• Chapitre 16

    Le capitaine Goldstein attrapa le jeune sorcier qu'une de ses collègue venait de lui montrer d'un signe de tête qu'il trouvait trop peu discret. Il avait essayé de s'en sortir seul, sans l'aide de personne mais arrive forcément un moment où il faut accepter l'idée de ne pouvoir le faire seul.
     
    John Cadwallader avait été, aussi étonnant que cela puisse paraître, la personne que Theodore Nott avait désigné. Ce serait lui et personne d'autre à qui les affaires du prisonnier seraient restituées et il comptait bien les lui donner au plus vite histoire de pouvoir penser à autre chose qu'à ce mangemort.
     
    Les propos de ce dernier ne l'avaient, malgré tous ses efforts, pas laissés de marbre et l'auror s'en voulait pour ça. Ses collègues l'avaient pourtant mis en garde à ce sujet : Theodore Nott n'était pas effrayant sur le plan physique mais savait manier les mots aussi surement que sa baguette. D'une habile galipette agrémentée de deux ou trois belles phrases et il était capable de se tirer d'une situation délicate.
     
    Ne venait-il pas, après tout, d'en avoir la preuve en directe ? En quelques minutes seulement, le serpent était presque parvenu à radicalement inverser sa situation. Lui ne s'était douté de rien, n'avait rien vu venir. Il s'était laissé prendre au piège comme un bleu.
     
    Theodore n'avait pas le physique auquel on pouvait s'attendre en entendant "mangemort". Qui, en le voyant entrer dans une pièce, pourrait se dire "Un mangemort !" et ce... alors même qu'on venait de lui dire que c'était bel et bien ce qu'il était. Au contraire. En le voyant on avait envie de le protéger, de s'assurer que tout irait bien pour lui et que personne n'oserait le faire souffrir.
     
    Goldstein ne savait plus qui croire ni que penser.
     
    - Cadmallader ? demanda-t-il pour la forme. C'est bien toi ?
     
    Le futur auror, habitué à ce que l'on écorche son nom, se retourna aussitôt et ne fit rien pour le corriger. A quoi bon perdre son temps ? Il fut étonné lorsqu'il reconnu le capitaine et se demanda si Vane lui avait déjà parlé ou non. 
     
    Si ce n'était pas le cas : pourquoi cet homme voudrait-il lui parler ?
     
    - Capitaine ? S'étonna l'ancien Poufsouffle.
    - Suis-moi, ordonna le premier. J'ai quelques bricoles pour toi, Cadmallader.
     
    Le blaireau le laissa, une seconde fois, écorcher son nom. Rares étaient ceux qui parvenaient à le retenir et dire correctement Cadwallader... et plus rares encore ceux qui le retenaient du premier coup.
     
    Il se remémorait parfaitement une Minerva Mcgonagall qui avait prit la peine de se taire quelques secondes avant de l'appeler le jour de la répartition. Cela avait payé puisqu'elle avait su dire "John Cadwallader" mais ce fût la seule fois avant bien des semaines. Si ses souvenirs étaient justes, d'ailleurs, seules deux personnes ne lui avaient jamais sorti autre chose que John Cadwallader.
     
    Theodore qui reprenait encore et toujours Zacharias qui même après dix ans n'en était toujours pas capable ; et Severus Rogue. "Comme par hasard" avait-il envie de dire.
     
    - T'en fais pas, voulu le rassura Goldstein. Tu n'as rien fait de grave.
    - Je sais, murmura l'ami du mangemort qui venait d'être arrêté. Je sais que je n'ai rien fait. C'est Vane ? Il vous a dit que je... souhaitais vous parler du... dossier Nott ?
    - Non, répondit le premier, intrigué. Non, il ne m'a rien dit. On va aller dans mon bureau pour en discuter puis ce que j'ai pour toi s'y trouve.
     
    Le blaireau se contenta de hocher la tête et suivit son supérieur. Il ne savait que penser. Même s'il savait qu'il n'avait rien fait de répréhensible, que cet homme souhaite lui parler alors qu'il n'y avait pas de raisons évidentes ne l'aidait absolument pas à rester serein. Il passait d'un pied sur l'autre, offrait quelques sourires crispés Goldstein qui venait de l'inviter à s'asseoir et regardait un peu partout autour de lui.
     
    - Le dossier Nott, demanda simplement le capitaine, intrigué. Tu n'es pas encore auror et... Vane t'a mis sur le dossier Nott ? 
    - Oui... Enfin non... Enfin oui mais en fait non. Il. 
    - Ca t'arrive souvent de bafouiller comme ça ? Tu sais : ce n'est pas pratique lors des interrogatoires hein.
    - Il m'a proposé de me mettre sur cette affaire mais j'ai refusé, répondit à toute allure John, faisant son possible pour ne pas bégayer. J'ai refusé.
    - Pourquoi ? S'étonna le premier. C'est une véritablement prise de tête je te l'accorde mais refuser un dossier qui pourrait lancer ta carrière c'est incompréhensible, gamin.
    - Il ne peut pas lancer ma carrière, assura le plus jeune en regardant enfin l'autre droit dans les yeux. Theodore est. Je suis trop impliqué émotionnellement dans cette affaire puis, comme vous l'avez dit, je ne suis même pas encore auror et si je souhaites en devenir un, et un bon si possible, il faut que je sache où se trouvent mes limites et elles sont là.
    - Cadmallader, soupira Goldstein. Pour être ami avec Nott : faut-il forcément être prise de tête comme toi ?
     
    Les yeux ronds, le Poufsouffle regarda son supérieur.
     
    - Je. Comment vous savez que nous sommes amis ?
    - Il m'a demandé de te restituer ses affaires, s'expliqua le capitaine en sortant un sac de sous son bureau et sans chercher à aller plus loin pour l'instant. Une chaîne, une gourmette, une montre, un carnet et... 
    - Ses vêtements, termina le second. Mais pourquoi à moi ?
    - J'espérais que tu puisses me le dire. Pourquoi toi et pas son petit-ami ?

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