• Chapitre 28

    Les deux élèves en sixième années à l'école de sorcellerie et membre de la maison de Salazar Serpentard s'étaient retirés de l'allée principale de Pré-au-lard et se trouvaient à présent face à face devant la Cabane hurlante. Ce lieu, célèbre pour être l'un des endroits les plus hantés de Grande Bretagne, attirait principalement les élèves de troisième année lors de leur première sortie dans le village sorcier. Le chemin pour s'y rendre étant enneigé et en pente, rares étaient les courageux qui descendaient pour l'admirer en plein hiver.

    - Non mais tu es complètement malade ! S'emporta Theodore. Complètement malade ! Est-ce que tu as conscience de ce que tu viens de faire ? Est-ce que tu sais dans quel pétrin tu viens de te mettre ? Complètement malade.

    Drago regardait son camarade de dortoir s'énerver, un sourcil haussé. Il l'entendait lui hurler dessus sans vraiment l'écouter. Ils n'étaient peut être que deux devant la vieille bâtisse délabrée, mais la donne pouvait changer d'une minute à l'autre. Malefoy surveillait donc les alentours afin de ne pas se laisser surprendre par l'arrivée d'autres étudiants qui pourraient être mis au courant de quelque chose qu'ils feraient mieux d'ignorer.

    Theodore faisait les cents pas. Répétait inlassablement ses "complètement malade" en faisant des allers-retours entre le blond et la barrière censée empêcher les sorciers d'approcher la cabane. C'était Malefoy qui venait de lancer un interdit, mais c'était pourtant bien Nott qui semblait le plus inquiet.

    - Malefoy, insista le premier en se tournant vers lui et le regardant. Ton père est à Azkaban parce qu'il était présent au ministère la nuit où le retour de Tu-Sais-Qui est devenu officielle. Ton foutu père est un mangemort reconnu ! Si jamais il venait à se savoir que Rosmerta a été mise sous imperium... il est certain qu'une enquête sera ouverte.

    Les grands gestes que ne cessait de faire l'autre serpent agaçaient au plus haut point le second. Lui qui appréciait tant les gens ayant un minimum de retenu, les gens capables de maîtriser leurs émotions... avait de quoi vouloir s'arracher les cheveux lorsqu'il était face à Nott.

    - Et ils finiront forcément par se tourner vers les élèves de Poudlard, poursuivit-il sans cesser ses amples mouvements. Tiens ! Il  y avait une sortie à Pré-au-lard ce jour là ! Mais quel hasard !
    - Nott... calme toi.
    - Et qui ils soupçonneront en premier ? Demanda-t-il. Potter ou toi ! Le survivant ou le fils d'un putain de mangemort !
    - Tu l'es aussi, répliqua Drago, entre ses dents. Tu n'es pas mieux que moi.
    - Bien sur que si ! Moi... moi je n'ai rien sur mon bras ! Grinça Theodore entre ses dents. Je n'ai rien. Il n'en est pas de même pour toi, ce me semble.

    Le ton montait entre les deux verts et argents. Cette fois : Blaise n'allait pas arriver pour les séparer. Cette fois, il n'allait pas leur hurler dessus pour les calmer. Cette fois : il ne pourrait pas éloigner Drago et Theodore. Personne ne viendrait les interrompre : ils y avaient bien veillés.

    Pourtant, on devait forcément les entendre. Ils n'étaient pas loin des Trois Balais, assurément l'endroit où il y avait le plus de monde. Comment se pouvait-il qu'aucuns sorciers n'ait encore été attiré par les cris entendus ?

    - Je dois réaliser l'impossible et je ne sais pas comment faire ! Finit par hurler Drago. Je suis paumé, Nott. Complètement paumé ! Alors au lieu de me faire des remontrances comme si j'étais ton gosse : tu ferais mieux de m'aider.
    - Pourquoi le ferais-je, Malefoy ? Tu m'as clairement dit que tu pouvais te passer de mon aide, rappela le brun, un sourire aux lèvres. De plus c'est ta mission... nullement la mienne.

    Furax, le blond s'avança en direction de Theodore. Jusqu'alors, ils avaient jugés bon de se tenir éloignés l'un de l'autre, par mesure de précaution... mesures qui n'avaient plus aucuns sens. Baguette d'aubépine en main, le jeune mangemort la leva en direction de son adversaire.

    Sa main tremblait. Son bras avait de la peine à rester tendu dans sa direction. Drago semblait à la fois perdu et en colère. Les larmes aux yeux, Theodore sentait qu'ils n'étaient plus loin du point de non retour. Et cela ne faisait que rendre Malefoy plus dangereux.

    Trop dangereux même.

    - J'espère au moins que tu es fier de toi, le provoqua pourtant Nott. Fier de ce que tu viens de faire. Il s'agit d'un sortilège impardonnable, Malefoy ! Impardonnable ! Il est placé au même niveau que le doloris et le sortilège de mort ! Par Merlin... mais as-tu conscience que tout acte à ses conséquences ?

    Drago s'approcha du brun et l'empoigna par le col de sa veste puis lui planta sa baguette sous la gorge. S'étant isolé afin de ne pas être importunés par n'importe qui : ils étaient comme seuls au monde.

    Et les seules limites qui existaient encore étaient celles qu'ils se donneraient.

    - Tu ne sais pas de quoi tu parles, cracha le blond. Tu ne sais rien. Rien du tout. Tu ne comprends rien. Tu n'es pas à ma place. Tu penses être mieux que moi, tu penses être en droit de me juger... mais ce n'est pas le cas, Nott. Tout ce que tu as le droit de faire : c'est te taire et me laisser faire mon travail !
    - Je ne suis pas certain que ce que tu fais mérite le nom de travail.


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