• Chapitre 02

    Theodore souriait alors qu'il redéposait Lyanna au sol. Cette dernire s'apprêtait à protester vivement mais elle se ravisa après avoir vu son père la regarder avec cet air qui signifiait "N'y pensez même pas jeune .

    Et pour une fois... elle n'allait pas essayer de lui désobéir.

    - Entre, Ted, proposa Smith en se décalant afin de le laisser passer. Tu vas attraper la mort sinon.

    Lyanna s'empara d'une main de l'ancien serpent afin de le tirer derrière elle. Il n'eut ni la force, ni l'envie de lui résister. Gelé, il était gelé.

    Il aurait mieux fait de prendre le magicobus parce que mine de rien... il y avait une petite trotte entre le manoir Nott et la petite bicoque des Smith.
    Forcément... le manoir était éloigné de tout !

    - Mais tes mains sont toutes froides ! s'horrifia l'enfant en lui retirant gentiment ses gants. Et toutes rouges, ajouta-t-elle en grimaçant.

    Sous le regard attendri de son père, la petite tête blonde commença à frictionner ces doigts meurtris et à souffler dessus avec conviction.

    - Je vais te préparer un chocolat chaud Theo. Pas de sucre, je suppose.
    - Pour moi aussi papa, s'exclama aussitôt l'enfant. S'il te plaît... et avec beaucoup beaucoup de chocolat.

    Secouant la tête, plus amusé qu'autre chose, l'ancien blaireau disparut dans la cuisine tandis que sa démone de fille venait de retirer le bonnet et l'écharpe de son cher Theodore. Ensuite, elle le tira près du feu, après avoir prit soin d'approcher le fauteuil qu'il occupait toujours.

    c'est qu'elle l'avait retenu ! En plus de l'avoir remarqué...

    - Dore, murmura Lyanna en allant se blottir contre lui. Tu sais que je t'aime beaucoup tout plein ?

    Les yeux tournés en direction du feu qui crépitait dans l'âtre de la cheminée (fort heureusement non reliée au réseau) qui le réchauffait lentement, le serpent semblait loin. Perdu dans des souvenirs qui paraissaient le terrifier.

    - Dore, insista-t-elle en l'embrassant sur la joue. Ca va pas ? T'as encore froid ? T'es pas malade hein
    - Ca va ma puce, lui sourit-il enfin.

    Dans les bras l'un de l'autre, ils ne bougèrent pratiquement pas jusqu'au retour de Zacharias avec leur collation. Une grande tasse fumante pour Zacharias et une autre, plus petite et moins chaude, pour sa fille qui lui sourit avec innocence.

    - Tu veux un pull ? Lui proposa blond. T'as que la peau sur les os, Ted, tu chopes tout ce qu'il y a à choper.
    - Ca veut dire quoi ? Interrogea Lyanna, dont le regard passait de l'un à l'autre en attendant une réponse.
    - Qu'il faut que tu le punisses s'il ne prend pas un peu de poids.

    Un sourire apparut sur le visage enfantin, heureux de recevoir l'autorisation de faire des bêtises de la part de son père. Entre Theodore qui voulait le punir pour un oui ou pour un non... et son paternel qui faisait de même : la petite fille était bien heureuse de se retrouver entre les deux.

    - J'vais bien, marmonna le brun, peu convaincant et peu convaincu. Touille ton chaudron et t'occupe pas du mien.
    - Ca veut dire quoi ? Questionna, de nouveau, une petite voix.
    - Ca veut dire que ton père est un affreux mêle-tout.4
    - Ca veut dire quoi ?
    - Qu'il faut le punir.
    - Ouaiiiiis !

    Les deux complices s'amusaient de la joie de la petite. L'un se revoyait plus jeune, en train de faire les quatre cent coups à son père ; quand l'autre rêvait d'un jour connaître ce plaisir... tout en ayant conscience que jamais ça n'arriverait.

    - Et j'commence à avoir plus chaud... déjà.
    - C'est pas une raison ; t'aurais pu t'éviter le trajet en prenant le magicobus.
    - C'est quoi le...
    - Lyanna, siffla Zacharias. On l'a déjà prit. Ne pose pas de question pour le plaisir d'embêter ton monde.
    - J'ai jamais fais çaaaaa, pleurnicha-t-elle.

    Elle cacha son visage dans le cou de Theodore qui entoura son petit corps de ses bras et la serra. Doucement, il la berça jusqu'à ce qu'elle ne sorte enfin sa tête.

    - C'était pour de faux, rit-elle en regardant son père ; puis elle se tourna vers son chevalier protecteur pour lui demander. Et pourquoi t'as pas pris le magicobus, c'est marrant et t'aurais pas été malade.
    - J'suis pas malade, grogna le brun. Par contre je suis malade quand je prends ce truc de malade ; ils conduisent comme des tarés.
    - C'est quoi des tarés ?
    - Lyanna... soupira son père.

    Une fois de plus : un immense sourire illumina la pièce... et venait, bien évidemment, de l'enfant.

    - Tu pouvais aussi m'envoyer un hibou, suggéra Zacharias. Je serais venu te ramener ta baguette aussi vite que possible, tu sais.

    Le serpent hocha la tête, sa tasse toujours entre les mains, buvant de toutes petites gorgées et savouant ce bonheur simple qui le réchauffait.

    - J'sais pas où elle est, t'aurais cherché et tu serais venu de mauvais poil.
    - Elle est dans ma chambre, s'enquit Lyanna. Elle est tombée hier quand on jouait à l'auror.

    Smith et Nott, amis d'école, se regardèrent et se comprirent en un seul regard.

    - Tu n'y as pas touché, hein ma puce, vérifia Theodore, gentiment.
    - Nàààn, tu m'as dit que c'était pas bien, répondit-elle, toujours souriante et en dévoilant ses dents. Du coup elle est encore par terre.
    - Je vais la chercher, Theo, se proposa aussitôt Smith.


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