• Chapitre 01


    Le nez enfoui dans une grande et chaude écharpe de couleur jaune et noire ("empruntée" sans l'accord de son légitime propriétaire), les mains bien au fond des poches et les yeux rivés vers le sol, Theodore avançait à grands pas et luttait contre le vent.

    S'il n'avait pas été assez idiot pour oublier sa baguette chez son ami, il n'aurait pas eu à mettre le nez dehors et à risquer la mort... enfin peut être pas la mort mais d'être sacrément malade.

    Même si ça pouvait avoir ses avantages (après tout : Zacharias était toujours plus agréable avec lui et aux petits soins lorsqu'il était malade) il n'avait pas envie de se retrouver cloué au lit, à utiliser quinze mouchoirs à la minute et prêt à cracher ses poumons à tout instant.

    Bref... il avait oublié sa baguette chez son ami et comme par hasard ça devait être la seule fois où il se retrouvait à cours de poudre de cheminette.

    Mais oui bien sur... comme par hasard

    Pour se rendre chez Zacharias, la veille, il lui avait suffit de transplaner. N'importe quel imbécile pouvait transplaner ! Il suffisait d'avoir une bonne baguette (en état de marche, donc) et d'avoir deux ou trois neurones connectés. A cela, bien entendu, venait s'ajouter un minimum de concentration.

    Après... n'étant pas le premier imbécile venu (ni même un imbécile tout court) Theodore pouvait transplaner sans problème.

    S'il avait une baguette.
    Or... il n'en avait pas.

    Pourquoi n'en avait-il plus ?
    Où était donc passée la fi?
    Même s'il ne pouvait en être certain, Theodore se disait qu'elle avait dû rouler sous la commode (ou peut être bien le lit) de Lyanna alors qu'il jouait avec elle.

    Jouait ?
    Avait-il joué avec celle-ci la veille ou c'était-il plutôt fait malmener par ce petit monstre à nattes blondes ? La seconde option lui paraissait tellement plus plausible qu'un sourire stupide apparut sur son visage fin et pâle.
    Il lui était impossible de ne pas sourire en pensant à la petite.

    Si, quelques années plus tôt, on lui avait dit que Zacharias trouverait le moyen de se caser : il aurait éclaté de rire.
    Si, en plus, on lui avait apprit l'existence d'une petite fille dans le couple... nuls doutes à avoir : il ne s'en serait pas remit.

    Et que dire, alors, quand à l'existence d'une petite diablesse capable de mener son père par le bout du nez ?

    Jusqu'alors, une seule personne avait pu se vanter de pouvoir faire ce qu'il voulait de l'ancien Poufsouffle répondant du nom de Zacharias Smith... lui-même.

    - Teddyyyyy ! Hurla un petit gnome avec juste des chaussons aux pieds. P'pa avait dit que tu viendrais pas ! Mais c'est pas vrai t'es venu puisque t'es là. Donc papa il a pas dit la vérité.  

    Le sourire de l'homme aux cheveux noirs, qui n'avait toujours pas disparu, s'agrandit encore. Il sortit une main de sa poche et ébouriffa les cheveux de Lyanna avant de se baisser et la prendre dans ses bras.

    - Faut le punir, ajouta-t-elle, l'air démoniaque. Tu veux le punir avec moi ?

    L'adulte et l'enfant se souriaient. Dans l'allée de la maison de Zacharias, au milieu du jardin enneigé, ils restaient plantés là, prêt à préparer un plan d'attaque pour punir le vilain menteur.

    - Pour bien punir papa, mieux vaut éviter d'être malade, tu ne crois pas ma puce ?
    - Si, admit-elle en souriant de toutes ses dents à l'ancien serpent. Mais c'est vrai pour toi aussi hein ! Et t'as le nez tout rouge.

    Peut être craignait-elle que Theodore ne sache pas où se trouvait son nez, mais elle le lui pinça brièvement, le faisant doucement rire.

    - Pis tu sais même pas mettre ton bonnet, le gronda-t-elle, enfonçant le vêtement sur sa tête au point de lui masquer la vue. T'avance, on va être malade à rester dans le froid comme ça. Et j'aime pas quand t'es malade.
    - Pourquoi ? Demanda Nott, se remettant en marche avec son paquet dans les bras.
    - Bah... parce que quand t'es malade et bah papa il veut plus te partager avec moi. Il te garde pour lui tout seul. Et j'aime pas, s'expliqua-t-elle, collant un gros baiser sonore sur la joue de Theodore. Pis quand t'es malade t'es tout blanc comme la neige et tu tousses fort et tu grimaces parce que tu as mal et comme tu as mal et bien je suis triste et papa aussi.
    - Papa est triste parce que tu es triste ? Interrogea-t-il doucement.
    - Nàààn. Peut être un mini-peu mais c'est parce que toi t'es tout blanc comme la neige et chaud comme le four quand je peux pas le toucher, expliqua l'enfant comme s'il venait de lui poser une question stupide. Mais j'aime bien quand t'es malade car tu restes à la maison tout le temps...

    Theodore s'était arrêté devant la porte d'entrée pour l'écouter parler. C'est fou ce qu'il trouvait qu'elle ressemblait à son père... tant physiquement que mentalement. Les mêmes yeux bleus, le même nez en trompette, les mêmes cheveux paille... et aussi bavarde que lui.

    - Rentre, j'te rejoins dans une minute, murmura-t-il à son oreille en la reposant par terre. J'ai accumulé la neige sur moi et...
    - Ca va fondre à l'intérieur puisque papa il a fait du feu dans la cheminée et qu'il fait chaud du coup, sourit-elle en lui prenant la main. Et papa y va nettoyer si tu salis. T'as le droit de salir toi, il te gronde jamais... moi si je salis il est pas content.
    - Ah ça c'est pas juste, s'amusa-t-il.
    - J'trouve aussi que c'est pas juste, marmonna Lyanna, faussement boudeuse. Faudra le punir pour ça aussi.

    Alors qu'elle disait ces mots, la porte d'entrée s'ouvrit sur Zacharias. Aussi mal rasé que la veille et les cheveux en pagaille, le blond parut étonné de voir Theodore sur le pas de sa porte.

    - Ted ? S'étonna le blaireau en se passant une main dans les cheveux. Qu'est-ce que tu fous là ?
    - J'ai pris ton petit monstre en otage, répondit naturellement le second, reprenant l'enfant dans ses bras et la passant sur ses épaules. J'te la rend si tu me rends ma baguette.
    - J'te la laisse. Tu viendras me la rendre toi-même...


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :