• Chapitre 22

    - Theodore ! Cria-t-on dans la Grande Salle. Harry, Ron !

    Les deux autres prénoms avaient été lancés avec plus de modération dans la voix. Mais cela avait suffit à faire se retourner tous les élèves en direction de la porte. Hermione Granger s'y trouvait, debout et on ne peut plus vivante. Le sourire aux lèvres, elle se précipita en direction des trois garçons et sauta dans les bras de Theodore.

    Lequel l'accueillit avec plaisir, la serra contre elle. Que leurs étreintes intempestives avaient pu lui manquer au cours des dernières semaines.

    - Tu m'as manqué Hermione, avoua le garçon, sans honte.

    Et de la honte... il n'y avait pas de raison d'en éprouver.


    Le jour du grand retour chez eux arriva, Poudlard se vidait d'une traite, car tous devaient embarquer pour le Poudlard Express en direction de King Cross. Tous. Sans exceptions.

    Pour le moment, Theodore était seul dans son compartiment, il attendait les autres qui ne devraient logiquement plus tarder. Cet instant de solitude lui faisait du bien, de toutes manières. Depuis qu'il était sorti de la chambre, rares avaient été les moments où il s'était retrouvé seul.

    A l'infirmerie, il y avait toujours eu Smith, allongé dans son lit juste en face ; ou Seamus, Dean, Percy et Blaise, et plus rarement Harry et Ronald, qui venaient aussi le voir et savoir comment il se sentait.
    Après, quand il avait reprit les cours, il avait de nouveau toujours eu Seamus sur le dos, ce qu'il acceptait sans raleries.
    Quand Hermione avait aussi retrouvé le chemin des salles de classe, pour les derniers jours qu'ils leur restaient, ils ne s'étaient, tous les deux, pas quittés d'une semelle.
    Et voilà comment deux semaines passaient sans un moment de réelle solitude.

    Mais qui dit solitude, dit bien souvent réflexion et interrogation. Theodore ne dérogeait pas à la règle.

    Que penserait son père de tout ça ?
    Serait-il heureux, ou un minimum rassuré, que son fils unique ne soit pas mort dans la chambre des secrets ?
    Aurait-il préféré que Tom Jedusor, jeune version, ne revienne à sa place parmi les vivants ?
    Serait-il plus aimable cet été que l'été dernier ?

    Au fond il savait les réponses à toutes ces questions là.

    Tout à coup, on le tira de ses rêveries. Quelqu'un venait d'ouvrir la porte du compartiment, et ce n'était pas une des personnes attendues. Au contraire.

    - T'aurais dû y rester, Nott. Ca aurait fait un traître de moins.

    Theodore se ratatina sur son siège et fixa le sol. Il n'osait plus lever la tête, pour ne pas avoir à croiser le regard méprisant de Draco Malfoy qui, d'une certaine manière, n'avait pas tord. Et qui énonçait parfaitement bien les pensées de son père.

    Il penserait qu'il aurait dû y rester.
    Il trouverait que cela aurait été préférable qu'il ne soit mort dans la chambre des secrets.
    Il aurait préféré que ce ne soit Lord Voldemort qui revienne, à sa place.
    Il ne serait pas plus aimable que l'année passée. Au contraire.

    - Fou lui la paix, Malfoy. Ou je t’enfonce ta baguette dans le nez pour partir à la recherche de ton cerveau.

    Après un dernier reniflement dédaigneux, le serpent rampa plus loin, et rejoignit ses amis.

    - Nott, j't'ai connu plus réactif. Où est passé ton répondant ?

    Le dit Nott se contenta de relever la tête et fixer Zacharias. Le brun et le blond se faisaient, une fois encore, face... mais pour une fois : aucun pique, aucune attaque réelle. Juste une réflexion anodine.

    - Loin, Smith. Il est loin.
    - Fais le revenir alors, suggéra le blond en haussant les épaules. Je te donne deux mois...

    Sur cette dernière phrase, il mit les voiles... Theodore comprit pourquoi, quand ses amis entrèrent enfin : deux minutes plus tard.


    - King Cross.

    Enorme brouhaha dans le train. Nombreuses bousculades dans les couloirs. Nombreux attentats par valises aussi. Beaucoup trop d'énergie. Beaucoup trop d'élèves. Beaucoup trop d'amour.

    S'ils étaient aussi pressés de sortir, c'était pour revoir leur famille... s'ils étaient pressés de revoir leur famille, c'était donc qu'ils les aimaient. Et comme ils les aimaient, ils étaient pressés et ne faisaient plus attention à ceux qui les entouraient et cela provoquait de nombreuses collision, pieds écrasés, têtes contre la vitre.

    En conclusion : L'amour est dangereux pour les autres.

    Donc comme lui, Theodore, on ne pouvait pas dire qu'il aimait beaucoup son père... il n'était donc pas dangereux. Ou nettement moins alors.

    - Viens Theo, sourit Ronald en lui saisissant le poigné. Tu vas pas rester dans le train.
    - Tu crois que je pourrais ? Rester ici jusqu'à ce qu'il reparte... et comme ça je suis dedans pour Septembre.

    Leur bref échange avait fait que les deux derniers lions (mais non les derniers élèves) s'étaient momentanément désintéressé du remue-ménage qui été toujours là. Ils auraient pourtant dû.
    Un passage c'était tracé. Un beau passage, bien large, bien dessiné... et qui menait tout droit jusqu'à leur compartiment.

    - Theodore, je n'ai pas que ça à faire. Tu viens.

    Théophile était monté à bord du Poudlard Express. Si son fils ne venait pas à lui, ce serait lui qui irait à son fils... et il comprendra que chaque erreur à un prix, peut être.

    - Monsieur vous ne...

    Percy, qui avait tenté de s'interposer pour rappeler l'adulte à l'ordre ainsi que les règles en vigueur, se vit pousser sur le côté. Violemment. Il tomba, les fesses au sol, et ne pu que regarder Theodore être mené, d'une certaine manière... vers la potence.   


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