• Chapitre 14

    Une furie était en train de s'acharner sur la porte d'entrée du manoir Nott. En l'absence de Dips, Theodoe aurait pu décider d'aller ouvrir et voir qui était sur le seuil...

    Mais la peur le maintenant sur le canapé. Il essayait de faire abstraction du bruit et de se replonger dans son livre, mais c'était peine perdue...

    - Abbot ? S'étonna Theodore en ouvrant finalement. Si tu es arrivée jusqu'ici en un seul morceau... tu devrais retrouver le chemin pour sortir du domaine je suppose. A moins que cela ne soit qu'un malheureux coup de bol.
    - Il faut que nous parlions, toi et moi, Nott.
    - Hmm... ça m'dit rien, non.

    Le brun voulu refermer la porte au nez de l'intru dont la présence était tout sauf souhaitée... mais un pied en talon haut l'en empêcha. Agacé, il rouvrit la porte dans le but de la faire sortir du domaine par lui-même ; mais la brune en profita pour le pousser sur le côté et entrer chez lui.

    - Abbot... sors de chez moi... immédiatement, siffla Nott. Ou j'appelle les aurors.
    - Mon pauvre chou, se moqua-t-elle en s'approchant de lui. Es-tu donc aussi faible que tu es incapable de régler un problème par toi même ? Tu es obligé de toujours demander de l'aide aux autres !
    - Le truc, Abott... c'est que tu es comme l'hydre de Lerne : tu emmerdes tout le monde par ta seule existance et il nous est impossible de t'éliminer.

    Connaissant brièvement la légende, l'ancienne Poufsouffle sourit à cette comparaison pourtant peu flatteuse pour elle. Elle posa une main manucurée sur le torse du brun et le poussa doucement jusqu'à l'acculer contre un mur.

    Une fois que son dos n'eut rencontré la surface dure, elle se mit sur la pointe des pieds afin que leur deux visages ne soient proches.

    - Voilà qui est fâcheux, se moqua-t-elle. Mais il faut voir le bon côté des choses : j'ai plusieurs têtes alors que tu n'en as qu'une.
    - Crois-moi... une seule c'est déjà amplement suffisant. Pas besoin d'en avoir d'autres.
    - J'ai des têtes qui se régénérent, poursuivit Hannah. Elles ne resteront donc pas marquées comme ton affreux visage.
    - Quel malheur, ironisa le second.
    - En double. Deux têtes pour le prix d'une.
    - Abbot... non pas que ta présence me dérange mais... ton haleine m'insupporte. L'ail c'est bien, mais il faudrait songer à se laver les dents ensuite.
    - Et j'ai un venin mortel, acheva la jeune fille, tout sourire. Et toi... qu'as-tu donc, Nott !

    Esquissant alors un rictus amusé, le serpent inversa la donne et se fût bientôt lui qui maintint de force l'ancienne camarade de maison de Zacharias dos au mur.

    Il se baissa et lui aussi s'approcha de son invitée imprévue afin de lui dire sur le ton de la confidence.

    - Tu détruits tout ce que tu approches.
    - Nous sommes deux, dans ce cas, Notty-boy.
    - Et si Zacharias était avec quelqu'un d'autre... je l'accepterais. C'est ça notre plus grande différence, Abbot.
    - Quand tu étais avec Granger il n'a pas accepté et c'est là votre plus grande différence. Lui tenait à toi au point de faire n'importe quoi pour toi... toi tu le laisserais.
    - Nos caractères sont différents, Abbot.

    Avant d'ajouter d'un ton badin.

    - Mais lui et moi on se rapproche énormément dans notre envie de te voir t'éloigner de lui. Et je t'avoue que je te trancherais volontier la tête pour l'enterrer encore vivante et sifflante sous un rocher. D'autant plus que je suis convaincu que Zacharias ne me le reprochera pas.

    Elle fronça les sourcils et, vainement, essaya de repousser Nott. Sous ses airs de grands bruns maigrichon, il avait tout de même de la force, même s'il en usait rarement.

    Le visage du jeune homme s'était fait soudain encore plus froid, encore plus sévère que d'habitude. Son air presque cruel lui donnait la chair de poule et ce regard lui donnait envie de partir.

    Pour une fois... elle avait réellement le sentiment de se trouver face à un ancien serpent.

    - Je ne prône pas la violence, Abott. Mais si tu remets un pied ici, je t'assure que je te retire la cervelle in vivo et que je te la fais manger !
    - J'hésite entre deux vannes aussi nulles l'une que l'autre, intervint une nouvelle voix. Soit un simple "il ne doit pas y avoir grand chose à manger", soit un "tant que tu ne prends pas le risque de la manger toi même".

    Doucement, Zacharias s'approcha des deux et éloigna Theodore de Hannah en l'attirant vers lui. Les mains qu'il avait posé sur les épaules du brun se rejoignirent et il le garda serré contre lui.

    La sorcière qui n'avait rien à faire en ces lieux grimaça en les voyant ainsi. Le blond était à elle. A elle et à personne d'autre. Et certainement pas à Nott.

    - Dans votre pseudo couple, commença-t-elle en mettant tout son dégoût et sa haine dans le dernier mot. C'est toi qui fait la femme, Nott, n'est-ce pas ?

    Ce fût Smith qui prit la mouche le premier et Theodore qui dû le retenir par le poigné pour l'obliger, d'un simple regard, à lui céder sa baguette. Le serpent avait senti que l'autre était prêt à s'en servir.

    Zacharias se laissait volontier insulté, mais n'autorisait personne (et n'autoriserait jamais personne d'ailleurs) à se montrer aussi grossier à l'égard de celui qui était doté du troisième oeil.

    Cela lui valait souvent quelques moqueries de la part de Justin, plus rarement de John... et des remerciements muets de la part de Draco.

    - Tu connais la sortie, Abbot, souffla Theodore.
    - Oui m'dame, sourit la jeune femme.

    De nouveau, le brun dû retenir le blond.

    - T'es pire qu'un Gryffondor, toi, quand tu t'y mets, se moqua-t-il gentiment.


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