• Chapitre 10


    Assis derrière son bureau, Anton tenait la photo du témoin à protéger que lui avait remit Justin juste après sa confrontation avec Zacharias lors de la réunion. Le jeune auror n'avait pas semblé réjouit à l'idée que ce Theodore Nott était à protéger.

    Lorsque Finch-Fletchley était venu le trouver dans son bureau pour la lui remettre en main propre, il avait été dans un premier temps profondément agacé. A l'heure actuelle ce qui comptait le plus était l'arrestation de l'Egorgeur et il avait le sentiment qu'avoir un témoin était un grand bon en avant.

    Plus encore si celui-ci n'était pas sous protection officielle.

    Les sourcils froncés, Sheffer essayait à présent de se souvenir où il avait bien pu voir cette tête qui était loin de lui paraître inconnue. Ce Theodore avait un air familier mais leur rencontre devait remonter à plusieurs semaines.

    A voir ces cheveux noirs en bataille, ces yeux de la même couleur et cet air fragile : ce Nott ne devait pas être le genre d'homme que l'on remarque dans la rue. Un physique banal qui lui permettait de se fondre dans la masse.

    Rien chez cet individu ne le faisait sortir du lot, mis à part cette cicatrice sur la joue gauche. Ca, par contre, ça ne devait pas courir les rue.

    - Oh le fils de...

    ___

    Il n'était même pas encore sorti de la douche que le magicophone commençait à sonner. Fidèle à son habitude, le brun l'avait laissé faire et n'avait pas daigné quitter la cabine, ni même essayer d'écourter en cas de rappel.

    Cela devait être Zacharias. Zacharias qui s'inquiétait (inutilement). Zacharias qui lui laisserait un message. Zacharias qui le tuerait pour ne pas avoir répondu.

    Rien qui changeait de l'ordinaire, en somme.

    Alors que Theodore achevait de boutonner sa chemise, un nouvel appel résonna dans l'appartement. Agacé, et songeant sérieusement à faire brûler cette invention diabolique, il finit par décrocher.

    - Je réitère mon offre : tuez moi Smith.

    Le brun ne su retenir son rire moqueur. Inutile de perdre son temps à demander qui était au bout du fil : il reconnaissait parfaitement cette voix et plus encore... l'ordre qui lui était donné.

    - Vous devez faire erreur, lança Theodore sans essayer de paraître convaincu par ses dires.
    - Je connais votre nom, Nott, menaça Anton. Alors vous allez me le tuer manu militari ou sinon...

    Des deux côtés du combiné : un homme souriait.

    Anton parce que le gamin avait du touper. Il osait nier l'évidence même. Il n'avait pas peur d'être ami avec un auror en charge de l'enquête le concernant. Il jouait avec le feu et y prenait plaisir. Sauf que maintenant que son identité n'était même plus un secret pour le chef des aurors : cet assassin de malheur avait plutôt intérêt à ne pas refuser le service demandé une fois de plus.

    - VOus ferez ce que je demande si vous ne souhaitez pas que votre petit secret parvienne à ses oreilles.
    - Faites donc, lança le brun. Pensez-vous réellement qu'il vous croira ? Vous n'avez aucunes preuves et je suis témoin dans votre enquête... vous paraitrez plus suspect qu'autre chose.
    - Les souvenirs, mon cher ami, les souvenirs..

    __

    - Ca va Ted ? S'enquit Zacharias en arrivant chez son ami sans prévenir. Ted, t'es là ? Theodore !

    Anton toujours au bout du fil, le brun alla jusqu'au salon et sourit en apercevant Zacharias. Un soupçon de culpabilité commençait à lui nouer l'estomac, il se jouait de son meilleur ami ... le tournait au ridicule. Mais le mal était fait. Il faisait le mal. Pour son bien.

    L'agaçant personnage à qui il était en train de parler, et qui s'énervait seul, ne semblait plus aussi gênant qu'une minute plus tôt.

    - Je suis là, Zach, sourit-il. Je vous laisse m'sieur, inutile de rappeler.
    - Atten...

    Mas trop tard : on avait d'ores et déjà raccroché au nez et à la barbe du maître chanteur et chef d'équipe de Zacharias. Débarrassé de cette corvée qui consistait à donner encore et toujours la même réponse à Sheffer, Theodore sourit à son ami.

    Ami qui ne devrait pas être présent. Jamais l'auror ne venait le retrouver le midi sauf lorsqu'ils avaient prévus de le faire. En théorie : ce n'était qu'en fin de journée que le risque de voir débarquer l'agent était élevé.

    - C'était qui ? Demanda Zacharias, curieux que le brun n'ait répondu à l'appel.
    - Un faux numéro.

    Le blond haussa un sourcil. Idiot ? Il ne l'était pas, ou du moins : pas totalement. Et il serait fantastique que Theodore ne le comprenne enfin.

    D'un geste de la main, le brun invita le blond à prendre place sur le canapé tandis qu'il allait prendre (ou plutôt : prendre puis laver et essuyer) deux verres et ouvrir une bouteille de jus de citrouille.

    Sans essayer d'être discret : l'invité détailla l'appartement et se demanda, une fois de plus, comment Theodore pouvait vivre dans un endroit pareil.

    Lorsque l'on croisait le brun, ce n'était pas ainsi que l'on imaginerait son lieu d'habitation.


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