• Chapitre 18

    Lorsqu’il entra dans la Grande Salle, ce ne fût pas les cris de joie et les sourires illuminant les visages qui frappèrent en premier Draco mais les larmes qui s’écoulaient le long des joues poussiéreuses et abîmées de nombreux d’entre eux. Les corps d’amis, de connaissances adossés au mur, les yeux clos ou fixant le vide. La victoire semblait si loin en cet instant même.

    Potter. Satané Potter. Porté en triomphe. Comme si c’était lui qui avait tout fait. Alors qu’il faisait mumuse avec son satané Voldemort, des dizaines et des dizaines de sorciers avaient péris et pour en arriver où ? Là. Seul Potter était acclamé, par des gens qui avaient eux même combattus et perdu forcément des amis. Il enrageait.

    - Restez calme Draco, conseilla Rogue.  Restez calme et impassible.
    - Plus facile à dire qu’à faire.
    -  Vous en êtes capable, assura l’homme. Ne dites pas le contraire.

    Lucius Malfoy posa soudainement et brutalement sa main sur l’épaule affaissée de son fils, avant de l’obliger à se redresser en lui crachant au visage qu’avoir une telle réaction était inadmissible. Que les fils de ses deux amis décédés n’aient péris durant cette bataille semblait ne lui faire aucun effet… et sans doute ne lui en faisaient ils aucun.

    Théophile avait été si faible au moment de sa mort qu’il en avait payé de sa vie, au détriment de la sienne. Que sa progéniture n’ai succombé ne semblait être que le juste retour des choses vers une situation qu’on pouvait juger de normale.

    Quand à Henry, il s’était montré bien stupide. Penser que son épouse pouvait l’aimer et avoir décidé de ne pas l’éliminer comme ses prédécesseurs. C’était mignon mais bien enfantin et stupide de sa part. Quels piètres mangemorts avaient-ils fait au final… et quel idiot avait-il été d’accepter que son fils ne fréquente leurs enfants. Il n’y avait qu’à voir à quel point ce dernier était faible à présent… pleurer et regretter leur mort alors qu’il y avait mille fois plus important à faire.

    - Nous rentrons Draco, ordonna le blond. Allons.
    - Mais père…
    - Nous rentrons j’ai dit.

    Et pourtant… Lucius était à mille lieux de deviner qu’il ferait mieux de ne pas trop insister auprès de son fils et de disparaître au plus vite. Quelques aurors du Ministère de la Magie venaient d’arriver et arrêtaient les mangemorts vivant. Catégorie à laquelle appartenait Lucius depuis plus de vingt ans déjà.

    - Monsieur Malfoy ? Interpella une voix lente. Monsieur Malfoy.

    Un instant, Draco aurait juré que c’était Théodore qui imitait une nouvelle fois leur bien aimé professeur de potion et accessoirement directeur de maison. Pourtant c’était impossible… plus jamais le brun ne s’amuserait à le faire. Tout autant que plus jamais il n’aurait le plaisir de faire remarquer à Blaise qu’il avait mis son pull à l’envers.

    - Oui professeur ?
    - Allez voir Poppy Pomfresh, conseilla Lupin. Vous tremblez.
    - Je vais très bien.
    - C’est cela monsieur Malfoy, soupira Remus. Mais vous êtes blessé, vous saignez et il faudrait soigner tout cela.
    - Mais c’est faux, protesta Draco. Je saigne p...
    Avant que le blond n’ait achevé sa phrase de protestation, le poing de Remus Lupin se fracassa contre son nez, qui craqua. Le tenant à deux mains, le fils de Lucius regardait avec incompréhension son ancien professeur. Pourquoi l’avait il frappé franchement ? Il n’avait rien fait pour mériter pareil traitement. Il avait dû oublier que son professeur eut été un maraudeur de la première heure.

    - Allez vous faire réparer le nez Draco, sourit le loup garou. Allons.

    Hilare devant le regard noir qui lui était adressé, Remus semblait n’éprouver aucun remord et paraissait même plutôt fier de lui-même. Pourtant, rien n’était amusant et propice aux rires dans la situation actuelle. Le fils Malfoy venait de perdre ses deux meilleurs amis dans cette bataille meurtrière et restait dorénavant seul.

    Personne ne pleurerait ces deux corps, mis à part lui. Parce qu’il serait le seul à savoir ce que valaient réellement Théodore Nott et Blaise Zabini. Le seul qui saurait de quel côté ils se sont vraiment battus. Il serait le seul.

    - Vous n’êtes pas seul Draco, chuchota Severus. Je suis là.
    - Moi de même, renchérit Lupin.

    Severus tenta bien de tuer son vieil ennemi d’un regard perçant et assassin, mais il ne parvint qu’à le faire sourire. Quel maraudeur celui-là !
     


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