• La grande salle n'avait pas changée, et probablement ne changerait-elle pas. Les professeurs restaient fidèles à eux-mêmes. Les élèves aussi.

    Blaise continuait à lui sourire amicalement dès qu'aucun Serpentard ne le regardait, méfiant. Malfoy se moquait très ouvertement de Harry qui avait eu le malheur de perdre connaissance (étrange que Hermione n'ait eu aucun sort en réserve pour l'aider. Seamus riait d'une plaisanterie qu'il venait de faire au malheureux Neville. Dean était exaspéré par le comportement du dernier. Ronald pestait, avec Harry, contre l'agaçant serpent aux cheveux blancs... quand à Hermione, assise aux côtés de Theodore, elle semblait bien décidée à le faire parler de ses vacances et à comprendre pourquoi il était parti et où il s'était installé à la place.

    Dumbledore vint sauver la mise en réclamant le silence. Puis le vieux directeur présenta les deux hommes qui rejoignaient le corps enseignant cette année. Remus Lupin, l'homme du train, qui deviendrait son troisième professeur de Défense Contre les Forces du Mal (au grand désespoir de Rogue, si l'on en croyait son regard noir)... et Hagrid qui serait leur professeur de soins aux créatures magiques.

    - Je comprends mieux pourquoi le livre avait aussi flippant, sourit Seamus. Hagrid n'a pas la même notion du danger que nous autres... le commun des mortels.

    Theodore ne quittait pas Remus du regard. L'ami de Sirius. Pettigrow était dans sa cage. Sirius n'était probablement plus très loin de Poudlard à l'heure actuel. Mais quand aurait lieu leur face à face ? Quand ?

    Et aurait-il lieu ?

    - Vous avez vu le professeur Lupin, demanda Harry. Vous pensez qu'il sera mieux que Quirrel et Lockhart ?
    - Il n'aura pas grand mérite, songea à voix haute l'unique fille du quatuor. Les deux professeurs n'étaient pas des plus compétents.
    - Il a fait partir les détraqueurs qui entraient dans notre compartiment, souffla Theodore. Rien que ça, ça le place au dessus des deux autres.
    - Et il a donné du chocolat à tous ceux qui étaient un peu secoués, poursuivit Harry. Il faudra voir en cours.

    Nott fixa Potter. Potter regarda étrangement Nott. Le serpent égaré se demandait si son pur Gryffondor d'ami était au courant pour Sirius, et comment il réagirait s'il ne l'était pas mais venait à l'être.

    Croirait-il aussi facilement que lui à l'innocence de Sirius Black. Probablement pas. Bien qu'il ne soit son parrain, il le tiendrait sans doute longtemps comme responsable de la "fuite". Et, ça le tuait de penser ainsi, mais Potter réfléchirait probablement plus que lui aux conséquences que cela pourrait engendrer.

    Et si Sirius mentait ? Ce n'était pas le cas mais admettons.
    S'il lui mentait depuis le début et que lui, comme un imbécile... l'écoutait et le croyait.

    Ce qui le sortit de ses pensées désagréable ce fût Hermione. Ou plutôt sa main. Main qui eut l'indélicatesse de se poser sur son épaule, un peu trop douloureuse. Sirius ne pouvait pas tout lui éviter non plus. Cela aurait parut étrange aux yeux de Théophile. Elle ne manqua pas de le remarquer.

    - Theodore ? Tout va bien ?
    - Bien sur que non, Hermione, se moqua amicalement Ron, tout en se goinfrant. Son père n'a pas dû être des plus aimables cet été. T'as bien vu l'an dernier à Fleury & Bott, la gifle... elle a sans doute pleins de frères, de sœurs, de cousins et de cousines à l'heure qu'il est.
    - On fait mieux comme image, Ron, grinça Theodore, le nez dans son assiette.
    - Oses me dire que ton père t'as prit dans ses bras, t'as serré contre lui... et dit qu'il avait eu peur pour toi après l'épisode de la chambre des Secrets. Oses me le dire, Ted".

    Bien évidemment... il ne pu le dire. Autant mentir dans certaines occasions ne le dérangeait pas plus que cela, autant là c'était trop lui demander. Honteusement, il baissa la tête et acquiesça.

    Son geste eut pour effet de jeter un froid alentours. Seamus arrêtait d'embêter Neville et Dean. Harry et Hermione le regardaient, gênés et outrés. Quand à Ronald se mordait la lèvre et mourrait d'envie d'aller chercher une pelle pour creuser un trou dans lequel il pourrait se cacher pendant un siècle, voire deux.

    - Mais ça va hein, Patmol m'a aidé.
    - Patmol ? Répéta le rouquin. C'est qui ça, Patmol.

    Theodore l'avait lâché en voyant le nouveau professeur de Défense Contre les Forces du Mal passer à leur niveau. Il voulait voir sa réaction et ne fût pas déçu. Les épaules de l'homme se contractèrent, son visage se ferma tel une huître... néanmoins il poursuivit sa route d'un pas ferme, assuré et ne laissa rien paraître de plus.

    Mais cela avait suffit à Theodore.

    - Mon chien.
    - Ce n'est pas pour rien que l'on dit que le chien est le meilleur ami de l'Homme. La preuve.

    Il ne voulait pas paraître méchant, mais si Hermione pouvait se taire, par moment ... cela ne serait pas de refus. A chaque occasion elle avait quelque chose à dire, à ajouter, elle était pire qu'une encyclopédie et l'agaçait par moment.

    Oh ! Theodore tenait énormément à Hermione, probablement plus qu'à Harry et Ron... éventuellement moins qu'à Seamus. Mais bon.

    - Je vous souhaite à tous une bonne nuit, annonça Albus Dumbledore en se levant. Suivez vos préfets et ne tardez pas trop pour aller vous coucher ; même si les cours ne débuteront que Lundi.


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  • Theodore ne faisait pas particulièrement attention aux conversations environnantes. Perdu dans ses pensées, c'était à peine s'il savait de quoi parlaient ses amis. Les cris, les protestations et les "non j'te dis" de Seamus semblaient lointain. C'est pourquoi, quand ce dernier le prit à parti dans l'espoir qu'ils ne partagent le même point de vue ... le brun ne su quoi répondre. Mais de quoi parlaient-ils donc, tous ?

    - Theo, ça ne va pas recommencer comme l'an dernier, hein ! S'inquiéta de suite son ami. Tu nous parles, et tu ne gardes pas tout pour toi. Si ça ne va pas, tu le dis. Ca ne va pas ?
    - Mais si, ça va, Seamus, soupira Theodore, hésitant entre les larmes et les rires. Ca va.

    Il n'eut, pourtant, pas l'air particulièrement convaincu des paroles du fils Nott. Il se garda, néanmoins, de le faire remarquer à voix haute : le faire comprendre, de par sa gestuelle, lui semblait amplement suffisant.

    De toute façon, Theodore savait qu'il ne pourrait leur parler de son problème. Pas maintenant, en tout cas. Surtout pas en présence de Ronald. Même si ce dernier passait plus de temps à critiquer son rat qu'autre chose, il tenait à lui. Et avec tout le bon sens dont le brun pouvait faire preuve : il se voyait mal aller voir Ron et lui dire "Au fait Ron, le rat que ta famille et toi avez adopté il y a 12 ans est en fait Peter Pettigrow, le mec que Sirius Black à tué mais pas tué. Et il se trouve qu'il est un mangemort. Ah oui ! Et c'est lui qui a vendu les parents de ton meilleur ami à Voldemort".

    Donc non, le dire à Ronald c'était exclu.
    Hermione ? Même pas la peine d'y compter. Il aurait alors, à en donner sa main aux acromentule, droit à un bon "Il faut que tu ailles le dire à un professeur Theodore. Le professeur Mcgonagall voire le professeur Dumbledore. C'est très grave". Oui... mais non. Merci Hermione : ça il le savait déjà.
    A Harry ? Non. Le binoclard était bien trop concerné. Et il ne le croirait pas. En deux ans ils s'étaient éloignés. Le garçon à la cicatrice qui avait été celui l'ayant fait rejoindre leur petit groupe avait su prendre ses distances.
    Un professeur ? C'est exactement la raison qui l'avait poussé à éliminer d'office Hermione. De toutes manières : à qui pourrait-il le dire ? Hagrid ? La bonne blague. Chourave ? Flitwick ? Rogue ? Lupin ? Les deux derniers n'étaient pas si mal, il y réfléchirait. Et verrait comment est le professeur Lupin. Ne pas vendre la peau du sombral avant de l'avoir tué.
    Quand à Blaise ou Seamus, ce n'était pas, à vrai dire, la peine de l'énoncer. Le mot "secret" ou la phrase "J'ai besoin de te parler de" ne faisaient pas partis de leur vocabulaire. Ou alors autant aller faire une affiche géante qu'il placarderait dans la Grande Salle. Ça serait plus discret.

    - Theodore, tu fais attention à ne pas tomber dans les escaliers, hein, lança ironiquement Ronald.
    - Theo ? Questionna Seamus. De quoi il parle l'autre abruti.

    Le garçon aux cheveux roux, autrement dit "l'abruti", s'empressa d'expliquer à l'autre le sens de sa remarque. Au grand désarroi de Theodore qui ne faisait plus que compter les secondes le séparant de l'instant fatal.

    Que Ronald n'ait eu l'air intéressé de son cas, puis légèrement scandalisé ... bien que cela ne l'ait pas empêché de faire une bourde au repas. Bourde ayant dû échapper à Seamus : comme par hasard. La chance ne semblait pas étouffer le jeune Nott.

    La réaction de Finnigan, contrairement à celle du Weasley, était prévisible.

    Trois. Deux. Un.

    - Theoooooooooooo ! J't'emmène à l'infirmerie. Ron m'ouvrira le tableau et me dira le mot de passe ! S'écria Seamus en sautant, presque, sur le dos de son ami qui chancela sur le coup. Non mais faut te faire soigner hein. Sinon ça peut devenir grave. Et puis avoir mal ce n’est pas cool et...

    Et plus personne n'avançait. Le groupe de Gryffondor, toutes années confondues, s'était stoppé. A contre cœur, visiblement, Percy Weasley qui marchait en tête ... avait abandonné les premières années pour tourner les talons en direction du joyeux groupe.

    Le propriétaire de la voix fût aussitôt découvert : Seamus Finnigan. Qui d'autre aurait ce pu être ? A sa connaissance : personne.

    - Seamus, peux-tu descendre du dos de Theodore et baisser d'un ton, s'il te plaît.
    - En tant que préfet-en-chef tu devrais nous donner ton avis ! Sourit Seamus. Si un élève, admettons qu'il s'appelle... Theodore, est frappé, blessé et tout ça... est-ce qu'il devrait aller à l'infirmerie pour se faire soigner et donc écouter un de ces amis, admettons qu'il s'appelle Seamus... ou alors suivre le groupe de Gryffondor, mené par un préfet en chef géniaaaal... du nom de Percy.

    A l'arrière, les jumeaux étaient hilares et ne le cachaient pas. La tête de leur aîné valait tous les Gallions du monde (ou alors : ça n'en était pas loin). Que n'auraient-ils pas donné, à l'instant précis, pour avoir entre les mains de quoi immortaliser sa figure. Complètement perdu, le Préfet en chef ne savait trop quoi dire.

    - Je suppose que, hum, qu'il, bafouilla le rouquin. Qu'il devrait aller à...
    - J'en étais sur ! Theodore, t'as entendu le monsieur, non ?


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