• Chapitre 7

    Lorsqu'on les autorisa à rejoindre leur dortoir, un brouhaha phénoménal naquit. C'était à peine si les étudiants s'entendaient encore parler, on voyait les lèvres bouger mais rien ne les quittaient. Le quatuor enfin complet, ils se dirigèrent tout naturellement vers la salle commune, en retrait par rapport aux autres puisqu'ils connaissaient d'ores et déjà le mot de passe.

    C'était comme s'ils ne s'étaient pas vus depuis des mois. Ils se parlaient, se racontaient plus ou moins les vacances écoulées. Deux d'entre eux parlaient principalement, le roux et la brune, les deux autres se contentaient de les écouter et d'éluder leurs potentielles questions. "Qu'est ce que t'as fais toi ?" "Baaah pas grand chose. Rien." Et s’ils n'y croyaient pas, ils en concluaient qu'ils ne voulaient pas le raconter.

    Rapidement ils se retrouvèrent tous les uns sur les autres sur un canapé. Hermione et Harry servaient de coussins aux deux autres. Theodore avait laissé tomber sa tête sur les genoux de la première, quand Ronald somnolait sur l'épaule du second.

    - Je... je vais monter.

    Tous lui souhaitèrent bonne nuit mais aucun ne l'accompagna. Non qu'ils n'en avaient pas envie, mais ils avaient compris que s'il partait ce n'était pas tant pour dormir que pour s'isoler.

    Il monta calmement jusqu'au dortoir puis se laissa tomber sur le lit face à sa malle. Durant quelques minutes, qui lui parurent être des heures, il observa silencieusement le plafond. Le brun remarqua donc de nombreuses imperfection sur ce dernier, quelques trous aussi (et se demanda comment diable on pouvait faire autant de trou dans un plafond, même en sept années d'études.)

    Puis Theodore ouvrit sa valise et commença à la vider. Alors qu'il sortait un lot de pull de cette dernière, un livre glissa et tomba au sol. Intrigué par cet objet qu'il n'avait jamais vu, il posa provisoirement ses vêtements sur son lit pour ramasser le mystérieux item.

    Il ne s'agissait non pas d'un livre comme il l'avait cru mais d'un petit carnet noir. Il était encore en assez bon état, même s'il semblait avoir quelques décennies déjà. Ca n'en était qu'un peu plus flagrant lorsqu'il l'ouvrit et découvrit des pages jaunies par le temps. Theodore, curieux, le feuilleta rapidement afin de trouver un mot qui puisse l'aider à découvrir qui était son propriétaire, ou savoir comment et pourquoi il s'était trouvé en sa possession. Mais rien. Comme s'il n'avait pas de propriétaire.

    Ne souhaitant pas laisser le mystère à l'abandon, Theodore se redressa et échangea le carnet contre ses vêtements. Les derniers se retrouvaient de nouveaux entre ses mains, quand le premier était abandonné sur les draps. Il se hâta ensuite de les ranger dans l'armoire.

    Le reste de sa malle fût vidée à la va-vite, le petit carnet l'intriguait trop. La curiosité est un vilain défaut, mais aimer être ignorant ne semble guère plus louable pour le jeune garçon.

    Enfin la malle fût vidée dans sa quasi totalité. Il la rangea donc sous la dernière étagère et bondit sur son lit pour s'emparer du carnet. Il le tourna, une nouvelle fois, dans ses mains. L'observa sous toutes ses coutures, sous tous les angles.

    Petit et noir c'était chose certaine. Vieux, assurément, au vu des pages qui paraissaient encore plus jaune que précédemment. Enfin, il remarqua au dos, écris en petit, un nom. Content d'avoir pu mettre un nom sur la personne ayant égaré ce cahier au milieu de ses pulls, il déchanta bien vite : ça ne pouvait être ce "Jedusor" qui l'avait eu en sa possession en dernier, sinon comment l'aurait-il obtenu, lui ? Il y avait donc quelqu'un d'autre. Il chercherait plus tard.

    Le gamin prit une plume de son plumier, un pot d'encre, l'ouvrit et y trempa sa plume. Il ouvrit le carnet à la première page et écrivit "Brouillon". Ensuite, il tourna la page pur vérifier que son encre ne transperçait pas, sinon quoi il aurait été bien embêté. Il n'y avait rien au dos... ni devant d'ailleurs.

    Enfin, si... il y avait quelque chose au recto de la page, mais certainement pas le bon mot. Une réponse, pour tout dire.

    " Comment ça "Brouillon" ?"

    Les yeux ronds de voir le journal lui fournir une réponse, il ferma le cahier, rangea son encre et sa plume et posa le tout sur sa table de chevet. Il rêvait éveillé, jamais un objet aussi vieux (et laid) n'aurait pu être muni d'une intelligence quelconque. A sa connaissance, il existait les plumes à reconnaissances vocales (et encore, ce n'étaient que des prototypes) mais des cahiers qui vous répondez... il mettrait sa main à couper que non.

    La curiosité, une fois encore, sembla l'obliger à reprendre le carnet et le rouvrir. Son attention était désormais entièrement vouée à l'item bien plus magique qu’au premier regard. Bien plus intéressant qu'on ne pouvait l'imaginer.

    " Tu es à Poudlard ?"

    Il fronça les sourcils, mais répondit par l'affirmative. Un journal ne pourrait certainement rien faire pour perturber cette année, Voldemort ne pouvait avoir trouvé refuge dans un être non vivant, quel intérêt y trouverait-il ?

    " Dans quelle maison ?"

    Et bien Gryffondor, assurément. Suivit ensuite le nom. Quand le journal comprit qu'il était un Nott envoyé à Gryffondor, il sembla surprit. Comme s'il connaissait son nom, la réputation qu'il tenait au sein des sorciers et...

    " Mais qui êtes-vous ?"
     


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  • Chapitre 6

    Au bout d'une petite heure de trajet, le compartiment de Theodore, Hermione, Seamus et Ginny était bien silencieux.

    La première année n'osait pas trop parler aux amis de son frère. Elle n'avait que peu côtoyé Hermione lors de son court séjour au terrier ; Theodore était un Nott, un serpent et quoi qu'en ait dit ses frères, il l'effrayait un peu, même si à l'instant présent ses craintes disparaissaient ; le blond était carrément parti vagabonder dans le train et était à éliminer. Hermione Granger, fidèle à elle-même, avait un livre entre les mains et le lisait.

    Quand à Theodore, il avait la tête posée sur la vitre et semblait profondément endormie. La meilleure amie de celui-ci baissa, un instant, son livre de devant elle pour le regarder. Une boule au ventre elle se souvint, malgré elle, de l'épisode des échecs, il y avait de cela deux mois environs. Au cours des vacances, elle n'avait cessé de se demander comment la partie se serait déroulée si la pièce de Theodore n'avait été sacrifiée. Auraient-ils gagnés si facilement ? Auraient-ils gagnés, tout simplement ? Elle n'en savait rien. Personne ne le savait.

    Elle commença, après un instant d'hésitations, à secouer son ami. Sans trop le brusquer, avec douceur, mais ça semblait rester trop vu le sursaut qu'il eut. Une seconde à peine, la brune eut l'impression de voir de la peur dans son regard... mais un instant seulement, guère plus. Alors elle ne dit rien. Parce que c'est tellement plus facile de ne rien dire, de faire comme si.

    - On est déjà arrivé ? Demanda-t-il doucement.
    - Ca ne va plus tarder, sourit la fille. Faudra qu'on commence à sortir nos robes.

    Il se frotta simplement les yeux avant de la regarder et lui sourire. Geste qu'elle lui rendit, ravie de voir qu'il semblait allait bien.

    Son teint pâle laissait Hermione supposer que Théophile avait de nouveau lever la main sur son fils ; mais sa gestuelle, ses paroles semblaient affirmer, hurler même, le parfait contraire. Alors elle ne dit rien et le laissa faire, nier l'évidence... s'il y avait quelque chose à nier comme elle le craignait.

    - Désolé, sourit Seamus en entrant dans le compartiment. J'ai vu Dean et... et Dean c'est...
    - C'est Dean, proposa simplement le brun, amusé.
    - Ya de forte chance pour que tu ais raison.

    Les deux garçons se souriaient. Le blond avait vraiment une bonne influence sur l'autre, il le faisait rire, sourire, vivre en quelque sorte. Il parvenait tout à fait naturellement, sans s'en rendre compte, à faire ce qu'aucun autre ne faisait hormis Zabini.

    - D'ailleurs Hermione... je n’ai pas croisé les deux zinzins manquant. Bizarre hein.

    Si deviner qui étaient les dits zinzins était une chose pas bien compliquée, la raison de leur absence était quand à elle inexplicable pour le moment. Ils avaient tous deux intérêts à avoir une bonne explication.

    Un lourd silence suivit malgré tout la dernière remarque du garçon aux cheveux blonds qui s'en rendit compte. A coups de plaisanteries vaseuses, de jeux de mots bancals et autres inepties de son ressort, il tenta (vainement avouons le) de se rattraper.

    Enfin le train ralentit puis s'arrêta totalement. Le petit groupe se dépêcha de sortir. Ils abandonnèrent Ginny qui dû rejoindre Hagrid et les barques.

    - Oh la classe, s'exclama Seamus. Des calèches magiques !
    - Magique ? répéta Theodore, intrigué. Je vois pas en quoi le fait qu'elles ne soient tirées ne les rend magiques.

    Les trois élèves qui tenaient compagnie à Theodore le regardèrent, surpris. Elles ne semblaient avancer que par le vide et non par un quelconque animal. Et pourtant il semblait on ne peut plus sérieux en disant ça.

    - Non ? S'inquiéta brièvement le brun. Vous... vous ne voyez vraiment rien ?

    Après qu'ils affirmèrent cette interrogation, le jeune Nott ne commenta plus et se contenta de jeter un simple coup d'œil apeuré vers ce qu'il semblait être le seul à voir.

    Toute la durée du trajet il ne se mêla pas aux conversations. Pourquoi ne voyaient-ils rien ? Pourquoi, lui, voyait-il quelque chose ? Et qu'était cette chose qu'il voyait ?

    Ce n'est qu'une fois à table, face aux plats vides et au choixpeau muet sur son tabouret qu'il se ré intéressa à la conversation en cours. Il tenterait de comprendre... mais plus tard. Il était trop tard, il avait trop faim, il était trop heureux d'être de retour ici pour que ça ne vaille la peine d'être gâché. Sans oublier qu'il commençait à s'inquiéter, comme les autres, de l'absence des deux autres garçons.

    - Tu penses qu'ils arriveront ? S’enquit Seamus à Theodore afin de le mêler un peu mieux. Harry et Ron.
    - Je pense oui...

    Et en effet quelques minutes après le début de la répartition, les portes s'ouvrirent sur Rogue qui poussaient sans ménagements les deux retardataires. Apparemment il était en colère... sans doute n'avait-il pas réussi à faire en sorte qu'ils ne soient tous deux renvoyés. Ils baissèrent la tête, prenant un air penaud, en s'asseyant, mais sitôt eut-il tourné les talons qu'un sourire s'empara d'eux.

    - C'était trop cool ! S'éclata le rouquin. Tu savais qu'il y avait un arbre assassin dans le parc.
    - C'est ça que tu appelles "cool" ? Mais c'est plus que ça c'est...
    - Dangereux ? proposa Hermione, d'un air innocent.
     


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  • Le jour J arriva au grand plaisir des deux Nott. Le père et le fils avaient pris soin de s'éviter depuis l'épisode de la librairie. Le premier un peu par défaut puisque s'il ne pouvait voir son fils... alors il ne le voyait pas, ce point était d'une logique infaillible. Pour le fils, le tout s'expliquait mieux : il ne voulait pas recevoir de nouvelles gifles.

    Le jeu du chat et de la souris s'était donc installé chez les Nott durant quelques semaines. Au plus grand désespoir de Dips, l'elfe de maison, qui devait encore plus courir à droite et à gauche qu'à l'accoutumée.

    L'enfant quitta son père sans un regard en arrière. Il ne vit donc pas le fin sourire, digne d'un mangemort, qui se dessinait sur le visage du vieil homme. Il traversa en courant le mur qui séparait le côté moldu du côté sorcier. Des yeux, il chercha ensuite sa meilleure amie. Il ne s'imaginait pas que ça serait une tâche si ardue... vu la tignasse qu'elle avait sur le crâne, elle devrait pourtant être repérable de loin.

    - Theo ! Appela-t-on, mais ça ne venait évidemment pas de Hermione, ce n'était pas sa voix, ni même son genre. Houhou ! Theo !

    Bien évidemment, ça ne pouvait qu'être Blaise. Qui d'autre pouvait donc se vanter de manquer d'avoir autant de tact qu'un éléphant n'avait de délicatesse ? Personne, ou alors, Theodore doutait avoir eu le plaisir de rencontrer cet énergumène. Pourtant, avant même que le brun ne daigne se tourner afin de s'intéresser un minimum au reptile, ce dernier était d'ores et déjà en train de lui bondir dessus.

    - Theooo ! Hurla-t-on de nouveau. Mon Theoo !

    De toute évidence, il s'était trompé et il existait bel et bien un double de Blaise. Mais en version Gryffondor, s'il vous plait. Une furie blonde, que Theodore avait apprit à supporter un peu malgré lui, se jeta à son tour dans les bras de son camarade de dortoir. Il fallait donc comprendre que prendre un serpent dans ses bras ne dérangeait pas le lionceau plus que nécessaire. Au plus grand bonheur de Theodore, qui aurait été forcé de laisser les deux en plan s'il avait dû choisir.

    Plein d'entrain, le nouvel arrivant demanda à son ami s'il avait passé de bonnes vacances. Tout en attendant une réponse, qui ne venait pas, il inspectait sous toutes les coutures le garçon. On aurait dit qu'il était étonné de l'état dans lequel il était. Comme s'il s'attendait à le voir démembrer, il n'était, en fait, pas si loin que cela de la vérité.

    - Theodore ?

    Cette voix, aucun doute il avait enfin près de lui la personne qu'il cherchait depuis tout à l'heure. Toujours plus petite que lui, probablement pour un long moment encore. Il profita de l'absence de son père, qui l'avait abandonné voilà un moment déjà (avant même qu'il ne gagne la voie 9 3/4 d'ailleurs), pour lui offrir le plus grand sourire qu'il pouvait afficher sur son visage. En guise de réponse, elle lui sauta au coup et lui embrassa la joue.

    Et parce que rarement on retrouve nos amis un à un, Fred et George arrivèrent précipitamment derrière le petit Nott et le soulevèrent, d'un accord commun, en guise de salut. A quelques pas se trouvait Percy qui les regardait faire, exaspéré il fallait l'avouer, mais l'on voyait malgré tout dans son regard, une pointe d'amusement.

    - Bonjour, sourit Molly Weasley.

    Il regardait la mère de la tribu de rouquin, avant de finalement dévier les yeux en direction de ses pieds et bafouiller un "bonjour madame" peu convainquant. Theodore cherchait Blaise, dont la présence aurait pu être rassurante, aussi étonnant celui puisse paraître, mais il avait prit la fuite... rien d'étonnant.

    Heureusement que l'on pouvait toujours compter sur les jumeaux pour agacer leurs parents et empêcher un silence, qui pourrait être embarrassant, de s'installer. Mais cette fois, si leur mère réagit à leur attaque, ce n'était pas sans raison : ils avaient raison. Ron et Harry semblaient s'être perdus et n'arrivaient toujours pas, alors que cela faisait tout de même de longues minutes qu'ils les avaient laissés de l'autre côté.

    - Ton père... ton père n'est pas avec toi, Theodore ? S'étonna Arthur Weasley, pour couvrir les paroles de sa femme qui s'agitait un peu trop. Il ne vient pas te dire au revoir ?
    - Allez allez ! Dans le train, les pressa la femme rousse, toujours aussi agitée. Ils sont peut être montés sans qu'on ne les voit.

    La ribambelle d'enfant s'exécuta. Personne, pas même Theodore, ne semblait prêt à énerver encore plus Molly Weasley. Ronald et Harry, par leur simple absence, avaient su la mettre dans tous ses états.

    Une fois à bord, les groupes d'âges se séparèrent. Les secondes années allèrent dans un compartiment ; les deux quatrième années rejoignirent Lee Jordan et le sixième année fit de même avec ils ne savaient trop qui.

    - Je... je peux venir avec vous ? Demanda d'une petite voix une petite rouquine, que Theodore avait aperçue à Fleury & Bott.

    Pour toute réponse, Ginny Weasley, l'unique sœur de Ronald, obtint trois sourires. Et parce qu'après tout, ils n'étaient pas bien plus vieux qu'elle, elle leur rendit leur geste et pénétra les lieux.

    Quelques minutes passèrent et Seamus continuait, comme tantôt, à fixer Theodore. Il y avait quelque chose qui clochait chez lui, mais quoi ?
     


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  • Chapitre 4

    - Ron m'avait parlé de Sheep et de toi, j'ai alors eu des doutes, osa enfin commencer Percy. Mais ça n'était justement que ça... des doutes.

    Imperceptiblement, Theodore se crispait. Et pour cause. Il comprenait parfaitement où n'allait plus tarder à en arriver le jeune homme de sixième année. Conclusion qui n'était ni pour lui plaire, ni pour le rassurer.

    Il réfléchit donc. Pour que le rouquin ne se souvienne encore de cela, c'était qu'il y était probablement, de près ou de loin, lié à elle. Et quel autre moyen de s'y attacher que d'être présent ?

    - C'était toi, Theodore ? Poursuivit-il, enfin lancé. Toi que Sheep à torturé. Ta mère qui fût tuée sous ton regard. Toi que mon père a recueillis pour te protéger.

    Percy énumérait le tout avec une certaine émotion dans la voix. Theodore était dans un état quasi similaire, il avait beau essayer de le cacher c'était une évidence.

    - C'était tout simplement toi, Theodore.

    La tirade avait rendu le brun muet. Surprise et émotion lui faisait perdre l'intégralité de ses moyens. Il avait beau avoir la tête levée en direction de Percy, il paraissait ne pas le voir. Il sentait quelques larmes pointer le bout de leur nez au coin de ses yeux, Theodore ne fit rien pour les faire disparaitre. Si elles avaient à couler, elles couleraient.

    - Mon père a dû en arriver à la même conclusion, sourit Percy. Il était réticent quand à ton... nom.

    Il réfléchissait à toute allure et tentait de remettre ses idées en ordre. Merlin, qu'il pouvait avoir horreur d'être prit au dépourvu et de ne pas savoir à l'avance le fin mot de cette histoire. Qu'il pouvait détester ne pas connaitre à l'avance la situation pour s'y préparer psychologiquement.

    - Tu y étais. Tu étais là ce jour là, formula-t-il, la voix tremblante comme jamais. Tu sais tout... et sans doute mieux que moi.

    Percy fronça les sourcils. Il avait beau ne pas savoir avec précision où voulait en venir l'ami de son frère, ça n'en restait pas moins légèrement évident. La question qui suivrait n'allait pas lui plaire, déjà parce qu'il s'agissait de "ça" justement.

    - Est-ce que... est-ce qu'elle a... est ce qu'ils l'ont...
    - De la plus atroce manière, oui, murmura le Weasley en comprenant la question qu'il ne savait poser. En s'en prenant à son fils... plutôt qu'à elle.

    Maladroit dans ses gestes, Percy s'approcha du l'enfant qui avait l'âge de son plus jeune frère. Il lui posa la main sur l'épaule et se tut. Aucun des deux ne parlait. Avoir évoqué ce souvenir était douloureux pour les deux, mais cela les libéraient en même temps d'un sacré poids.

    - Je suis désolé Theo, souffla sincèrement le garçon à lunettes. J'aurais... je n’aurais pas dû vouloir satisfaire ma curiosité.

    Theodore se força à sourire au plus âgé. Ce dernier, au même instant, commença à reculer et fixait la personne qui se trouvait derrière. Un regard sur l'imposante ombre qui se dégageait de ce nouveau venu, l'enfant comprit qui venait d'arriver.

    - Theodore, appela, hautain, Théophile en se penchant à l'oreille de l'enfant pour faire une belle entrée. Il faudra que nous parlions... toi et moi.
    - Je... j'n'ai rien à te dire, refusa-t-il, avec quelques hésitations. Plus maintenant. Tu n'es plus rien pour moi.

    L'adulte accueillit ses paroles comme de l'eau froide quand on s'attend à une douche bouillante. Mais il n'en montra rien. Bien droit, il regarda son enfant comme une fiente de pigeon sur sa chaussure.

    - Cela fait bien longtemps que tu as cessé d'être mon fils, répliqua-t-il dans une parfaite maitrise de sa personne. Maintenant cesse donc de faire l'enfant et viens.


    Le dit enfant, stupéfait par les mots qui venaient d'être prononcés par son propre père, n'eut à faire aucun choix. Il sentit qu'on s'emparait de son bras puis qu'on le trainait de nouveau jusqu'à la librairie qu'il avait quittée tantôt. Celle ci s'était bien dépeuplée depuis sa fuite, mais pas des bonnes personnes. Weasley, Potter, Granger... tous restaient présent.

    - Theodo... commença Hermione en se jetant sur lui.

    Il baissa la tête et détourna les yeux. Son père lui offrit une aimable gifle derrière la tête pour le réprimander d'ainsi réagir face à une personne inférieure.

    Il en voulait à son père. Il s'en voulait à lui-même. Mais il n'en montra rien. Il resta stoïque au maximum, garda son visage calme et se voulait froid. Malgré ses efforts, il n'avait qu'une envie : courir se cacher pour pleurer... il ne le pouvait pas, donc ne le ferait pas.

    Le jeune lion alla chercher ses livres et fila en vitesse lorsqu'il entendit l'abruti aux cheveux blond l'appeler pour qu'il ne lui dédicace ses livres. Et puis quoi ? Des livres tout neuf n'allaient pas être détériorés dès leur achat par un crétin... aussi naze soient les livres en question.

    - On rentre maintenant.

    Théophile retira les livres des bras de son fils unique et les porta d'une main habile, avant d'attraper de l'autre l'épaule de ce dernier. L'envie de reformer une unité, une famille avec lui semblait bien loin à présent...

    Arrivés au manoir, Theodore se jeta dans les escaliers et alla s'enfermer dans sa chambre. Les évènements de la veille recommençaient, sauf que cette fois... il l'avait vraiment touché. Il l'avait vraiment frappé.

    Et il s'en voulait.
     


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  • Chapitre 3


    - Les sang-de-bourbe ne devraient vraiment rien avoir à faire à Poudlard, cracha Théophile méprisant.
    - Née-moldu, reprit automatiquement Theodore. On dit née-moldu lorsque l'on est poli...

    Ronald et les jumeaux mirent leur main sur leur bouche pour masquer leur sourire amusé. Rire en pareille circonstance paraitrait en effet assez déplacé. Hermione, elle, regardait Theodore touchée qu'il n'ait ainsi prit sa défense et se demandait comment réagirait son père après avoir été ainsi humilié par son propre enfant. Harry, pour finir, se contenta de froncer les sourcils ne comprenant pas l'insulte qu'avait employée le vieux Serpentard.

    La punition ne tarda pas ; en public ou non, Nott senior semblait s'en moquer. Il leva la main pour ensuite gifler avec force son fils dont la tête fit un quart de tour sur elle même. Arthur et Molly en restèrent bouche bée et la petite femme replète eut l'inexplicable envie d'aller prendre ce garçon dans ses bras pour le réconforter et le rassurer.

    Lockhart continuait de signer des autographes, comme s'il n'avait rien vu ni su de la scène. C'était bien évidemment faux puisqu'il venait à peine de rebaisser les yeux vers les livres. Nul doute que s'il s'était agit de Harry, il aurait réagit sur le champ pour faire bonne presse. A la place du blond, ce fût le vieux propriétaire de la librairie qui réagit et les rappela à l'ordre.

    Theodore tourna la tête afin de regarder qui tenait, à son tour, tête à Théophile Nott et reconnut Monsieur Bott. Il ne fût pas le seul.

    - Theodore, sourit l'homme. Tu as grandis depuis la dernière fois.

    Et pour cause, cela devait faire près de quatre ans qu'ils ne s'étaient vus. Depuis le décès de sa mère, Theodore avait toujours prit soin de ne pas revenir dans cette boutique. Ou alors, quand il n'avait réellement pas d'autres choix, l'enfant avait fait attention pour ne pas être vu par Bott. Il avait grandit, il avait changé : ça aurait dû être suffisant pour qu'il ne soit pas reconnu, ça ne l'était pas à l'évidence.

    - Monsieur Nott, comment pouvez-vous vous montrer aussi insensible à l'égard de votre fils ?
    - Il n'a pas à manquer de respect à son père.
    - Vous savez bien que ça doit être difficile pour lui d'entrer dans ma librairie, renchérit Bott. Montrez-vous un peu plus compréhensif ou évitez à l'avenir d'emmener votre fils à l'endroit où il a perdu sa mère !
    - Je n'ai aucunes leçons à recevoir de vous, cracha méprisant le client. Aucunes, est-ce clair.

    Theodore baissa les yeux pour regarder ses chaussures ; les regards peinés de ses amis et de leurs parents le dérangeait au plus haut point. Tout ça par la faute de son père. Bien évidemment. C'était toujours sa faute de toute manière.

    Sa faute si sa mère était morte, il n'avait qu'à ne pas leur faire faux bond ce jour là. Alors, ils auraient été à trois et rien ne se serait passé ainsi. Parce que malgré tout, Théophile Nott en imposait et que les deux idiots n'auraient pas eu le cran de se mesurer à lui... ou alors à la marque sur son bras, il l'ignorait.

    Sa faute s'il avait été à Gryffondor ; s'il ne l'avait tant détesté, il n'aurait pas tout fait pour ne pas lui ressembler et dans ce cas précis, il aurait été parfait pour Serpentard. En conclusion, une fois encore, l'homme qui lui reprochait d'être un lion était directement responsable de ce délit.

    Sa faute s'il avait sympathisé avec Potter, Weasley et Granger. Sa faute s'il avait donc manqué de se faire tuer par une pièce d'échec. Sa faute s'il s'était battu avec l'autre crétin blond. Sa faute... si les autres savaient à présent pour sa mère.

    - Tout est ta faute de toute façon, cracha Theodore à son père avant de quitter les lieux en hâte.

    La joue rouge et marquée par l'immense main de son père, la douleur ne se faisait pas ressentir. Qu'est ce que la douleur physique comparée à la morale ? Il ne voulait pas de la pitié des autres. Et il ne l'aurait pas, espérait-il. En revanche, Ronald ne manquerait pas de lui demander "pourquoi" "comment" "quand", quel satané curieux.

    - Theodore.

    Il se retourna et fit face, non sans s'interroger, à Percy. De toute évidence le préfet de Gryffondor s'était aussitôt lancé à sa poursuite, à peine n'était-il parti en bousculant son paternel.

    Le Weasley, le plus âgé encore à Poudlard, le regardait en reprenant son souffle. Le jeune lionceau de seconde année le regardait, muet. Un millier de question en tête mais laquelle choisir en guise de première ? Le choix ne semblait en rien cornélien mais une simple erreur pouvait tout changer. Finalement, il opta pour la facilité.

    - Qu'est ce que tu fais là ? Demanda-t-il un peu plus sèchement que prévu. Pourquoi tu m'as suivit ?
    - Tu te souviens à la fin de l'année, commença timidement le plus âgé. J'avais... j'étais venu te parler et...
    - Et tu ne l'as pas fait, je suppose, se moqua sans scrupule Theodore.

    Percy avait la tête baissée pour regarder son cadet et soupirait. Pourquoi était-il si désagréable ? La réponse avait beau avoir une part d'évidence, la raison n'en demeurait pas moins stupide, aux yeux du rouquin. Combien de fois c'étaient-ils parlé en tout et pour tout ? Bien peu si l'on comparait à Ronald, et toujours peu si l'on prenait Fred et George réunis comme séparés. Et voilà que c'était lui qui était face au brun à attendre le moment où il oserait enfin parler.
     


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