceux qui parlaient dans leur sommeil mis à part lorsqu'il se réveillait capable de prévoir un évènement futur.

    Il hésitait. Devait-il quitter son lit et aller voir comment allait Nott, ou pouvait-il rester emmitouflé dans ses draps bien chaud sans avoir à se sentir coupable.

    - Teddy ? Appela finalement Blaise à voix basse et surprit. Ca va pas ?

    Assis sur le bord de son lit et les pieds par terre, le brun dodelina simplement de la tête. Ce fût avec peine que son camarade pu voir la réponse. Leur dortoir était plongé dans une obscurité quasi-totale. A cette heure avancée de la nuit, les bougies étaient toutes éteintes, les rideaux tirés et c'était avec peine que quelques rayons de lunes venaient éclairer leur dortoir.

    Qu'il aurait aimé prendre sa baguette et faire apparaître une petite flamme afin d'allumer une chandelle ; ou alors utiliser un lumos d'une puissance plutôt faible. Ainsi, prendre un livre et se plonger dedans aurait été possible. Theodore n'avait pas envie de se rallonger, fermer les yeux et revoir les mêmes images.

    Sa curiosité, dans un premier temps, avait été frappée. Etait-ce un simple cauchemar, d'apparence bien réaliste tout de même ? Ou alors était-ce des images d'un avenir proche... ou très lointain. A présent, savoir n'était plus sa priorité : dormir oui.

    - Alors dors, marmonna le premier. Et fais as de bruit demain matin en te levant, sinon je te fais manger ton livre d'étude des moldus.

    Sur ces paroles pleines d'amour, Blaise se tourna dans son lit et tournait dorénavant le dos à Nott. Sa main droite attrapa son drap et le tira jusqu'à son épaule puis il enfoui son nez dans son oreiller.

    Theodore soupira et cinq minutes plus tard : repassait enfin sous ses couvertures et se rallonger. Les yeux grands ouverts et fixés sur le plafond, il laissa le sommeil reprendre ses droits.

    Il n'espérait qu'une chose : que les images ne reviendraient pas. Si jamais c'était le cas, il descendait dans la salle commune et s'installait dans un canapé où il comptait bien lire jusqu'à ne plus pouvoir garder les yeux ouverts.

    oOo

    Zacharias, en toute hâte, posa son sac au pied de la table puis en sorti un rouleau de parchemin vierge ainsi qu'une plume et un pot d'encre noire. En règle générale, il essayait d'arriver en avance aux cours d'étude des moldus afin de tenir compagnie à Theodore ; sauf que ce matin là : son réveil n'avait pas sonné.

    Même s'il soupçonnait là une basse manœuvre de la part de John, voire de Justin, qui devait souhaiter prolonger sa nuit de quelques minutes voire heures s'il était chanceux.

    Son retard l'empêchait donc de déjà connaître la raison des cernes que son voisin avait sous les yeux. Ses affaires déjà devant lui, Theodore avait la tête appuyée sur sa main et s'appuyait contre le mur. Lui aussi avait dû souhaiter pouvoir dormir plus.

    - Ca va Ted ? Demanda-t-il alors. Les gens normaux dorment la nuit, tu sais.

    Nott leva ses yeux endormis en direction de Zacharias exceptionnellement mal coiffé.

    - Crabbe a ronflé toute la nuit.

    Mensonge que ne cru pas un instant Smith, Theodore étant un sorcier équipé d'une baguette en parfait état de fonctionnement, mais il opta pour la prudence qui voulait qu'il ne le laisse tranquille et ne lui pose pas plus de questions. Libre au serpent de ne pas se justifier ; il n'avait de compte à rendre à personne et parlerait si besoin.

    Le professeur Burbage, avant de commencer son cours, se positionna devant la table des deux bavards et leur réclama le travail supplémentaire qu'ils avaient eu à faire. Une fois les deux rouleaux en main, elle demanda si la leçon était comprise à présent et s'ils allaient cesser leurs bavardages.

    Elle manquait toutefois de conviction.

    - Qui peut me rappeler l'utilité d'un téléphone ?

    Bien entendu, Hermione fût la première à lever la main; bien vite imitée par Su Li et Kevin Entwhistle, deux élèves de Serdaigle, mais elle resta la seule à sautiller sur sa chaise afin d'être bien visible. Les deux bleus n'avaient jamais rien fait pour sortir du lot d'élèves ou se mélanger avec. En général, ils restaient à deux, parfois rejoins par d'autres membres de leur maison mais ces deux là évitaient soigneusement Poufsouffle, Serpentard et Gryffondor, toujours collés l'un à l'autre.

    Zacharias avait déjà trouvé, de son côté, le moyen de s'asseoir en travers de sa chaise. Un bras appuyé sur le dossier, il s'était tourné en direction de Theodore, qui de son côté était à moitié affalé sur sa table.

    - Monsieur Smith, peut être ?

    L'amie de Harry Potter et Ronald Weasley vit Nott ricaner et pousser son voisin à répondre. Agacée, elle se ravisa donc à baisser la main et écouter le noir et jaune répondre à la question.

    - Et vous, monsieur Nott, peut être pourriez vous nous expliquer comment fonctionne une machine à laver et à quoi elle sert.

    Charity interrogea plusieurs autres élèves ; le lave vaisselle, l'avion, la télévision ou encore la climatisation : plusieurs sujets étudiés au cours des deux années déjà écoulées y passèrent.


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