• Chapitre 20

    John attrapa Theodore juste avant que celui ci ne se jette dans la cheminée pour filer à St Mangouste.

    - Tu ne seras pas utile là-bas, murmura-t-il à son oreille. Theodore, reste calme.

    Harry regardait le serpent se débattre et tenter de se défaire de la prise du blaireau et hésitait quand à la marche à suivre. Fallait-il ou non lui permettre d'aller se ronger les ongles à St Mangouste ou était-il préférable de le garder ici.

    Le garder. Parce qu'il était possible, à présent, de raisonner Theodore Nott ? Seul Smith en était capable. Et si Smith était là : inutile d'avoir à le raisonner.

    - Cadwallader, grinça le brun. Lâche-moi. Accompagne moi si ça peut te rassurer mais j'irais : quoi qu'il arrive.
    - Je l'emmène, Potter.

    _ _ _ _ _

    Theodore, assis près du lit de Zacharias, regardait le blond. Il serrait sa main et n'attendait qu'une chose : qu'il ouvre les yeux, éclate de rire en se moquant de lui pour avoir osé y croire.

    - Normalement c'est à moi d'être dans un lit, entre la vie et la mort. Pas à toi. T'as pas le droit de jouer les héros, t'es pas Potter. T'es ni Potter, ni moi. Donc t'as vraiment pas à être ici c'est... c'est pas juste.
    - La vie n'est pas juste, Theodore, intervint un nouvel arrivant. Et ton éloquence m'impressionne. C'est le stress ou tu as perdu quelques neurones ?

    Le serpent se tourna vers l'autre et sourit à Justin. Finch-Fletchley n'était pas réellement celui à qui il se serait attendu. Celui-ci n'était pas le genre de personne qu'il imaginait venir à St Mangouste voir un ami dans un état aussi incertain. Finch-Fletchley était bien trop bavard, bien trop enthousiaste et sa bonne humeur ainsi que sa joie naturelle aurait l'air déplacé.

    - Tu t'inquiètes pour lui ?
    - C'est le stress ou tu as perdu quelques neurones ? Pour oser poser une telle question.

    Justin esquissa un sourire et prit place dans le fauteuil installé dans un coin de la pièce. Il fouilla dans ses poches et en sortit deux livres, dont un qu'il lança à l'autre garçon.

    - J'me suis dit qu'un peu de lecture te ferait plaisir. J'ai bien aimé celui-ci, donc... tu devrais bien aimer aussi.
    - Parce que tu sais lire ?
    - Raaah ! On dirait Zach quand tu dis ça. Ou peut être qu'on dirait toi quand Zach dit ça, c'est à voir et c'est une question assez intéressante. Lequel a une mauvaise influence sur l'autre.

    Excellente question. Mais qui saurait y répondre ?

    - D'aussi loin que j'me souviens, Zach a toujours été casse pied alors que toi t'étais sympa. Mais Zach est un Poufsouffle quand toi tu es un Serpentard. Sauf que penser ainsi est assez restricteur et c'est faire preuve d'une incroyable étroitesse d'esprit ce qui n'est pas mon cas, commença à expliquer le né-moldu. Il ne serait donc pas stupide de dire que Zach a une mauvaise influence sur toi. Sauf que tu envoyais chier Malfoy, avant, et d'une manière particulièrement bluffante donc tu n'avais apparemment pas tellement besoin de cours. En conclusion : personne n'influence mal l'autre.
    - Ou alors tout le monde influence mal l'autre, proposa Theodore.
    - C'est une autre possibilité sur laquelle je préférerais ne pas m'attarder. Si je commençais à tenter de trouver une réponse à cette question ce serait comme essayer de savoir qui de l'œuf ou de la poule est arrivé en premier.

    Pitié ! Mais qu'on le fasse taire. N'existait-il donc aucuns boutons pour mettre en pause (à défaut de pouvoir le faire taire d'une manière plus... radicale.) ?

    - D'ailleurs d'après toi : qui de l'œuf ou de la poule est venu en premier ? Car il faut bien une poule pour pondre l'œuf mais sans œuf la poule ne peut pas exister.
    - J'en ai une autre, Finch-Fletchley : si un arbre tombe dans une forêt alors qu'il n'y a personne alentour, est-ce qu'il fait du bruit ?
    - Bien sur. Pourquoi il n'en ferait pas ?
    - Un bruit peut-il exister si personne ne l'entend ?

    Justin referma le livre, ouvert sur ses genoux même s'il n'en avait pas encore lu une ligne. Theodore fit de même, conscient que tant que ce blaireau serait dans la chambre : il ne pourrait pas faire quelque chose qui nécessitait un tant soit peu de concentration.

    - Désolé si je parle beaucoup mais quand je suis stressé on ne m'arrête plus.
    - Ouai j'ai vu ça, marmonna le brun.
    - Désolé, se força à sourire l'autre. J'dois pas t'aider à te détendre, hein ?

    Le serpent haussa les épaules. Même s'il ne l'aidait pas à se détendre, il ne le stressait pas plus pour autant. Au point où il en était, seul le réveil de Zacharias le calmerait. Savoir que les sorts de soins avaient été efficace, qu'il n'avait pas perdu trop de sang... qu'il allait aussi bien que possible.

    Soudain, Theodore bondit de son fauteuil et se jeta sur le lit.

    - ZACH !

    Justin se redressa et les regarda. Ses dents mordaient sa lèvre inférieure, son cœur battait la chamade... quand la pression se relâcha.

    - J'appelle un médicommage !

    L'autre ne répondit pas, trop  occupé à noyer d'insultes le blond.

    - Si tu meurs, j'te tue. Je te jure que je te tue. Et tu me supplieras de t'achever.
    - Je... me contenterais d'appeler un médicommage et ne dirait rien quand à ce que tu viens de dire.


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