• Chapitre 20

    Debout aux côtés de Theodore : Marcus se tenait le plus droit possible. Il essayait d'user et d'abuser de sa stature afin d'éloigner ceux qui s'approcheraient d'eux d'un peu trop près. Qu'ils aient ou non l'intention de nuire au plus jeune importait peu puisqu'ils n'en auraient nullement l'occasion. Aussi proche que les deux anciens Serpentards pouvaient l'être en cet instant : la différence de taille et de gabarit entre Flint et Nott n'en devenait que plus flagrante... que trop frappante.
     
    D'un côté se tenait Flint qui était amaigrit et amoindrit par quelques difficiles années de captivité qu'il avait, de son avis, mérité... de l'autre se trouvait Theodore qui n'avait, quand à lui, pas été épargné par la liberté qu'il avait obtenu au dernier moment. Alors que le premier n'avait pu voir la lumière du jour aussi souvent qu'il ne l'aurait souhaité, n'étant autorisé à mettre un pied dehors qu'une fois tous les trente six du mois (et Merlin qu'ils étaient peu nombreux !)... le second n'avait pas été privé de ce plaisir si simple mais la craignait lorsqu'il lui fallait l'affronter seul.
     
    Cheveux mals coupés, ternes et sales. Barbe courte mais belle et bien présente. Regard fuyant et sourire fou. Ses sourires toujours plus proches des grimaces que d'un sourire digne de ce nom... Certains détails rendaient Marcus difficilement reconnaissable pour quiconque l'aurait connu durant ses années d'études mais d'autres trahissaient son identité. 
     
    - Hép, Nott, héla-t-il son camarade, sa bouche à quelques centimètres du visage du second. Tout va bien se passer et... si c'est pas le cas je te passe mon dîner !
    - Si ça ne se passe pas bien tu n'auras aucun dîner à me donner puisque je ne serais pas là pour le manger, claqua le plus jeune sans lui adresser le moindre regard. Tu es condamné à mourir ici... je suis condamné à me faire tuer ici. Les seules différences sont que ta sentence à clairement était dites contrairement à moi où l'on ose se cacher derrière des grands mots tel que "détention provisoire"... et que c'est le temps ou le manque qui t'emporteront tandis que moi je me ferais saigner comme un Dirico et qu'on laissera mon corps traîner dans un coin... probablement de ces douches d'ailleurs.
     
    L'ancien joueur de Quidditch avait peu de traits physiques en commun avec le jeune serpent qui venait de lui répondre. Ce dernier était bien plus grand, plus déguingandé que lui. Il était également plus propre sur lui, et ce n'était pas uniquement dû à sa très récente arrivée. Affublé de cette affreuse et ridicule tenue orange : il paraissait plus fragile encore qu'il ne l'était véritablement. Comme si cela eut encore été utile !
     
    - T'pourrais essayer d'te faufiler, proposa le plus âgé. j'ai souv'nir qu't'étais plutôt bon à ça. Puis j'suis presque certain qu'ça s'rait plus simple d't'éviter des problèmes si on sait pas qu'on peut t'en créer.
     
    L'autre acquiesça. Il n'avait nul besoin d'en entendre davantage pour suivre et comprendre le raisonnement qu'était celui de son... ami ? Qu'était réellement Marcus pour lui ? Un prisonnier qui allongeait son espérence de vie ou un ami qui prenait soin d'un autre ? En se faisant ces réflexions : Theodore ne pensait pas au reste... il pouvait, pour une fois, éviter de se dire que tout serait trop simple et que rien ne se passerait comme Flint l'avait prévu.
     
    Nul besoin d'une nouvelle vision pour pouvoir le savoir. Rien ne se passait jamais comme on l'avait prévu lorsque Theodore Nott était mêlé à l'affaire. C'était un fait qui avait déjà maints et maints fois été vérifié.
     
    - Ca va aller Nott, assura Marcus, sur de lui. J'te quitte pas des yeux et.
    - Ca serait sympa que tu le fasses quand même un peu, grogna le plus jeune. J'aime pas qu'on me regarde quand je me lave.
    - Comme si Smith ne le faisait jamais. Je suis sur que vous devez bien vous éclater tous les deux et.
    - Et ça ne te regarde en rien, marmonna Theodore en le regardant. Ce que je fais avec Zacharias, ou ne fais pas avec Zacharias, ne te concerne pas, Flint.
    - Un peu quand même.
    - Non.
     
    L'orphelin fit son possible pour ne pas réagir devant la réaction de son camarade. L'énerver et perdre sa protection n'était pour l'heure pas une bonne idée. Le serait-elle un jour ?
     
    - Pourquoi tu fais ça pour moi ? Finit-il par demander afin de relancer la conversation tout en l'éloignant du précédent sujet. Tu étais mangemort et moi... j'vous ais fait faux-bonds. Je comprends pas ce que tu gagnes à m'aider.
    - Le plaisir d'emmerder Lestrange et Carrow, ricana Flint. Puis tu nous a fait faux bonds c'est clair mais... j'pense que ça fait de toi un mec bien Notty-boy et un mec bien n'a pas à être ici.
     
    Le benjamin ne chercha pas à dissimuler sa stupeur suite à ces mots qui lui réchauffaient le coeur... tristement, donc, il sourit. Quitte à être à Azkaban : mieux valait encore, et de loin, être auprès d'un Marcus encore en possession de ses esprits (plus ou moins) et décidé à l'aider... qu'en présence d'un autre qui pourrait avoir un comportement radicalement opposé.
     
    - Je suis désolé que tu sois encore là.
    - Toi aussi t'y es encore, répondit le plus âgé sans réfléchir. Sauf que moi j'ai pas fait de pause en milieu de match et que je ne mérite pas de pause d'ailleurs. Toi... on aurait dû de virer du terrain dès le début puisque tu n'avais pas à y être.
    - Qu'est-ce que tu me chantes là, toi !
    - T'es pas censé être intelligent, toi ? Le terrain c'est Azkaban... ta faute c'est d'être un mec bien. Un mec bien n'a pas à être ici donc... viré.
    - Tu es aussi quelqu'un de bien, Marcus... à ta manière.
    - Sauf que ma manière c'est pas la bonne, répliqua-t-il d'emblée. Et... pour la douche : je suis sur que c'est toi qui rejoins Smith le plus souvent.
    - La ferme.

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :