• - Cinq minutes de quarante secondes, annonça Theodore en voyant Zacharias apparaître dans sa cheminée. Conclusion : J'aurais eu le temps de me faire et l'assassin aurait également pu effacer ses traces et partir.

    Le blond, essouflé, regarda son meilleur ami : sidéré. Dès qu'il avait vu le blaireau du brun il avait bondit hors de sa chaise pour foncer dans le bureau de Sheffer qui avait osé garder sa veste et sa poudre de cheminette afin de s'assurer que son homme ne parte pas sans avoir terminé son travail. Après cela, et quelques remarques désagréable, il s'était jeté dans la première cheminée qu'il avait pu trouver.

    - Tu te fou de moi, Theo, rassure moi ?
    - Non, regarde, sourit le brun en lui mettant le chronomètre sous le nez. Et tu noteras que j'ai été gentil dans mon arrondis : quarante six secondes, j'aurais dû arrondir à cinquante.

    Ami ou pas : Zacharias avait la furieuse envie de coller son poing dans la figure de cet ahuris qui ne comprenait visiblement pas la gravité de la situation. Il avait un dangereux psychopathe aux trousses et ne semblait même pas s'en soucier.

    A sa place, l'auror savait qu'il aurait été mort de trouille. Il l'était déjà pour Theodore.

    - Tu ne m'as pas fait venir uniquement pour pouvoir me chronométrer, n'est ce pas ?

    Son ami eut l'air de réfléchir quand à la réponse à donner. Après plusieurs mimiques de la bouche et des yeux, comme Theodore le faisait à chaque fois qu'il s'apprêtait à sortir une ânerie plus grosse que lui, Zacharias se préparait au pire.

    - J'ai pas réussit à ouvrir ma boite de haricots verts.
    - Passe la moi, alors.

    Le brun alla ouvrir ses placars (bien vide aux yeux de l'auror) et en sortit quelques rares boites de conserve.

    - Euh ... tu veux pas ouvrir plutôt des lentilles ?
    - T'es vraiment con, parfois, Theo, tu sais ça ?
    - Je suis beaucoup de chose, Zach. Dont beaucoup que tu ne soupçonne même pas.

    ___

    Zacharias regardait son ancien camarade de dortoir, Justin Finch-Fletchley, d'un air profondément ennuyé et désintéressé. Ce dernier n'avait pas changé depuis leurs années Poudlard. Tout en lui était resté exactement comme lors de leur dernière année d'étude.

    A une barbe de trois jours près.

    - Zach, soupira le né-moldu. Soit honnête envers toi-même ! Tu sais, tout comme moi, que l'histoire de Nott est bancale ! Tu serais le premier à le dire s'il ne s'agissait pas de lui, j'en mettrais ma main à couper !

    Les deux anciens blaireaux se faisaient face. Ils étaient les deux seuls sorciers debouts et tous les regards étaient dirigés vers eux. Leurs éclats de voix ne les aidaient pas à passer inaperçu, ce n'était, de toutes façons, pas le but puisqu'ils étaient en plein debriefing.

    - Pourquoi ne l'aurait-il pas tué ? Pourquoi se contenter de le frapper ? Questionna, judicieusement, Justin. Au risque de garder un témoin gênant en vie.

    Zacharias n'eut le temps que d'ouvrir la bouche car déjà l'autre homme reprenait.

    - D'autant plus que personne, dans tous ceux que j'ai pu interroger hier, n'a souvenir d'avoir vu quelqu'un sortir de cette ruelle avant Nott.
    - Deux cadavres ça fait désordre et transplaner n'est pas une chose impossible dans notre mondre rempli de magie, rétorqua un Smith moqueur. L'Egorgeur n'a pas de type de sorcier particulier, certe, en revanche il a un rituel qui ne change jamais...

    Justin redressa le menton, le mettant au défi de poursuivre.

    - Et deux cadavres ça n'en fait pas parti.

    L'homme d'origine né-moldu ne laissa pas le temps à Sheffer, leur chef d'unité, ni à quiconque d'autre, de les interrompre eux et leur échange houleux. Personne ne pu les remettre dans le droit chemin. Rien ne le pouvait. Pas pour l'instant. Pas dans cet état.

    D'un geste de main, Justin fit taire Zacharias et tout ceux qui s'apprêtait à faire de même.

    - Mieux vaut deux corps qu'un témoin, Smith.
    - Dans la panique on ne fait pas forcément le bon choix, rappela l'autre. Il a perdu son sang froid et a agit au plus vite.
    - Zach, nous parlons d'un mec qui tue des sorciers à l'influence parfois nationales voire internationales ! De quelqu'un qui a le cran de laisser l'arme du crime sur les lieux ! Du sang froid, à mon humble avis, il en a.
    - Mais qu'est ce qu'on s'en tape de ton avis Finch-Fletchley !


    6 commentaires
  • Zacharias avait laissé le temps à Theodore de reprendre ses esprits. Quelques heures, même pas, pour qu'il ne se remette de ce qu'il avait vu avant de l'obliger à tout se remémorer. A commencer par la tête et l'aspect physique général du concerné.

    De son plan, cela devait être la partie (prévue, bien évidemment) que préférait Theodore. Brouiller un peu plus les pistes déjà bien minces qu'avaient les aurors. Leur donner de fausses informations pour jouer, encore un peu, avec eux.

    Les laisser croire que L'Egorgeur de Londres avait commis une première et regrettable erreur alors qu'en réalité ... il ne faisait que s'approprier une partie des ficelles de l'enquête.

    - ... un bon mètre quatre vingt. Les cheveux blonds. Les yeux verts. Un peu comme ça, la tête ?

    Theodore se retrouva nez à nez avec le portrait d'un parfait inconnu. Si pareil homme existait, ce qui était probable, alors il n'avait pas souvenir de l'avoir un jour rencontré.

    Mais après... il n'avait pas une mémoire infaillible.

    - Merci Ted. On vient de faire un sacré bon en avant grâce à toi, le remercia Zacharias en posant une main sur son épaule.

    "Ou un sacré bon en arrière" songea le brun qui éprouvait, pour une fois, quelques scrupules à ainsi manipuler son meilleur ami.

    - Je te ramène chez toi et j'vais y rester pour ta surveillance en attendant que l'équipe officielle n'arrive.

    Le faux témoin redressa la tête comme si elle eut été montée sur un ressort. Une équipe de surveillance ?

    - A présent : plus de sorties jusqu'à pas d'heure le soir et encore moins si tu n'es pas accompagné.

    Et s'il suivait quelqu'un pour le tuer ensuite, il n'était en théorie pas seul donc... Même s'il ne le faisait pas, au fond, il ne risquait rien.

    Si se faire du mal n'était pas une idée qu'il excluait d'office, se tuer n'était pas encore à l'ordre du jour.

    - Pas tant qu'on aura pas attrapé ce salaud.
    - Je sais me défendre, Zach, tenta Theodore pour qui l'idée d'être suivi et sous protection était inconcevable. Il m'a simplement prit par surprise.

    L'auror serra l'épaule de son ami puis se baissa afin d'avoir son visage à la même hauteur que l'homme assit.

    - C'est un tueur en série, lui rappela le blond. Il n'a pas de cibles prédéfinies et, pourtant, déjà plus d'une vingtaine de meurtres à son actif. Pour ce qu'on en sait.

    Theodore s'apprêtait à ouvrir la bouche afin de faire une seconde intervention, toujours en sa faveur, quand il fut interrompu.

    - Je sais que tu es capable de te défendre mais... je crains que face à pareil homme : ça ne soit pas le cas.

    __

    Malgré ses réticences à ce propos, Zacharias avait malgré tout dû abandonner Theodore face à son possible sort funeste. Anton l'avait fait venir d'urgence afin qu'il ne fasse un compte rendu de ce qu'avait dit le témoin.

    Et bien entendu : "Non monsieur Smith, vous venez travailler au bureau".

    Réticent, au départ, de suivre les ordres reçus qui avaient été, pourtant, on ne peut plus clairs... le brun avait su se montrer tellement insistant voire persuasif qu'il avait fini par céder.

    - Au moindre problème surtout : tu m'envoies un patronus.
    - Oui Zacharias, soupira Theodore en levant les yeux au ciel. Et si j'ai du mal à ouvrir une boite de raviolis, c'est un problème ça... je te fais quand même venir ?
    - Je suis sérieux, Ted. Tu m'appelles. Promet le.

    Sans gros scrupules : il la lui fit, sa promesse, puisque Smith y tenait tant. Lui savait n'avoir rien à craindre. La seule personne encore en vie susceptible pour l'instant de lui faire du mal... c'était bien lui-même.

    Il n'avait pas attendu de se faire passer pour un malheureux témoin pour commencer, d'ailleurs.

    - Et tu n'ouvres à personne. Je reviendrais par cheminée.

    __

    Furax à l'idée d'avoir mal calculé son coup et d'avoir eu à faire affaire avec plusieurs petits imprévus : Theodore s'empara d'une assiette qui trainait à portée de main et la jeta sans ménagement contre le mur.

    - Theodore, tu es un idiot ! T'aurais dû les laisser patauger dans leur enquête plutôt qu'aller fourer ton nez dans leurs affaires ! Maintenant c'est eux qui vont mettre le leur dans les tiennes.

    La presse qui le qualifiait déjà de "fou" s'en donnerait à coeur joie si elle le voyait à cet instant. A tourner en rond dans ce qui, de loin, devait s'apparenter à un appartement. A se parler à lui-même.

    Comment allait-il exécuter ses contrats, maintenant, s'il avait sans cesse un troupeau d'aurors collés à lui pour le protéger. Génial ! Et bientôt ils allaient lui faire à manger, lui repasser ses vêtements et lui mettre des couches pour pouvoir les lui changer ?

    Enfin, le brun se baissa pour ramasser les restes de l'assiette qui avait fait les frais de sa colère.


    votre commentaire
  • Theodore sortit d'une étroite et sombre ruelle en courant et appelant à l'aide. Que St Mangouste ne soit appelé ! Non ! Les aurors ! Non ! Les deux ! Peu importait au fond. Quelqu'un.

    Un homme à la stature imposante, qu'il n'avait jamais croisé même lors de ses nombreuses incursions au ministère, parvint à attraper ce gringalet tout paniqué et qui semblait avoir vu un mort. Les mains du jeune tremblaient, ses genoux jouaient des castagnettes et son regard passait d'une personne à l'autre. Son nez saignait et nul doute à avoir quand à l'apparition très prochaine d'un bleue sur sa joue.

    - Vous êtes blessé ? demanda, inutilement, l'inconnu.

    D'un doigt tremblant et d'une voix chevrotante, le brun désigna la ruelle dont il venait de sortir comme une furie. Un autre homme alla voir et ressortir presque instantanément, pâle comme un cadavre.

    A son tour : il demanda à ce que les aurors ne soient prévenus.

    Une main inconnue tendit un mouchoir à la frêle silhouette appuyée contre un mur, afin que le saignement de son nez causé par le coup ne soit tempéré... en attendant que l'écoulement se stoppe de lui-même ou que le jeune sorcier ne soit prit en charge par un médicommage.

    _____

    - Teddy ! S'écria Zacharias en arrivant sur les lieux du crime. Ca va ? Tu n'as rien ?

    Il alla prendre son ami dans ses bras et ne se gêna pas pour l'amener contre lui. Le côté tactile du blond avait souvent été source de moqueries et réflexions de la part des autres, Theodore le premier. Pour autant il n'avait jamais réellement essayé d'y remédier.

    Dans les bras de l'auror, Nott commençait à cesser de trembler et retrouver son calme. L'autre fût convaincu que sa présence avait contribué et rien ne serait fait pour lui faire oublier cette idée absurde.

    Il était évident que la présence de l'auror Smith avait eu un rôle à jouer, sinon quoi... il aurait continué sa comédie un peu plus longtemps.

    - Je t'emmène voir un médicommage, décida-t-il pour deux. Mary et Owen s'en chargent.

    Un peu plus et Theodore se serait presque senti coupable de cette mascarade. Mais c'était un mal nécessaire. Pour lui. Pour Zacharias. Pour eux. Nécessaire pour la suite. Pour sa suite. L'humilier et le tourner au ridicule pour qu'il ne puisse pas être accusé ensuite.

    C'était un plan bancal. C'était son plan bancal. Mais à défaut d'un autre.

    - Ensuite je t'emmène au bureau, ajouta le blond. Faire un portrait de l'enflure qui t'a... agressé.
    - C'était... il avait. Déjà mort. Rien pu...
    - Je sais Ted, murmura zacharias. Tu n'aurais rien pu faire de toutes façons, il sait ce qu'il fait ce gars là.

    L'ancien Poufsouffle soupira.

    On les avait appelé pour leur dire qu'un nouveau meurtre avait été commis. On leur avait spécifié que l'Egorgeur de Londres était probablement dans le coup. Puis on avait annoncé un témoin. Vivant. Et cela ne correspondait pas au profil.

    Mais une victime restait présente et bon gré, mal gré : il avait été sur la scène de crime. Rester dans son bureau à réfléchir et trouver la faille : voilà ce qu'il aurait aimé pouvoir faire.

    A la place il avait dû venir. Et avant même qu'on ne l'assigne à se coltiner l'imbécile qui avait été interrompre le tueur en série : il avait vu Theodore.

    - Par contre il est possible qu'il en ait après toi... tu as vu son visage et je trouve déjà étonnant que tu sois vivant.

    Ah. Il savait bien qu'il avait dû oublier une retenue dans le calcul. Qu'il y avait un pépin de taille dans son plan. Un gros pépin qui pouvait le mettre en péril.

    L'auror ne savait pas quoi faire. Il ne pouvait pas se débarasser de deux désagréables idées.

    Theodore était une fois de plus associé, dans son esprit, à cette enquête. Bien trop pour quelqu'un qui n'y était pas mêlé. Bien trop pour quelqu'un qui ne peut y être mêlé. Son physique le disculpait de lui-même.

    Mais il était aussi mêlé en tant que victime. En tant que témoin. Il était mort si rien était fait pour le protéger. Sauf qu'il connaissait l'ancien serpent comme s'il l'avait fait et savait que celui-ci refuserait toute aide proposée.


    2 commentaires
  • Theodore n'était pas immédiatement rentré chez lui après son tête à tête avec White. Il avait préféré aller prendre l'air et marcher un peu. Même s'il savait que renoncer à ce contrat était la meilleure chose à faire pour ne pas faire souffrir Zacharias, il le regrettait.

    Sheffer aurait été le clou du spectacle. Il aurait pu montrer sa supériorité et ridiculiser les aurors. Dont Zacharias, mais c'était un dommage collatéral plus qu'autre chose. Et la somme était astronomique, il aurait pu ne plus tuer pendant des mois, des années s'il s'en tenait à son niveau de vie actuel et ne tombait pas dans les excès comme feu son père.

    Avoir renoncé à la tête du chef du bureau le tuait. Mais il n'avait pas vraiment eu le choix. Telle fût la conclusion à laquelle il arriva quelques heures plus tard, alors que la nuit était tombée et qu'il comprit qu'il était temps qu'il ne retourne chez lui.

    A présent, Theodore regardait l'état de son appartement qu'il avait remit en désordre quelques jours plus tôt, à peine, pour le trouver plus rangé que jamais. Plus rangé encore que la fois précédente. Si Zacharias était réellement capable d'être aussi rdonné : comment se faisait-il que son bureau semblait toujours être l'unique vestige d'une tornade particulièrement violente ? Il s'agissait forcément d'un manque de volonté. Mais qu'est ce qui pourrait conduire le blond à souhaiter que lui ne vive dans un espace rangé alors que. Non il ne comprenait pas la logique du blaireau.

    Il fouilla activement dans le tiroir de sa commode, près de son lit. Les draps tirés, on aurait peiné à deviner qu'il avait passé une nuit particulièrement agité. Foutu Smith qui n'avait rien laissé de côté. Le brun en sorti un parchemin qu'il dérouila et qu'il lu. Une fois encore. Il avait beau le connaitre par coeur, être capable de le réciter au mot près : il aimait le relire. Constater que sa mémoire existait encore au moins partiellement. Qu'elle ne lui jouait pas un tour dans tous les domaines.

    Le fait de n'avoir rien fait la veille le laissait presque de marbre. N'avoir tué personne. N'avoir ajouté aucun nom sur cette liste. Il avait perdu, il avait gâché une soirée entière dans le seul but de satisfaire Zacharias, de ne pas le décevoir une fois de plus.

    Zacharias qui ne savait rien et ne saurait rien. Zacharias qui ne se doutait de rien. Zacharias qui pensait qu'il faisait la tournée des bars presque tous les soirs de la semaine. Zacharias qui pensait que "tout allait bien" alors que tout partait en vrille. Zacharias qui était malgré tout la seule personne dont la vie avait un soupçon de valeur et à qui il ne causerait pas le moindre tords. Consciemment du moins.

    Leur amitié, à elle seule, en était une terrible. Le jour où il serait prit, et ce jour arriverait forcément, que ferait-on de Smith ? L'accuserait-on d'avoir été un complice ? Nul ne pouvait ignorer que son meilleur ami se trouvait être un tueur à gage. Encore moins s'il s'agissait d'un auror. C'était trop gros à gober. Mais comment l'imaginer, en même temps ?

    Il serait facile de faire tomber la tête du blondinet de cette manière. Le salir en affirmant qu'il savait depuis longtemps, depuis toujours et qu'il avait laissé faire. Qu'il l'avait couvert. Non. Zacharias ne courrait pas le moindre risque. Theodore n'avait pas à s'en faire à ce sujet. L'auror n'était pas des plus appréciés en tant que personne, en raison de son caractère absolument insupportabe avec certains... mais il était reconnu à sa juste valeur au niveau de son travail

    _____

    Zacharias sourit en voyant le brun endormit sur son canapé. Dans le désordre monstre qu'avait été son appartement, ce simple meuble avait pratiquement disparu. Recouvert de parchemins et de livres. Il sortit sa baguette et fit léviter son ami jusqu'à sa chambre. Jusqu'à son lit.

    Il le couvrit des couvertures et remit correctement sa tête sur l'oreiller. Un instant plus tard, Theodore avait déjà changé sa position : roulé en boule, la tête à même le matelas et l'oreiller fermement collé contre lui à l'aide d'un de ses bras, quand l'autre s'agrippait à la couette.

    Penser au jeune Nott lorsque Sheffer lui parlait du dossier des morts au couteau était vraiment une idée dont le ridicule prenait toute son ampleur lorsqu'il se trouvait près de l'ancien serpent. Comment pourrait-il faire du mal à autrui ? Puisqu'il passait déjà son temps (sa vie, même !) à se faire du mal à lui-même. S'auto-détruire.

    Lorsqu'il n'avait pas l'air aussi fragile.

    Un rouleau de parchemin posé sur la table de nuit menaçait de tomber. Et s'il n'était pas déjà déchiré, froissé et tâché d'encre : c'était que son ami lui accordait au moins un minimum d'importance. Prenant sur lui pour résister à la tentation de le lire : il le ré-enroula et le rangea dans un tiroir.

    Qu'est ce qui pouvait avoir de l'importance pour Theodore ? Actuellement il aurait tendance à répondre "rien". Le brun ne vivait plus et se contentait de survivre... et encore, c'était plutôt discutable. Ses habitudes de vies parlaient pour lui.

    Combien de repas était-il capable de sauter par semaine ? Mis à part les fois où ils mangeaient ensemble, le blond ne voyait jamais l'autre se restaurer. Oh ! Il cuisinait mais ça avait la fâcheuse tendance à rester dans son assiette.

    Ses nuits blanches ne se comptaient plus non plus, Theodore se contentant de dormir quand il ne pouvait plus faire autrement. Ses habitudes étaient minables.

    - Fais attention.

    Endormi, l'autre n'eut rien à répondre.


    2 commentaires
  • "Theodore tu fais chier sérieux ! J'ai attendu ton appel hier soir et... que dalle ! J'aimerais que tu cesses de faire le con sinon ça va pas le faire."

    Deux jours qu'il évitait Zacharias. Deux jours qu'il ne lui répondait plus. Deux jours qu'il n'ouvrait plus lorsqu'il venait chez lui. Deux jours qu'il refusait le moindre contact avec le blond.

    Il hésitait de plus en plus à aller exécuter le contrat sur la tête de Sheffer. Son regard s'attardait souvent sur son magicophone, une voix au fond de lui lui hurlait d'appeler Archibald White pour lui rendre l'argent reçu.

    C'était trop risqué comme contrat. Un auror. Le chef de l'unité de son meilleur, et unique, ami. Surtout qu'ils étaient tous à le traquer, enquêter sur ses oeuvres.

    Il pouvait toujours ne pas signer ou le faire autrement afin qu'on ne le relie pas aux autres. Après tout jamais encore un auror n'avait perdu la vie par ses soins. Tous pensaient que lui jouait avec eux, que jamais il ne s'attaquerait directement à l'un de leur membre.

    Les ânes. Ils n'étaient pas plus en sécurité que les autres. Rien que pour cela la tentation d'aller tuer ce Sheffer ressurgissait. Pour disparaître une fois encore. Zacharias ne lui pardonnerait jamais.

    Assis devant une assiette pleine à laquelle il n'avait pas encore touché : l'assassin observait alternativement sa baguette posée près d'un couteau puis le magicophone.

    Il tendit la main vers le couteau. Ne pas se dégonfler. Jamais. Pas de scrupules. Certains chassaient les assassins pour vivre, d'autres n'avaient pas d'autres choix que de tuer pour vivre.

    S'il avait pu l'éviter : il n'aurait jamais commencé.

    - Theodore ! Si tu ne m'ouvres pas je défonce cette porte !

    Son doigt glissa sur la lame et s'entailla. Il ne su pas retenir son cri de douleur.

    - Teddy ?

    Le brun se leva de sa chaise et après avoir attrapé un torchon qu'il plaqua sur son doigt, De mauvaise humeur, le trousseau de clé fût saisi et la porte ouverte avec force.

    La mine inquiète de Zacharias le stupéfia, comme à chaque fois. L'auror le poussa et entra. Il soupira en voyant que le capharmaum était déjà de retour dans l'appartement. Cela ne faisait que trois jours qu'il avait tout remit en ordre.

    Il fronça les sourcils à la vu du couteau plein de sang posé près de l'assiette. Le même genre que ceux utilisés dans les meurtre. Enfin ce n'était que des couteaux. Un tas de sorciers devaient avoir les mêmes.

    Jamais Theodore ne pourrait être derrière tout ça, de toutes façons. Toutes les victimes avaient été maîtrisées sans difficultées. Le brun était trop frêle et n'était même pas capable de se défaire de sa prise lorsqu'il décidait de le prendre dans ses bras.

    Tuer des hommes souvent plus costauds que lui. Impossible.

    - Je t'ai entendu crier, murmura-t-il. Tout va bien ?
    - Si tout allait bien je n'aurais pas crié, grogna le brun.

    L'auror sourit et soupira. Doucement il prit la main de son ami et retira le bandage de fortune.

    - Laisse moi voir, imbécile.

    _____

    "Archibal White. Il faudrait que nous nous voyons. C'est urgent."

    Un homme entre deux âges tira la chaise située en face du jeune homme. Celui ci était, comme lors de leur rencontre, adossé contre le mur, les bras croisés et l'air méprisant.

    - Vous avez intérêt à avoir de bonnes explications, grogna-t-il. Et pourquoi Sheffer est-il toujours en vie ?
    - Je n'y toucherais pas.

    Les sourcils de l'autre se froncèrent, son poing se crispa sur la table. Un instant après il cognait sur la table.

    - Je vous ai payé !

    Theodore sourit et fouilla dans sa poche avant d'en sortir une bourse qu'il vida. D'un geste de la main il invita White à compter afin de vérifier que le compte était le bon.

    Le jeune homme ne se défaisait pas de sa mine réjouie. Les clients autours, qui s'étaient interrogés après le coup de sang du plus âgés, avaient repris leur conversation sans plus s'interroger sur l'étrangeté du duo de la table voisine.

    - Ca ne se passe pas comme ça, grogna, menaçant, Archibal.
    - Et ça se passe comment, demanda-t-il effronté. C'est moi qui plonge si ça se passe mal, je m'estime en droit de refuser ou d'accepter.
    - Vous savez qui je suis ?

    De sa poche de pantalon, le brun sortit un carnet qu'il ouvrit et tourna vers son locuteur.

    - Je sais tout de vous. Nom, prénom, âge, habitation, profession, énuméra-t-il. Femme, enfants... et tous vos petits secrets inavouables.

    Il fronça les sourcils et approcha les notes pour mieux les regarder. Il voulu tourner les pages et voir les suivantes, mais on lui frappa la main comme l'on aurait réprimandé les mains baladeuses d'un jeune enfant.

    - Et puis-je vous demander pourquoi vous avez changer d'avis ?
    - Vous pouvez, acquiesça le plus jeune. Mais vous n'auriez aucune réponse.

    Theodore, sur ces mots, se redressa et reprit son carnet pour le remettre dans la poche de son pantalon.

    _________

    - Ca fait six jours qu'il n'a tué personne, murmura Zacharias en observant son calendrier.
    - Qu'en conclues-tu, Smith ?
    - Soit il n'a pas ressenti le besoin de tuer, soit quelque chose l'en a empêché.

    Le blond observait son chef d'unité et se mordait la lèvre. Une main passée dans les cheveux, il était gêné. Deux coïncidences ne signifiaient rien.

    Theodore avait été plutôt faiblard ces derniers jours. Mais il ne pouvait pas passer tous les jours pour lui préparer à manger. Il ne pouvait pas tout faire. Même s'il savait que le brun ne s'était jamais vraiment remit du passage de Voldemort en Angleterre, il ne pouvait pas rester sans cessus sur son dos.

    Mais Nott avait également les mêmes couteaux. Ce qui ne signifiait rien, là encore. Pas de panique. Le brun était physiquement incapable d'être coupable.

    - Un problème Smith ?
    - Je... je pensais à un ami, excusez moi, répondit le blond, à voix basse.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique