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Chapitre 10
Cette fois, ce n’est pas Blaise qui usa de son influence sur Draco mais l’inverse. Ce dernier avait l’impression étrange et inexpliquée que c’était en suivant le directeur et ses deux accompagnateurs qu’ils en sauraient plus sur Théodore et sa disparition. Qu’il soit à l’infirmerie pourtant, ne lui effleura pas même l’esprit : ils avaient été vérifiés dès le début.
Les trois sorciers expérimentés pénétrèrent dans la pièce aseptisée, mais non insonorisée. Ils n’eurent qu’à tendre un peu l’oreille et regarder rapidement à travers la fenêtre rectangulaire de la porte, pour en savoir plus sur la situation. Ce qu’ils entendirent les glacèrent d’effroi, et doubla, si ce n’était tripla, quadrupla leurs remords.
Le lit dont les rideaux étaient tirés été occupé en ce moment même par leur ami disparu. Comment était-ce possible, ça ils n’en savaient rien, mais les faits étaient malheureusement là. Leur andouille de Théodore était dans un sale état, et Pomfresh n’avait aucune idée de qui avait pu s’en prendre à lui… eux le savaient, mais n’y croyaient pas. Théodore était intelligent ! Ou pas.
- Messieurs, les interpella Rogue. Ne vous a-t-on jamais dit qu’il était incorrect d’écouter aux portes ?
Les deux serpents se grimacèrent simultanément. Que répondre à une telle accusation, surtout quand elle provenait de leur effroyable directeur de maison, si encore ça avait été Dumbledore… il n’y avait que la vérité qui pouvait le satisfaire.
Une nouvelle question se posait alors : comment pouvait on expliquer à notre professeur qu’on avait consciemment renié l’un de nos meilleurs amis parce qu’il avait la marque ? Surtout lorsque ce dit professeur la possédait lui aussi.
- On… on s’inquiétait pour Théodore, bafouilla Blaise. Et…
- Et vous avez cru bon d’écouter aux portes pour en savoir plus ? Ricana l’adulte aux cheveux gras.
- C’est lui qui est dans le lit, n’est ce pas ?
Le directeur de Serpentard regarda attentivement ses élèves, avant de soupirer et souffler sa réponse. Ils allaient lui demander de le voir, et il leur donnerait cette permission, qu’importe ce qu’en dirait Poppy.
Severus Rogue n’avait pas manqué l’éloignement des trois, lors du repas de rentrée, et la raison n’avait pas été bien compliquée à trouver. L’esprit de Blaise Zabini était aussi facile à pénétrer que voler une sucette à un bébé : son entrée dans les rangs de Lord Voldemort en était la cause.
- Entrez… mais ne faites pas de bruit.
Ils avalèrent leur salive et prirent une grande inspiration, dans l’espoir stupide que cela leur soufflerait le courage nécessaire pour poser un pied à l’intérieur de cette pièce. Qui sait dans quel état se trouverait Théodore ?
- Evitez de lui posez des questions, il n’y répondrait pas, avoua Rogue. Ne mentionnez pas son père et… excusez vous surtout.
Draco, tout autant que Blaise, acquiesça. Que c’était il donc passé ? Et pourquoi ne devaient-ils pas parler de Théophile ? Leur directeur ouvrit la porte, et leur céda le passage. Les deux garçons approchèrent des rideaux, dissimulant le lit qu’occupé leur mangemort d’ami.
- Oh la vache, souffla Blaise. Théo.
Il s’approcha à toute vitesse du brun qui reposait sur le matelas inconfortable de l’infirmerie. Que c’était-il passé, par Merlin !
- Théodore ? L’appela Draco, visiblement moins impressionné. On est… on est deux cons. Deux cons désolé, qui s’en veulent et qui se sont inquiétés comme pas possible. On te demande d’accepter nos plus plates, et sincères excuses.
Le blessé tourna la tête et les fixa tous les deux. Aucun n’aurait su dire ce qu’il montrait dans son regard, tant il paraissait vide et dénué de sentiments, comme s’il avait perdu quelque chose d’important.
Ils comprirent alors ce qui était arrivé… pourquoi ils n’avaient pas l’autorisation de mentionner son père.
- Théo…
- Foutez moi la paix, soupira le dit Théo. Tous les deux.
- Non, refusa Blaise. Sans toi… même une demi-journée, c’est nul… on est arrivé à trois à Poudlard, on en ressortira à trois…
- C’est que de la pitié… et je n’en veux pas
- Non… on s’en veut réellement. T’es notre ami… mangemort ou pas. Et puis… ce n’est pas comme si tu l’avais vraiment voulu… tenta de dire Blaise sur un ton léger. N’est ce pas.
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