• Chapitre 14

    John faisait son possible pour savoir ce qui avait pu, en réalité, pousser le bureau à rouvrir le dossier de Theodore. Quoi, qui, pourquoi et jusqu'où iraient-ils ? Il ne comprenait pas cette décision. Les aurors autour de lui avaient beau lui avoir répété encore et encore qu'on ne lui demandait pas de comprendre une décision mais de l'appliquer : lui ne pouvait se faire à l'idée d'obéir sans réfléchir.
     
    Lorsque Zacharias était apparu chez lui en panique totale et lui demandant pourquoi il n'avait pas jugé nécessaire de le prévenir de cette décision préventive prise par le magemagot : Cadwallader n'avait su que dire. Pas une seule fois il n'avait eu le moindre doute, personne n'avait parlé de cette mesure autour de lui lorsqu'il était présent... pourtant il ne doutait pas qu'elle avait dû faire jaser. 
     
    Maintenant qu'il était au courant et ce, même s'il était toujours considéré comme trop jeune et trop inexpérimenté pour travailler sur une affaire impliquant un ou plusieurs mangemort : il remarquait qu'on en parlait. Entre ceux qui étaient pour son arrestation et ceux qui considéraient que ce n'était ni plus ni moins que de l'acharnement... le bureau des aurors était divisé : une fois de plus.
     
    - John, tu as fini le dossier Fletcher ?
    - Sur mon bureau, répondit le plus jeune sans lever les yeux.
    - Qu'est-ce que tu fais ? Interrogea son supérieur. John ? Qu'es-tu en train de lire ?
    - Ce que j'arrive à trouver sur le dossier Nott. C'est à dire : pas grand chose.
     
    L'homme ne s'était pas attendu à cette réponse honnête. Il aurait pensé que le jeune sorcier lui aurait inventé un quelconque mensonge afin de ne pas lui avouer qu'il mettait son nez là où il n'avait pas à le mettre. Il ne fit pourtant aucune remarque.
     
    Au contraire ! D'un petit signe de tête, il invita John à le suivre jusque dans son bureau. La porte fût verrouillée et, même si les stores restèrent ouverts : nuls ne viendraient les déranger.
     
    - Les deux boîtes derrière toi sont le dossier Nott, annonça-t-il. Je peux te mettre sur cette affaire si tu le souhaites mais si tu travailles avec moi dessus : il faut que tu saches que tu devras rester impartial... et ne pas le considérer d'emblée comme étant coupable.
    - Je ne peux pas, avoua le second, mal à l'aise.
     
    Etonné, l'auror haussa les sourcils avant d'acquiescer. Il comprenait que l'étudiant ne veuille se retrouver mêler à cette histoire. Peut-être se connaissaient-ils de Poudlard, peut-être se détestaient-ils, peut-être pensait-il le serpent responsable de la mort de ses amis.
     
    Ce qu'il pouvait se méprendre.
     
    - Bien. Remet tout en place quand tu auras terminé.
    - Monsieur, appella John tandis que l'autre s'en allait. Je ne peux pas parce que je le sais innocent. Pas parce que je pense qu'il est un monstre. Je pense que l'envoyer à Azkaban c'est le condamner à mort sans clairement le dire.
     
    Son aîné se contenta, de nouveau, d'un hochement de tête avant de s'en aller. Cadwallader venait de l'étonner. Il l'étonnait souvent mais plus encore à cet instant. Il ne cachait rien. Tant pis s'il ne pensait pas comme la majorité. C'était rare ! C'était remarquable !
     
    John avait promit à son ami de faire de son mieux pour trouver le pourquoi de cette réouverture. Pour Zacharias. Pour Theodore. Pour lui aussi. Lui non plus ne voulait pas ignorer les causes... au vu et au su des conséquences.
     
    Lorsque le serpent avait été libéré la première fois, suite à l'intervention de Potter, il n'avait pas été présent. Il n'avait plus parlé à Zacharias depuis le décès de Brian et celui-ci n'avait rien fait pour y remédier. Il avait été absent pendant des années, le laissant seul, ne l'aidant pas à surmonter l'absence du brun. Peut-être était-ce pour le mieux, finalement. Se connaissant : il aurait fait son possible pour décourager le blond et lui faire entendre raison.
     
    Il n'était pas encore ami avec Nott. Il n'était pas encore impliqué. Maintenant il l'était. Maintenant il l'était et il regrettait de n'avoir jamais accompagné Smith quand il embêtait l'autre, de ne pas avoir essayé de lui parler dans la salle du demande.
     
    Nott était juste ce serpent qui fascinait Zacharias depuis des années. Rien de plus. 
     
    - C'est pas vrai, murmura-t-il.
     
    D'un bond : il se redressa. Mettant sa lecture sur pause et abandonnant le dossier sur l'espace de travail de son supérieur : John quitta la pièce. Il n'oublia pas de fermer la porte derrière lui avant de partir à la recherche du propriétaire du bureau.
     
    - Monsieur Vane ? Est-ce que vous sauriez où je pourrais trouver le capitaine Goldstein ?
    - Il est en mission sur le terrain. Pourquoi tu dois le voir ? 
    - C'est au sujet du... du dossier Nott. Il y a quelque chose qu'il doit savoir. Au sujet de... de son informatrice.
    - Tu veux m'en parler ?
     
    L'ancien blaireau se dandinait d'un pied sur l'autre. Il grimaçait. Il hésitait. Il voulait, sincérement, aider Theodore et Zacharias qui méritaient amplement d'avoir cette chance mais... sa place n'était pas pour autant sur ce dossier. Il n'était, justement, pas Smith. Il ne défendrait pas la cause du brun aussi bien qu'il le faudrait.
     
    - Elle s'en est déjà prit à lui et à son petit-ami, murmura Cadwallader. Elle... elle s'en est déjà prise à lui.

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