• Chapitre 20


    Zacharias restait dissimulé derrière l'immense tête de serpent, la tête du lion sur ses jambes. Le blond était partagée entre l'envie d'aller rejoindre Potter pour voir qui était l'individu ayant osé s'en prendre à Nott, s'en prendre à un môme de douze ans. Et puis, Potter était sans doute plus capable de l'aider que ne l'était Theodore... à son humble avis. D'un autre côté, il ne voulait pas laisser l'autre lion seul, aussi tendus ne soit leurs échanges. Etant dans l'incapacité la plus complète de se défendre, il fallait bien quelqu'un pour veiller... et s'il mourrait, autant qu'il ne soit pas seul.

    - Nott, souffla le blond. Je le redis, au cas où t'ais pas compris... si tu meurs ou si t'es mort : je te tue.

    Il regarda alors le visage livide du brun, attendant une réaction, un mouvement, un sourire, une grimace, une insulte, une réplique piquante et vexante. Il attendait, mais il attendait pour rien... rien ne vint, et rien ne viendra, tout comme rien n'était venu.

    - Nott, si tu ne veux pas que je te frappe... tu ouvres tes yeux, tu m'insultes, et tu dis que je suis idiot. C'est un conseil. Nott ?

    Et si le lion était... qu'il était vraiment... pour de vrai. S'il était... et qu'il était trop tard.

    - Smith ! Viens m'aider au lieu de rester caché ! C'est toi qui voulais nous accompagner.

    Le blaireau leva la tête et regarda Potter. Potter qui avait une jolie balafre sur la joue (ça ne faisait qu'une de plus. Et elle ne se verrait bientôt plus), Potter qui ne regardait même pas son ami, qui ne le voyait pas ou faisait semblant de ne pas le voir.

    - Tu te trompes, La Balafre, répondit, plus méchamment qu'il ne l'aurait cru, Smith. Je voulais retrouver Nott. Je l'ai. Là j'pourrais partir et te laisser là.
    - Pourquoi tu ne le fais pas, alors. T'as peur tout seul ?
    - Parce que... je n'y avais pas pensé.

    S'il devait avoir peur de quelque chose ou de quelqu'un, c'était en restant ici... non en quittant la chambre. Chambre des Secrets, certes... lieu mythique, certes... Mais finalement il aurait préféré ne jamais la voir en vraie, trop... dangereuse.

    Entre un cinglé qui était en train de tuer, il ne savait comment, Theodore... et un Basilic immense qui poursuivait Harry. Zacharias était en train de se demander quel était le facteur le plus dangereux.

    Le cinglé qui essayait de tuer Theodore, à n'en pas douter.

    Donc il lui fallait fuir. Fuir non par lâcheté mais pour sauver sa vie, donc par intelligence et instinct de conservation. Et il abandonnait Potter ? Ce n’est pas comme s’il n’avait aucune chance de s’en sortir, ce n’était pas lui qui était en train de lui claquer entre les doigts.

    Il se redressa, debout sur ses deux jambes, et traîna Theodore par les bras. Ca devait faire mal. Ca faisait mal. Mais au moins il l'éloignait de... ça. Ils étaient presque au milieu de l'allée, quand le serpent à leur droite explosa. De nombreux débris volèrent de tous côtés, un parmi eux tomba sur Zacharias.

    Bien sonné, le jaune et noir reprit vite le dessus et recommença à avancer. Il sentait du sang couleur le long de son visage mais... à 12 ans comme à 50, quand nous étions en danger de mort : rien ne nous freinait. Une autre tête explosa. Et encore une autre.

    Zacharias Smith, jeune Poufsouffle de seconde année, comprit qu'il ne pourrait sortir de la Chambre des Secrets. Ni avec Nott, ni tout seul. Il était coincé ici. Condamné à regarder Potter se faire tuer par un serpent. Condamné à regarder Nott mourir, sa tête sur ses jambes. Condamné à mourir lui-même.

    Il se réfugia, une nouvelle fois, derrière une des statues. Elles manquaient de le faire mourir mais le protégeaient en même temps. Quel paradoxe.

    - Rien de ce que tu tenteras ne pourra aider cet imbécile, sourit le jeune homme qualifié de cinglé un peu plus tôt par Zacharias. C'est trop tard.

    Juste derrière, se tenait Harry. Harry blessé. Harry fatigué. Harry épuisé. Mais Harry toujours sauveur et réactif. Le jeune lion, toujours conscient mais plus pour bien longtemps, avait un crochet de la défunte créature dans une main, et le carnet, sans doute responsable de tout, dans l'autre.

    Sans trop savoir ce qu'il faisait, Harry planta le crochet plein de poison dans le carnet de toutes ses forces. En quelques secondes à peine, un trou ornait la couverture sombre et si belle auparavant. Pendant ce temps, le garçon aux cheveux sombre, qui avait la fâcheuse manie de toujours s'opposer à Harry  sentait le peu de vie qui restait en lui s'échapper un peu plus encore.

    Soudain, les yeux clos de Theodore s'ouvrirent, faisant sursauter Zacharias qui ne s'y attendait plus. Il reprit tant bien que mal sa respiration, inspirant et expirant de grands bols d'airs, sans pour autant vider intégralement ses poumons. Le futur Lord Voldemort n'était plus, mais personne ne s'en souciait plus. Tout le monde était vivant et c'était le plus important.

    - Potter, Smith... je vous avais dis de ne pas partir.

    Les deux élèves incriminés se tournèrent d'un même homme vers le nouvel arrivant, enfin les nouveaux arrivants, Ronald étant à la suite de son professeur de potion. Après ce qu'ils venaient de vivre, les deux désobéissants étaient presque heureux et ravis de voir leur professeur de potion, de l'entendre leur hurler dessus et les menacer de mille et une manières.

    Presque.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :