• Chapitre 19

    Zacharias, le nez penché sur un dossier, entra dans une chambre de St Mangouste. Il releva la tête pour offrir un grand sourire à la jeune patiente. Une petite fille n'ayant pas plus de huit ans était installée sur le lit, le visage rayonnant. A la voir ainsi : il n'irait pas penser qu'elle était arrivée avec d'immenses brûlures. Ah ça ! A trop s'approcher de la marmite en train de cuire voilà ce qui arrivait.

    - Comment vas-tu ce matin, Kim ?

    Un large sourire fût la seule réponse qu'il eut et cela suffit. Que demander de plus après tout ?

    _ _ _ _ _

    "Harry arriva par le réseau de cheminée alors que John et Theodore disputaient une nouvelle partie d'échec. Le premier était en train de mettre en échec au roi le second qui n'était pourtant pas décidé à passer en échec et mat et se battait de son mieux. Enfin : il laissait le soin à ses pièces de le faire mais bon.

    - Salut Nott, salua simplement le survivant. John je... peux te parler une minute ?

    Le brun s'excusa d'un geste de main auprès de l'autre et partit rejoindre l'homme à lunettes dans le salon. Theodore fronça les sourcils et, le plus discrètement possible, décida d'aller les écouter à la porte.

    Zacharias avait vraiment mauvaise influence sur lui. Hermione n'avait peut être pas totalement tord à ce niveau. Non. Non. Son avis n'avait pas d'importance. Elle n'importait pas. Non.

    - Le coupable a succombé à ses blessures mais il est... entre la vie et la mort. Il a aussi tué deux...
    - Il était visé ou bien, l'interrompit l'ancien blaireau.
    - Non. C'était..."

    _ _ _ _ _

    La porte s'ouvrit. Pensant avoir affaire aux parents de Kim, Zacharias se retourna pour saluer le couple avec un sourire franc ordinairement réservé à Theodore. Mais ils étaient tellement gentil, ils avaient un "truc" que d'autres n'avaient pas. L'art de sembler sympathique auprès du médicommage en herbe.

    - Vous êtes ?

    Le nouvel arrivant pointa sa baguette sur Zacharias qui perdit toute trace de bonne humeur. Même si la baguette était un objet courant dans leur monde. Même si l'homme n'avait pas encore ouvert la bouche. Il sentait qu'il n'aurait pas droit à un sortilège d'allégresse ou de Folloreille.

    Instinctivement, il se plaça devant le lit de la gamine et sortit sa baguette à son tour. Il ne comptait pas s'en servir : juste signifier sa présence et lui faire peur.

    _ _ _ _ _

    John venait de sortir le plateau d'échec et l'installait tandis que Theodore finissait son livre avant de commencer la partie. Depuis l'irruption de Potter et sa référence à Hermione, l'esprit du serpent était ailleurs et seul un pavé avait su lui faire oublier l'ancienne lionne.

    - Cad tu... penses que j'le méritais ?
    - De quoi ?
    - Ce qu'Elle a fait. Mourir.

    Le poufsouffle regarda le Serpentard et secoua la tête en signe de négation. Il posa la reine blanche qui gesticulait entre ses doigts à sa place et soupira.

    - Personne ne mérite ça, Theodore. Quoi que tu penses avoir fait de répréhensible... tu ne méritais pas d'être brûlé vif.

    Les mains tremblantes et les yeux rivés sur les pages du livre. La même ligne lue et relue. Son interlocuteur n'était de toute évidence pas convaincu.

    - Theodore, soupira-t-il en lui prenant une main pour l'obliger à lever les yeux. Tu. Ne. Mérites. Pas. Ca. Je le dis. Potter le dit. Justin le dit. Ernie le dit. Zach le dit. Tout le monde le dit.
    - Et si tout le monde avait tord ?
    - Alors, il se tut un instant. Alors ça serait dommage.

    _ _ _ _ _

    Kim ne laissa aucun son sortir de ses lèvres, bouche bée et les yeux exorbités devant le corps au sol. Le corps. Non l'homme. Il était en vie et encore conscient.

    - Kim, demanda-t-il avec une douloureuse grimace. Passe moi... passe moi la...

    En panique, elle retira la taie d'oreiller et la lui donna. Le blond soupira, n'ayant pas obtenue du tout ce qu'il avait demandé mais il lui faudrait faire avec.

    Sans pouvoir rien dire de plus, la gamine quitta son lit et abandonna sa chambre. Elle parlerait à quelqu'un espérait-il. Il le fallait. Pour une fois qu'il était heureux qu'on ne lui obéisse pas.

    _ _ _ _ _

    Harry entra dans la cuisine, l'air pressé. Le fait d'interrompre John et Theodore en pleine partie d'échec semblait ne pas le déranger plus que cela alors qu'en général il avait au moins la délicatesse d'attendre que l'un ou l'autre n'ait gagné.

    - Salut Nott, salua simplement le survivant. John je... peux te parler une minute ?

    Celui qui logeait ici fronça les sourcils en voyant l'ancien camarade de Zacharias suivre le balafré à lunettes rondes (immondes lunettes, soit dit en passant). Curieux, il se leva donc et alla coller son oreille à la porte afin de mieux comprendre pourquoi il avait été mit à l'écart.

    D'autant plus que cette scène lui semblait familière. Ce qui était normal, au fond.

    - Le coupable a succombé à ses blessures mais il est... entre la vie et la mort. Il a aussi tué deux...
    - Il était visé ou bien, l'interrompit l'ancien blaireau.
    - Non. C'était... essaie de maintenir Theodore à l'écart le temps qu'on en sache plus.

    Le brun regarda la pendule au dessus de la table et se demanda comment ils feraient pour le tenir à l'écart alors que midi approchait et que Zacharias arriverait et que s'il avait besoin de savoir quelque chose : il serait mit au courant par celui-ci.

    - J'peux pas, refusa John. Lui mentir sur ça c'est... comme si on te cachait que Weasley était grièvement blessé. Tu le prendrais comment.

    Il comprit. Comprit que Zacharias ne viendrait pas à midi. Que Zacharias ne lui dirait rien du tout.


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