• Chapitre 7 : Dernière ligne droite

    Après bien du mal pour arriver à Askaban et pouvoir y pénétrer, Harry et Zacharias avaient encore dû trouver le lieu de "séquestration" de Théodore. Tous deux couraient comme jamais encore ils ne l'avaient fait, ni l'un ni l'autre.

    Leurs deux patronus devant eux, éloignant les détraqueurs. Le cerf et le blaireau avançaient aussi rapidement que leur propriétaire respectif.

    Enfin, ils arrivèrent au lieu indiqué par un homme moins stupide que ses collègues. Ralentissant leur course effrénée, ils prirent le temps d'observer les prisonniers, et leur sang ce glaça. Tous les prisonniers avaient dû recevoir le Baiser du Détraqueur, là était leur point commun.

    - ALLEZ POTTER!

    Courant au bout du couloir dans lequel ils se trouvaient, les deux sorciers se stoppèrent à l'embrasure d'une porte, laissée ouverte. Leur circulation sanguine ne repris pas.

    Harry Potter semblait lui même sous le choc de cette découverte. Un auror était installé au fond de la pièce lugubre, et admirait avec fascination la créature voleter doucement vers la forme allongé, prête à lui voler son âme.

    La baguette dans les mains, Harry regarda son cerf, puis Théodore, et su ce qu'il allait faire. Sans une once d'hésitation, il envoya la réplique de l'animagui de son père, en avant, faisant reculer l'avaleur d'âme.

    - C'est interdit au public! Ragea l'homme, visiblement agacé d'être ainsi importuné. Potter ou pas Potter!
    - J'ai ici un ordre du ministre de la magie lui même, visant à libérer Théodore Nott,
    appris Harry, récitant sa phrase comme s'il n'eut s'agit d'une poésie à apprendre par coeur.

    Grognon, l'employé se leva et arracha agressivement le parchemin des mains du sauveur du monde sorcier anglais, et le lu. Au fur et à mesure qu'il découvrait les lignes écrites un peu plus tôt, son visage se décomposa.

    Zacharias, lui, se sentait bien peu concerné par des formalités inutiles qui ne lui ferait que perdre du temps, et ne profiteraient pas à aider Théodore.

    Sitôt eut il pesé le pour et le contre, le blond se précipita aux côtés du brun, le redressa et le serra fortement contre lui, si fort qu'on eut pu croire qu'il souhaité l'étouffer.

    A moitié inconscient, Théodore fixait malgré tout le blond, d'un regard qui en disait long sur son incompréhension.

    - T'es... vraiment là Zach?
    - A croire que oui.


    Le blond, qui malgré les deux longues années écoulées, connaissait encore relativement bien son ami, compris à son regard ce que ce dernier craignait... à juste titre, probablement. Alors, légèrement à contre coeur, Smith mentit. Il mentit pour son bien. Il mentit pour que Théodore ne perde pas espoir, avant même d'avoir commencé à partir à sa rencontre.

    - Hermione n'a pas pu venir, souffla-t-il. Mais elle sera heureuse de te revoir.

    Esquissant ce qui semblait être un sourire, ou tout au moins le début, puis le garçon sombra dans les bras de Morphée, encore et toujours étouffé par le blond. Merlin! Il n'osait y croire! Il devait rêver, et on allait bientôt venir le chercher pour la mise en pratique de sa condamnation, et aucun Potter ni aucun Smith, ne viendraient stopper les choses.

    - Théo! L'appelle énergiquement Zacharias. Théo, dors pas.

    Harry posa alors une main sur l'épaule du blond, et lui souris. Jamais encore il n'avait su apprécier la présence de l'ancien Poufsouffle, mis à part à cet instant.

    L'auror partit reconduire le détraqueur revenait déjà, foudroyant le jeune Potter, et adressant un regard dégoûté à Smith, qui portait à présent Théodore.

    - Ils arrivent même à ce mettre les braves gens dans la poche, si c'n'est pas malheureux, soupira alors l'homme, atterré.

    Zacharias préféra sortir, la tête de Théodore sur l'épaule, et son bras derrière son cou, plutôt qu'entendre un mot de plus, et risquer de perdre son self-contrôle, conscient que ce n'était pas le bon moment du tout.

    Lentement, mais surement, les deux sorciers marchaient en direction de la sortie. Par moment aidé par Potter, Zacharias prenait grand soin du fragile colis endormis qu'il transportait... il ne s'agissait pas, en effet, de le blesser. L'envie de le faire ne s'en faisait même pas sentir. Il l'était déjà bien assez.

    - Au fait Potter, commença le blond. J'ai pas encore pensé à te le dire, par manque de temps surtout mais... merci, souffla-t-il, la voix pleine de sincérité. Sans toi... j'aurais pas réussis.

    Le brun haussa négligemment les épaules, comme si tout ce qu'il avait accomplis en une matiné, ne signifiait rien. Comme si tout ce qu'il avait réalisé en si peu de temps, n'avait pas permis de sauver une âme, donc une vie. Comme si l'exploit qu'il venait de fournir, était monnaie courante dans sa vie bien agitée... et ça l'était.

    - Mm, de rien Smith, accorda-t-il d'une voix lointaine. Et sans vouloir te décevoir... nous venons de faire le plus simple. Ce que j'ai fait moi, c'est dérisoire... par rapport à ce qui t'attend. Les difficultés restent à venir.
    - Hein?
    Demanda très... intelligemment l'ancien Poufsouffle.
    - Crois tu que tout sera tout de suite comme avant? Qu'il n'aura aucun mal à se réhabituer à une vie humaine, et sans douleur? Questionna la sauveur. Si c'est le cas... alors tu dois être particulièrement attaché à son amitié... ou stupide, proposa-t-il au final.
    - Je ne suis pas stupide... s'offensa le second.

    L'ancien lion regarda le blaireau, compatissant. S'il ne pouvait comprendre la douleur de savoir un ami enfermé à Askaban, faute de l'avoir vécu. Il savait comment on en ressortait... le souvenir d'un Sirius détruit gravé à jamais en lui.

    - Mais attaché à lui... c'est ça?
    - Il... c'est mon seul véritable ami,
    expliqua pathétiquement Zacharias.


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  • Chapitre 6 : Tyler Scott

    Zacharias pressait Harry, le hâtait pour qu'il court plus vite jusqu'au bureau de l'actuel ministre. Il avait beau être bien plus vieux, Tyler Scott respectait Harry Potter en tant que sauveur, et accepterait de le recevoir, et de l'écouter. Du moins, était-ce qu'avait conclut les deux hommes, après deux heures de réflexions.

    Il était 8 heures du matin, le ministre devait arriver.

    Harry et Zacharias tentèrent de l'accoster, d'abord repoussés tous les deux, le brun fût reçus lorsqu'il eut était reconnu.

    Il était 8 heures du matin, Théodore recevrait bientôt sa condamnation.

    Adossé au même endroit que la veille, lorsqu'il avait eu connaissance de ce qui l'attendait, Théodore n'avait pas bougé depuis... détruit.

    Il était 8 heures du matin, et c'était l'instant de la dernière chance.

    - Je suis venue vous parler de Théodore Nott, en ce moment emprisonné à Askaban... expliqua le survivant.

    Il était 9 heures du matin, Harry continuait de convaincre le ministre, de l'innocence de son ancien camarade de classe.

    - La même erreur que pour Siri... Monsieur Black est en train d'être reproduite. Théodore Nott n'est pas cet assassin usant de sa "gueule d'ange" comme elle a été surnommé dans votre torchon appelé Journal ou "Gazette du sorcier", afin de s'approcher des gens et les tuer.

    Il était 9 heures du matin, Tyler jouait avec sa moustache, en écoutant le sauveur tenter de sauver, justement, un homme qu'il proclamait innocent.

    - J'avoue, monsieur Potter, que votre requête est... on ne peut plus singulière.

    Il était 9 heures du matin, Zacharias tournait en rond, en attendant de savoir si ils avaient réussis... ou pas.

    Le blond n'avait de cesse de s'asseoir, pour se relever un instant plus tard et faire les cent pas, avant de poser de nouveaux ses fesses sur une chaise et rester tranquille... trois minutes.

    Il était 9 heures du matin, Théodore ignorait qu'on se battait pour lui à l'instant même, et avait abandonné.

    Recroquevillé encore et toujours sur lui même, Théodore cessait peu à peu de croire l'impossible. Quelle idée d'écouter Marcus aussi... il n'avait jamais été si stupide, que durant son incarcération. Le début de la folie?

    - Je ne puis pourtant stopper les choses
    , avoua le ministre, à regret semblait il. Un hibou n'arriverait à temps.
    - Un patronus parlant,
    suggéra Harry. Ou même moi, pourrions y aller.

    L'actuel ministre grimaça alors, se pinçant l'arrête du nez, il réfléchissait comme jamais encore un homme n'avait eu à le faire, ou alors... pas depuis bien longtemps. Condamné au baiser du détraqueur était une chose banale, voire anodine pour un homme déclaré mangemort... mais stoppé la sentence, voire même le libérer en l'acquittant...

    - Le problème, mon ami... déplora Scott. C'est ce que garçon là A la marque, il insista sur le verbe avoir.
    - Souvenez vous de Severus Rogue, supplia alors le survivant. Lui aussi la possédait et pourtant... était il mauvais?

    L'homme se passa une main négligente dans ses cheveux. Pourquoi avait-il fallut que le désormais si célèbre espion ne soit mis sur le tapis.

    Le ministre soupira alors, sachant que la bataille venait d'être remportée par Harry Potter en personne. Acquiesant d'un signe de tête, en s'emparant d'un parchemin vierge et d'une plume, et écrivit rapidement ses annotations et ses ordres.

    Il savait pouvoir faire confiance en Potter, il l'avait bien assez démontré. Oui, il l'écouterait. Et non, il ne reproduirait pas l'erreur de ses prédécesseurs en doutant de lui et le traînant dans la boue.

    - J'espère ne pas avoir tord en vous faisant confiance, Harry, parla-t-il plus pour lui même. Allez, filez... ou vous arriverez trop tard.
    - Merci monsieur le ministre,
    gratifia le brun décoiffé. Vous sauvez un innocent.

    Il quitta le bureau, rejoignant ainsi le blond qui se rongeait les ongles d'angoisses. Quelle ne fût pas la surprise du sorcier à lunette, lorsque le garçon lui sauta dessus, lui bloquant toute respiration. Mais il ne pouvait le blâmer, si Ronald, ou quiconque d'autre, avait été à la place du brun, il n'osait imaginer dans quel état il serait.

    - Il faut y aller en vitesse Smith.

    Sans que le décoiffé n'ait à le répéter, Zacharias acquiesa. L'ironie alla même jusqu'à pousser plus loin, en faisant en sorte que le blond n'attrape le brun et ne le tire, tout en lui demandant les prochaines instructions, après un morbide constat: il ne leur restait pas plus d'un quart d'heure.

    - POTTER! S'il te plaît.
    - Zen Smith, Zen.


    L'ancien Poufsouffle tourna la tête en direction du second garçon, qui eut la surprise de le voir au bord des larmes. Zacharias Smith, le seul, l'unique... à un brins des pleurs? C'était irréels.

    - Potter, supplia-t-il presque.
    - On transplane directement, décida Harry. .

    Tous deux quittèrent l'enceinte du ministère de la magie, flambant neuf. A l'air libre, ils n'eurent pas le temps d'en profiter, que le survivant attrapait son coéquipier par le bras, et disparaissait après avoir levé sa baguette dans les airs... Askaban n'avait qu'à bien profiter des derniers instants de Théodore entre ses murs, parce que bientôt... il en sera loin.


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  • Chapitre 5 : Condamnation

    Hermione, Zacharias, et Neville se regardèrent dans les yeux. L'article qu'ils venaient de lire dans le torchon qu'on osait encore appeler journal, les avaient mis chaos. Il était inconcevable que le pseudo-journaliste qui avait écris un tel article, remplis d'âneries, de propos faux, et d'inexactitudes n'ait raison. Non.

    - Ce sont des mensonges, assura Neville. Des mensonges.
    - Crois-tu Neville? Moi, je pense au contraire que c'est les seuls mots véridiques de ce ramassis d'idioties.
    - Alors qu'est ce qu'on fait encore ici?


    Neville et Hermione tournèrent vivement la tête vers le troisième sorciers. La tête entre les mains, et le nez plongé dans sa bière au beurre, le blond le fixait avec attention, comme si la malheureuse et innocente boisson, pouvait régler tous ses problèmes. Comme si.

    - Qu'est ce qu'on peut faire aussi? S'interrogea Hermione. On a tout essayé.

    Laissant sa chaise traîner dans un grincement désagréable, Zacharias se leva, et adressa un regard noir aux deux anciens Gryffondors. Comment pouvaient ils baisser les bras, alors que tout était peut être bientôt terminé. Jamais il ne pourrait vivre tranquillement, s'il avait la perte de l'âme de son ami sur la conscience.

    - Zach, l'appela Hermione. Tu peux pas partir alors que nous parlons.
    - Nous parlons de quoi? D'un article!
    S'agaça Smith. Ce n'est pas en restant planté là à vociférer des menaces sur leurs mensonges, qu'on va lui éviter le baiser!

    Il tourna les talons, les plantant là. Ce n'était pas tant par rage qu'il les abandonnaient, même si, il l'avouait, il leur en voulait d'avoir déjà pratiquement perdu tout espoir, mais aussi pour ne pas montrer sa faiblesse.

    Foutu fierté. Pourquoi avait il fallut que Théodore Nott, mangemort forcé à ses heures perdues, ne représente autant à ses yeux. En un temps record, le Serpentard avait su s'imposer comme ami à ses yeux, sans qu'il n'y puisse rien.

    L'ancien Poufsouffle se retrouva dans la rue, et rentra chez lui à pied. Le besoin de réfléchir, de marcher et de sentir le vent dans ses cheveux se faisant atrocement sentir et violent. Et dire que Théodore ne devait même pas pouvoir faire plus de cinq pas là où il était, qu'il ne pouvait sentir le vent le décoiffer un peu plus encore, bien que le froid ne soit présent. Il était injustement privé de liberté.

    - Nott, Flint, salua méchamment un auror. On à enfin arrêté votre sort.
    - C'est à dire?
    Demanda Marcus, confiant quand à celui de Théodore..
    - Flint, prison à perpétuité, tu t'en tire plutôt bien, toi.

    Théodore releva la tête, inquiet tout à coup, quand au sort qui serait sien. Il avait comme un mauvais pressentiment, vraiment très mauvais. Qu'est ce qui pouvait l'attendre? Puisqu'il n'allait pas avoir droit au même "privilège" que Flint, dans la bouche de leur visiteur cela sonnait comme tel.

    - Nott... sourit il. T'es condamné au baiser du détraqueur. Il te reste 24heures

    Le monde du garçon s'écroula devant lui. Les fondations de ses croyances lâchèrent, et l'abandonnèrent, au moment le plus critique de son existence.

    L'homme qui venait d'annoncer la sentence, partit, le sourire scotché au visage, et finalement bien heureux d'avoir été le malchanceux à devoir annoncer la décision du magenmagot. La seule tête du fils Nott valait tous les détraqueurs du monde.

    Du fond de sa cellule, Théodore ne se retint même plus, et laissa libre cours à ses larmes, ne les dissimulant plus. A quoi bon? Puisqu'il était condamné. Qu'était ce, 24heures, quand on savait que notre presque mort, était à la fin de ce délai.

    Alors c'était ainsi qu'il allait mourir. Privé de son âme. Même plus réellement humain. Pas vraiment mort, mais plus tout à fait vivant. Neville, Zacharias, même Hermione... tous l'avaient abandonnés. Qu'aurait il fait à leur place? Il l'ignorait royalement... même s'il doutait n'avoir pu oublier l'ami emprisonné injustement. Mais la question sur survenait alors était: étaient ils amis? Le savaient ils innocent, ou pensaient ils plutôt qu'il avait véritablement tué Bryan Smith?

    - Potter! Ouvre moi cette porte non d'un sombral! Hurla le jeune homme, à la porte du survivant, tout en tambourinant énergiquement. Je sais que t'es là! Ton complexe du héro ne peux pas avoir disparu! POTTER! L'acharnement avait beau bercer l'ancien Poufsouffle, l'absence de réponse le rendait malade. POTTER! T'as tout fait pour réhabiliter Rogue, alors que tu l'détestais! Sauve Théo... tu sais comme moi qu'il n'a rien fait... ses paroles étaient hachées , les larmes coulant seules, malgré lui. Potter... s'il te plaît.
    - Tu peux pas te taire Smith?
    Demanda Harry, fatigué, en ouvrant sa porte. Tu crois pas qu'à 5heures du matin, les gens dorment.
    - Bah si... c'est pour ça que je suis venue si tôt. J'étais sur de te trouver comme ça.
    - Smith, tu es...
    - Inquiet oui,
    termina-t-il, sachant rajouter un mot faux. Mais Potter... il...

    Marcus avait tout essayé, pour calmer le brun, mais il avait réellement été chamboulé par l'annonce faite un peu plus tôt. Il ignorait ce qui avait fait qu'ils n'aient pas eu le même traitement, pour quelle étrange raison, lui avait à croupir derrière les barreaux, alors que le plus jeune n'aurait à subir le pire sort que puisse imaginer un sorcier.

    - Calme toi Théodore, souffla-t-il. Rien n'est encore... perdu, murmura-t-il, sentant comme un mensonge dans ses mots.


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  • Chapitre 4 : Marcus Flint

    - Je l'ignore... comme toi, soupira Marcus, avant d'ajouter. Mais je sais que... personne n'en est jamais revenue. C'est que ça doit pas être si terrible que ça.

    Cette remarque aurait pu arracher un fin sourire de la part de Théodore, sa joie aurait été pratiquement invisible, mais malgré tout présente, ne valait il mieux pas un peu, que rien du tout? Mais rien ne vint. Pas même un grognement ou un soupire, que le garçon aurait pu faire entendre pour montrer qu'il n'avait pas été drôle...

    Non. Rien. Réellement rien. Mis à part les cris des sorciers devenus fou entre ces murs. Non. Rien. Mis à part les bruits qui devenaient effrayant plus on restait derrière les barreaux, des détraqueurs volant dans notre direction. Non. Rien. Mis à part leur respiration lente à tous les deux.

    Le froid. Flint le sentit très bien approcher de lui, mais ce fût comme s'il avait été invisible face au pouvoir horrible de la créature, qui préféra s'arrêter face à Théodore. Sous ses yeux impuissants, il vit le détraqueur repartir, en abandonnant un corps tremblotant.

    - Nott, souffla-t-il. Ressaisit toi!

    Le prisonnier voisin vit pourtant les larmes de l'innocent couler lentement sur ses joues pâles et amaigries, comme mises au ralentis, pour accentuer l'effet pathétique.

    - Courage. Tu sortiras bientôt, promit-il. Ais confiance en tes amis.
    - Je... c'est plus possible Flint. J'en peut plus. Tout me manque... La liberté, le soleil, la bouffe convenable... une douche chaude, des vêtements propre...
    énuméra-t-il. Mes amis. Hermione. Tout me manque.
    - Bientôt. Bientôt. J'en suis sur
    .

    Il redressa la tête, et fixa avec intérêt le plus vieux. Qu'il aimerait pouvoir le croire, mais le peut il? Il en doutait réellement.

    Le fils Nott n'était plus ce qu'il avait été. Il avait définitivement tout perdu durant cette guerre. Le peu qu'il avait su gagner, c'était pour l'abandonner peu de temps après, à regret. James, son "grand frère" qui c'était sacrifié pour lui; Blaise, son premier "ami" qui avait reçu le sortilège fatal à sa place; Zacharias, son premier véritable ami, sans buts cachés derrière (ou alors n'avaient ils jamais été découvert), qu'il avait perdu en étant accusé du meurtre de son frère, le croyait-il coupable? Neville, qui l'avait sauvé d'une mort certaine, et qu'il avait vu, durant sa courte liberté, s'affairer pour qu'il soit innocenté, sans doute avait il abandonné et baissé les bras. Hermione? L'avait elle oublié? il espérait que oui, tout en souhaitant un non...

    - Moi pas... j'vais crever ici.
    - NOTT! Je vais te tuer si tu dis ça une nouvelle fois!
    Le menaça-t-il
    - Je vais cre... commença-t-il alors.
    - Nott! aboya-t-il férocement.
    - Flint... questionna innocemment Théodore.

    Yeux dans les yeux, aucun ne semblait décidé à laisser l'autre avoir le dernier mot silencieux. Aucun d'eux ne parlait, préférant ce duel étouffé à des mots hurlés.

    - Moi qui croyais que tu étais le plus conscient de nous deux... chuchota Marcus. Je me suis trompé apparemment.
    - Tu espères l'impossible!
    S'énerva Théodore Ouvre les yeux!
    - Dans ton cas, il arrive que l'impossible... soit possible.


    Le plus grand, mais aussi le plus jeune secoua la tête en signe de négation. Non. Il était certain de finir ses jours ici, et il ne se sentait pas âme à pourrir ici aussi longtemps que Black. Non, il aurait baissé les bras avant même la fin de sa seconde année. Douze ans ici! A devenir maboule, cinglé, fou... non. Un Nott préférait encore abandonner, que risquer de perdre la raison.

    - Ils ont dû m'oublier... pourquoi s'accrocheraient ils au souvenir d'un mangemort, l'interrogea le brun. Quand il y a tout un monde à reconstruire.
    - Tu profites d'être loin pour dire tes conneries?
    L'interrogea-t-il. Parce que tu m'les débitent à la chaîne. Ou alors t'es vraiment con, finit il par proposer.
    - J'ai la marque...

    A ces mots, l'ancien capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard vit rouge. Théodore Nott n'était il pas censé être le petit "je sais tout, intello et barbant" de leur ancienne maison celle du noble et du puissant Salazar Serpentard, en personne.

    - Par plaisir? Non. T'as tué? Non. T'as torturé? Non. T'as pris part à leur sortie, même sans participer? Non, le garçon faisait questionréponse. T'as rien fait! T'es innocent.
    - Va leur dire... et va être cru
    , proposa sarcastiquement Théodore.
    - Patiente.

    Marcus soupira, bien évidemment, là se trouvait tout le problème, et ses paroles resteraient vaines, si les sorciers hautement placé ne daignaient pas libérer le jeune garçon. Les amis de Théodore auraient beau clamer son innocence, s'ils n'étaient pas cru, cela ne servirait à rien. Le garçon savait qu'il n'avait rien fait, lui-même était conscient que son camarade était ici par erreur.

    Mais en même temps, la marque sur son avant bras suffisait bien souvent. Et s'il venait à être libéré, cela créerait sans nul doute, un jolie scandale en Angleterre. Quelle injustice.

    - Mais... tenta-t-il.
    - Rien du tout! Crois en la justice.
    - Elle n'existe pas,
    le coupa Théo. Ou plus. Regarde Black! 12 ans en taule, et 3 en fuite... il a fallut qu'il crève pour être innocenté!

    Marcus dû une fois encore, donner raison au squelette ambulant, quelle joie... tout ce qu'il disait pouvait être tourné contre lui.

    - Tu n'es pas lui. Tes amis te savent innocent.
    - Ou pas... on
    , il inspira avant de dire rapidement. On m'accuse de la mort de Bryan Smith.


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  • Chapitre 3 : Askaban

    Recroquevillé sur lui même, au fond d'une cellule humide et froide, Théodore avait comme définitivement abandonné tout espoir d'être libre un jour, et semblait se forcer à accepter son sort, guère enviable.

    Ni Neville, ni Hermione, ni Zacharias ne feraient rien pour lui permettre de revoir la lumière blanche du soleil, sa vie entière avait été placée entre les mains de ces trois sorciers, et ils semblaient avoir fait leur choix, à ses dépends.

    Les détraqueurs passèrent près de sa cellule, sans s'y attarder, une fois n'est pas coutume. Pourtant, malgré la brièveté de leur passage, Théodore senti un bout du peu bonheur qui lui restait être drainé par ses créatures des ténèbres.

    Une assiette apparut, apporté par l'unique humain libre travaillant à l'intérieur de la prison fortifiée. Le brun la regarda un instant quasi inexistant, s'en approcha tel une bête affamée et peureuse, l'attrapa pour la tendre aussitôt à son voisin de cellule.

    Routine quand tu nous tiens.

    - Même si j'dirait jamais non pour de la bouffe en plus... commença l'homme, d'une voix rauque. Tu devrais manger Nott, ou tu finiras sur un brancard.

    Probablement ne disait-il cela que pour se donner bonne conscience, et manger l'esprit tranquille... mais dans tous les cas, cela portait ses fruits, puisqu'il n'hésita pas un instant à plonger sa cuillère dans l'espèce de ratatouille qui leur été servie.

    - Au moins sortirais je, souffla la frêle silhouette.
    - Tu n'as personne Nott! Ne te voile pas la face par Merlin, sa colère était palpable à main nue. Être à Askaban te fais perdre tous ceux que tu connais, que tu aimes. Tu ne penses pas que s'ils avaient tentés quoi que se soit... il souffla alors, désespéré. Toi, tu ne serais plus là.

    Les épaules fines et squelettique du garçon s'affaissèrent un peu plus, lui donnant un air misérable. L'homme à la voix rauque baissa les yeux sur l'assiette de son jeune ami, puis regarda la sienne, encore pleine.

    - Nott? L'appela-t-il doucement. Manges.

    Il lui tendit alors sa propre assiette, celle à laquelle il n'avait touchée. Cela lui faisait mal d'abandonner son plat, car il c'était accoutumé à cette nourriture digne d'un moldue, et non à quelqu'un comme lui, mais le fin garçon de 19ans lui faisait... pitié, oui c'était parfaitement cela.

    Il était si jeune en plus. Guère plus que lui, mais ça se lisait sur son visage, qu'il n'avait encore rien connue d'autres que Poudlard, et chez lui... St Mangouste pouvant très largement être laissé sur le bas côté. Théodore Nott était devenue l'être à protéger à Askaban, derrière ces barreaux, mais il ne pouvait pas faire grand chose.

    En voyant le plus jeune attraper l'assiette, il espéra bêtement qu'il y toucherait, et mangerait... il était intelligent ce petit, et ne se laisserait jamais dépérir. Quoi que... il le vit la lui retendre avec insistance. Il l'entendit s'obstiner à l'appeler, mais il ne céda pas. Grande force morale, ou sale caractère qu'il avait ce garçon là

    - Non Nott, refusa-t-il sec. Tu me fais quoi là! Baisse pas les bras!
    - Tu viens de dire que... qu'il n'y avait plus... que c'était...
    Théodore ne trouvait pas ses mots
    - Des conneries! Cria-t-il. Tes véritables amis ne te laisseraient jamais croupir ici... se contredit le garçon. T'es un mec bien. J'suis sur que ça se bat pour ta libération à l'extérieur.
    - Cela fais plus d'un an et demi, que je suis ici... Marcus.


    Le garçon ne pouvant lui donner tord, approuva bien évidemment les dires du benjamin, à regret certes. L'ancien serpent essaya un sourire, qui aurait fait frissonné Théodore deux ans plus tôt, quand il n'avait pas à subir sa présence jour et nuit, jour après jour, mois après mois.

    - Ils ont du mal à se faire entendre, supposa-t-il. Mais tu sortiras d'ici.
    - Oui, je sortirais
    , fit un Théodore soudainement confiant, laissant le plus âgé penser un bref instant l'avoir convaincu. Mais sur un brancard... mort.
    - T'as du bol Nott
    , grinça l'autre prisonnier. Que les barreaux m'empêche de venir te botter le cul... c'est pas l'envie qui me manque pourtant.

    Les deux anciens Serpentards se fixèrent, sans échanger la moindre parole. Un unique petit mot, même murmuré, aurait complètement changé la donne. Jamais les deux n'avaient été bien proche. Une différence de cinq ans, tout de même. Le niveau scolaire n'était pas le même non plus, le premier s'en moquait éperdument, et le second s'y était bien trop intéressé. L'absence d'intérêt commun l'un à l'autre achevait le tout... jamais ils n'avaient été proche, bien évidemment, et c'était même pire, le plus âgé n'avait cessé d'embêter le plus jeune. Le rabaisser. Tout faire pour le ridiculiser. Et ça avait marché, jusqu'à ce que Blaise n'arrive vers Théodore, et alors, Marcus avait cessé l'acharnement.

    - Et toi Flint? Demanda à voix basse Théodore. Qu'est ce qui t'attend à l'extérieur. Il y a bien quelqu'un.
    - Oui. Comme pour tout le monde.
    - Qui?
    S'étonna honteusement le garçon, ne pouvant concevoir que quelqu'un n'attende le retour de Flint.
    - La mort pardi.

    Théodore murmura un faible "oh", laissant supposer Marcus qu'il aurait été préférable qu'il ne se taise, et ne prononce pas ces mots précis. Flint ne se berçait pas d'illusion et savait que rien ne l'attendait, lui; mais ne voulait pas prendre le plus jeune pour un imbécile en lui laissant croire le contraire, lui qui avait des amis à l'extérieur.

    Jamais il ne pourrait oublier le jour où le garçon avait été jeté sans ménagement dans la cellule voisine à la sienne, alors qu'il ne sortait à peine de l'hôpital après un long séjour. Insulté par les aurors qui l'escortait, et qui se réjouissaient que le garçon ne soit si rapidement sur pied, afin d'être plus vite ici comme chez lui.

    Les hommes avaient même été jusqu'à émettre l'horrible souhait, complètement inhumain, qui était que le jeune Théodore Nott ne reçoive le baiser du détraqueur.

    - La mort, répéta rêveusement Théodore, à voix basse. Tu crois que c'est mieux qu'ici?


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