• Chapitre 12

    Zacharias examinait la baguette de la victime. Harry lui avait pourtant conseillé d'aller sur le terrain et de laisser le soin à Mary de se pencher sur le bout de bois, ce qu'il avait catégoriquement refusé. A présent il le regrettait amèrement et se demandait si son chef n'avait pas souhaité lui épargner ces conclusions.

    - Potter, alla-t-il l'embêter. C'est... tu peux regarder pour moi ? J'ai dû faire une erreur.
    - Non Smith, soupira l'homme aux lunettes rondes. Nous venons bel et bien de retrouver la baguette de John. Lorsqu'elle ne sera plus une pièce à conviction, j'essaierais d'aller la restituer à sa famille.

    Le blaireau, le visage fermé, fixait le monde extérieur. Le ciel nuageux lui semblait inconnu, comme s'il venait tout droit d'un autre monde.

    Ou peut être était-ce lui qui arrivait d'ailleurs.

    _____

    Liam, assis au bout de sa cellule, à même le sol, regardait Adamson parler à un de ses collègues. Il les écoutait même très attentivement depuis qu'il avait reconnu son nom, mêlé à celui de Smith et Nott.

    Lequel des deux, en revanche, ne l'avait pas intéressé. Il n'avait été cité qu'au début, lorsque son attention était encore attirée par cette mouche qui voletait dans la cellule.

    - Il est cinglé, insista le garde inconnu, ce qui n'aidait pas Sheep pour savoir qui était le sujet de leur conversation (bien qu'il puisse sans doute retirer Theodore Nott de la liste de suspects). Cet homme n'a pas toute sa tête je te dis ! A sa place je remercierais Nott plutôt que soigner Sheep. Je commence à penser que... ce qu'on dit est vrai.
    - Et que dit-on ? Demanda Joh, parfaitement au courant.
    - Qu'il a dû passer un marché avec Sheep.

    Il avait parlé à voix basse. L'inconnu le regarda ensuite du coin de l'oeil, comme pour vérifier qu'il ne les écoutaient pas.

    - Cadwallader était un collègue qui aurait pu lui faire de l'ombre ou le démasquer, poursuivit-il. Granger ? Il la détestait tout simplement. Zabini était un ami de Nott, comme par hasard. Et Nott. Les quatre dernières victimes sont des connaissances de Smith. Et Nott, encore une fois... c'est.
    - Précisez que vous parlez de Theodore, se moqua Liam. Et dites vous que si Smith me déteste... il déteste plus encore Theophile.

    Adamson esquissa un sourire ; alors que son collègue grimaçait, conscient d'en avoir bien trop dit dans un lieu non sécurisé. Sheep pouvait prévenir Smith de ce que l'on disait à son propos. Si une part de vérité existait alors... nul ne pourrait le savoir.

    - Et Smith veut des réponses, murmura Liam. A n'importe quel prix.

    _____

    Une main pendait, lamentablement, dans le vide quand l'autre bras s'étendait sur le bureau et accueillait sa tête. Les yeux clos et la bouche légèrement entrouverte : Zacharias se donnait corps et âme à son travail. Lorsque Mary était revenue et l'avait trouvé ainsi, elle avait voulu le réveiller avant que leur chef ne le trouve ainsi et ne lui fasse une réflexion. Pourtant, ce dernier posa une main sur son épaule et l'en empêcha.

    - Quelque chose me dit qu'il n'a pas aussi bien dormi depuis longtemps, se justifia-t-il à voix basse. Il mérite un peu de repos et... au moins pendant ce temps là : il ne nous embêtera pas.

    Elle acquiesça et reporta pourtant son attention sur la forme endormie. Avant d'aller s'asseoir auprès de Harry, qui avait prit place autour de la table de débriefing. De la poche intérieur de sa veste, Mary Valentys sortit son calepin.

    Les chaises et les bureaux n'étaient pas les endroits les plus confortables pour dormir, au contraire. Habitué, pourtant, le manque de confort ne gênait plus l'endormi qui venait de bouger.

    - Je pense que le bon temps est terminé, plaisanta le brun.
    - Entendre ta voix dès le réveil, Potter... tu souhaites ma mort, avoues.

    L'homme à la cicatrice sourit, puis décala sa chaise sur la gauche afin de laisser de la place à Zacharias. Celui-ci arriva en roulant, toujours assis sur son fauteuil à roulette. Sans attendre qu'on ne l'y autorise, il prit les notes de Valentys, à peine posées sur la table et les lues en diagonales.

    - Mis à part l'écriture facile à déchiffrer... je n'ai rien de bien à en tirer, conclut-il à voix lente. C'est inintéressant, creux, vide et on se demande ce que tu as foutu pendant que je dormais.

    Elle reçu les remarques en pleine figure, telle une paire de claque. Elle lui aurait volontier rappelé sa sieste, mais il s'en était chargé à sa place, lui coupant ainsi l'herbe sous le pied. A l'allure de l'ancien blaireau, son sourire en coin et ses yeux qui hurlaient "victoire" tout en faisant la danse de la joie : elle ne savait que dire pour se défendre.

    Rien ne saurait l'atteindre.

    - Que t'ai-je dis au sujet de ce regard ? Pas à moi.
    - Ton Theodore... tu le retenais contre son grès ou était-il simplement stupide ?

    Harry, par mesure de sécurité, recula sa chaise de la table. S'il ne quitta pas la pièce s'était uniquement pour être près à intervenir si le besoin se faisait sentir. Mary n'avait pas misé sur le bon cheval. Atteindre Zacharias : d'accord, il n'était pas contre. Tirer sur cette corde sensible, en revanche.

    Il n'y eut pourtant pas la moindre confrontations. Sans un mot, Zacharias posa les notes de sa nouvelle collègue sur la table puis se leva pour prendre congé.

    - Bon courage pour tirer quelque chose du travail de cette incompétente, lança-t-il à l'adresse de son supérieur. Si besoin, je serais chez Tom.

    Puis il disparut. La jeune femme avait perdu son air victorieux, qui n'avait pas su s'éterniser. Elle mesurait le poids de ses mots et les regrettait déjà.

    - Il va au chaudron baveur, traduisit Harry face à son regard inquisiteur. Il va encore se bourrer la gueule.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :