• Chapitre 18

    Chapitre 18 : Peine

    Toussotant Zacharias poussa la porte du manoir Nott, berceau ainsi que terrain de jeu et d'apprentissage de Théodore durant son enfance, sans une parole. Aucune réponse autre qu'un "tu viens Théo" ne suivit le blanc engendré par cette étonnante question.

    Un peu craintif, le brun suivit malgré tout. Le plaisir ce mêlant à la tristesse, le garçon redécouvrit son ancien "chez lui". En passant devant ce qui avait dû être une bibliothèque, avant d'être vidée par des aurors avides de pouvoir coffrer le fils Nott pour les objets étant en possession du défunt Théophile. Combien de fois ne s'était il pas caché ici précisément. Son ancienne "salle de cours" avec le tableau noir dont se servait sans cesse James pour lui expliquer ses cours... enfant, il avait tant préféré gribouillé à la craie, plutôt qu'écouter ou répondre à ses questions.

    La nostalgie le gagna encore plus, quand il vit son ancienne chambre. Au rez de chaussé, cela allait de soit, son père ayant toujours catégoriquement refusé qu'il ne s'installe à l'étage, soit disant qu'il comprendrait quand il serait plus grand... il l'était, mais ne comprenait pas pour autant à présent.

    - Théodore tu... devrais... hésita Zacharias. T'asseoir.

    Le dit Théodore fronça les sourcils, sentant l'inquiétude monter d'un cran en son fort intérieur. Une voix, emprisonnée en lui, lui hurlait de ce boucher les oreilles, de fuir en courant, certaine qu'il se ferait plus de mal que de bien, à rester et à entendre. Mais l'autre, celle qui s'interrogeait, celle qui ne voulait pas rester dans l'ignorance, commanda à son cerveau de rester sur place et ne rien ordonner aux jambes... ce qu'il fit.

    L'air affligé de l'ancien Poufsouffle aurait dû le mettre sur la voix, lui souffler doucement à l'oreille qu'une mauvaise et terrible nouvelle se profilait à la vitesse d'un ouragan vers sa misérable personne, mais rien ne vint.

    - Je suis désolé, souffla le blaireau.

    C'était si simple, si basique, mais cela englobé tout. Un roman n'aurait pas mieux fait réagir Théodore. Une encyclopédie n'aurait pas mieux retransmit cette peine sans nom que ressentit Théodore. Pâlissant à vu d'oeil, les autres voyaient bien qu'il faisait un effort pour rester de marbre, stoïque en toute circonstance... c'était ce que son père aurait souhaité, ce que ce même homme lui avait enseigné.

    Il refusa d'y croire. De petit non, prouvant son incompréhension... non. Pas James. Pas Blaise non plus. Et pourtant maintenant qu'il savait.

    Maintenant qu'il savait, il ne pouvait que se souvenir. De James venant à son secour, et se faisant torturer par son ancien employeur, qui l'avait tant écouté, sans doute même plus aimé que sa propre progéniture. Il revoyait Théophile achevait, sans trembler, James. L'éclair qui aurait dû lui être fatal... être reçu par Blaise. C'en était trop... beaucoup trop pour lui. Encore tout de même fragile, malgré les apparences.

    Zacharias et Hermione prirent place à côté de lui. Passant tous deux un bras dans son dos. A présent en pleur, des larmes fines et humides, comme toutes larmes qui se respectent, tombèrent sur l'épaule de Zacharias, qui serrait Théodore à l'en étouffer, s'excusant d'avoir eu à lui annoncer une si mauvaise nouvelle... et se morigénant d'avoir été si peu diplomate.

    Il semblait inconsolable, détruit définitivement. Les mots bas de Zacharias pour le faire réagir, et les doux de Hermione semblaient n'avoir aucun effet sur le jeune homme. Harry et Neville faisaient face d'un air impuissant, à cet élan de douleur, tristement conscient qu'ils étaient ici inutiles.

    - Théo, ça va aller, le rassura Zacharias. On est là nous on va t'aider à surmonter ça.

    Ses bras semblables à de fines baguettes encerclèrent la taille de Zacharias, comme s'il n'eut s'agit d'une bouée de sauvetage, que l'on lançait subitement à un homme à la mer, t qui s'y raccrochait de toutes ses maigres forces restantes, conscient que ce jouait à présent sa survie.

    - J'pense que finalement, j'vais pas t'laisser t'installer seul pour l'instant, chuchota alors Zacharias.

    La tête baignée de larme de son meilleur ami se redressa, comme si elle avait été fixé sur un ressort et le regardait comme s'il venait de proférer sa plus grosse ânerie. Non. Maintenant qu'il avait vu son manoir, il ne voulait plus y bouger. C'était chez lui en fait, et il n'avait que trop abusé du logement de Smith. Bien trop. Cela faisait des semaines, voire des mois qu'il songeait à s'installer ailleurs... il comprenait d'ailleurs mieux les raisons poussant le garçon à lui dire de rester encore un peu, s'il avait souhaité lui montrer ceci, à cette date précise.

    - Non. Non j'vais bien.
    - Ca c'est clair, on voit que tu sautes de joie et fait l'idiot.


    Se forçant à sourire, Théodore cru bêtement, ou voulu espérer, que cela suffirait pour convaincre Zacharias, mais non.

    - Tu me prends pour une bille, hein? J'ai une tête à gober que tu vas bien?

    Recevant un regard suppliant, Smith céda bien malgré lui. A quoi bon essayer de refuser quelque chose à Théodore, puisque ce dernier savait parfaitement qu'il l'obtiendrait malgré tout. Sale gamin va.

    - Bon... mais au moindre problème, tu promets d'v'nir m'voir, hein.
    - Je ne suis pas en sucre Zach. Je sais me débrouiller.
    - J'ai peur
    , apprit le blond. Pour toi.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :