• Chapitre 22

    Alors que Marcus était d'ores et déjà en train de se réjouir intérieurement de la situation qui se déroulait bien mieux que tout ce qu'il avait pu s'imaginer... Theodore, de son côté, sentait la peur se faire de plus en plus forte et lui tordre les entrailles. Tout se passait bien. Tout se passait même trop bien pour que cela dure.
     
    - Tiens tiens tiens... regardez qui viens nous rendre une petite visite, susurra une voix bien trop proche de lui. Tu te cachais, Theodore, ou je me trompe ?
     
    Qu'était-il en train de penser déjà ? Ah oui... que tout se passait trop bien, que le vent n'allait plus tarder à tourner et que les ennuis arriveraient au triple galop. Il était forcé de constater qu'il avait eu raison d'avoir peur... une fois de plus.
     
    - Occupez-vous de Flint, demanda-t-on autoritairement. Nott est pour moi.
     
    L'ordre fût à peine donné que deux paires de bras saisirent Marcus, chacun d'un côté. Ils l'éloignèrent de quelques pas sans que le joueur de Quidditch n'ai le temps de tenter quoi que ce soit pour se défaire d'eux. Désormais Theodore était seul face à ceux qui rêvaient de le voir mort... et s'imaginait d'ores et déjà au sol et sans vie.
     
    - On a peur Nott, se moqua celui qui parlait depuis le début. On crève de trouille même, non ?
     
    Le plus jeune essaya de reculer de quelques pas. Il ne voulait en aucun cas que l'un des frères Lestrange l'approchent. Eux moins que quiconque ! Pourtant, une fois de plus, le hasard ou le destin décida de n'en faire qu'à sa tête. Le dos du jeune orphelin eut tôt fait de rencontrer un mur.
     
    Se mettre dans un coin afin de ne pas être vu était une bonne idée... mais une bonne idée qui avait, cependant, des limites.
     
    En voyant la réaction de Theodore, Rodophus ricana. Le mouvement de recul du garçon, sa peur clairement visible dans son regard : cela allait au delà de ce qu'il avait osé espérer. Nott était, malgré les apparences, un sorcier au caractère bien trempé et qui savait ce qu'il voulait... il y avait pourtant fort à penser que montrer à quel point il pouvait être terrorisé n'était pas dans ses intentions.
     
    Lestrange aimait pouvoir voir la peur dans les yeux du fils de Theophile. Le voir trembler comme une feuille était un magnifique cadeau. Contempler les multiples cicatrices et brûlures sur la peau du cadet le contentait comme jamais, même s'il ignorait la provenance de la plupart de ces marques.
     
    - Il me semble t'avoir posé une question, s'amusa l'aîné des deux frères. Et toute question mérite réponse.
    - Je ne réponds pas aux questions idiotes.
     
    A quelques pas d'eux : Marcus était obligé d'écouter la conversation entre Lestrange et Nott. Avec horreur, il avait donc entendu la réponse de son voisin de cellule. S'il en avait eu les moyens, il serait allé lui rappeler, d'un bon coup de poing dans le nez, que ne pas entrer dans le jeu de leur aîné était la meilleure chose à faire.
     
    Theodore avait-il vraiment envie de quitter Azkaban en vie ? Sur ses deux jambes ? Flint commençait à douter.
     
    - On fait le malin, Nott, ricana Rodolphus. On ne devrait pas. Pas quand on a trahis le maître.
    - Il n'a jamais été mon maître, marmonna le brun. Je n'ai d'ordres à recevoir de personnes et certainement pas d'un sang-mêlé qui prône la supériorité des sang-purs... c'est idiot.
     
    Rodolphus, poussé par Rabastan, se précipita sur Theodore qui se trouvait toujours dos au mur, prit au piège. Le premier cala son avant bras sur la gorge de l'autre puis appuya. Sa bouche s'approcha de l'oreille du plus jeune qui avait fermé les yeux et n'osait plus les rouvrir.
     
    - Tu vas voir si tu n'obéis à personne, cracha-t-il, tout puissant. Si tu ne m'obéis pas... je te tuerais.
     
    Le jeune serpent frissonna. Voilà des mots qui ne le rassuraient en aucune manière. Que ne donnerait-il pas pour se faire tout petit et ainsi être en mesure de disparaître dans un trou de souris... ou être capable de se faufiler entre leurs jambes et s'enfuir. Il avait beau être "tout fin" comme le disait Zacharias ou "tout maigrichon" auprès de Flint : sa grande taille lui jouait, ici, quelques mauvais tour.
     
    - Si je t'obéis tu me tueras quand même, s'entendit-il dire.
    - Tu vas faire exactement tout ce que je te dirais de faire que tu le veuilles ou non... sinon je tue Flint et je t'arrache les yeux ensuite.
    - Tu viens de dire que tu me tuerais...
     
    Un fin sourire moqueur se dessina sur les lèvres de Rodolphus. Amusé par ce Nott, il souhait s'amuser à ses dépens avant de l'éliminer définitivement.
     
    - Theodore, tu vas fermer ta bouche oui ! Ragea Marcus, toujours maintenu. Tais-toi pour une fois ! 
    - Faites taire cet imbécile.
     
    Flint reçu un coup de poing dans le ventre. Il s'était attendu à s'en prendre au moins un, connaissant les sbires de Lestrange... mais pas à ce qu'il soit aussi douloureux.
     
    - J'ai la certitude qu'il sera plus plaisant de te retirer le droit de voir... peut-être qu'après je te tuerais, je n'ai pas encore décidé en fait. Je dois t'avouer que ta présence ici n'était pas attendue.
     
    Parlant, Rodolphus daigna enfin relâcher sa pression de sur le cou du plus jeune. Il avait beau avoir le double de l'âge de Theodore : il était cependant celui qui avait le plus de force. Nott n'était qu'une crevette.
     
    Une crevette abandonnée dans un aquarium remplit de requin.

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