• Fin 03

    Zacharias avait enfin su défaire le noeud qui l'avait maintenu prisonnier pendant de trop longues minutes. Il dévala les escaliers à toute allure, courait comme si sa vie en dépendait (et elle en dépendait !). Il n'oublia pas pour autant de passer par la cuisine chercher un couteau, à défaut d'une baguette il ne serait pas totalement impuissant. Enfin : il ouvrit la porte et sortit.

    Il arriva pile au moment où un homme masqué enfonçait un couteau (ils avaient eu la même idée) dans l'abdomen. Automatiquement, le brun plaqua ses mains sur la plaie et fit plusieurs pas en arrière, s'éloignant de son agresseur.

    "Même si tu me vois en mauvaise posture, Blaireau, ne me la joue pas super-héros. Laisses moi crever. Tu me rendras plus service et tu te rendras aussi service." Les poings serrés, Zacharias se demandait si le fait d'être en train de crever avec un couteau dans le ventre était une "mauvaise posture" auprès du serpent.

    Il se doutait que oui. Et ça le tuait d'avoir promis.

    Theodore tomba à genoux. Zacharias ferma les yeux.

    - Félicitation, Pritchard, souffla Theodore. Je sais que tu en rêvais.

    Le mangemort éclata d'un rire. Grotesque et démesuré, le rire, d'ailleurs. Cela donnait envie au blond de sortir de sa cachette, se jeter sur lui et le rouer de coups jusqu'à ce que mort s'en suive.

    Nott. Le dernier repère stable qu'il avait. D'autant plus qu'il avait une dette à lui rembourser... dette dont il ne pourrait jamais s'acquitter. Theodore venait de tomber sur le côté.

    Pritchard disparut sans demander son reste. Sans même attendre de voir le dernier soupire du jeune mangemort moqueur. Avoir en guise de dernière image du brun, une personne au sol, agonisant et sur le point de mourir était plus plaisant pour lui.

    Jamais Theodore Nott n'aurait fait ça, se rendit compte Zacharias. Il aurait préféré achever sa victime que la laisser souffrir aussi longtemps. Probablement pas par générosité, plutôt pour ne pas avoir à attendre avant de le voir mort.

    Souffrance et agonie pour Pritchard. Mort et dernières supplications pour Theodore. Même au sein des mangemorts, il y avait de réelles différences.

    - Qu'est ce que tu fais là, Smith ? Demanda-t-on derrière lui.
    - Zabini ?

    Le blond et le métis se regardaient, mais évitaient l'un comme l'autre de faire de même avec le brun au sol, à quelques mètres d'eux.

    - Qu'est ce que tu fais ici ?
    - J'essaie de faire quelque chose de bien dans ma vie, avoua Blaise. Essayer de le sauver.

    Ce n'est qu'alors qu'ils daignèrent porter leur entière attention sur le blessé. Lentement et côte à côte, ils s'approchaient de lui. Arrivé à sa hauteur, Blaise se baissa et prit le garçon dans ses bras, quand une main l'arrêta.

    - Non il... il ne voudrait pas. Laisses le mourir c'est... ce qu'il veut.
    - Smith, grinça Blaise.

    Pensait-il vraiment qu'après tant de mois à côtoyer Theodore Nott en personne, il n'était pas immunisé contre ce genre de regard. Zacharias en avait reçu à la pelle et n'était plus touché par ceux-ci... d'autant plus que Zabini le faisait nettement moins bien.

    - Il ne veut pas, Zabini.
    - Et tu penses que je vais le laisser crever comme ça ?
    - Tu crois que ça me fait plaisir à moi ? Demanda Zacharias à voix basse. Non. Mais je respecte son choix.
    - Tu parles ! Il a dû te faire vivre un véritable calvaire pendant vos quelques mois à vadrouiller.

    L'ancien ami du mangemort ne tint pas plus compte que cela des propos du blaireau. Il s'éloigna, rentrant de nouveau dans la maison dont il venait de sortir (à la suite de Zacharias).

    Lequel ne le suivit pas. Les yeux rivés vers le sol, il était absorbé par le sang qui se trouvait là où avait été allongé Theodore. Ensuite, le blond se baissa et ramassa la baguette de l'assassin, qu'il garda en main jusqu'à ce qu'il ne soit, lui aussi, à l'abris.

    Silencieux, Smith gagna le salon. Sans surprise, Zabini et Theodore s'y trouvaient. Le premier soignant, les mains tremblantes, le second.

    - Tu ne vois pas que c'est trop tard ! Il est condamné là... fais au moins semblant de respecter ses dernières volontés.
    - Smith... ta gueule.

    Il obtempéra et attendit. Simplement. Debout près de la porte. Eloigné du canapé sur lequel était allongé Nott et autour du quel tournait sans arrêt Zabini. La baguette du brun toujours entre les doigts... c'est quand il senti la mort à deux doigts d'emporter définitivement le garçon qu'il avait tant haït, détesté, maudit, que le Poufsouffle s'avança.

    Il souleva une main du brun et lui glissa sa baguette entre les doigts... puis ferma la prise sur le bout de bois.

    - Je sais que tu ne voudrais pas que je te le dise, que tu penseras que je suis stupide, fou et débile de penser ça... et tu n'aurais peut être pas tord, au fond, mais... merci Nott. Tu m'as sauvé la vie.


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